Des jours que ça te travail, que ça tourne en boucle dans ta tête. Toi les mots t’y crois pas vraiment, t’es du genre à apprécier plus les actes qui restent ancrés. Et puis, t’es du genre à ne pas tellement savoir ce que tu veux dans la vie, encore moins quand ça concerne une relation. T’aimes cette liberté qui n’appartient qu’à toi et rien qu’à toi, à personne d’autre. Personne n’a à redire dessus. On s’en moque, et pourtant cette conversation avec Rose t’a fait revoir de nombreux points. Kaiden était plus ou moins un acquis pour toi. Il ne te court pas après et des fois ça t’emmerde, mais en même temps t’apprécies parce qu’il est pas tout le temps là à te coller aux baskets. Il t’a fait comprendre plusieurs fois qu’il ne voyait que toi, que ce n’était pas qu’un simple attachement. T’as évité le sujet, mais pour autant tu sais ce qu’il vaut et ce que toi à côté tu vaux aussi. Physiquement t’es un dix sur dix, mais faut vouloir te coltiner et là c’est pas forcément du positif. Loin de là au contraire. T’ignores vraiment ce que tu vas lui dire, savoir que Rose se retrouve perdue, un sentiment d’abandon et de tristesse qui la tient, te pousse à revoir ta stratégie de base. Après le travail, tu viens le retrouver chez lui, enlevant tes chaussures avant de t’écraser sur le canapé. ❝ Je suis rincée ! On m’a vomi dessus en plus, je crois que c’était vraiment voué à être une journée de merde. Et toi ?

at my own pace, but I'm learning@Reese Calloway — 12 avril 2024
Semaine tranquille, bien qu'un peu longue quand on y pense. Sûrement que je devais me prendre quelques vacances pour éviter de finir en burnout éventuellement. Mais bon, c'était pas demain la veille que ça arriverait. Je crois même que j'ai jamais été aussi bien que dans cette salle de sport. Pourquoi l'avoir quittée dans un premier temps ? C'est une question qu'il m'arrive de me poser encore et encore. Mais dans tous les cas, j'y avais retrouvé ma maison et je ne me voyais plus partir. J'espérais simplement qu'Alexis ne vienne pas remettre en question la direction dans laquelle je vais. Ce soir, je me posais pas la question, préférant me concentrer sur le week-end à venir. Demain, j'avais décidé de faire un peu de rénovation dans la maison, que j'ai délaissé légèrement ces derniers temps, et puis dimanche, la randonnée avec Nico. Ce dont je ne m'attendais pas, c'était de la voir débarquer ce soir. Reese. Je me souviens pas avoir dit qu'on se voyait ce soir. Mais c'était pas pour me déplaire, au contraire. Installé sur le canapé, un plateau de chips devant moi, télé allumée également, elle se mettait à son aise et venait me rejoindre. « ew... tu veux aller prendre une douche ? » que je demandais, m'approchant malgré tout pour lui voler un baiser, un léger sourire sur les lèvres. « épuisante mais j'ai fini tôt donc j'ai pu me reposer un peu. pas de client relou ou de vomi sur moi, si tu te posais la question »

Tu viens comme si c’était chez toi, comme si vous vous étiez déjà vu dans la journée, ou même déjà parlé. Mais c’est tellement facile avec lui que tu penses pouvoir venir chez lui comme dans un moulin. Il est un peu responsable de ça. Il ne faut pas te montrer autant d’importance. ❝ T’insinues que je ne sens pas assez bon ? Sourcils que tu viens froncer, tu te laisses avec envie embrasser les lèvres. ❝ Je me suis douchée au travail, t’en fais pas. C’était impensable de rentrer sans passer par cette case de douche imminente. Quelle horreur en y pensant. Fatiguée de cette journée, tu viens poser t’allonger sur le canapé, tout en posant ta tête sur sa cuisse. ❝ Je ne me demandais pas si on t’avait vomi dessus. Je me serai demandé si tu étais pas un poil un tyran avec tes clients. Ce n’est pas son genre, même s’il t’a déjà fait plus que suer, jusqu’à un épuisement total. C’est pas si tu avais besoin de lui pour être totalement KO. Tes journées en sont largement suffisantes, mais t’aimes bien quand c’est lui qui vient y contribuer. ❝ Est-ce que ça te dérange que je sois venue à l’improviste sans même t’avoir envoyé un message ?

