téléphone enfoncé dans sa poche pour prendre le volant. même pas daigner à répondre au message, parce qu'il préférait le faire en face. il la sentait s'engouffrer dans son système, peu à peu. tirer des réactions qu'il n'avait que très peu, tant les choses lui passaient bien trop au-dessus pour s'en soucier. pas cette fois-ci. même pas certain de l'accueil que la brune lui réserverait, sur son lieu de travail. il s'en foutait de la déranger, elle comme ses clients. de perturber son emploi du temps carré. pas bien complexe de savoir où la trouver à ces horaires de la journée. entrer dans les lieux comme s'il les dirigeait. une seule cliente qu'il pouvait voir concentrée sur les produits, puis son regard se posait sur elle, lui donnant sans doute des conseils. pas gêné de couper leur conversation. – j'ai pris rendez-vous pour un massage du dos. écho à leurs échanges des plus piquants. le goût pour la provocation indissociable de sa personne. c'était une réaction qu'il était venu chercher, et il la trouverait.

mâchoire serrée, tu jettes ton téléphone dans le tiroir du bureau. comptoir que tu quittes, faisant raisonner tes talons sur le sol lorsque tu traverses la pièce. à ta démarche, lindsay et selena tes employées, déduisent ton état émotionnel. tu sens leurs regards sur toi alors tu te retournes pour jeter un regard perçant avec comme point final, un sourire impeccable. — je m'en occupe lances-tu, faisant référente à la cliente. et elles, qu'elles retournent à leurs poses d'ongles sans te regarder rager dans ton coin, ce sera bien plus précieux. sonnette qui retentit par dessus la musique du salon, l'annonce d'un mauvais présage. yeux plissés, affronte avec détermination le brun qui se présente fièrement. tu le toises, laisse sa demande sans réponse jusqu'à terminer avec la cliente. — c'est marrant, j'avais plus en tête que j'avais ça aujourd'hui le ton de ta voix accompagne le sourire forcé qui éclaire tes traits. l'amabilité poussée à l'extrême. — je vous en prie dis-tu en indiquant le chemin d'un signe de main. presse le pas derrière lui, prête à le pousser pour qu'il aille plus vite. — qu'est-ce que tu fous là?! porte à peine refermée, tu ne perds pas de temps.

beaucoup trop facile de s'exprimer librement à l'écrit. sur son lieu de travail, impossible qu'elle la ramène autant. qu'elle s'emporte comme les heures précédentes. parce qu'elle y tenait beaucoup trop à ce salon, à sa réputation. ça, il l'avait bien compris. et il était prêt à s'en servir à son avantage, sans aucun scrupule. quitte à la mettre mal à l'aise devant de potentiels clients. pour cette raison qu'il passait les portes du salon bien trop serein. air presque suffisant sur le visage, sourire au coin des lèvres à la vue de la même brune qui l'avait rendu fou. c'était à son tour, d'être irritée. presque déçu de voir qu'elle capitulait aussi vite, lui qui aurait voulu s'amuser davantage devant un public. – pas très sérieux, tout ça. fausses politesses qui l'amusaient, parce qu'il la sentait brûler au fond. se contenir devant les autres, pour mieux exploser lorsque la porte se refermait derrière eux. seuls, dans une salle de massage. l'ironie du sort. – c'est bizarre, t'es pas aussi polie quand tu m'parles. sa question ignorée. légère distance entre eux, qu'il voulait la maintenir autant que la briser.

ton sang ne fait qu’un tour, immédiatement tu vois rouge. tu canalises toute ta colère et t’interdis de perdre le contrôle en public. tout ce que tu as fondé entre ces murs et la réputation que tu t’es acharnée à gagner, ne peut pas partir en fumée à cause d’une personne. tu fulmines littéralement, prends ton mal en patience jusqu’à ce que tu refermes la porte d’une pièce plus intimiste. distance conséquente entre vous, marque les désaccords. question ignorée pour te provocation plus. dans ta poitrine ton cœur tambouriné de plus en plus vite. le regard noir, ta mâchoire se desserre pour réussir à caler quelques mots. — t’as envie de me faire péter les plombs ici c’est ça ?! tu fais un pas vers lui pour réduire cette distance. jeu dangereux dans lequel tu t’engouffres. — t’es une merde à c’point pour vouloir que j’détruise c’que j’ai construit ? un pas de plus, alors que t’es yeux ne lâchent pas les siens une seule seconde. assez près de lui, ton index se pose sur son torse. — ça fonctionnera pas ajoutes-tu avec assurance.

tordu, mais il se délectait de cette vision. beaucoup trop satisfait de voir sa mine furieuse dès que la porte se refermait derrière eux. la laisser engager les hostilités, jauger son état. – j'sais pas, ça fonctionne ? pas même besoin de briser la distance entre eux, la brune s'en chargeait elle-même. excès de confiance. et lui, pas sûr qu'il se contiendrait encore très longtemps. calme apparent, qui risquait bien vite de laisser place à la même fouge qui l'avait conduit jusqu'ici. sans avoir besoin de descendre les yeux, il sentait son doigt brûler son torse. la laisser se défouler, pour mieux reprendre le contrôle sur la situation. son poignet qu'il attrapait, sa prise resserrée sans pour autant l'éloigner de son torse. ou même de lui. – fais gaffe à comment tu m'parles, milana. qu'il annonçait, se doutant que ça ne la motiverait que davantage à se montrer piquante. et à ce jeu-là, il restait le maître. – simple visite de courtoisie. estime-toi heureuse, j'crois pas que t'en aies beaucoup dans ton salon d'merde. les mots tranchants, dans un ton neutre et la voix basse. s'il savait contenir le volume, il n'en serait faire de même avec le débit.

