Harvard, 25 mars
@Scott Guerin
tw : drogue
S'ayez tu as revêtu le masque de l'emmerdeur, ça se ressent dans les connotations de ta voix. Toi, qui cherches à me faire dire des choses. — Je n'ai absolument rien à dire. Sourire carnassier dissimulé sous la pénombre de ce couloir interminable. — Il s'termine quand ce couloir ? Bafouille ces quelques mots alors que ma paume caresse toujours le mur. Soudain, je sens ta carcasse presque collée à mon dos. Éclat dans les yeux qui s'écarquillent en sentant le très léger contact entre nos deux corps. Je me sens beaucoup trop à l'étroite soudainement. Mes pas stoppent soudainement, entraînant la collision de nos corps. De ma main libre que je glisse derrière mon dos, je repousse ta silhouette loin de moi. — J'ai kiffé ça. Toujours aussi chaleureuse, ta peau. Sarcasme au bout de la langue. Je ne me retourne pas, il ne vaut mieux pas, j'aurais trop peur de créer une nouvelle brèche pour que tu te moques de moi. Toi, l'chieur de première classe. Rire qui me prends aux tripes, lorsque j'accélère un peu le pas, jusqu'à apercevoir la lumière au bout du couloir.

Soudainement s’arrête. Contre elle, il bute doucement. Silence. Et puis, s’abat la main qui le repousse. Coup sec lancé. Offre à la brune, le temps pour s’échapper. Marquer une distance, tout en lui balançant son ironie à la gueule. Rire muet formé par ses lippes. L’aisance dans sa démarche, il poursuit sa route. Miroitement lumineux. Apparaît la lumière, mais pas encore assez proche. Main tendu vers son dos, il tire sur un pan de sa veste. Assez fort pour qu’elle soit tracter en arrière. Contre le mur, il la plaque sans brutalité. Puis, face à elle, il se positionne. Le visage plus grave. « Arrête ça. » Raie de lumière chatoie sur le profil de la jeune femme. « Plus t’en prendra et plus t’iras mal. Tu crois qu’ça t’aide à oublier, mais c’est faux.

Harvard, 25 mars
@Scott Guerin
tw : drogue
Jubile déjà l'idée de saisir la poignée et m'échapper de cette étroite situation. Celle dont je ne voudrais pas revivre à nouveau. Trop éméchée par le passé. L'esprit qui divague, mais aussitôt rattrapé par tes doigts qui tirent sur ton veston et me ramènent à toi. Presque failli tomber. Corps qui se retrouve plaqué contre le mur. Fermes rapidement les paupières pour éviter de te regarder. Toi, dont l'ovale brille maintenant par ces quelques rayons. Finalement, j'ouvre les yeux, forcée de constater la proximité de ton visage contre le mien. Je peux sentir ton souffle s'écraser contre ma peau. L'enliser dans ce torrent. Pourquoi t'as besoin d'être aussi proche. — T'es trop proche. Mon souffle s'abat à son tour sur ta peau. — Tu l'as dit, j'suis déjà accro. J'y peux rien maintenant, prise au piège de cette nouvelle spirale infernale. — C'est la seule chose qui m'fait me sentir encore vivante. Tu ne peux pas comprendre. Toi, que rien n'atteint. Toi, une ombre presque éternelle dans ce bas monde. Les doigts qui serrent les pans de ton veston, m'aident à garder une certaine contenance.

Paupières fermées. Refuse le contact jusqu’à enfin céder. Trop proche. Il a cette mauvaise habitude Scott. Celle de coincer. D’envahir l’espace personne pour plus facilement avoir accès aux informations. Malgré ça, -cette envie de savoir- , il consent à se reculer. Juste assez pour faciliter le passage de l’oxygène. « J’vais pas t’en empêcher si c’est c’que tu veux. » Ne plus rien faire. Laisser la gamine s’enfoncer dans l’abîme. Perdre pied. Elle seule peut choisir. Elle seule peut se sortir de la comme y chuter.

Harvard, 25 mars
@Scott Guerin
tw : drogue
L'espace envahit par ton aura imposante, celle qui joue dangereusement. Tes yeux coulent comme une lumière sur mon corps, cherche à voir à travers mon âme. Souffle trop lent. Je refuse de te laisser entrer dans ma tête. Un voile sous le regard t'empêchera de lire mes pensées. Tu n'as pas le droit d'envahir mon espace personnel. — Ce que je veux ? Comment te dire que je suis moi-même spectatrice de ma propre vie ? Comment te dire que je ne sais même plus ce que je veux, ni qui je suis. Comment te dire toutes ces choses alors que je me suis moi-même égarée. — Je ne sais plus. Ta carcasse recule pour me laisser le temps de récupérer un semblant d'oxygène. Canines mordillant le coin de ma lippe. Cette fois, c'est le mien de corps qui réduit la distance. Poitrine contre torse, j'envahis ton espace à mon tour. Le bras s'élève dans les cieux et vient s'accrocher à ta crinière dans la nuque. Corps qui enlace le tien. Lèvres qui murmurent contre ton épaule. — Mais merci d'avoir essayé... Vraiment.

Luminescence lointaine. Brille près de leur ovale. De lui, elle se rapproche. Détruit la distance. Murmure la défaite. S’ancre sur sa nuque, la poigne. Presse son corps plus proche. Au contact, il reste interdit. Passe alors, le temps jusqu’à ce qu’il pause une paume sur la chute de ses reins. « Aller on y va. » Avec délicatesse, il met un terme à l’étreinte en attrapant la main qu’elle maintient derrière lui. Croise ses orbes. Défait l’un de l’autre, il ouvre la marche vers la sortie. Grincement macabre. L’air frai assaille son visage quand il ouvre la porte.

Harvard, 25 mars
@Scott Guerin
tw : drogue
Lune qui éclaire légèrement la couche de vos deux corps enlacés. Aucun bruit. Juste ce besoin irrévocable qui m'apaise. Qui apaiserait n'importe qui. Les ombres chuchotent à l'oreille, l'interdit éperdument enivré. Accrochée à toi, mes paupières demi-closes murmurent leur trêve. Alors coulent les secondes, jusqu'à ce que ta paume glisse contre ma taille. Phalange empoignée, corps qui se séparent d'une lueur dans nos regards, d'un bref souffle partagé pour que nous puissions reprendre la marche. Les paupières lourdes accueillent difficilement la lumière. Le froid picore déjà ma peau et me vole un frisson qui disparaît ensuite sous ton veston. — T'es sûre que tu veux me ramener ? Je ne veux pas abuser d'ton temps t'sais ? Le chapelet d’émotions se bousculent dans ma tête. Je ne t'en voudrais pas si tu me laissais rentrer seule.

« Cherche pas. J’te ramène. » Comme s’il était assez ingrat pour la laisser rentrer à poile et choper la mort. De sa poche, il tire ses clés de voiture, tout en ouvrant la marche en direction du véhicule. Lui qui se trouvait pas très loin.