Je sais pas encore comment se dérouleront les prochains jours mais une chose est sûre, je ne vais pas me morfondre. Je n'avais pas envie de passer mon Spring Break à foutre de la musique déprimante dans la chambre en mangeant de la glace et buvant du whisky. Non, on est en Nouvelle Zélande, on est au soleil où il fait chaud où les filles se baladent en bikini. Autant dire, je vais m'amuser et profiter de la vie, de la seconde chance que j'avais puisque j'avais réussi à survivre à une balle dans le thorax. « Penses à mettre de la crème solaire quand même, j'ai pas envie que tu crames ou que tu fondes comme neige au soleil. Joue pas les Olaf hein ! » Je me mis à sourire face à cette petite réflexion de la part de ma meilleure amie. Olaf, c'est le bonhomme de neige du Disney Frozen non ? Un truc du genre ouais, j'crois que Robyn aime bien ce film il me semble. Faut dire, elle aime tous les dessins animés de fille donc bon, pas difficile la gamine. « T'en fais pas, le soleil ça m'connait donc je sais y faire. Je vais pas fondre comme un vulgaire bout de neige assemblé. Nooooo worry » la rassurais-je un peu. Beh ouais, j'suis pas fait d'eau.. bon techniquement si, mais pas au point de fondre comme ça, à même le soleil quoi. Bref, ouais, je vais m'amuser pendant le Spring Break, fallait juste que j'arrive à sauter le pas. Ca, c'est pas sûr que ce soit si facile que ça.

Bien évidemment, tu n'avais pas de solutions miracles pour combattre les peines de coeur, et puis tu ne t'y connaissais pas trop en ce domaine. La seule que tu avais vécu - si on peut appeler ça une "rupture" - c'est quand Xaver t'avait maladroitement rejeté avant de se reprendre. Donc non ce n'était vraiment pas comparable avec la situation de d'Alex. Billie n'avait pas intérêt à se montrer à nouveau sinon tu n'allais pas y aller de mains mortes. Tu serais telle une maman lionne qui défend ses petits. Grace à Alex et à son soutien, tu avais vraiment mis des sentiments sur le mot amitié car bon auparavant tu n'avais que Briony. Alors oui tes connaissances en relations amicales étaient plutôt limités mais tu avais fini par te débrouiller. Du moins tu avais regagné la confiance de ton meilleur ami et c'était le plus beau des cadeaux." T'en fais pas, le soleil ça m'connait donc je sais y faire. Je vais pas fondre comme un vulgaire bout de neige assemblé. Nooooo worry. " Bon te voilà rassurée. Il ne manquerait lus que ça. Tu n'avais déjà pas les moyens pour réparer son coeur, alors son corps tout entier, n'en parlons même pas." Tu veux qu'on aille manger un bout ? " T'avais pas envie de le laisser seul à ruminer dans sa chambre. Rester entre quatre murs n'allait pas le remettre d'aplomb.

J'avais mal, vraiment mal et je tentais de me reprendre du mieux que je pouvais, surtout face à Keyla qui s'avère ne pas connaitre la part de moi qui fait totalement nawak. Mais bon c'était compliqué. J'avais qu'une envie : m'effondre, m'enfermer dans cette chambre et ne jamais en sortir. C'était typiquement féminin comme réaction et c'est d'ailleurs pour ça que je n'allais pas le faire, mais l'envie était bien présente. Bordel, vraiment bien présente même. De toute façon, je la rassurais, je n'allais pas devenir rouge tomate ou fondre comme un bonhomme de neige une fois que je mettrai les pieds dehors. C'était pas le premier Spring Break et clairement pas le dernier. Enfin, peut-être que si, je ne savais pas trop encore comment se constituait mon avenir. « Tu veux qu'on aille manger un bout ? » me demandait-elle, ne sachant pas si c'était parce qu'elle avait faim ou si c'était pour me faire bouger de cette chambre. Mh, autant lui demander, pour en avoir le coeur net directement. « T'as faim ? » Parce que techniquement, c'était pas mon cas et donc manger quand on a pas faim, c'est de la simple gourmandise, et c'est pas bon pour la santé il parait alors ouais, valait mieux éviter.

