J'avais une relation très particulière avec Ava. Notre rencontre fortuite en festival. Le fait qu'elle m'avait littéralement sauvé la vie en dégageant les gens autour. Mon état à cet époque. C'était grâce si j'étais encore là. Elle était devenue ma nouvelle famille après que l'ancienne m'ait reniée. J'étais capable de beaucoup pour elle. Tuer quelqu'un. Aller en taule. Je ne plaisantais pas lorsque je lui disais ce genre de chose...

Levé depuis une heure environs, la musique à un volume déraisonnable dans l'appartement dont l'isolation avait été l'une principale raison de notre aménagement, j'étais en train d'enfourner les cookies lorsque la sonnette se mit à sonner. Allant ouvrir Zizi rentra presque aussitôt dans l'appart, prenant déjà ses marques. Levant les yeux vers Ava, je lui souriais. Salut... avant de la laisser entrer.

@Ava Powell-Jobs

t’arpentes les rues, bout de cuir entre les doigts, la laisse de zizi qui s’avance à ton rythme, truffe au sol. colporter toutes les informations olfactives. la main qui redresse le sac à main qui glisse de l’épaule quand le corps rentre dans l’immeuble. laisse détachée, la chienne qui sait déjà où aller. l’habitude de s’engouffrer dans ces couloirs jusqu’à sa porte, v. phalanges qui se glisse à la sonnette. porte qui s’ouvre, ziggy qui rentre sans attendre et toi qui avance d’un pas. salut ! ça sent bon ici ! veste retirée, posée dans l’entrée, chaussures laissées devant la porte, l’initiative de l’habitude. alors, racontes, j’suis tout à toi. donne-moi un cookie quand même avant. l’ventre qui crie famine. forces nécessaires pour l’écouter.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

Connaissant déjà la maison, elle fait comme chez elle, je lui pousse ses chaussons devant les pieds d'un mouvement de jambe. Ma main passe sur la tête et le dos de Ziggy lorsqu'elle entre à l'intérieur. C'est en train de cuir, il va falloir que tu attendes encore un peu. Café ? Allant dans la cuisine, ouvrant finalement les volets de l'appartement qui était restés clos jusqu'à présent, je ne m'en étais même pas rendu compte, habitude de vivre dans l'obscurité.

Je me prépare un café en attendant sa réponse avant de la regarder. On commence par quoi ? Ce n'était pas les sujets qui manquaient aujourd'hui. Passant les mains dans mes cheveux, j'attrapais la pince qui trainait sur le comptoir avant de l'attacher en arrière.

la mine boudeuse quand t’apprends que els cookies sont encore au four. le ventre qui gargouille. le stress ou la faim, impossible de choisir. déni de ce que tu vas pouvoir apprendre. présence ici trop symbolique d’un mal à encaisser. thé, noir. les pas qui s’aventurent vers le salon, trouver le canapé. jambes qui se croisent. les azurs qui se redressent vers lui, un gout d’indécision en bouche. réveiller ses traumas à lui en premier ou les tiens ? choix audacieux. dis m’en plus sur toi ? tu m’avais déjà raconté quelques trucs. et t’as bonne mémoire.

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

Un thé, ça marche. Enclenchant la bouilloire, je vérifie la cuisson des cookies, ils commencent doucement à dorer. Attrapant ma tasse "Shuh Duh Fuh Cup" que je portais à mes lèvres, je l'observais du comptoir en attendant que l'eau soit chaude. Je n'ai aucune expérience sur la préparation du thé. Je fais partie de l'équipe qui met le sachet dans la tasse et qui le laisse jusqu'à ce que cette dernière soit vide. Encore une insulte aux yeux de mon géniteur.

On va partir du début, ça sera plus simple. Mon père est japonais, ma mère est américaine. Je suis né au Japon dans la famille de mon père. On est 4 enfants, j'ai 3 sœurs. J'étais le premier. Versant l'eau dans sa tasse, je lui apportais le thé en boite que je posais sur la table pour qu'elle puisse doser à son gout. Tu connais un peu la mentalité japonaise ?

fesses sur le canapé. jambes qui se replient contre le torse. phalanges qui attrapent les tibia pour mieux les ramener contre toi. les oreilles attentives. les billes qui observent le liquide couler dans la tasse fumante. non ? que t'annonces, doigts qui se glissent dans la anse. -- @Viktor Jenkins

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

C'est pas très drôle. Beaucoup de tradition, d'étiquettes à tenir. On te conditionne à la société. Je marque une pause. Comment continuer...? Passant une main sur mon menton pour finalement balancer. Mon père est un yakuza qui a essayé de consolider sa position par une alliance et avec un mariage forcé. Continue d'observer sa réaction avant d'aller ouvrir et éteindre le four. C'était bientôt prêt. Arrete moi si tu as des questions. Revenant dans le salon. Je n'étais pas le fils qu'il aurait voulu avoir... Déjà le fait que je m'intéresse aux garçons, le mettait hors de lui... Soulevant mon t-shirt, je lui montrais une cicatrice que j'avais sur le ventre, qu'on ne voyait presque plus à cause des tatouages. Il espérait qu'en me tabassant, je rentrerai dans le droit chemin...

l'oreille tendue, les doigts dans la anse de la tasse bouillante. petite ficelle du sachet de thé qui dépasse la tasse. mijoté pendant qu'il déballe son histoire. tu acquiesce le long de son discours. le visage sérieux pendant tu touilles l'eau colorée. les yeux qui remontent vers lui quand tes phalanges attrapent la ficelle pour ressortir le cadavre de plante hors de sa submersion. les yeux plissés, concentrée sur ses mots, sur son torse marqué. hmm. prends la cuillère pour touiller. ça veut dire que génétiquement tu sais être un samouraï ? tu souris un instant quand le métal teinte la porcelaine. moi je vois qu'un torse tatoué et resplendissant. tu veux dédramatiser ce qui ne l'est pas. -- @Viktor Jenkins

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.

Je rigole à sa réponse en laissant retomber mon t-shirt. Je suis certain que je dois en avoir en remontant assez loin... Cette fois ci, c'est un rictus qui se dessine au coin de mes lèvres et ma main se pose brièvement sur son épaule en guise de remerciement. Je disparais dans la cuisine. Attrapant la manique, je saisi la plaque bouillante pour la poser sur le plan de travail. Une bonne odeur de cookies s'élève alors dans l'appartement. On est arrivé aux États-Unis lorsque j'avais dix ans... Les "affaires"... Tu viens ? Ça va être bon ! L'assiette froide faisant son office. Je suis une honte pour mon père. Une poussière qui voudrait balancer sous le tapis. Son seul fils ne sera jamais ce qu'il espérait. J'ai réussi à échapper au mariage arrangé en m'encrant la peau. Les tatouages ont une signification particulière la bas. Tu ne fais pas n'importe quoi... Pas comme moi. Tu me diras s'ils sont bons.

les pas qui le suivent jusqu'à la cuisine. l'odeur des cookies sorties du four, embaume t'es narines, fais chavirer tes sens. peut être pas si bon que ceux d'hugo mais neutralité inexistante, neutralisé par les sentiments. tasse encore en main, réchauffe tes doigts. les azurs qui observent quel biscuit va finir dans ton estomac affamé. mais, y'anpas des risques qu'on te retrouve ? je veux dire, j'imagine qu'on s'échappe pas comme ça d'une organisation pareil ? les phalanges qui choisissent leur élu. -- @Viktor Jenkins

j’ai aimé jusqu’à atteindre la folie. ce que certains appellent folie, mais ce qui est pour moi, la seule façon d’aimer.