Mal à la tête, mal au cœur, envie de dormir. Voilà ce que je ressentais en cet instant, mon corps était dans un tel état que les phrases avait du mal à se former dans ma tête. Les souvenirs étaient vagues, mes pensées embrouillées, les soirées comme ça se trouvaient être dangereuses pour ma santé mentale. Pourquoi faire ça ? Pourquoi me détruire comme ça ? Ce que je n'arrivais pas à savoir était pourquoi cela me faisait du mal, pourquoi je me faisais du mal. Le bonheur était pourtant à portée de main, je pouvais le vivre mais ma foutu personnalité s'y opposait, bloquait le chemin. Mais cet instant de lucidité fut bref, mon sale caractère reprenant le dessus, m'obligeant à faire ma mauvaise tête. Ce n'était pas ma faute, ce n'était pas moi qui en était la cause. Mon malheur, ma souffrance, ils existaient, je les ressentais par la faute des autres. C'était de la lâcheté que de se reposer sur quelqu'un en se disant que tout ira bien, que cette personne s'occupera de tout, et quand elle sera plus là ? Tu feras quoi hein ? Ça, bien sûr tu n'y as pas pensé. Tu continues de croire que le monde est tout rose tout beau mais quand plus rien ne te fera sourire, rire, ne te donnera envie de vivre, tu te demanderas à ton tour : pourquoi? Toi aussi tu commenceras à douter, à te soûler, à tout gâcher sous prétexte que la vie c'est de la merde, par regret, parce que t'es pathétique, désespéré, comme moi. Parce que t'es enfin réaliste, parce que tu comprend enfin que, peu importe notre manière de vivre, on mourra tous quand même. Personne n'y échappera, alors, oui, c'est triste à penser mais c'est ça que d'avoir reçu ce « cadeau » qu'est la vie. Pourtant, malgré cette envie d'en finir avec ce fardeau, je me levais, comme tout les matins avec cette fois un but bien précis en tête : reconquérir Kara, la plus belle femme qu'il m'ait jamais été donné de voir. Une heure plus tard j'étais chez elle, devant sa porte, le doigt sur la sonnette sans pour autant appuyer, le courage me manquant. Respirant doucement, j'appuyais, attendant maintenant une réponse, un signe qu'elle était là.

Halloween est derrière elle, elle tente de ne plus penser à ce qui s'est passé, notamment avec un certain Dunster blond, chaque fois qu'elle l'avait en tête, la rage la dévastait. Il faut oublier, ce qu'elle cherche à faire et cette nuit-là, c'est dans les bras d'un autre qu'elle a trouvé réconfort. Depuis qu'elle avait retrouvé Damon, elle avait agi différemment, elle n'arrive pas à savoir pourquoi, mais ça ne lui plait pas. Elle est redevenue la Kara qu'on connait, celle qui n'a pas peur de partager son lit avec un autre homme le temps d'une nuit. Et quelle nuit! Elle s'en souvient encore après que son amant ai quitté son appartement. Peu vêtue encore, elle portait simplement des sous-vêtements sous sa veste de soie, ses cheveux un peu en bataille. Elle retournait dans sa chambre lorsqu'elle entendit quelqu'un appuyer sur sa sonnette d'entrée. Elle se dépêche pour aller ouvrir la porte « Tu as oublié quelque ch... » Elle ne termine pas sa phrase lorsqu'elle vit qu'il s'agissait en fait de Damon. Rapidement, elle se couvre mieux sa poitrine en refermant le haut de sa veste qui dévoilait son soutien gorge « Qu'est-ce que tu veux? » Son ton a changé, beaucoup plus froid, après ce qui s'est passé à Halloween, il y a de quoi.