Il est difficile de faire face au chagrin mais malheureusement c'est les épreuves de la vie qui nous forge. Enfin ça devait faire beaucoup pour Alexander du peu que tu connais de son passé. Tu comprendrais dons son désarroi et sa volonté d'abandonner mais c'était sans compter sur ta volonté de l'épauler quoiqu'il arrive. Tu allais faire tout ce qui était en ton pouvoir pour qu'il ne vive pas cette rupture comme un coup de massue qui l'enfoncerait un peu plus. Il t'avait tant donné tant alors tu pouvais au moins t'assurer de sa sécurité. T'as déjà eu quelques aperçus des mathers comme quoi ils sont prêt à faire n'importe quoi en temps normal, alors tu n'osais imaginer ce que ça devait être lorsqu'ils traversaient des périodes difficiles. Enfin c'est pas un truc de mather de se laisser aller, c'est humain. C'était assez flippant voir même effrayant de voir ton meilleur ami si terne, avec aucun sourire sur le visage. Et le pire c'est que tu ne pouvais pas faire grand chose." T'as faim ? " Bon okay il a grillé que j'ai pas envie de sortir pour manger mais plus pour le bouger de sa chambre. Etre honnête ou ne pas l'être ? Tel est la question. Enfin tu ne te vois pas lui mentir." Hum, pas vraiment. " disais tu en te mordant la lèvre inférieure. Mise à part la nourriture, tu connaissais pas vraiment d'autres remèdes pour vaincre le chagrin." Sinon, on regarde une télé réalité à la con à la tv. " Se moquer des autres, ça pouvait peut être marcher, non ?

Il était évident que cette mauvaise passe n'allait pas durer longtemps. Dès demain, je serai de retour sur les rails, me remettant du plomb dans la cervelle pour oublier celle qui vient de me briser le coeur. J'en pouvais plus de cette douleur et ce manque qui n'ont pas cessé de me suivre durant tout le voyage entre Cambridge et Wellington. Mais du coup, Keyla était là pour me réconforter, chose que j'appréciais énormément. En fait, je ne voyais personne d'autre à sa place. « Hum, pas vraiment. » Bon alors ça c'est fait, on va pas aller manger. J'avais pas faim et elle non plus, alors à quoi bon se forcer ? J'étais pas d'humeur gourmand. « Sinon, on regarde une télé réalité à la con à la tv. » Je haussais les épaules avant de hocher la tête pour montrer mon approbation. « Installe toi et fous la télé, j'vais aller fumer un truc avant » Non pas qu'il soit interdit de fumer dans les chambres mais un peu quand même. Alors je me dirige dans la salle de bain, chopant mon paquet de clope par la même occasion et je me collais à la fenêtre ouverte pour allumer le stick de nicotine, qui me ferait le plus grand bien pour décompresser de tout ce que je venais d'encaisser.

Ce n'était pas un Spring Break qui s'annonçait des plus trépidants pour ton meilleur ami. En plus à quelques jours de son anniversaire, ça ne pouvait pas plus mal tomber. Tu avais du mal à comprendre l'acte de Billie. Fuir n'est pas une solution, c'est de la lâcheté. L'abandon est la plus difficile des souffrances qui soit, tu la vivais avec Kol qui t'évitait à tout prix. Ton cas n'étais pas similaire à celui d'Alex, mais votre ressenti devait être ressemblant. Et pourtant, tu ne savais comment le délivrait de ce qui le hantait. Tu n'étais pas douée pour venir en aide aux autres, pas autant que lui. A moins que ce ne soit sont chagrin qui sont beaucoup trop grand pour être guéri ou ne serait-ce qu’atténuer. Peut être que ta présence suffisait mais tu avais du mal à croire que seul cela puisse fonctionner. Il n'avait plus goût à la vie, c'était indéniable." Installe toi et fous la télé, j'vais aller fumer un truc avant. " Son ton nonchalant te laissait dubitative. Il se dirigeait vers la salle de bain alors que toi tu restais figée en plein milieu de la pièce. Ca te tuait de le voir comme ça. Tu avais peur, peur qu'il sombre. L'inconnu fait peur, tu le sais parfaitement pour l'avoir vécu. Tu te décidais à enfin bouger, non pas pour regarder la télé mais pour rejoindre Alex. A peine la porte ouverte, les mots franchirent ta bouche." Je te promet que ça va aller. Je t'interdis d'abandonner, de penser que ta vie est fini. " Tu priais pour qu'il te regarde, pour qu'il te donne raison.

Personne n'avait faim et forcément, elle n'avait pas envie de me laisser seul. Du coup, c'était de la télé-réalité qui allait nous lier ce soir, dans cette chambre d'hôtel. Sauf que je ne pourrai pas surmonter ça si je ne fumais pas. Donc sans attendre, j'allais dans la salle de bains, me foutant à la fenêtre pour laisser la fumée s'évaporer par la sortie d'aération version XXL. Je regardais par la même occasion le paysage qui m'était donné et ça ne me laissait de marbre. Putain quoi, en temps normal j'aurais kiffé mais là... Là j'avais goût à rien. C'était qu'une question de temps, je le savais, mais bon. « Je te promet que ça va aller. Je t'interdis d'abandonner, de penser que ta vie est fini. » Je me redressais et me tournais pour faire face à ma meilleure amie avant de recracher la fumée vers l'extérieur. « J'pense pas ça, t'en fais pas. J'suis pas de nature dépressive.. » Après tout, je n'étais pas le faible petit garçon qu'on avait longtemps cru que j'étais, celui qui cède sous les coups durs. Dans le sens littéral du terme. J'étais fort et j'allais pas me laisser abattre. « T'en fais pas, Key, je gère » lui confiais-je avant de tirer de nouveau sur la cigarette afin de laisser la substance toxique s'imprégner de mes poumons.