at my own pace, but I'm learning@Reese Calloway — 12 avril 2024
— Parler de vomi, ça me... ew. Des frissons sur tout le corps presque, rien que d'y penser. Comme quoi, son métier ne m'attirait absolument pas pour le coup, rien que pour ce genre de situations. « pas du tout, c'était... si jamais t'avais besoin que je frotte » Je rattrape le coup comme je peux, même si en réalité, y'a pas grand chose à rattraper. C'était une question comme ça, automatique presque quand on parle de vomi. « pas con... effectivement » J'admets ne pas avoir pensé à cette éventualité. Heureusement, ça veut dire aucune trace sur ce canapé, ni sur moi. Je la regarde s'installer, la tête sur mes cuisses, le reste du corps sur le canapé. Ma main venait se poser sur le haut de son crâne, caressant alors ses cheveux instinctivement. « moi tyran ? jamais » Un sourire qui s'étire doucement, avant de rire. « nan, toujours dans l'apprentissage "doux" et ça marche plutôt bien » Après tout, j'adaptais ce qu'Alexis m'avait appris pour l'apprendre à ceux qui veulent apprendre avec moi maintenant. Le regard sur la télévision, suivant à moitié ce qui s'y passait, le reste de mon attention étant porté sur elle et sur la conversation qu'on avait. « pas du tout... bizarrement j'aime bien ça » Ce moment imprévu, cet échange banal sur nos journées, tout en ayant des marques d'affection. J'avais l'impression de retrouver ce que j'avais perdu avec mes exs. Secouant légèrement la tête pour m'enlever cette idée de la tête, je préférais ne pas y penser. Elle était pas prête pour tout ça, et je la forcerai pas.

❝ Si j’avais besoin que tu frottes.. dis-tu doucement tout en riant. C’est particulièrement ragoutant dit comme ça. Et ce n’est pas quelque chose que tu as particulièrement envie de partager. Non, pas le moindre du monde et dans le fond lui non plus n’en avait pas envie. Et puis c’est plus agréable cette sensation de légèreté à être allongée sur sur le canapé, tête sur sa cuisse alors qu’il vient caresser tes cheveux, une chips que tu piques pour la mettre en bouche. Simple et efficace. Comme cet apprentissage qu’il partage. ❝ Je ne me souviens pas de douceur dans tes entraînements. On peut pas se la couler douce. C’est peut-être de ta faute aussi, soit il faut que ce soit trop intense, soit t’es incapable de te concentrer et il faut que ça parte dans tous les sens. T’es une gamine, avec beaucoup de légèreté. ❝ Bizarrement ? Pourquoi ça devrait être bizarre ? Toi c’est bizarre de faire ça. Y a que chez Levy qui tu avais l’habitude de te pointer comme ça. Enfin, c’est une habitude que tu as perdu il y a bien longtemps. ❝ Donc je peux me pointer comme ça quand je veux ?

at my own pace, but I'm learning@Reese Calloway — 12 avril 2024
— Retrouvailles inattendues et pourtant très appréciées. Je me délectais du moment, ne sachant pas trop quand ça se reproduirait. Et puis, même si ça venait à l'être plus souvent que prévu, je m'y ferai tout aussi bien. L'impression d'avoir cette place privilégiée dans sa vie, c'était ce qui me faisait vibrer dans cette relation. « c'est toi qui demandait à aller plus vite, plus fort. avec les autres débutants, ça se passe très bien » Petite taquinerie qui était habituelle. Faut dire, elle était intense comme fille et c'était aussi ce qui me plaisait chez elle. Pas le temps de tergiverser dix ans. Fallait agir, être dans l'action. Et voilà où on en était maintenant. Elle allongée sur le canapé, tête sur mes cuisses, pendant que je caresse ses cheveux tout en discutant de nos journées. L'image type d'un couple. Sauf qu'on en est pas un. « ouais, bizarrement. c'est... mon endroit ici. mon refuge. pas beaucoup de personnes ont le privilège d'y entrer comme ça, sans prévenir » Mais elle, je l'acceptais. Peut-être à cause du fait que je veuille passer toujours plus de temps à ses côtés. « ouais, je suppose... quand j'suis là en tout cas. c'est ce que tu veux ? venir ici comme bon te semble ? »