Kara m'en voulait encore, me parlant comme si nous n'étions plus rien, me donnant l'impression que je dérangeais. Mon air plein d'espoir laissa place à la surprise lorsque je la vis en sous-vêtements, avait-elle couché avec quelqu'un d'autre ? Mon cœur se fissurait, rouvrant une cicatrice que j'avais si longtemps essayé de refermer. Mon sourire s'effaça, laissant place à une grimace, mon regard doux lançait maintenant des éclairs. « Tu dors en sous-vêtements maintenant ou t'as encore écarté tes cuisses pour le premier venu ? » Il me fallait une réponse, de l'alcool et de la drogue pour supporter ça, cette douleur qui creusait ma poitrine. Savoir que Kara avait partagé son lit avec quelqu'un d'autre me mettait hors de moi, me rendait encore plus misérable. Poussant Kara hors du chemin, j'entrais sans prévenir, regardant à droite, à gauche, personne. Peut-être était-ce une erreur de ma part, peut-être avait-elle eu trop chaud cette nuit. Me tournant vers elle, le visage dur, je l'observais de haut en bas. « Me dis pas que tu l'as fait. » murmurais-je les poings serrés, prêt à frapper n'importe quoi. La colère m'avait maintenant saisi, me faisant penser au pire, tandis que je regardais Kara de haut, comme si elle n'était plus qu'un déchet, un jouet usé.

Vu la façon dont s'est terminée leur dernière rencontre, il est normal qu'elle ait une certaine rancune pour lui. Elle ne s'attendait pas à sa visite non plus, elle est surprise de le voir se tenir devant la porte et surtout, elle n'est pas très habillée pour l'accueillir. Ce qu'il remarque tout de suite. A sa réflexion, Kara fronce les sourcils, elle n'a pas le temps de lui répondre qu'il la pousse pour qu'il puisse entrer et vérifier de ses propres yeux. Kara soupire « Je t'en prie fais comme chez toi! » Elle laisse la porte claquer derrière elle en tenant le devant de sa petite veste pour éviter d'en dévoiler trop. Damon s'énerve, tant mieux, il peut voir comme ça ce qu'elle peut ressentir de son côté quand les rôles sont échangés « Il me semble que ça ne te regarde pas » Pour ne pas avoir à dire oui, j'ai couché avec un autre.

Elle se foutait de moi pas vrai ?! Qu'est-ce qu'elle voulait de moi ? Si c'était un homme qui s'excuse de ne pas avoir été là, un soumis qui fera tout ce qu'elle voudra alors elle pouvait toujours courir. J'avais de la fierté, de la rage et il fallait beaucoup pour laisser tomber les deux, jusqu'ici il n'y avait que Talya qui avait réussi à le faire. Moi qui étais venu ici pour qu'on se réconcilie, je m'étais bien fait avoir, me retrouvant dans son appartement, les poings serrés comme un idiot qui avait trop espéré. Ouais c'était ça, j'avais laissé place à l'espoir, cette connerie qui m'avait détruit plus d'une fois et qui continuait à me faire passer pour un con. Non, ce n'était pas ça qui me faisait mal, c'était Kara, cette femme qui se tenait maintenant devant moi, refusant de me donner des réponses. Elle avait joué avec moi et n'assumait pas du tout. N'étais-je donc qu'une partie de plus à gagner pour elle ? Maintenant, je comprenais ce que les femmes ressentais lorsqu'une fois que j'avais couché avec elle, je les laissais tomber comme des déchets. « Dire que je pensais que t'étais différente » avouais-je la voix tremblante de rage. C'était tout ce que je pensais à dire là tout de suite, la seule reproche que je trouvais à lui faire. « Si t'en avais rien à foutre de ma gueule, suffisait de le dire, pas besoin de me mettre devant le fait accompli. » continuais-je, le regard tourné vers le sol, n'osant pas la regarder de peur d'exploser. « Mais bon, t'as raison j'aurai mieux fait d'aller me faire foutre, ça m'aurait évité de savoir que tu t'es faite baiser par un autre ». Je relevais enfin la tête pour l'observer, qu'elle voit à quel point ça me faisait mal. Pour une fois je m'en foutais de paraître faible, je voulais lui faire payer, qu'elle s'en veuille.

