Real or not ? .

Je ne sais pas à quoi je m'attendais, est-ce que je m'attendais à ce qu'il reste seul jusqu'à ce que je sois capable de lui avouer mes sentiments ? Ou est-ce que j'attendais qu'il m'annonce les siens afin que je puisse lui dire ce que je ressentais à mon tour ? Je n'en savais trop rien. Je ne voulais pas non plus aller chez lui ce soir, mais je lui avais promis que je le nourrirais et j'avais aussi promis que je ne l'abandonnerais pas, jamais. Que je serais toujours la pour lui. Mais est-ce que je le voulais toujours ? Lorsque j'avais prononcé ces mots, je n'avais pas eu conscience de ce que cela impliquait, cela impliquait de ne pas écouter les rumeurs, de savoir prêcher le vrai du faux. Et actuellement, je n'y arrivais pas, tout tourner dans ma tête. Mais cela ne pouvait qu'être vrai. Je savais sa réputation, la réputation de cette fille aussi, et si cela avait été dit c'était que forcément, il y avait une part de vérité dans ce mensonge, si mensonge il était. J'ai mal au coeur. Ca me donne envie de vomir rien que de les imaginer tout les deux. J'espère au moins qu'il a prit son pied. Regardant les gens dans le métro, je me repasse en boucle ce qu'il a pu me dire, avant. Avant la naissance de cette rumeur. Je me demande si je vais réussir à faire semblant que tout allait bien. Non, ça ne va pas, il m'a promis des choses et ses promesses semblaient être des paroles en l'air. Je ne supportais pas cela, mais je prenais sur moi. Je ne voulais pas craquer devant lui. Sortant du métro, les légumes dans mon sac en plastique, et ma besace sur l'épaule, je sonne à son interrupteur « C'est Solveig » Lorsque je l'entend ouvrir la porte, je monte les escaliers et je pousse la porte en souriant, sourire faux mais sourire quand même. Je me rapproche de lui en souriant, embrassant sa joue « Au menu ce soir, du poulet au curry et ses petits légumes ! En dessert, des cupcakes au chocolat ! » Je riais doucement, peut-être que faire la cuisine cela me changerait les idées. J'espérais qu'il soit seul, parce que je ne répondrais pas de mes actes si c'était le cas.

Real or not ? .

En ce moment, ma vie était compliquée. Pas dans ma vie professionnelle, mais plutôt sentimentale. Si nous pouvons dire ça comme ça. J'entretenais deux relations intimes, ce qui n'est pas malin, mais je ne l'avais pas compris avant de me retrouver dans ma position actuelle. En premier, nous avons Sally, une étudiante avec qui une histoire à déboulé sans que je ne comprennes quelque chose. Une fille attachante, à qui je tiens et qui se retrouve enceinte. Enceinte de moi sûrement. Ensuite, j'ai Solveig. Mon amante régulière avec qui je passes énormément de temps et pas que pour baiser. C'est vachement intellectuelle, je suis attaché a elle, et je n'ai pas envie de lui faire du mal. Malheureusement, je vais devoir tout poser a plat pour être le plus vrai possible. Je pensais justement a tout ça quand mon interphone me sort un peu de ce tourbillon d'ennuis. Je décroche et j'entends la voix de ma jolie rouquine.    " Je t'ouvres! "    et mon doigt appuie sur le bouton. Pendant le temps qu'elle prend pour monter, j'en profites pour prend des grandes inspirations que je relâche doucement. Une fois que la porte s'ouvre, j'affiche un beau sourire et je la regarde entrer avec ses sacs de courses. Et hop, je reçois un bisou sur ma joue. Hum. A l'annonce du menu, je lui optes les sacs des mains pour les poser sur la table de cuisine     " Je m'en régales d'avance! Je sens que je vais me péter le bide ce soir! "    Et c'est vrai. Ca me changera de ma cuite d'il y a quelques jours. Une fois les courses sur le plan de travail, je relève la tête pour regarder Solveig, et je lui demandes     " Ca va sinon? Tu as passé une bonne journée? "     Je m'intéresse a son quotidien. Bien que j'ai l'impression qu'il y a une sorte de froid. Je ne veux pas trop chercher a comprendre, parce que dans la soirée, ce ne sera plus un froid mais le pôle nord. Il va vraiment falloir que je lui parles. Il n'y aura jamais de bon moment pour le faire, mais j'éviterais juste de le faire quand elle tiendra un couteau.

Real or not ? .

