Soirée chargée en émotion, je m'étais clashée avec Marcus à l'étage et notre dispute s'était terminée dans une chambre, dans les bras l'un de l'autre. C'était pas logique, c'était n'importe quoi mais c'était la seule issue qu'on avait trouvé avant qu'il avorte pour de bon ce début d'un truc entre nous. Moi j'voulais pas mais j'allais pas me battre pour quelqu'un qui en avait rien à foutre de ma gueule, n'est-ce pas? Probablement que si il avait lu la lettre, notre échange se serait passée autrement. J'sais pas. Cette baise avait rien changé non plus, sauf peut-être assouvir ce manque qu'on s'était créé en se parlant pu depuis deux semaines. J'étais toujours autant blessée. Je m'étais rhabillée vite fait, en quittant cette pièce loin de lui. Les larmes que je m'étais efforcée d'ignorer depuis le tout début menaçait de couler, j'étais en manque de drogue, en manque de mes calmants rien pour aider quoi. J'empruntais les escaliers, sans savoir où aller parce que ma vision devenait de plus en plus flou. Et je bottais quelque chose -ou quelqu'un- involontairement, m'agrippant trop tard à la rambarde pour me retenir.    

la soirée qui battait son plein, l'alcool qui n'avait de cesse d'être ingéré. pas moyen de se réfréner, c'est samedi soir et autant profiter. les effusions de rires se font entendre un peu partout. après avoir été éliminé et avoir terminé ton verre, tu quittes la partie de cartes qui continuent pour aller chercher de quoi l'alcooliser un peu plus. les idées encore très claires, tu décides d'aller fumer une cigarette à l'extérieur. escaliers empruntés pour rejoindre l'endroit recherché, t'es percuté par un corps qui ne voulait visiblement pas te rentrer dedans. sourcils froncés, l'odeur que tu reconnais puis le visage. instinctivement tu bloques son corps avec ton bras, renversant au passage la moitié du breuvage que tu venais de te resservir. — t'es déjà en piteux état morelli? sourire léger qui s'affiche lorsque tu t'adresses à elle. pas l'intention de lui faire la guerre, non, pas ce soir.

J'avais l'impression que cette micro chute se déroulait au ralenti, mes mains que je venais placer devant moi pour me protéger, quitte à me faire une nouvelle fracture. Sauf qu'un bras m'interceptait au même moment, m'empêchant de m'écrouler complètement au sol. J'essuyais les larmes à l'aide de ma main, reconnaissant cette voix qui s'adressait à moi. Une voix qui.. était si lointaine dans ma tête mais qui m'était plus que familière. « Levy? » demandais-je en dégageant mes cheveux de mon visage pour valider. J'étais pas en état de sourire mais Lev réussissait quand même à m'arracher un petit sourire. Et je crois que j'assumais pas que j'étais mal, je voulais pas craquer devant quelqu'un. « Non je.. désolée, c'est à cause de la robe. et des chaussures trop grandes pour moi, est-ce qu'il allait croire à cette version? Je venais m'installer à côté de lui, jetant un oeil sur sa cigarette. « J'peux te prendre une taffe ? » Si ça pouvait m'aider à avoir l'esprit un peu plus clair why not.  

heureusement, c'est ton bras droit, le plus solide, qui rattrape la brune dans son début de chute. si tu n'avais pas été là, c'est certain qu'elle se vautrait sur le sol et ça n'aurait pas été beau à voir. ses yeux semblent embués et tu sens le mensonge qu'elle te sors à des kilomètres. tu fais genre de pas relever, tu voudrais pas froisser la dame. — ah ouais.. la robe.. tu t'empêches littéralement de détailler sa tenue, ce serait risqué et pas vraiment adapté. soyez un gentleman fowler, ça vaut mieux pour tout le monde. — tu peux m'prendre une taffe tu souris — quand je l'aurai allumé dehors dis-tu en riant. cigarette que tu enfouies derrière ton oreille, comme tout bon beauf qui se doit. présentes ta main à brinley pour l'aider à terminer la descente de ces escaliers. — on va éviter une cheville pétée.. parce que là t'es pas en état de conduire et peu de monde ici doit l'être. une fois dehors, tu relâches sa main et te diriges vers un banc un peu à l'écart pour t'installer. — t'en veux une entière? quitte à fumer, peut-être qu'elle a envie de le faire complètement.