C'est une blague? La colère de Kara refait surface en écoutant les paroles de Damon, est-il à ce point aveugle? Un idiot de première ce type qui ne pense qu'à sa gueule. La seule idiote qui courait après quelque chose qu'elle n'obtiendrait pas, c'est bien elle. Lui toujours trop occupé à sauter toutes les salopes qui lui passe sous le nez et il vient à lui sortir ça? Elle rêve « Tu me fais rire, non sérieusement Damon, putain regarde toi dans un miroir avant de venir me sortir des conneries pareilles! » Souffle-t-elle dans un grognement, c'est fou ça quand même. Kara est venu vers lui et il n'a rien trouvé de mieux que de la repousser encore et toujours. C'est l'hôpital qui se fout de la charité « Monsieur je baise tout le monde » Ajoute-t-elle pour bien montrer que ce n'est pas elle qui a commencé et elle ne s'excusera pas pour ce qu'elle a fait ce soir, après tout Damon se le permet bien lui! « Et si j'en avais rien à foutre comme tu le penses, je n'aurais pas été assez idiote pour me déplacer pour toi le soir d'Halloween, tout ça pour apprendre que tu m'as trompée alors qu'on était toujours ensemble à l'époque!! » Elle hausse le ton de la voix, cognant de son pied le fauteuil qui se trouve à côté d'elle, quand elle y repense, elle a envie de cogner. C'est ça Damon, va te faire foutre.

Kara m'engueulait mais je n'en avais rien à foutre, le fautif ici n'était pas moi. Je l'avais prévenu que je n'étais plus l'homme qu'elle connaissait, elle savait que je couchais avec d'autres femmes maintenant alors sa morale elle pouvait se la garder pour elle. La femme que j'aimais me reprochait alors de s'être déplacée pour apprendre qu'elle avait été trompé pendant que nous étions ensemble. « Putain ! » criais-je, frappant le mur, elle avait tout ruiné, Blue Ivy avait raison, elle se foutait de moi. « Tu me reproches de m'énerver alors que tu fais pareil quand je me tape une autre ? Laisse moi rire ! T'es pas mieux que moi et tu viens juste de le prouver ! D'ailleurs, tant que tu y es tu peux aussi me blâmer de t'aimer parce que j'ai été un sacré crétin pour ne pas me rendre compte que tout ça était un jeu pour toi.» avouais-je sur un ton ironique, un sourire cruel sur le visage, avant d'applaudir un peu. « Bravo t'as réussi ton coup, j'espère que t'es fière de toi » Cet endroit m’écœurait maintenant, la femme en face de moi m'énervait à un tel point que j'espérais ne jamais l'avoir connu. C'était ça de donner sa confiance trop facilement, de se laisser envahir par le passé, on finissait toujours par regretter, autant partir et ne plus jamais se soucier de ce qui a été. Me dirigeant alors vers la porte, je m'arrêtais cependant à côté d'elle, murmurant : « Fais toi sauter par qui tu veux maintenant, j'en ai plus rien à foutre ».

Bien sûr, c'est la faute de Kara d'être attachée à un homme qui n'en a rien à foutre d'elle. Quelle logique de la part de Damon. « Alors, tu as le droit de te permettre des choses et pas moi? » C'est ce qu'il est en train de dire, non? Elle croit rêver, c'est dingue qu'il puisse lui en vouloir pour quelque chose qu'il fait lui-même de son côté. Kara ne comprend pas pourquoi il le prend comme ça « C'est ça tout est un jeu pour toi, la seule à s'être faite piéger c'est moi! Je tiens à toi tu ne le vois même pas, t'es en train de toujours me balancer à la gueule que tu es allé défoncer une autre et je suis la pauvre conne qui se retrouve blessée au final! » Tellement prise par sa colère qu'elle ne comprend pas tout de suite chacun de ses mots et ce qu'il vient d'avouer à l'instant. Il s'apprête à partir, mais s'arrête avant pour lui murmurai quelques paroles qui ont tendance à doublement énerver Kara. Serrant la mâchoire, elle relève ses yeux vers Damon pour affronter son regard « Compte sur moi pour ça, puisque le seul homme que je désire n'en a rien à foutre de moi!! » Elle termine sa phrase en hurlant, montrant bien sa colère tout en approchant son visage du sien comme une confrontation. Elle se recule et fini par pousser Damon loin d'elle « Tu penses qu'à ta gueule! »