Ce n'est plus un secret pour personne, je fais trop vite confiance aux gens. Aux personnes qui sont nocives pour moi la plupart du temps, et je me demandais si Dean l'était vraiment. Nocif, j'entend. Je pensais le contraire jusqu'à ce qu'une rumeur vienne à mes oreilles, rumeur comme quoi il aurait mit une étudiante enceinte. Une Cabot en plus, heureusement que je n'ai pas le pouvoir de virer les filles de la maison comme bon me semblait, parce que franchement, y'en aurait deux-trois qui aurait rapidement dégagé si j'en avais eu l'opportunité. Sally la première. Mais non, je n'ai pas le droit, alors je prend sur moi, je me contiens pour ne pas me prendre la tête avec l'une des filles de la maison que je dirigeais pour cette année. Ma dernière année fort heureusement. Après je serais dîplomée et je serais libre de faire ce que je veux. Partir certainement. Loin d'ici, loin de tout le monde. Paris semble une bonne option, ou même Londres. Loin de mes démons du passé. J'avais vécu trop de choses ici, mon mariage, mon divorce et j'avais eu le coeur brisé dans cette même ville. A chaque fois que je foulais un trottoir, j'avais souvent des bribes de mes conversations nocturne avec Chuck qui me revenaient en mémoire, comme le fait qu'il ne me quitterait jamais. Quelle connerie. Mon problème principal aussi, est que je n'arrive pas à jouer la comédie, à faire semblant que quelque chose ne me touche pas alors que c'est tout le contraire, quand j'ai appris cette stupide rumeur, j'avais envie de tout casser, d'ailleurs Peluche, mon chat c'était pris une sacrée soufflante alors qu'elle n'avait rien fait et j'avais brisé une de mes tasses de thé vu que lorsque j'avais appris cela, j'étais en train de boire mon thé. Evidemment. Mais je ne pouvais pas couper les ponts directement, et surtout ce soir, je devais aller nourrir Dean. C'était notre deal, et je comptais le respecter jusqu'à ce qu'il m'offre ou plutôt me donne des explications. J'attendais tellement ce moment que j'avais la boule au ventre alors que je montais les escaliers qui me menait à son antre. Lorsque je pénétrais dans son appartement, je me demandais si je devais l'embrasser ou au contraire, ne rien faire. Mes lèvres qui s'attardaient sur sa joue me stoppaient dans mes questions futiles et je souriais à sa remarque Moi je vais te péter autre chose que je pensais, mais je ne disais rien, je me contentais de sortir les aliments de mes sacs de courses, prenant la cuisine en otage. Concentrée, je l'entendais me parler et je soupirais discrètement, non ça ne va pas, tu me rends dingue, complétement dingue et j'ai l'impression que tu m'abandonnes mais ça va. Tout va bien dans le meilleur des mondes “Oui ça va. J'ai passé une excellente journée. Les cours étaient fatiguants, mais en même temps, quand on dort deux heures par nuit, je ne vois pas comment on peut tenir le rythme.” Ton sec, froid. J'avais retrouvé un sommeil assez normal après notre rencontre, mais il avait été perturbé par cette même personne. Attrapant une poêle que je faisais chauffer, j'attendais qu'elle soit bien chaude avant de mettre l'escalope de poulet dans le récipient et je me tournais vers lui, m'appuyant sur le plan de travail, loin de lui. Le voir si loin de moi me brisait le coeur mais je n'avais pas envie de le prendre dans mes bras, enfin si j'en avais envie mais je me contenais “Et toi, ta journée s'est bien passé ?” T'as été voir la greluche que tu as engrossé ? mes pensées étaient meurtrières et je serrais les dents pour éviter de pleurer. Pas de tristesse non, mais de rage. Je lui souriais, m'affairant à la cuisine après avoir mis les cupcakes au frigidaire. Vite que cette soirée se termine, que les explications arrivent, j'avais le coeur sur le point d'exploser.

Real or not ? .