je replaçais vite fait la robe qui offrait une vue plongeante sur ma poitrine. c'était même pas la mienne mais bon, au moins je flottais pas dedans. c'était l'avantage d'avoir des atouts généreux. je sentis que j'étais assise sur quelque chose de mouillé, remarquant le verre qu'il tenait dans son autre main, rempli à moitié. « Le prochain verre que je me prends sera pour toi, pour compenser la perte. » connaissant Levy, il allait pas m'en tenir rigueur mais je préférais quand même lui offrir ça, en toute amitié. « Toujours aussi consciencieux. » répondais-je en acceptant sa main, sourire aux lèvres. il avait raison. valait mieux fumer dehors, plutôt que d'empoisonner tous ces gens avec la fumée. « ça c'est sûr, j'tiens à être qu'en un seul morceau pour le spring break. » et de pas être limitée dans mes activités quotidiennes, j'avais vécu ça et ça avait été frustrant à long terme. on se dirigeait vers l'extérieur et une fois rendu, il relâchait ma main pour aller s'installer sur un banc qui se trouvait un peu plus loin. si l'intérieur du manoir était spectaculaire, l'extérieur l'était tout autant même dans la noirceur. « je veux bien fowler. » je m'approchais pour prendre la cigarette qu'il me tendait, attendant qu'il m'allume. « attends donne moi ton verre, j'vais t'alléger les choses. » je sentais le breuvage, intriguée par la couleur.     

aussitôt qu'elle replace sa robe, ton regard se détourne vers tout ce qu'il y a autour de vous. tu ne veux pas que ce moment soit gênant et tu voudrais pas te mettre dans la merde non plus. brinley est ton amie, c'est ça le deal non ? marches descendues sans accroc, vous vous installez sur un banc dans le jardin du manoir. demeure exceptionnelle qui, même dans le noir, en met plein les yeux. — j'crois qu'on s'était pas revu depuis... ce jour tragique pour elle comme pour toi. — tu m'offriras un verre au spring break sourire lancé à son égard. t'es content de savoir qu'elle compte aller au spring break et que potentiellement, tu pourras la croiser. verre à moitié rempli que tu tends à la jeune femme pour allumer ta clope plus facilement. fumée qui s'échappe de tes lèvres. — tiens dis-tu en lui tendant une tige blanche ainsi que le briquet. tu récupères ton verre dans lequel tu trempes tes lèvres entre deux taffes. — tu peux t'assoir, c'est le même prix. toujours aussi drôle.

on fréquentait plus ou moins les mêmes personnes, c'est-à-dire DJ et Quincy et pourtant, c'est vrai qu'on s'était pas vus depuis un bail. c'est pas comme si on avait pas essayé, les aléas de la vie avaient faits en sort qu'on s'était manqués. si je lui en avais voulu au tout début, c'était pu le cas. comme mentionné dans la lettre écrite pour la st-valentin, j'voulais juste retrouver mon ami. a m i s faut se focus là-dessus. peu importe notre background compliqué, il restait quelqu'un d'important dans ma vie. cette alchimie entre nous était toujours aussi forte et présente, comme quoi on était de vrais caméléons capables de s'adapter à tout. « les choses changent pas malgré le temps.. fin si un peu mais c'était pour le mieux, j'imagine. on agissait comme si on se connaissait depuis des années, c'était autant fluide. « je prends ta demande au pied de la lettre hein. » disais-je en lui faisant un clin d'oeil, un verre ça engageait à rien. et j'étais contente de savoir qu'il y allait aussi au spring break, la hache de guerre était officiellement enterrée à tout jamais. je prenais la cigarette et le briquet, faisant exprès de faire la moue. « j'comptais sur toi pour m'allumer fowler. le choix de mots étaient peut-être pas approprié mais y'avait pas de sous-entendu.. avec lui je réfléchissais pas en fait. « pourquoi t'étais tout seul dans ton coin? » demandais-je en prenant place à ses côtés une de fois plus, tirant sur ma cigarette.   