J'étais égoïste, bagarreur et colérique, tout le monde le savait mais la seule personne à vraiment s'en soucier semblait être Kara. Mes mots semblaient la toucher, plus que je ne l'avais espéré, elle alla jusqu'à me pousser, manifestant ainsi sa colère. Elle ramenait encore ça à elle, prétendant que je n'en avais rien à foutre d'elle, que tout ça c'était du grand n'importe quoi, comme si je ne lui avais fait que de la peine durant tout ce temps passé ensemble. « Tu te fous de moi ? Tu crois être la seule a souffrir ? Demande toi un peu pourquoi je t'avais appelé toi hier soir, pourquoi je m'énerve et t'auras une réponse à laquelle tu n'as sûrement pas pensé étant donné que t'étais trop occupé à avoir un orgasme avec un connard ! » Connard qui n'était pas moi et c'était ce qui me mettait hors de moi. M'approchant doucement d'elle, essoufflé après avoir dit tout ça d'une traite, je l'embrassais comme si c'était la dernière fois que je le faisais. Bientôt je n'aurai sûrement plus le droit. « Tu penses que tout ce temps je ne faisais que m'amuser mais tout ce temps j'essayais de t'oublier toi, la première à qui je m'étais réellement ouvert. » commençais-je à dire plus doucement, la voix tremblant encore, je m'ouvrais enfin. « Je t'aime et si t'es pas capable de comprendre ça alors autant laisser tomber, j'en ai marre de me battre. Si j'avais la conviction que j'étais le seul que tu désirais alors je n'aurai pas à m'énerver comme ça. »

Trop c'est trop, Kara ne souhaite plus entendre de conneries pareil. Ce n'est pas elle qui passe son temps à jouer avec les sentiments de l'autre, qui passe son temps à se vider entre les jambes d'une pauvre conne qu'il a rencontré sur son passage ou qui joue l'aveugle quand, pour une fois, elle tente de lui faire comprendre des choses. Alors oui, il a couché avec quelqu'un la nuit dernière, mais Damon n'a rien droit de dire comparé à tout ce qu'il fait à côté. C'est l'hôpital qui se fout de la charité. La colère l'envahit, elle pousse Damon car elle le veut loin d'elle, elle ne veut plus avoir droit à ses remontrances. Elle ne l'écoute même plus, elle se fout de ce qu'il a à lui dire, c'est la goutte de trop pour elle là et il vaut mieux qu'elle ne l'ait pas en face s'il ne veut pas s'en chopper une nouvelle sur la figure. L'instant suivant, ses lèvres viennent toucher les siennes, elle ne l'avait pas vu venir celle là. La colère coulant toujours dans ses veines, elle le pousse en arrière, pas question de le laisser jouer à nouveau avec elle. Mais il y a une différence entre écouter sa tête qui lui dit de ne plus continuer à l'écouter, ni même de s'en approcher et son cœur qui demande tout le contraire. Et là, il le dit. Il venait enfin d'avouer ce qu'elle espérait entendre, comprendre que le con dont elle est amoureuse ressent les mêmes choses pour elle. Elle réduit la distance, posant ses deux mains contre ses joues elle le force à affronter son regard « T'es tellement idiot que tu restes aveugle face à mes sentiments et tu penses que ce qui t'arrange » Souffle-t-elle avant de venir à son tour chercher ses lèvres. Elle est énervée après lui, mais elle ressent la grande envie de venir auprès de lui.