Petite note aux garçons qui passent. Si vous en venez a vous retrouver dans une situation similaire à la mienne. Surtout ne prenez pas deux filles de la même maison. Encore pire, si l'une d'elle est présidente. Mais de toute façon, je l'avais apprit un peu trop tard pour tenter de calmer l'ouragan. Et puis, je n'étais pas totalement conscient des tournures que cela auraient pu prendre. Maintenant, je n'avais que moi pour clarifier tout ça, que moi pour assumer complètement. Je vais tenter de trouver le moment propice pour expliquer a Solveig ce qu'il se passe. En plus, son comportement était un peu bizarre ce soir. J'avais vraiment l'impression qu'elle se tenait a distance, et je n'aimais pas trop. Ca avait tendance a me rappeler ma première relation, celle avec June. J'étais amoureux, elle aussi, nous avons eu nos premières fois ensemble et je lui ai brisé le coeur. Pas par propre choix, mais juste par simple stupidité. Maintenant je sais qu'elle a trouvé le bonheur; et tant mieux. Je me dis qu'au final, peut être que je devrais laisser les filles tranquilles pour qu'elles puissent êtres heureuses. Roh Dean, tais toi!
Pendant que ma jolie rouquine déballait les courses, elle prenait la parole pour répondre a ma question, et la, j'étais certain. Certain que quelque chose n'allait pas, car son ton était sec. Je ne relève pas pour le moment, et je me contentes de faire un petit sourire avant de dire    " Faudrait que tu consultes un médecin. Il pourrait te donner quelque chose pour t'aider a dormir sans forcément te shooter complétement.... "    Je dis ça comme ça. Mes yeux continuent d'analyser chacun de ses mouvements. Une poêle, qui chauffe et le poulet dedans après quelques instants. Son corps loin de mien, elle s'appuie sur le plan de travail et moi je m'installe sur le tabouret pour lui répondre    " Et bien, ce matin je suis allé a l'université pour deux cours. Ensuite je suis rentré ici pour faire un peu de ménage. "    Il parait que pour être bien dans sa tête, faut faire le ménage dans son logement. Une façon de ranger sa tête en même temps. Et en parlant de tête, ma main passe sur mon front pour finir dans mes cheveux un peu en bataille, et je me pinçais les lèvres. Si je lâchais le morceau maintenant, je gâcherais la soirée? Mais en même temps, ce serait idiot d'attendre la fin pour faire exploser? Je poses mes bras sur la table de la cuisine, et je soupires un peu en relevant mes yeux sur elle.     " Et... J'ai pensé a toi parce qu'il faut que je te parles de quelque chose... "     Aie, aie, aie. Sortez moi de la.

Real or not ? .

Je me déteste à me rendre malade pour un garçon, comme si c'était le seul sur terre, le seul qui pouvait me procurer autant de bonheur. Non, ce n'était pas le seul, et non je ne méritais pas de me rendre malade pour lui, mais il m'avait retourné. Clairement, il m'avait rendu dingue, rendu folle de toutes les manières possibles et inimaginables, avec ses mots, avec ses gestes. Je ne pouvais clairement plus passer à autre chose maintenant, même si je le voulais, j'aurais bien de mal à me décrocher de cet homme, bien qu'il m'ait fait du mal, sans forcément le vouloir. Et puis si ça se trouve, je me faisais des films, j'avais l'habitude de m'imaginer des choses et c'était peut-être le cas, mais dans une rumeur, il y a une part de vérité non ? Certainement. Et ce n'était pas de Cambridge Secret's que j'avais appris cela, alirs ça devait sans doute être véridique. Trop véridique même et je m'en voulais de croire à une rumeur si cette dernière s'avérait fausse. Ce que j'espérais tellement. Je ne voulais pas qu'il l'est mise enceinte parce que ça voudrait dire qu'il m'abandonnerait alors qu'il m'avait promis le contraire. Je le détestais de me faire vivre un ascenseur émotionnel, je passe de la tristesse à l'énervement en quelques secondes et parfois une touche de bonheur me parvient au coeur, surtout quand il sourit. Il sait y faire, il sait que j'aime cela et il en joue. Néanmoins, je tentais d'avoir une attitude assez normale, mais c'était impossible, je n'y arrivais pas. Je n'arrivais pas à agir simplement, j'avais beaucoup de mal à ne pas lui envoyer mes légumes à la figure, ou même un couteau. Solveig la schizophrène est de retour, quand je dis qu'il me fait vivre un ascenseur émotionnel. Le seul souci que j'avais c'était que je n'étais pas sûre de ce que je ressentais pour lui, et je me trouverais bien bête de lui avouer alors qu'il me considérait probablement comme une amie avec un peu plus d'affinités. C'était peut-être cela. En m'affairant je lui laissais sous entendre que mes insomnies avaient repris et il me conseillait d'aller voir un médecin, ce que j'avais déjà fait “C'est déjà fait, j'ai vu un charlatan aussi qui a essayé de m'hypnotiser pour dormir, mais je n'y arrive pas. Visiblement, il faudrait que je m'assomme pour dormir ou alors que je dorme avec quelqu'un. Je devrais peut-être demander à Noah tiens.” Je faisais mine de réfléchir mais j'espérais qu'il comprenne qu'en vérité, je voulais dormir avec lui, mais que j'étais pas foutu de lui demander tant j'étais énervée. Je restais appuyée sur le plan de travail, campant sur mes positions quand il me racontait sa journée, parlant de ménage et je jetais un oeil à droite à gauche, il était vrai que c'était bien rangé. Je le regardais bouger pour venir s'appuyer sur la table de la cuisine et je sentais mon coeur qui se serrait quand il me dit devoir m'annoncer quelque chose, je déglutis difficilement et je retourne les escalopes de poulet avant de lui faire face, baissant le feu pour ne pas tout faire brûler “Si tu veux parler de ça, j'ai entendu la rumeur qui tourne, et je ne veux pas que tu me dises que c'est vrai Dean. Je n'y croirais pas. Je ne veux pas y croire, parce que ça sonne comme une trahison à mon oreille.” Je serre les dents, restant toujours loin de lui. “Mais en tout cas, si c'est vrai, je te jure que...” Je ne pouvais pas finir ma phrase, parce qu'après tout, on était rien l'un pour l'autre et je n'avais pas à faire cela, mais je sentais que la colère montait, je me concentrais alors sur mes légumes, les épluchant et les coupant en petit dés, appuyant assez fortement sur le couteau pour évacuer ma colère. Je préférais nettement m'énerver sur la nourriture que sur lui.

