Je suis peut-être chiante à ces yeux depuis Miami mais la faute à qui ? Je le vois encore plus souvent mais j'ai la sensation qu'il a érigé une barrière plus subtile entre nous. Comme si l'intimité n'était plus de mise pour ne pas sombrer encore plus. Je veux qu'il sombre avec moi. Et je suis bien décidée pour que ça arrive encore. plus d'une fois. Vendredi après-midi, un rendez-vous avec un client potentiel pour la rénovation d'un bel édifice à la sortie de Boston. Un peu isolé mais clairement un projet sensationnel. Je range le dossier dans le sac une fois que nous sommes arrivés. Je ne sors pas de la voiture, non, je viens me hisser sur les cuisses de Nevan pour lui voler un baiser aussi intense qu'au nouvel an. peut-être même encore plus à cause du manque. Ce qui rompt le baiser, c'est le geste de ma main qui retire la clef du contact. Je plonge mon regard dans celui de Nevan, ne cachant plus rien de mon véritable plan. -- Ce qu'il ne faut pas faire pour te sortir un peu. Clef de voiture en main, je quitte les cuisses du tatoué pour sortir de la voiture. Je me dépêche de prendre mon sac caché subtilement dans le coffre avant de me diriger vers la bâtisse. A nous le week-end ! Je me dandine fièrement en admirant le paysage.

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Sana t'a tellement cassé les couilles depuis Miami que tu fais tout pour la tenir à distance. Pour combien de temps ? Personne ne le sait. Mais pour le coup, elle t'a bien fait mordre la poussière et regretter de t'être ouvert à elle. Mais pas de soucis, ça ne se reproduira pas de sitôt. Et pourtant en trois ans, tu aurais pu le faire plus tôt mais il faut croire que tu t'étais érigé un mur solide. Mais là, tu t'avais cru - mal - que tu pouvais retirer quelques briques, grossière erreur que tu ne répéteras pas. Si elle a joué les secrétaires pour toi et que vous aviez répété le fantasme de tout humain, pour le reste, tu en disais le moins possible. Tu as été faible et elle te le fais payer. Peut-être qu'elle ne s'en rend pas compte mais ce fut un cuisant rappel de ne pas recommencer. Et heureusement, tu allais faire de la merde de toute façon. Tu as choisi d'être moins regardant sur ton agenda pour la laisser faire - deuxième erreur. Si tu pensais visiter un édifice, tu comprends tardivement qu'il n'en serait rien. Mais t'es pas décidé à faire comme bon lui semble. Bras croisés, et toujours à ta place dans la voiture, tu ne bouges pas. Tu sais pas ce qu'elle tente de faire mais t'allais pas ôter ton cul de ton siège.

J'ai l'habitude. De cette distance entre nous, qu'il ne parle pas de lui et qu'on se contente de baiser. ou de partager quelques moments fugaces à boire une bière, le soigner quand il me dit qu'il a un combat. mais parce que c'est un traitement qu'il offre à tout le monde. Là, cette distance, elle m'est dédiée. je le prends personnellement. Ce week-end, je veux retrouver ce petit aperçu que j'ai kiffé. J'en suis bien heureuse en sortant de la voiture, je l'ignore tout en rentrant dans le petit pavillon. Le propriétaire a répondu à toutes mes demandes : les courses sont faites, il fait chaud et le bain à remous nous attends. Je me décide à allumer la musique à fond pour qu'il puisse entendre d'où il est. Je me prends une bière tout en me dirigeant sur la terasse, elle donne sur la voiture garée. Je lève ma bouteille dans sa direction pour le narguer, j'esquisse quelques mouvements de danse. Je suis tenace, on est loin de tout et j'ai caché ses clefs. Il est à moi. qu'il le veuille ou non.

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Tu pensais t’en être débarrassé pour plusieurs semaines car elle finit par revenir mais là… Passer de vu a on fait un week-end… T’es dépassé. Tu vas visiblement perdre du temps a rester dans la bagnole. Immédiatement, tu remets sweat et blaser. Tu tomberas malade mais c’est plus plaisant que passer du temps avec cette chieuse. T’acceptera pas l’apres miami et de revenir sans cesse sur le 31. Confortable de loin mais loin de l’etre. A ce stade, elle peut tout faire, tu t’en contrefous. Tu restes loin par sécurité. Ta rage bouillonne et tu sens bien que la lave rougeâtre va la brûler fortement. Tu repousses l’échéance

Au loin, je remarque qu'il ne bouge pas de la voiture. Et je viens à remarquer qu'il s'est emmitouflé pour ne pas avoir à sortir et me rejoindre. C'est une véritable allergie à ce "nous" qui lui prends plus la tête à lui qu'à moi. Je mentirais en disant qu'il ne s'est rien passé. Mais je ne cherche pas à changer notre relation au delà de ce qu'elle est depuis trois ans. Je décide de rentrer dans la maison pour mieux le rejoindre devant la voiture, emmitoufflée dans mon manteau. Je continue de boire ma bière alors que je monte côté passager. -- Ne crois pas que je reviens pour partir. Tu vas vraiment te laisser crever ? Il y a du chauffage, de quoi manger et boire à l'intérieur. T'attends pas aux conneries de pétales de roses, c'est pas le but. C'est pas un week-end romantique, c'est un enlèvement. Plus vite tu coopères, plus vite tu repartiras d'ici. C'est trop paumé pour t'y risquer à pieds. Et... je soupire. -- Comptes pas sur moi pour m'excuser de quoi que ce soit. ça fait trois ans que tu me supportes, c'est pas aujourd'hui que je vais m'écraser pour toi. Alors, bouges ton gros cul. je le regarde fixement, en espérant qu'il se décide. je suis toute aussi tenace, il le sait.