Tu n'accepteras pas qu'il abandonne. Il n'avait pas le droit malgré la douleur écrasante qu'il devait ressentir à cet instant. Ton inquiétude prouvait à quel point tu tenais à lui, et montrait clairement que votre amitié était inébranlable malgré le peu de souvenirs que tu avais de lui. Vous étiez liés c'est certain et c'est exactement pourquoi ton coeur se tordait de le voir plus bas que terre. Son sourire, son rire, la lumière dans son regard te manquait. Tu avais tellement envie de l'aider pour retrouver cela mais c'était sûrement trop lui demandé que d'arborer un sourire même faux aujourd'hui. Dans les prochains jours peut être, qui sait la ferveur du Spring Break allait peut être aider en espérant quand même qu'il n'abuserait pas trop. Tu étais tellement apeurée de le laisser seul que tu te permettais de rentrais dans la salle de bain. Heureusement pour tes yeux, il n'était pas en train de faire la commission mais bel et bien en train de cloper à la fenêtre. Les mots sortaient tout seul de ta bouche. Il t'assurait que tu n'avais pas à être tracasser et même si tu le croyais il serait difficile de ne pas l'être. " T'en fais pas, Key, je gère. " Tu t'accoudais à la fenêtre." Tu sais quand même que tu n'es pas obligé de le faire tout seul. Je veux que tu me dises si ça va pas. Je veux être là pour toi comme tu l'as été pour moi. "

Je n'arrivais juste pas à me rendre compte que ce Spring Break, j'allais le passer sans la femme que j'aime. C'était... Non, je pouvais juste pas m'y faire en fait. Donc je m'étais isolé dans la salle de bain pour fumer un coup mais bien évidemment, c'était sans compter Keyla qui était un peu trop protectrice envers moi. Recrachant la fumée vers la fenêtre ouverte, je tentais de la rassurer du mieux que je pouvais sur mon état actuel, mais je sais pas si elle arrivera à y croire. Après tout, elle avait toujours eu tendance à douter quand je lui disais un truc. Bon, je lui donnais toutes les raisons de le faire aussi, mais bon. « Tu sais quand même que tu n'es pas obligé de le faire tout seul. Je veux que tu me dises si ça va pas. Je veux être là pour toi comme tu l'as été pour moi. » Je tirais encore sur ma cigarette avant de recracher le tout, encore vers l'extérieur. « C'est qu'une rupture.. pas la fin du monde » confiais-je pour convaincre aussi bien elle que moi. Ouais, ce n'était qu'une rupture amoureuse. Rien de bien méchant, c'est la vie, ça continue.

Vous n'aviez pas le droit à ne serait-ce qu'un léger moment de répit dans votre vie. Visiblement c'était beaucoup trop demandé. Entre cette prise d'otages où il avait frôlé la mort et maintenant Billie qui le laisse tomber, ça faisait beaucoup d'un coup, beaucoup trop qu'un humain puisse supporter. Tu n'aimes pas menacer les gens mais là Billie méritait une gifle en pleine figure pour telle trahison et une telle lâcheté. Mais avant il y avait beaucoup plus important à faire, t'assurer qu'Alexander n'allait pas se laisser abattre par cela. Cette fille ne mérite pas qu'il pleure pour elle. Elle ne le méritait pas tout court. Ton meilleur ami a besoin de la femme parfaite mais visiblement Billie ne correspondait pas à ce critère. Et au fond c'est surtout elle qui a perdu au change. Tu ne te pensais peut être pas douée pour rassurer ton ami mais tu y mettrais tout ton coeur, il n'y a aucun doute là dessus. Preuve en est, beaucoup trop inquiète, tu avais déjà du mal à le laisser seul, tu psychotais. Tout est si vite arrivé." C'est qu'une rupture.. pas la fin du monde. " C'est vrai mais bon il est bien connu que certains préfèrent mourir que de devoir surmonter une peine de coeur." C'est vrai. De toute façon, tu as déjà prouvé que tu pouvais survivre à pire. T'es un dur à cuire même si ça se voit pas au premier coup d'oeil. " ajoutais-tu avec un léger sourire pour essayer de détendre l'atmosphère.