Real or not ? .

Je m'en voudrais énormément de faire souffrir quelqu'un, mais des fois j'ai l'impression que c'est inévitable. Comme la, quand je vais prendre mon courage a deux mains pour parler de tout ça, je sais que je risques fortement de la blesser. Je me disais qu'il serait préférable d'attendre, de reculer un peu l'échéancier... Mais ce n'était vraiment pas une solution. Il faut tout affronter, être franc et surtout, être calme. Connaissant la demoiselle que j'ai actuellement dans ma cuisine, je pense que les nerfs risquent de péter. Il sera donc nécessaire pour moi de garder une sérénité pour ne pas envenimer les choses. Je ressens une distance, et c'est seulement maintenant que je me questionnes un peu. Est - ce que j'avais fait quelque chose de mal? Avait - elle su aussi que j'avais embrassé June au Summer Camp? Franchement, ce serait bien ma veine. J'aurais l'impression de m'en prendre plein la tronche. Enfin, je vais m'en prendre plein la tronche dans peu de temps par mon amante régulière. Elle se confie sur ses insomnies, et j'étais embêté de savoir que le sommeil lui faisait faux bond. Après, je la trouve belle. Je veux dire, ce n'est pas trop marqué sur son visage.   " Tu peux toujours tenter d'en voir un autre. "     Il ne faut pas s'arrêter sur une mauvaise expérience. Et la, quand elle dit demander a Noah, je fais un petit haussement de sourcils et je demandes bêtement    " C'est qui Noah? "   Non, je ne suis pas jaloux. Je suis juste pas habitué a entendre le prénom d'un autre mec dans sa bouche.
Alors que Solveig était concentrée dans la cuisson des escalopes de poulet. Je faisais aller ma main sur mon front puis dans mes cheveux. Comme pour me donner du courage avec la respiration en bonus. Je laisse entendre que je devais lui parler, et je vois son agacement. J'aurais du ressentir de la peur, mais non. Je la sentais énervée, et surtout, perplexe ou perdue. Je comptais donc engager le sujet, quand soudain, elle prend la parole. Je la fixe, les mains sur la table en me trouvant un peu con. Elle avait une longueur d'avance. La voir serrer les dents, et me prévenir que si c'était vrai bah... Bah y'a pas la suite. Je baisse les yeux, et je relève quelques secondes après pour fixer son regard et dire d'une voix calme.    " Ne jure rien. Pas avant de m'avoir écouté s'il te plait. "    Je pinces mes lèvres, et je laisse un souffle s'échapper. Bordel...     " Je ne sais pas trop ce que tu as pu entendre en rumeur. Mais je ne veux pas le savoir. Je veux te parler d'un truc, un truc dont personne ne peut parler a ma place parce que ça me concerne. "     Mon coeur accélère, comme ci je craignais réellement la suite.   " Voilà,... J'ai toujours été sincère avec toi mais y'a une chose dont je ne t'ai jamais parlé. D'une fille plutôt. Une fille avec qui j'ai couché, à plusieurs reprises... Une étudiante. "   Je fermes un peu les yeux pour trouver le courage, et je poursuis    " Elle est enceinte Solveig. Et c'est quasiment certain que c'est de moi..... "     Je suis chez moi. Je ne peux pas partir en courant.