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Toi qui est un mercenaire à la retraite, vivre dans une voiture relève encore du luxe. T'es prêt à affronter le froid pendant des jours plutôt que céder à son kidnapping de wish là. Tant qu'elle ne se sera pas excusée de son comportement de merde, tu vas pas sortir d'ici. Tu ne quitteras pas l'habitacle ni même lui parler ou la regarder. Elle a été trop loin et tu ne passeras pas ses agissements. En soit, qu'elle est flippée, c'est légitime. Tu l'as été le premier. Mais remettre ça sur le tapis depuis deux semaines presque, c'est bon tu es dosé. Donc tu fixes devant toi sans décrocher ne serait-ce qu'une syllabe.

Il est buté et ça, j'ai l'habitude. Mais je ferais en sorte de l'avoir à l'usure. -- Sérieusement ? Tu vas bouder ? Mes yeux se lèvent vers le ciel, je suis agacée ! Je m'appuie sur les côtés pour me lever puis à la portière qui est de son côté. Je me positionne devant Nevan, les yeux dans les yeux. -- Tu es vraiment une tête de mule. Viens au moins à l'intérieur, ce n'est pas comme si j'allais te sauter dessus sans ton consentement ! même si je le voulais, il est plus fort que moi. Je ne lâcherais pas, je ne demanderais pas pardon. Je l'ai mauvaise pour beaucoup de choses. -- J'espère que tu n'as rien prévu les jours à venir, je suis tout aussi tenace que toi !

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T'as fini par t'emmurer dans un recoin de ton esprit. C'était le mieux à faire à ce niveau. Tu sentais tes nerfs grandir à chaque seconde. Parce que tu t'étais fait rouler sévère, tu l'as salement mauvaise ; que tu n'allais pas passer l'éponge sans une bonne discussion, qui s'avère nécessaire pour repartir sur une nouvelle base et puis tu devais garder le minus à quatre pattes en théorie, aucune envie d'entendre des remontrances de ton adelphe. Tu perçois quelques mots mais pas celui que tu attends. Tu fais tes plans sur ta comète. Comme une statue à qui on a ôté sa capacité de mouvement, t'es plus là physiquement. Elle avait réussi à te piquer plus que de raison. Et toi, tu ne sais pas passer l'éponge tant que tu ne sauras pas ce qui l'avait piqué véritablement. Toi aussi, tu peux attendre très longtemps, que ce soit sans manger ni boire. Tu sais que tu peux démarrer la voiture avec les fils mais tu lui laisses encore la chance avant de l'abandonner ici. Faut croire que tu n'avais jamais montré ton côté inhumain.

C'est dingue comme il peut rester stoïque ! J'ai l'impression que je ne l'atteins pas. Je ne l'ai jamais pu, personne ne le peut. Il se renferme et ça m'énerve encore plus ! Je descends ma main droite vers la manette de son siège pour le faire reculer et me permettre de me mettre en face de lui. -- Putain, réponds au moins ! je frappe contre son torse, commençant à m'impatienter. Au final, je peux patienter ici mais pas sans les réponses qu'il peut me donner. -- C'est quoi ton putain de problème, Nevan ?! Comment on peut devenir aussi con pour rien du tout ?! à nouveau, je frappe son torse. je sais que mes coups ne lui font pas grand chose mais je voulais qu'il se réveille, qu'il parle ! Ma respiration est haletante, je suis à nerf, à bout. Je déteste qu'on me pousse comme ça mentalement !

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C'est possiblement la première fois depuis que vous vous connaissez que tu as la haine contre elle. Celle qui t'oblige à t'emmurer profondément pour la protéger. Si tu n'avais pas de principes, tu l'aurais déjà malmener aussi bien mentalement que physiquement. Tu lui aurais fait bouffer l'homme qu'elle voit sur le ring. Mais tu n'en feras strictement rien car tu perdrais définitivement ton humanité et tu quitterais Boston pour perpétuer cette sanglante personnalité. T'as su la canaliser et la faire ressortir quand c'est nécessaire mais tu sais aussi qu'à te pousser à bout, elle peut surgir et tout détruire sur son passage. C'est pour ça que tu te concentres, à te calmer principalement. Tu la laisses te frapper, ça ne t'a jamais rien fait. T'es comme dans une transe et tu t'embarques loin de cette réalité qui te déplait. Elle t'a fait regretter de lui avoir une autre part de toi, t'estimes qu'elle doit durement payer. Il aurait été préféré soit de continuer à vouloir la voir soit de ne jamais l'évoquer. Mais elle n'a pas su choisir la meilleure stratégie à tes yeux.