Je me voilais la face, j’accusais Oksanna, je l’incendiais, je faisais mine que tout allait bien, que j’étais bien, et au final… Au final devant Darwin, je tombais le masque. Je me laissais aller dans cet aveu sincère de culpabilité, celle là même qui me rongeait malgré moi. J’étais fautif. J’avais désigné la pièce aux assaillants, j’avais essayé de détourner leur attention, je les avais envoyé tout droit vers Noah sans le savoir… Pire que ça, sans moi, le garçon n’aurait même pas été présent aux noces. Il était mon invité, c’était donc à cause de moi… Tout était de ma faute même si j’aimais à remettre ça sur le dos de Petrova. Pourquoi je faisais ça ? Un mea culpa ? Des confessions soudaines ? Besoin de soulager ma conscience ? Non… Peut être que j’avais juste besoin de manger un peu aussi… De morfler, de douiller, de souffrir physiquement, parce que je m’en étais sorti avec quelques égratignures là où mon ami lui était plongé dans un profond coma. Et son cousin réagit vivement, me saisissant par le col, me plaquant contre le mur. Son poing me manqua de peu, s’écrasant à quelques millimètres de mon visage. Je déglutis difficilement, restant muet à sa question. J’étais un nid à emmerdes, je le savais j’en avais conscience. L’entendre dans la bouche du blond n’était qu’une preuve de plus. Son avant bras s’appuya contre ma gorge, mon visage changeant de couleur à mesure que l’oxygène venait à me manquer et pourtant, je restais stoïque, je ne me débattais même pas. Elle était là la putain de sentence que je méritais, le sort qu’il me fallait. Je devrais être là, dans ce lit en train de clamser… Je le savais bien ça. « Frappe moi… Vas-y. C’est tout ce que je mérite… » réussis-je à articuler difficilement alors que l’air avait bien du mal à parvenir jusqu’à mes poumons. Mais un soignant fit alors éruption dans la pièce, criant en découvrant la scène. L’infirmière interpella ses collègues et rapidement, plusieurs bras musclés des membres du personnel vinrent nous séparer, nous ordonnant de quitter les lieux sur le champs… -On est dans un hôpital ici.- nous rappela la voix sévère de l’infirmière qui ajouta ensuite –si vous ne voulez pas qu’on vous interdise l’accès à la chambre de monsieur d’Aremberg, je vous prierais de vous calmer sur le champ.-