Real or not ? .

J'étais une bombe prête à exploser, j'allais finir par me désamorcer et finir par exploser et j'étais sûre qu'il n'était pas préparé à cela, il ne m'avait pas vraiment vu énervé, l'autre jour seulement et encore je n'étais pas à mon maximum. La, je me contenais tellement, depuis l'annonce de la rumeur, j'accumulais des choses et j'étais persuadée que le moment où tout allait sortir, ce que je pensais, ce qu'il allait me dire, allait clairement me rendre folle. Je ne voulais pas lui montrer que j'étais faible face à lui, que je n'étais qu'une enfant, mais c'était le cas, j'étais apeurée par ce que je pouvais ressentir pour lui et j'avais envie qu'il me prenne dans ses bras pour que nous partions loin. Sauf que désormais c'était impossible. Et de toutes façons, il ne voulait certainement pas, après tout, il ne voulait pas prendre le risque de se faire prendre avec une étudiante... Oh wait. Je mettais tout à profit pour rester le plus calme possible mais tout ce qu'il devait penser c'était que je n'étais pas la même que d'habitude, et il aurait raison. Je n'étais pas la même, je me protégeais de l'explosion de sentiments, d'énervement qui menaçait, et je ne pouvais agir comme si je ne ressentais rien, ce n'était pas moi. Je me prenais encore à espérer qu'il n'ait rien fait avec cette fille, mais je me souviens de notre conversation dans les toilettes et de la marque qu'il avait dans le cou, et j'étais persuadée que c'était elle, cette fille qui lui avait fait. Je ne voulais pas en savoir plus mais ma curiosité était attisée. Cependant, il tentait de noyer le poisson en me proposant d'aller voir un médecin, ce à quoi je répondais que c'était déjà fait et que je devrais peut-être demandé à Noah de venir dormir avec moi, et il me demandait qui était Noah “Noah ? Ce n'est personne, ou tout du moins, ça ne devrait pas t'intéresser.” Personne ne savait ce qu'il s'était passé entre Noah et moi, et personne ne le saurait. C'était un secret d'état et je m'appliquais à ce que personne ne le sache. Pas même lui, il n'a pas a savoir toute ma vie, vu que je ne sais quasiment rien de la sienne. Mis à part le fait qu'il couche tellement avec trop de filles qu'il en fout une enceinte et qu'il risque de perdre son boulot à cause de ça. Et quand c'était nous deux, il fallait qu'on soit discret. Je crois qu'on a pas la même notion de discret, mais peu importe. Je lui répond froidement, lui dit que je suis au courant et que je ne veux rien savoir de plus mais il s'obstine, ce qui me fait soupirer fortement. Mes dents se serrent au fur et à mesure que les mots prennent la place du silence et je m'énerve sur mes légumes encore et encore tandis qu'il est en train de pleurer, luttant pour que mes larmes ne coulent pas. Je vais vraiment finir par lui mettre la tête dans la casserole. Lorsqu'il prononce le mot enceinte, je lâche mon couteau et je me met à trembler. Énervée, déçue, brisée. Je ne contiens pas mes gestes et je me rapproche de lui, le pointer du doigt. “On est quoi l'un pour l'autre Dean ? Rien. Tu fais ce que tu veux de ce que tu as entre les jambes ! J'en ai rien à foutre ! Clairement rien à foutre !” Mes gestes sont amples et je me recule pour taper sur le plan de travail avant de lui faire face une nouvelle fois, mon regard empli de colère dans le sien “Et nous ? Fallait qu'on soit discrets ?! La discrétion c'est de foutre une de tes poules enceintes ? C'EST CA ?” Je suis énervée, et j'ai clairement atteint un point de non-retour, et je sais que lui, il va rester calmer “Tu sais quoi ? C'est la dernière fois que tu me vois. J'en ai rien à faire, j'te fais ta bouffe comme c'était prévu, je reste même pas dîner avec toi. J'ai pas envie. Tu me donnes envie de gerber” Je me recule alors, prise de haut le coeur et je cours jusque sa salle de bain pour m'appuyer sur le rebord du lavabo et me regarder dans le miroir, je ne me reconnais plus, mes traits sont déformés par la colère. Je me passe un peu d'eau sur le visage avant de retourner dans la cuisine “Et si j'avais pas eu vent de la rumeur, tu me l'aurais dit ? Ou t'aurais attendu neuf putain de mois avant d'arriver comme une fleur en m'annonçant que t'étais papa d'un enfant ? Et après ça, tu m'abandonneras jamais ? Mais en fait, vous êtes bien tous les mêmes, t'es comme mon père. Tu vas m'abandonner comme lui. Quand on est pas foutu de tenir ses promesses on en fait pas Carmichael.” Je déglutis avant de fermer les yeux, reprenant ma respiration et j'allumais le gaz, me brûlant au passage, je jurais, lâchant un magnifique “Putain” à travers toute la pièce, avant de mettre mes légumes dans une autre poêle. Qu'il crève, qu'elle crève. Qu'ils aillent en enfer. Moi je ne peux pas y aller, puisque j'y suis déjà.

