J'avais toujours trouvé ça étrange ce sentiment de plénitude quand t'avouais enfin à quelqu'un que tu l'aimais. C'était... délicieux, agréable et complètement planant. Oui oui, j'ai beau ne pas prendre de drogues ou quoi, j'étais actuellement en train de planer à dix mille parce que la femme que j'aimais m'aimait en retour. C'était beau quand même.. le partage des sentiments. On est plus de sept milliards dans ce monde, et une personne dont je suis amoureux m'aime également. C'est une chance. Vraiment, je le pense. « J'espère bien » Vivre l'un sans l'autre, c'était plus possible maintenant. On était trop liés, trop accros... trop attachés l'un à l'autre pour se détacher ne serait-ce qu'une seconde. Métaphoriquement parlant j'entends. Sortir tous les deux, à la vue de tous, c'était une nouvelle étape que je franchissais avec plaisir. « C'est flippant... j'arrive pas à réaliser en fait » Et c'était tout aussi excitant même. Parce que je l'aimais, je m'étais retenu de faire tout pleins d'attention publiques à son encontre durant trois mois... mais maintenant, rien ne nous en empêchait. « Je t'aime » chuchotais-je avant de l'embrasser une nouvelle fois. Finalement, je me détachais d'elle, lui attrapant sa veste pour qu'elle se couvre puisque les températures étaient loin d'être optimales afin qu'on puisse sortir tous les deux.

Et tu pourrais le lui répéter encore et encore. Sans jamais t'en lasser. Parce que t'étais raide dingue amoureuse de lui et maintenant que vos sentiments avaient été dévoilés au grand jour, y avait plus rien pour te retenir. Peut être qu'il serait trop présomptueux de clamer qu'il était l'homme de ta vie, et sans doute cela serait-il très niais aussi mais, tu voulais croire que ça dépasserait le stupide amour de fac. Parce que t'étais bien avec lui, tellement bien que t'en venais à oublier tout ce qu'il pouvait y avoir à côté. En y réfléchissant bien, t'avais pas passé une journée sans lui depuis une éternité ce qui faisait donc que tu n'avais pas tellement vu tes potes à côté. Peut être faisais tu partie de cette catégorie de fille qui rangeait tout dans une boîte quand l'amour faisait son entrée. Mh, c'était peut être pas la meilleure chose tiens. Comme si j'y arrivais. Non mais parce que clairement, tu réalisais pas non plus. Et autant, tu ne le ferais jamais. Un dernier baiser et tu rattrapais la veste qu'il te tendait te dirigeant vers la sortie. T'es quand même conscient que tu vas passer la plupart de ton temps séquestrer ici ? Non mais lui demander de vivre avec toi ça pourrait paraître précipité alors forcément, t devais passer par des subterfuges.

Ça faisait un bien fou de lui dire ce que je ressentais à présent, alors que j'avais gardé ça durant plusieurs semaines maintenant. Vivre avec elle durant tout l'été et même être ensemble déjà avant, ça aidait au développement des sentiments. Donc ouais je l'aimais et elle m'aimait et on était bien. Même si au final, c'était quand même assez flippant de se dire qu'on va enfin être à la vue de tous, assumant tous les sentiments qu'on a l'un pour l'autre, et surtout, j'avais du mal à réaliser qu'on y était enfin. Alors pour que tout monte au cerveau, on allait faire notre première sortie en amoureux. Lui tendant sa veste, on était à présent prêt à partir. J'attrapais ensuite la mienne que j'enfilais quand on sortait de l'appartement. « Séquestré par toi ? Ça me pose pas vraiment de problème tu sais » Au contraire, j'étais particulièrement satisfait d'être avec elle, tout le temps dans son appartement. En fait, je passais le plus clair de mon temps hors de la fac, de l'hôpital et de la bibliothèque chez elle donc bon. « Enfin... tu sais que je le suis déjà en fait, quand on y repense » Ouais, je vais pas, je le suis déjà.