t'hausses les épaules, — tout est relatif dis-tu en recrachant ta fumée de cigarette. petit coup de mou que tu chasses immédiatement de ton esprit. aussitôt dit, aussitôt regretté. vous allez pas vous mettre à faire les dépressifs là, non pas ce soir. — y'aura des cocktails à foison, ça sera mieux que la vieille bière ou le cocktail bas de gamme qu'il y a là ! le spring break, c'est pas le même niveau de beuverie c'est clair. ton verre sur le bord du banc à ta gauche. cigarette entre tes doigts que tu laisses se consumer entre tes lèvres bouffées après bouffées. le regard rivé droit devant toi, tes yeux s'écarquillent à ses mots. qu'est-ce qu'elle te fait là ? — dis pas ça réponds-tu tout bas. parce que là, avec de l'alcool de le sang, ça pourrait très vite partir en sucette et c'est pas le plan, si ? t'évites de croiser son regard, ça t'évites aussi de laisser ton esprit divaguer. — j'étais pas tout seul dans mon coin. j'avais fini mon verre et j'me suis fait éliminé du jeu.. par contre toi, t'étais dans ton coin! on te la fait pas à toi, t'as bien vu qu'elle sortait pas de la piste de danse.

c'était peut-être pas le meilleur moment de reparler du passé, du pourquoi du comment. en fait, y'aurait jamais de bon moment. le plus important c'était qu'il soit heureux avec son et ce choix, c'était pas mon genre de me comparer à une autre personne. tout est relatif, il avait raison. trop d'éléments à prendre en considération. « comment ça le cocktail bas de gamme? j'peux y goûter? j'suis sûre que t'abuses ! » histoire de valider sa théorie, j'comptais pas le lui vider au complet non plus. l'alcool reste de l'alcool, pas de discrimination. si lui il m'avait pas jeté un regard depuis tout à l'heure, de mon côté je l'observais et j'comprenais pas pourquoi il fuyait mon regard. je haussais un sourcil à ses mots qu'il chuchotait, baissant d'un ton. « dis pas quoi? je vois pas où est le problème. » éclaire ma lanterne steplais. forcément que je me demandais pourquoi il s'était écarté du groupe, tout seul. j'me mordillais la lèvre à sa réflexion. « Bah dis donc ça a été rapide ton élimination ! J'étais pas dans mon coin, j'étais en train d'essayer d'amadouer quelqu'un pour avoir sa veste verte et.. j'me suis égarée. » dans ma tête ouais. « Hey regarde moi, j'suis pas là-bas mais ici. » ma main se posait contre sa mâchoire de sorte à tourner son visage vers moi. J'veux son attention sur moi euké?       

pensées négatives parties en fumées laisse place à une discussion plus légère sur l'alcool. t'es pas satisfait à 100% du liquide qui remplit ton verre, mais tu fais pas non plus la fine bouche, tant que ça te retourne un peu le crâne, c'est ça qu'on aime. — tiens goûte, tu vas voir que c'est pas le cocktail de l'année ! t'attrapes ton verre et tu lui donnes, tout ça, sans vraiment lui adresser un regard et en évitant au maximum tout contact physique. briquet que tu remets d'ailleurs tout au fond de ta poche, laissant ta main dedans. — parce que.. phrase coupée, laisse place à ses explications. tu secoues la tête, pas vraiment convaincu du fait qu'elle tentait de récupérer une veste, mais pourquoi pas. tu vas pas forcer de toute façon tu la connais, si elle veut esquiver le sujet, elle le fera. puis tout d'un coup, elle attrape ton visage entre ses doigts pour le tourner vers elle. et merde, ton regard trop bas se retrouve a être rivé sur sa poitrine. quelques secondes figés avant que tu redresses tes billes bleues dans ses yeux. — ouais, ici sourire gêné au visage. tu retires sa main délicatement de ton visage avant de te re-concentrer sur ta cigarette pour pas sortir la première chose qui te passe par là tête. elle est belle ce soir, très belle. t'as jamais arrêté de la trouver belle, si ? non ? tu sais pas trop. t'as arrêté de penser à elle et tu t'es focalisé sur une autre. mais l'autre ce soir, tu sais pas pourquoi, elle n'envahit pas tes pensées. l'alcool se propage dans le sang et une bêtise serait si vite arrivée. — t'es belle brinley trop vite arrivée.