Real or not ? .

J'étais dans une position vraiment délicate. Mais j'étais l'auteur de tout ce bordel, de toutes ses choses qui vont faire souffrir certaines personnes au passage. J'ai vraiment l'impression que j'ai un moi maléfique qui fait de mauvais choix pour bien me foutre dans la merde. Après, je me dis qu'il faut simplement assumer les conséquences de mes actes, et qu'il fallait vraiment que je me conduises comme un homme de trente ans. Je ne peux plus avoir des réaction de jeunot de 18 ans comme à l'époque avec June. Bon, en demandant qui est Noah avec un air de jaloux; je me comportes comme un enfant. Et sa réponse me fait hausser furtivement mon sourcil droit avant de dire     " C'était juste une question. "     Pas besoin de dire qu'il n'était personne, et qu'ensuite, je ne serais pas intéressé par l'explication. Je ne peux pas accuser ma jolie rousse de me cacher des choses, parce que je serais mal placé pour ça. Non, je ne caches rien, enfin je ne vais plus le faire dans quelques instants. Après,.... Disons que ce n'était pas un secret que je ne voulais dévoiler, mais j'aurais voulu éviter un peu la future prise de tête.
Plus les minutes passaient, plus je sentais une tension. Solveig parlait sèchement, un peu comme ci elle n'osait pas me dire quelque chose. Ou alors, comme ci elle sentait que dans peu de temps, l'ambiance ne serait plus a la fête. Pourtant, cela ne l'empêche pas de continuer a me préparer a manger. Le poulet commençait un peu a sentir dans la cuisine, et c'était agréable. Sauf que bizarrement, je n'arrivais plus a faire semblant, a éviter... Alors je commences a me mettre a parler pour lui expliquer ce que je voulais lui dire depuis son arrivée chez moi. Je ressens bien ce qu'il se passe en elle a ce moment précis. Et quand elle lâche le couteau, je me redresse un peu en craignant pour mon visage. La jolie rouquine s'approche, me pointe du doigts et commence un peu a hausser la voix. Je la fixe, et mon regard évite tout de même le sien a plusieurs reprises. Je laisse un petit soupire s'échapper, et je reprends la parole     " S'il te plait ne t'énerves pas comme ça. On peut discuter calmement non? "     Je sais que c'est facile de dire ça après avoir lâché une bombe au milieu de la cuisine    " Ne commence pas a jouer sur la discrétion. J'ai toujours tenté de l'être pour ne pas avoir de soucis, que ce soit de mon coté ou du tiens. Mais, c'est arrivé comme ça avec Sally. Enfin, non c'est arrivé a plusieurs reprises mais l'enfant n'était pas prévu. "     Franchement, j'étais un peu entrain de galérer dans mes explications     " Arrête de réagir comme ça. Tu ne m'aides pas la. Je tentes de t'expliquer les choses de façon posée. Pour que tu puisses comprendre. "     Oui, comprendre quelque chose que moi même, je n'arrivais pas totalement a saisir.     " Alors oui, tu peux m'en vouloir d'entretenir deux relations quasiment identiques sur l'aspect. Oui tu peux te sentir trahie, mais j'ai le souvenir de ne pas avoir d'engagement particulier. Maintenant j'en ai un. Si cet enfant est le mien, j'assumerais mes responsabilité de père. "      Et voila qu'elle se recule pour partir dans ma salle de bain. Je soupires et je tiens ma tête entre mes deux mains. Bordel. Quand je l'entends revenir, je relève mon visage pour la regarder et je l'écoutes      " Je ne savais même pas que tu avais eu vent de la rumeur. C'était prévu que je t'en parles, parce que... Parce que je ne pouvais pas te cacher ça. Je ne voulais pas te mentir, ni jouer ou me servir de toi en attendant d'avoir les couilles de t'en parler. "     Je sentais que je m'énervais, mais je faisais tout pour rester calme, et continuer de parler normalement    " Je... Mais je ne vais pas partir ni t'abandonner, qu'est ce que tu racontes? "    J'affiche ma ride du lion, et je l'entends après l'avoir vu se brûler. Je me lève, et j'ouvre mon frigo pour me prendre une bière, et en l'ouvrant je demandes     " Tu t'es fait mal? "

Real or not ? .