Fallait te comprendre aussi, t'étais avec lui tout le temps. Depuis le voyage des dunsters en Ecosse, vous ne vous étiez plus lâchés alors forcément, tu pouvais pas t'imaginer être sans lui maintenant. Alors même si ce n'était pas formulé avec les mots propice pour éviter de précipiter les choses, t'espérais bien qu'il reste encore et toujours. D'ailleurs, t'y pensais depuis un petit moment et tu mettais ta main dans ton sac cherchant quelque chose avant de resserrer ta prise dessus. Je me doutais bien que ça ne te déplairais pas. T'esquissais un sourire avant de finalement sortir la clé de ton sac. Je sais que ça va paraître bizarre mais.. Tu les lui tendais avant de reprendre. Comme ça tu pourras venir quand tu veux.. Et merde, tu rougissais. Ca faisait longtemps que t'avais pas agis de la sorte avec lui mais ça te rendais légèrement mal à l'aise de lui filer les clefs de ton appartement comme ça. Peut être qu'il allait carrément flipper et que t'allais beaucoup trop vite mais là, c'était trop tard pour faire machine arrière. Alors tu souriais une nouvelle fois, les clefs toujours tendu vers lui attendant une réaction de sa part. T'as le droit de refuser hein ? Que tu finissais par ajouter pour te détendre un peu. Il pouvait refuser s'il voulait. T'aurais peut être du réfléchir un peu plus avant de faire un truc comme ça.

Amoureux. In love. Enamorado. Voilà plusieurs façons de dire que je suis amoureux, et j'étais prêt à le crier sur tous les toits, si ça pouvait la rendre heureuse. Je n'avais aucunement envie qu'elle se sente délaissée, malheureuse ou quoi, je la voulais heureuse, comblée et je crois que pour l'instant j'y arrivais. À voir le sourire sur ses lèvres, ça m'emplissait de bonheur. J'y arrivais, il me semble. Et voilà qu'elle fouillait un truc dans son sac, sans trop savoir ce que c'était. Ok, elle parlait de séquestration et j'ajoutais même que j'étais heureux de me faire séquestrer par elle, mais en soi, c'était pas tant ça le fond du sujet. Je le comprenais bien vite en voyant la clé qu'elle me tendait. Je la regardais, me demandant alors tout ce que ça impliquait. Trois mois que nous étions ensemble, trois mois et maintenant j'avais le droit à la clé de son appartement. Le temps de réflexion devait être long puisqu'elle était à la limite de se rétracter et j'en avais pas envie. Attrapant la clé en question, je me mis à sourire. « Avec plaisir, merci » Clé en main, j'attrapais mon trousseau dans ma poche pour la rajouter parmi les autres. Une clé normale en soi, mais qui voulait dire tellement. Une fois que je l'avais remis dans ma poche, je m'approchais d'elle pour l'embrasser. « J'te filerai celle de ma chambre à la Quincy... même si j'sais pas si tu risques de t'en servir beaucoup » Sous entendu que je passais plus de temps chez elle que dans ma propre chambre. Preuve, j'avais déjà un tas de vêtements ici, des affaires de cours même. En gros, elle ne faisait que rendre la chose plus ou moins officielle.

C'était le problème avec toi, t'agissais toujours sans réfléchir et forcément, ça devenait problématique. Parce que parfois, ça te mettais dans des situations pas possible et tu détestais ça. Comme maintenant. Parce que même si tu rêvais qu'il accepte, t'avais aussi peur que ça le fasse flipper. Parce que ouais, peut être qu'il était un peu anxieux vis à vis de votre relation et lui donner les clefs de chez toi, c'était pas tellement la meilleure chose à faire au monde mais.. T'y pouvais rien. T'avais l'impression de te faire engloutir par tout ce que tu ressentais pour lui, peut être étais ce parce que c'était la première fois que tu tombais réellement amoureuse mais quoi qu'il en soit, depuis que tu étais avec lui t'étais comme incapable de réfléchir correctement. Et sans que tu t'y attendes, il les prenaient. Il venait de prendre la clé et tu perdais complètement tes moyens. Bégaiement, joues écarlates, t'étais de nouveau la Mackenzie totalement empotée. Je.. Ouais.. Merci.. C'cool.. Enfin, je.. Merci. Voilà. T'inspirais profondément avant de détourner les yeux. Pourquoi fallait-il toujours que tu finisses par passer pour une mongole ? C'était dingue quand même. Après tout, vous étiez ensemble, y avait plus aucune raison pour que tu te mettes à agir de nouveau comme ça avec lui. Et si on y allait ? Histoire que t'arrête de t'enfoncer pour le coup.

