Rancunier et fier, il ne reviendrait pas sur ce point Lyssandre. S’il s’était ramassé en beauté lors de leur balade à cheval, c’était uniquement parce que Wendy avait manqué de pédagogie à son égard. Une mauvaise foi sans fin à laquelle le brun n’allait pas renoncer, même si la brune s’en défendait. « Absolument pas. On est bien d’accord là-dessus, et c’est bien ce que je te reproche. » Il affiche un sourire satisfait le New-Yorkais, car elle venait elle-même de démontrer son point, et il n’en demandait pas plus. Pourtant, encore une fois, ils étaient là, tous les deux, à se provoquer, à se lancer des piques, des perches, exprimant cette tension qui a toujours existé entre eux, bien qu’il ne soit pas certain de la nature de celle-ci Lyssandre. Car revenait souvent sur le tapis, la possibilité d’une proximité physique que tous les deux rejetaient avec véhémence. Comme une attirance non assumée dont il s’amusait l’apprenti architecte, tendant la perche à chaque fois qu’il en avait l’occasion. Une perche que rejetait Wendy, encore et encore, avec des propos qui faisaient rouler des yeux Lyssandre, comme aujourd’hui. « Pourtant, j’ai tout ce qu’il fait et où il faut. Et je t’assure que c’est parfaitement fonctionnel. » Il lui adresse un sourire malicieux, car c’est tout ce qu’il avait à répondre. Après tout, “un homme, un vrai”, ça ne voulait pas dire grand chose, encore moins à leur époque. Et même si c’était pas la question de savoir ce qu’il possédait ou non entre les jambes, maintenant elle le savait.

Alors qu’ils font tranquillement le tour de la patinoire, il la provoque Lyssandre, surpris par ce rythme mesuré comme n’importe qui qui saurait à peu près patiner correctement. Une pique qui semble faire réagir la jeune femme qui le stop, lui proposant enfin un défi. Il sourit Lyssandre, enfin, il semblerait qu’ils réussissent à se comprendre. « D’accord » Il accepte sans réfléchir le défi, sans en mesurer l'ampleur et les risques. Toujours aussi imprudent. Il se recule au maximum, l’arrière du patin contre la paroi de la patinoire, invitant Wendy à faire de même. « Prête ? » Il l’observe, attend sa réponse avant de démarrer le compte à rebours. « 3, 2, 1… Go ! » Et comme des flèches, ils s’élancent.

Elle peut bien tenter de le rabaisser autant qu'elle le désire Wendy, il n'en est rien sur le mental du Wayne. Il sait ce qu'il vaut et n'a pas besoin de l'estimation des autres pour exister. Au contraire, il a grandi dans l'adversité, loin de l'enfance paisible dans laquelle grandissent les enfants comme Wendy. Il n'a peut-être pas appris l'équitation dès son plus jeune âge, mais il a appris à évoluer, à rebondir, à se renouveler en fonction des événements inattendus de la vie. Il n'y a aucun frein à son mental, et c'était la force qu'il avait développé en grandissant. Il hausse donc les épaules au commentaire peu obligeant de la rousse. Qu'elle le voit comme un homme ou non, il s'en fiche. Il sait qu’il en est un et que d’autres savent apprécier ce qu’il possède entre les jambes.

Toujours est-il qu’il ne s’attarde pas sur le sujet. Après tout, qu’elle en doute ou non l’étudiante, il ne pourrait et ne voulait rien faire pour lui donner tort. Pas question pour le New-yorkais de risquer son couple pour une telle broutille, encore moins avec une femme qu’il - soit disant - n’appréciait pas. Même si se plaît à continuer de la provoquer sur un autre sujet. Il la regarde, accepte trop rapidement le pari avec trop de confiance pour en évaluer les risques. Il se piège tout seul comme l’idiot intrépide qu’il est. Le talon et la main contre le rebord, il procède au décompte avant de s’élancer. Il est vif Lyssandre, rapide depuis qu’il pratique le chase tag et il ne doute pas que ses entrainement allaient porter leurs fruits aujourd’hui. Et c’est le cas. Il maintient son avance sur Wendy se mouve moins élégamment qu’elle, c’est certain, mais plus rapidement. Et c’est tout ce qu’il lui fallait pour gagner la course. Si le karma ne s’en était pas mêlé. Il oublie qu’ils ne sont pas seuls Lyssandre, oublie d’anticiper les mouvements de celles et ceux qui patinent tout autour d’eux. Trop tard quand il souhaite faire un écart, il sent son patin s’accrocher à un autre. Le temps qu’il réalise, il a déjà perdu l’équilibre, continue de glisser sur la glace, mais sur les genoux et les coudes, posés précipitamment en avant pour limiter les possibles blessures et douleurs provoquées par la chute. Intérieurement, il s’insulte, insulte l’univers et Wendy, conscient qu’il n’a aucun moyen de faire annuler le pari. Doucement, il se relève, s’assure qu’aucune douleur ne soit insupportable avant de s’étirer un peu en grimaçant légèrement de douleur par moment. « J’ai pas remarqué ! » Lance t-il mécontent et exaspéré alors qu’il se remet doucement de sa chute. Décidément, il fallait qu’il arrête d’essayer de faire des activités avec Wendy.