Je ne voulais pas m'énerver contre lui, je ne voulais pas cela parce que je tenais à lui, je ne voulais pas le perdre, pas me dire que c'était moi qui avait provoqué sa perte et je m'en voulais d'avance des mots que j'allais prononcer. Les mots se mélangeaient dans mon esprit, des mots assassins, violents. Mais je savais qu'il n'allait pas accepter ses mots, et je me détestais d'être comme cela, alors qu'il n'y avait aucune raison. Je ne pouvais pas dire qu'après cette jalousie qui avait envahi mon corps, que je n'avais pas de sentiments pour lui, c'était faux, je taisais mes sentiments, parce que je ne voulais pas me rendre compte que oui, je ressentais des choses pour lui qui était autre que du désir. Je le désirais oui, mon corps brûlait de désir pour lui à chaque fois qu'il déposait son regard sur moi, mes lèvres voulaient flirter avec les siennes, les cherchait. Mais ce soir, un goût amer était présent dans mon corps, même si je voulais faire cela, je m'en empêchais pour ne pas me briser plus que je semblais l'être. Lorsqu'il me demandait qui était Noah, je ne lui répondais pas, il n'en aurait rien à faire de toutes façons et nous n'avons pas de comptes à nous rendre, même si visiblement, j'ai envie d'en savoir plus sur cette foutue rumeur qui me donnait des envies de meurtre au fur et à mesure que le temps passait. Même l'odeur du poulet qui d'ordinaire me donnait une faim de loup, me donnait envie de vomir et me retourner l'estomac. Non moi, je n'étais pas enceinte, je n'étais pas malade non plus, je n'avais juste envie de rien, juste de m'enfoncer dans mon lit pour oublier. Oublier que le seul être avec qui j'avais envie d'être se fichait éperdument de moi. J'avais tellement mal à la gorge de hurler comme ça, et je me demandais si les voisins pouvaient nous entendre, mais c'était franchement le cadet de mes soucis « Comment tu veux que je discute calmement alors que tu m'annonces ça ? Comment ? » Ma voix s'était un peu radoucie mais je repartais de plus belle « Pas la peine de me dire que tu l'as sauté plusieurs fois. J'en ai rien à foutre, c'est qu'elle te donne du plaisir c'est bien, je suis contente pour toi. » En vérité j'avais juste envie de l'étriper. Et d'étriper Sally mais je ne pouvais pas le faire. J'étais présidente et elle était membre de ma confrérie, je ne pense pas que cela passerait. Il voulait que je comprenne, mais moi, je ne voulais pas, je voulais juste me réveiller de ce cauchemar qui prenait forme. Je tentais de calmer ma respiration, mais mon coeur était définitivement trop affolé pour que j'y arrive. J'écoute ses dires et je ne prend pas le temps de répondre, je file dans la salle de bain, j'ai beaucoup trop envie de vomir et je risquerais de lui mettre une gifle, ce que je ne voulais pas, ce n'était pas le but premier de cette soirée. Responsabilités de père, il se rendait vraiment compte de ce qu'il me disait ou non ? Est-ce qu'il avait au moins une idée de l'impact qu'avait ses mots ? « Tu crois vraiment que je n'aurais pas vent d'une rumeur qui implique une fille de ma confrérie ? Tu me prends vraiment pour la dernière des connes c'est pas possible autrement. Et pour répondre à ce que tu m'as dit tout a l'heure t'as pas d'engagement particulier parce que je suis pas foutue de te dire ce que je ressens pour toi ! » J'écarquillais les yeux me rendant compte de la connerie que je venais de dire et j'embrayais sur mon père, sur son abandon et ma voix tremblait quand je lui répondais « Ne dis pas que tu resteras la tout le temps alors que tu sais qu'au bout d'un moment tu partiras. T'as pas le droit de me faire ça. Je t'interdis de faire ça. » Ma voix était plus posée, plus calme et je m'affairais à la cuisine avant de jurer, m'occupant du poulet et des légumes en essuyant une de mes larmes qui s'échappait de mes paupières. Non ce n'était pas le moment de craquer « Oui, mais je me suis fait mal, mais c'est pas grave. Y'a pire dans la vie ! » Ma main me faisait un mal de chien et je la passais sous l'eau froide avant de retourner à ma cuisine. Je coupais le feu et je le regardais « C'est prêt. Je te sers et je m'en vais. » Je ne voulais pas partir, pas le laisser mais s'en était trop pour moi. Les mains tremblantes, je lui servais son assiette, j'étais clairement à bout. Je n'avais qu'une hâte claquer cette porte d'appartement et m'effondrait, je ne voulais pas paraître faible devant lui, mais c'était ce que j'étais. Faible.

