tu n'aimes pas la situation. tu ne maîtrises rien du tout, ni ta peur, ni tes émotions, ni la panique qui s'empare peu à peu de ton être. phobie depuis tes six ans que t'essayes d'affronter avec Zaian là. tu avances dans l'eau en lui tenant, les mains dans les siennes. son contact comme seul refuge. t'écoute ses encouragements. pas par pas, lentement. eau qui monte sur ta peau presque nue, jusqu'à tes hanches. limite infranchissable. - je ne peux plus aller plus loin. le corps qui tremble malgré la chaleur ambiante.

pas le roi de l'adresse, toi. à tout instant t'es pieds s'entravent dans ce rocher imaginaire, et vous tombez tous els deux à l'eau. ça serait la fin d'ton existence. pourtant, confiant, cette fois. étrangement calme. méduse qui t'a piqué ? tes mains dans les siennes, trouvent ses poignets pour l'a sécuriser. l'eau à hauteur de vos hanches. maque un arrêt ici. si j'te porte ? qu'elle s'accroche à toi comme une moule sauvage à son rocher. tes bras qui finissent par l'entourer, sans jamais garder ce contact certain. j'suis fier de toi. que tu lâches d'une voix rassurante.

exploit que t'en sois arrivée là. t'as pas foutu les pieds dans de l'eau aussi profonde depuis des années. depuis l'enfance, sûrement. preuve d'une confiance monumentale en lui. il est le seul, personne n'a jamais réussi à te faire faire ça avant. mains dans les siennes, tu hyperventiles déjà alors qu'il n'y a aucun danger à cette distance là de la plage. la poitrine qui se soulève trop fort, trop vite. bras tendus vers lui lorsqu'il te proposes de te porter. ton corps qui se colle au sien, tes jambes qui encerclent sa taille, tes bras qui passent sans délicatesse sur ses épaules. t'as l'air d'une enfant apeurée là. il est fier de toi, pourtant. tu comprends pas, c'est stupide, t'as l'air idiote là. - on va pas plus loin, hein ? pourtant tu n'auras pas le choix si tu veux vaincre cette phobie un jour.

son corps contre le tiens, les membres qui t'enlacent. tu sens son corps crispé. ses muscles qui tetanisent. une main sous sa cuisse, l'autre dans son dos. regardes moi. cherches son regard, en face du tiens. je te tiens, tu me tiens et j'avance. l'air serein. antipode de toi, ce que t'es d'habitude. gamin jamais assez sérieux, perdu dans les méandres d'un cerveau atypique. l'eau qui monte dans son dos, se trouve, au dessus des fesses pour elle, milieu du dos, pour toi. regardes moi, regardes moi. les ébènes qui ne veulent pas perdre les siennes.

muscles douloureusement contractés, le corps figé dans ses bras. tétanisée par la peur qu'il essaye de te faire oublier comme il peut. ton regard incertain trouve le sien, s'y accroche pour ne pas le lâcher. il avance, tu sens l'eau monter sur ta peau, cuisses immergées, puis les fesses, les hanches. vagues qui chatouillent ton dos et tu t'accroches encore plus fort à lui. une plainte s'échappe de tes lèvres tremblantes, les larmes montent trop rapidement aux yeux et dévalent tes joues. - J'arrive plus à respirer. Trop paniquée. T'es méconnaissable, toi d'ordinaire d'apparence si calme et si fière.

et ton corps se fige, il n'avance plus. ses ongles qui lacèrent ta peau, ses muscles qui se tétanisent, contre toi. peut être que t'es juste entrain, de creuser ses peurs, plus profondes. tu sais pas, en réalité. le feeling qui t'amènes ici, elle dans tes bras. le calme de tes mots, de tes gestes, comme support. je bouge plus. ton visage qui cherche le sien, les émeraudes qui essayent de capter les billes apeurées. regardes moi, c'est bon, je bouge plus. et tu restes là, figé, sans bouger. les bras autour d'elle, serrent plus fort autour de son corps. présence qui se referme contre elle.