Bien sûr que ça m'étonnait de voir qu'elle m'offrait une clé. Enfin LA clé de son appartement. C'était étrange mais dans le bon sens du terme. En aucun cas, ça ne me faisait flipper. J'étais bien heureux quand je mettais cette fameuse clé sur le trousseau se trouvant dans ma veste. Ouais, c'était avec le sourire sur les lèvres que je m'appliquais à faire rentrer cette clé parmi les autres. Même que du coup, je lui offrais l'opportunité d'avoir ma clé de chambre à la Quincy, bien qu'elle me serve surtout de garde meuble, grande étagère à linge et casier de cours. L'entendre bégayer me faisait légèrement rire et je ne pouvais pas m'empêcher de trouver ça mignon. « Allo la Terre ? Ici juste Josh, ton copain. » Non mais je ne voyais vraiment aucune raison valable de cette façon d'agir si étrange alors que nous étions ensemble depuis quelques mois maintenant. « Ouais, allons-y. T'as une préférence.. pour manger ? Italien, mexicain. Peut-être même japonais ou français ? » Tellement d'opportunités au final, trop de choix.. peut-être que c'est ça qui tue le choix.

Non mais ouais, fallait vraiment que t'arrêtes. Que t'arrêtes de te mettre dans ce genre d'état pour pas grand chose. Mais ça faisait partie de ta personnalité pas vrai ? Même si ces dernières semaines, t'avais eu l'impression de ne plus être aussi empotée qu'avant, fallait croire que c'était qu'un mirage. Après tout, tu étais toujours Kenzie la maladroite et ce n'était visiblement pas près de changer. Tu veux dire : Ici Josh ton copain super sexy et intelligent. Non mais parce que fallait pas mentir mais c'était pour ça que t'avais toujours peur de tout foirer. Premièrement, il était super canon ce qui faisait que tu pourrais avoir de la concurrence n'importe quand et ça, c'était flippant. Deuxièmement, en plus d'être sexy et à tomber, il était carrément intelligent ce qui rajoutait une énorme qualité dans sa panoplie de mec parfait. En gros, tu pouvais avoir la trouille puisque il devait probablement avoir une horde d'admiratrice secrète qui faisait des poupées vaudous de ta personne pour ensuite le récupérer. OK, tu partais loin. Mexicain me tente bien, t'en penses quoi toi ? Puis de toute façon, tu t'adapterais à tout. Tu voulais juste ton tête à tête avec lui, tout le reste n'était pas vraiment important.

Joachim avait accepté cette relation et on avait une épée de Damoclès qui venait de disparaitre de notre champ de vision (enfin quand on lève la tête quoi). Et forcément, je me sentais beaucoup mieux malgré les menaces qu'il a pu dire. Non mais elles étaient totalement fondées. Si jamais j'avais eu une petite soeur, croyez moi que je l'aurai dit au mec qu'elle fréquentait. Donc ouais, compréhensible et j'allais tenter d'être le plus irréprochable possible. Je secouais la tête en l'entendant me qualifier de beaucoup de choses que je ne suis pas. « Tais toi et arrête d'agir comme si j'étais.. je sais pas, le mec le plus populaire du lycée qui vient parler à la petite intello réservée » disais-je en rigolant. Non mais c'est vrai que y'avait une part de vérité dans ma petite boutade. Quoiqu'il en soit, on était tous les deux prêts à sortir et on le faisait donc. Ma clé en main, on sortait et j'avais le privilège de pouvoir fermer l'appartement. Avec MA clé. Putain ouais, c'était sérieux tout ça, mais en aucun cas je flippais. « Mexicain... ça va être muy caliente tout ça » disais-je en attrapant sa main, entrelaçant nos doigts avant de l'embrasser rapidement pour ensuite nous mettre en route.

Tu t'rendais compte à quel point c'était cucu ton comportement. En fait, tu pourrais être sacré "meuf la plus cucu de l'univers"" mais tout ça, c'était de sa faute. Parce qu'il te rendait complètement gaga et t'avais l'impression d'avoir de nouveau quinze ans et de te retrouver en possession de ton premier rouge à lèvre. Qu'on soit clair, t'étais pas en train de comparer Josh à un rouge à lèvre hein ? Mais c'était un peu la même sensation. Bref, t'étais en train de t'égarer quoi. Tu devrais être flatté au lieu de me dire de me taire. Tu balayais tes cheveux d'un geste de la main style bitch please avant de reprendre. Mais compris, à partir de maintenant je serais belle et toi la bête, ça t'apprendrai. T'esquissais un sourire innocent alors qu'il refermait la porte de TON appartement avec SA clé et mine de rien, ça te faisais quelque chose. Tout ce qui sort de ta bouche est affreusement pervers, sache le. Que tu lui disais en riant. Parce que ouais, ça l'était. Sauf si c'était toi qui interprétait tout mal et donc, tu pourrais recevoir ta deuxième médaille de la soirée "meuf la plus perverse". Tu sais qu'à partir de maintenant, j'vais pouvoir te présenter mes potes et tout ça ?