Real or not ? .

C'est bien une des premières fois que je gardes un calme olympique. D'un naturel impulsif, même si je suis en tord, j'ai tendance à laisser mes nerfs me guider. Déjà, rien que pour Noah, j'aurais pu me la jouer vexer ou en colère. Mais pas du tout pour le coup. Simplement parce que dans ma tête, il y a tellement de choses qui tournent sans que je ne puisses contrôler. Et je m'en voulais, oui, je m'en voulais d'avance de tout ce qui allait se passer bientôt. Solveig est gentiment venue me faire a manger, et moi je vais lui avouer que je me suis comporté comme un vrai connard. Un connard qui n'avait pas tellement conscience de tout ça, qui ne percutait pas du tout les conséquences et le mal. Et boom. Je peux voir son regard qui change, ses mains qui tremblent et toutes les mauvaises émotions. Je tentes de calmer, enfin, de l'inciter a se calmer. A première écoute, ça ne marche pas du tout.     " Je ne sais pas comment. Mais ce serait bien que tu le fasses. "    Ouais. Mais je comprends qu'une annonce comme ça, ne donne pas envie de se calmer. Mais plutôt de prendre le premier truc qui tombe sous notre main pour le balancer a la tronche de l'auteur. Qui est, en l'occurrence, la mienne. Quand elle reprend la parole, je penches ma tête en arrière le temps de quelques secondes, et je reviens pour la fixer avant de dire    " Tu veux vraiment partir sur le sujet du plaisir? Vraiment Solveig? Parce que ce n'est pas exactement ce que je recherches en te parlant de ça! "    Bah oui. Faut pas non plus dériver inutilement, car le noyau de la discussion n'est déjà pas simple.
Pas le temps de débattre plus, que je peux voir ses jambes partir pour rejoindre la salle de bain. J'étais paumé, paumé et triste a moitié. La tête dans mes mains, j'avais un tambour dans ma tête qui n'arrangeait rien. Aucune possibilité de réfléchir, de trouver les réponses. Franchement, ça fait chier! Et quand elle revient. Je prends une énorme quand la dernière phrase arrive dans mes oreilles. Un peu paralysé, je ne rebondis pas directement     " Je ne t'ai jamais prit pour une conne. Bordel! Tu peux arrêter de dire des conneries? Tu ne pourrais pas simplement me laisser tout expliquer? "    Je soupires, et je respires un peu fort pour ne pas m'énerver. Je reprends sans trop marquer de pause    " Je ne veux pas être méchant. Mais... Ce que tu ressens, gardes le pour le moment. Parce que je ne suis pas sur de vouloir entendre ça maintenant. "     Oui fallait pas que ça me fasse changer de direction, ou d'opinion ou de je ne sais quoi. Ouais, je ne sais plus, la franchement c'est un flou total. Mes yeux toujours sur elle. Je bougeais mes jambes, comme ci j'avais une tremblote incontrôlable. Pénible.     " Je ne peux pas assurer l'avenir. Mais dans le présent, je ne vais nulle part. Je suis la. "     Oui, et malheureusement pour elle au final. Parce que je ne lui offre pas de la joie. En plus, Solveig reste concentrée dans la préparation du repas. Je ne comprends pas ce qui la retient de tout envoyer valser. Surtout que la larme ne passait pas totalement inaperçue. J'étais debout, bière en main, et je demandes si elle ne s'est pas fait trop mal. Sa réponse me fait gonfler les joues pour soupirer, et je viens me remettre sur mon tabouret en prenant une gorgée de ma boisson. Les yeux perdus dans le vague. Je n'entends quasiment pas sa dernière phrase. Je réagis seulement en voyant l'assiette arriver devant moi. Vu qu'il n'y en avait pas une deuxième, je comprends et je prends la parole     " S'il te plait... Reste. Je n'ai pas fini de dire ce que j'ai à dire. Faut que je t'expliques. Faut que tu saches tout, ce que je penses, ce que je ressens... Comment j'envisage la suite. "     Petite pause pour pincer mes lèvres     " Je gâche tout. Mais je veux être franc. "