tes iris pétillent. une multitude d'émotions interfèrent les unes après les autres. y aurait-il un semblant d'excitation dans ce qu'il est entrain de se passer? ton cœur s'emballe, criant colère et satisfaction. si tu ne t'attendais pas à le voir débarquer là, t'en es presque contente. tu ne lui es pas si indifférente, et c'est t'importes. — ça fonctionne pas. sa main entoure ton poignet et tu ne bouges plus. même pas d'un centimètre, ton corps se fige immédiatement à ce contact. seuls tes yeux se baissent pour observer sa prise. secondes qui s'écoulent sans un geste, animée par sa volonté de te faire taire, tes lèvres s'étirent dans un large sourire moqueur. — qu'est-ce que tu vas faire ilya? hein, qu'est-ce que tu vas faire si j'te redis que t'es qu'une merde?! l'âme provocante se révèle et laisse se détruire les apparences de la fille parfaite. d'un geste tu libères ton poignet de son emprise. son pique te fait serrer la mâchoire, mais tu gardes la face. prétendre et faire illusion est un domaine que tu maitrises à la perfection. paume de ta main que tu poses à plat sur son torse pour le faire reculer jusqu'à la table de massage. — mon salon d'merde.. répètes-tu. sourire toujours figé sur ton visage angélique qui cache bien des vices. ton corps s'approchant bien trop près du sien, sentant son regard te surplomber. — ton autre pute était pas disponible? questionnes-tu alors que tu hausses un sourcil.

qu'est-ce qu'il ferait ilya? lui prouver qu'elle avait raison. tiraillé entre l'envie d'envoyer tout valser pour la faire taire, de briser la proximité. mais il n'en ferait rien, l'exaltation de cet échange prenait le dessus sur le reste. léger voile qui trahissait l'effet que sa réponse avait, mais elle était tenace. pas assez pour la faire capituler, pas assez pour prendre complètement le dessus comme il le voudrait. l'envie de lui faire retirer le sourire qui étirait son visage, et il ne savait que trop bien comment s'y prendre. la perche tendue au brun sans même qu'elle ne s'en rende compte. rire mauvais qui sortait naturellement. faut croire qu'elle se remettait pas de sa révélation, qui n'était pas exactement représentative de la réalité. et pourtant, ça ne l'empêchait pas de s'être transformée depuis qu'il avait glissé l'information. – pas besoin d'une deuxième, j'ai la meilleure en face de moi. l'interdit brisé. la pire insulte qu'il lui renvoyait. pure vengeance pour celle qu'il avait essuyé sans rien répliquer, pour mieux préparer les mots assassins qui suivraient.

le simple fait de te retrouver face à lui, dans cette démonstration du dernier mot, te rends souriante. ce jeu t'amuses, c'est indéniable. qu'il ait autant de répondant te pousse dans tes retranchements. du genre à t'ennuyer quand les hommes te brossent dans le sens du poil, ici tu as trouvé un adversaire de taille. perche tendue, largement saisie. au moment où tes mots sont sortis de ta bouche, tu as su qu'il s'en servirait contre toi. l'attaque est belle, te fait sourire d'avantage. — c'est donc pour ça qu't'es là. le plat de ta main toujours sur son torse se met à le tapoter doucement à quelques reprises. tu t'arrêtes finalement pour balayer tes cheveux d'un revers et dégager tes épaules des longues mèches noires qui les couvrent. — j'préfère être la meilleure que la pire ton sourire se transforme et ton regard brûle dans le sien. — qui d'nous deux gagne quand c'est toi qui rapplique me voir à ton avis? malice s'imprègne de toi, fière de lui démontrer que tu tiens les rennes de votre petit jeu, alors qu'il a accouru jusqu'à ton salon pour te confronter.

– pour quoi d'autre, sinon ? cheveux qu'elle balayait d'un mouvement, tandis que lui devait se maîtriser pour ne pas les agripper. pleine de surprises. la réaction qu'il n'aurait pas attendu de sa part, finalement plus provocatrice que touchée. regard ancré dans le sien, pupilles animées par la vision d'en face. dernières paroles qui tiraient un rire chez le brun. s'avancer pour la faire reculer jusqu'à la porte fermée. bloquée entre le seul accès de sortie et lui. – j'perds jamais, mila. pas l'genre à lâcher des paroles en l'air. pour preuve, ses lèvres se posaient contre celles de la brune, d'abord fermées. accès pour lequel il n'avait finalement pas eu à tant batailler, sa main agrippait sa chevelure pour la sentir encore plus près de lui. même les yeux fermés, il sentait le désir ardent entre eux suffisamment fort pour qu'elle ne le repousse pas. volonté de prouver ses paroles plus forte que la tentation, le poussait à se détacher d'elle. – regarde-toi.. j'ai l'air d'perdre ? respiration haletante des deux côtés pour remplir la pièce.

— faire chier, c'est pas c'que tu sais faire le mieux? provoquer, encore et toujours, chose que tu maitrises à la perfection. tu en aurais certainement rajouter une couche s'il tu avais pu mais à la place, tu te retrouves coincée entre son corps et la porte. lèvres qui se rencontrent, bien plus vite que tu ne l'aurais imaginé. tu ne rajoutes rien, tu le laisses s'emparer de toi sans émettre aucune réticence. ce serait mentir que de feindre l'indifférence. ta respiration s'emballe et on peut percevoir aisément ta poitrine se gonfler et se dégonfler rapidement. — pas sûr qu'il y ait d'perdant à ce jeu du moins tant qu'il ne se corse pas.