J'vois bien qu'il a du mal à me croire et ça me fait sourire. Pourquoi ? Parce que j'vais lui en mettre plein la vue avec ce que j'ai à lui montrer et j'ai hâte. Puisqu'il veut rester dans cet esprit de compétition, là c'est clair que j'ai gagné sur toute la ligne. Il serait idiot de ne pas l'avouer.  « Ok » Il a accepté. Haha, il va pas en croire ses yeux moi j'vous le dis. « J'y serai dans.. 3h30, ça t'va ? » Je regarde l'heure sur mon téléphone et j'hoche la tête, Ouep ça me va. J'te préviens, si t'es là dans 4h et pas 3h30, j'ouvrirai pas. Je souris en coin et je tourne les talons pour partir. Une fois à mon appart', je prends soin de ranger l'appart. Ouais, depuis le cambriolage j'ai pas eu le temps de tout nettoyer, et j'préfère le faire avant que Lincoln ne débarque. Je commence par ma chambre, et j'essaie par la même occasion de jeter un oeil voir s'ils n'auraient pas malencontreusement fait tomber ma bague qu'ils m'ont volé. Mais bien sur, ils l'ont bien gardé. Bande de salauds. Je suis en train de remettre de l'ordre dans le salon en me disant qu'heureusement qu'ils n'ont pas touché à mes bouquins d'histoire quand on sonne à ma porte. Je me redresse et je vais ouvrir la porte, me reculant pour laisser Lincoln rentrer, « Vas-y entre.  » Je ferme la porte derrière lui, « Installe toi, j'vais chercher les trucs.  » Je vais dans ma chambre et je sors une boite de dessous mon lit que je vais poser sur ma table de salon devant le jeune homme. Dedans: lettres, papiers officiels.. bref, le bonheur pour des gens comme nous.

Même si je n'y crois pas tant que ça, j'acceptais son deal. Je verrai de mes propres yeux si c'est une menteuse ou, au contraire, une femme de parole. Dans 3h30, j'allais me rendre chez elle et on allait bien voir ce que ça allait donner. Une certaine excitation montait en moi et j'avais vraiment hâte que ça se passe vite pour avoir ces papiers dans les mains. Ouais ouais, je les voulais, je... Putain, c'était invraisemblable quoi. Elle était partie et moi, je m'occupais du boulot que j'avais à faire. Quand l'heure était arrivée, j'avais carrément speedé pour sortir de Boston et revenir à Cambridge afin de me précipiter chez elle. 3h30 elle avait dit, pas quatre heures. J'avais pas tellement envie de ruiner ma chance de voir des documents tels que ceux ci à cause d'un retard inutile. Une fois devant la porte, je frappais et puis j'attendais qu'elle m'ouvre. Une vraie pile électrique en vrai, c'était dingue. Je lui souriais alors que je pénétrais dans l'appartement, regardant alors tout autour de moi pour me faire une idée sur la personne. Ça va, c'était quand même plutôt rangé. Je me dirigeais vers le canapé, me posant alors sur un côté alors qu'elle allait dans une autre pièce. Mains posées sur mes genoux, je l'attendais patiemment. Et là voilà qui revenait avec une boite, et je sentais mon coeur battre la chamade. « J'en reviens pas, j'vais voir des documents officiels... genre les tenir dans ma main » Ouais non, j'avais clairement du mal à y croire.

Je me souviens parfaitement de mon hystérie quand j'ai appris que Dwight était le pote d'Avery. Et qu'il était aussi le futur mari de mon ex meilleure amie, mais bon, passons. Quand Dwight m'a proposé de me filer des documents de famille, quand il m'a fait visiter une partie de sa maison familiale à Washington, j'étais comme une gamine le soir de Noël, vraiment. L'histoire, ça me passionne. J'adore tout lire à ce propos, tout regarder.. c'est vraiment ma "chose" préférée. Et quand je vois l'état dans lequel Lincoln est quand je ramène la boite contenant le Saint Graal, je me rends compte qu'il est autant accroc que moi. S'il arrive à avaler que j'ai gagné ce concours, on pourrait presque même être amis. « J'en reviens pas, j'vais voir des documents officiels... genre les tenir dans ma main » Je ris un peu et je m'assoie à côté de lui, « Interdiction t'en parler okay ? J'veux dire, j'me suis déjà fais cambrioler et j'ai pas envie de revivre ça. Tu sais aussi bien que moi que ce genre de document ça soit pas tomber entre des mains malveillantes et que beaucoup seraient prêt à n'importe quoi pour les avoir.  » Je prends la boite sur mes genoux et je l'ouvre. Ça sent le vieux livre, j'adore cette odeur. Je sors d'abord un papier roulé, assez vieux. « Ça c'est un des brouillions pour l'Amendement que Lincoln.. »  je m'arrête et je ris, « Weird de dire ça à toi parce que tu t'appelles.. »  Je secoue la tête, « Bref, que Lincoln a écrit au début de son idée pour abolir l'esclavage.  » Je me mords la lèvre et je lui tends. Vas-y, aies un orgasme historique bro.

J'avais l'impression que j'étais à Noël et qu'Holly était le Père Noël qui me rapportait mes cadeaux. Bon, elle était quand même bien plus sexy - faut l'avouer, même si je ne l'appréciais pas forcément - et c'était donc bien plus agréable. Et puis merde, mes parents m'avaient jamais fait ce genre de cadeaux alors ouais, j'étais excité comme une puce, ne le montrant pas forcément. J'avais pas envie qu'elle me prenne pour un gamin quoi. « Motus et bouche cousue » Même si j'avais envie de le partager, j'avais pas forcément envie que tout le monde le sache. Disons que c'est un truc unique et j'aime bien être le seul - ou presque puisque là, les documents appartiennent à Holly - à vivre un truc de l'ordre historique. Mais faut pas se voiler la face, il y a beaucoup de gens qui sont comme Holly et moi, et ça m'fait chier. J'ai pas pu m'empêcher de sourire quand elle a parlé de Lincoln et encore plus quand elle fit la remarque vis à vis de mon prénom. J'attrapais avec attention le bout de papier précieux et le lisait. C'était pas de l'anglais courant comme on le parle aujourd'hui, c'était quand même plus ancien - dix-neuvième siècle - mais je comprenais. « Woaw.. » J'avais les yeux ébahis et j'arrivais pas à assimiler ce qui m'arrivait. J'avais un vrai bout de papier qui a fait sa trace dans l'histoire de notre pays. Je levais les yeux vers Holly, répétant alors « Woaw... » J'en perdais mes mots.

Je ne peux pas m'empêcher de sourire en voyant Lincoln admirait ce qu'il y a dans ma petite boîte. Enfin, une boîte.. j'appellerais plutôt ça mon coffre au trésor. Tout el monde ne le verrait pas comme ça, beaucoup le verrait comme un trésor à cause de sa valeur monétaire, mais pour lui et moi, c'est pas un trésor qui vaut de l'argent. C'est quelque chose qui a tellement d'importance dans l'histoire de notre pays, c'est ce qui a fait qu'on en est là aujourd'hui. Et c'est tellement beau de se dire ça. On continue alors de discuter des petits trésors dans ma boîte, et qui aurait pu croire qu'on pourrait discuter sans se vanner ? Finalement, je ne regrette pas de lui avoir montrer tout ça, parce qu'il y a  peu de personnes avec qui je peux parler autant d'histoire. Quelqu'un qui s'y connait autant que moi et qui aime ça autant que moi.