la séance peinture a été à la hauteur de mes attentes. j'ai adoré ce qu'il vient de se passer. la connexion qu'il vient d'avoir entre nous. c'est ce que je recherchais. ce petit déclic artistique dont j'avais besoin pour me défaire de l'image de gamin que je garde puis l'enfance. ton regard sur moi a peut-être changé mais pas le mien. l'impression de n'être qu'un gosse à tes yeux, ça vient de voler en éclat grâce à cette toile. j'en avais besoin. douche prise. je sors de la salle de bain, une serviette autour de la taille et une séchant mes cheveux. « j'pensais pas qu'il était aussi tard, on va pas assumer demain matin » j'enfile un caleçon vite fait et viens te rejoindre dans le lit. je me glisse à côté de toi, contre toi. « j'ai pas envie d'être à demain » pas envie que tout ça se termine.

Après le restaurant, nous en avions pas reparlé après le restaurant. Ce serait mentir que je n'ai pas profité à fond de ce week-end. Au contraire... Pendant cette interlude ce soir, je crois que je l'ai autant bombardé d'émotions qu'il peut me le faire aussi. J'en ai envie depuis l'instant où j'ai rencontré cette partie d'Arlan, depuis que l'homme s'est imposé à nouveau dans ma vie. Même si je pensais que je devais l'oublier. Passer à autre chose pour que chacun vive heureux. Je suis pensive quand je l'attends dans le lit, je caresse le tissus en l'imaginant puis en le matant lorsqu'il entre dans mon champs de vision. Je pousse un petit gémissement quand sa chaleur vient m'envelopper, c'est si bon... je coiffe mes cheveux en les glissant sur le côté, lui laissant libre accès à mon cou. Je caresse le dos de sa main. -- Il le faudra, mon ange. Demain, tu as tes cours. Et moi, j'ai un travail. En plus, je dois emmener Adrian à l'école. Le petit dort paisiblement dans sa chambre. loin d'imaginer ce qu'il se passe dans l'appartement. -- Pourquoi tu ne veux pas ? Il va faire beau, tu vas retrouver l'atelier d'arts... tes amis...  j'énumère tout sauf moi. comme si j'imposais mon absence dans son esprit. à quel but ?

à peine glissé dans le lit, j'étends mon bras pour que tu viennes te blottir contre moi. je ressens pas mal de choses. pas mal d'émotions. et l'une d'entre elle a un léger goût de tristesse, de mélancolie. je n'ai pas envie que le week-end se termine. je donnerais cher pour arrêter le temps. le mettre sur pause. « malheureusement ouais, y'a ... tout ça » ma main caresse délicatement ton bras. j'ai le regard vide. pensif. ma langue humidifie mes lèvres en entendant tes mots. « mh.. mais ça veut dire aussi te quitter. toi et adrian. et mettre fin au deal. » je déglutis. je n'ai pas envie de me laisser envahir par de mauvaises émotions mais elles sont là. « j'ai apprécié ce week-end vee. j'ai adoré la façon dont tu m'as regardé durant deux jours, enfin deux et demi. et j'confirme, j'ai pas envie que ça s'arrête » voilà, c'est lancé. fais en ce que tu veux.

Je ne le voyais pas en face à face et pourtant, je ressentais toutes les émotions qu'il ressentait. Au travers de sa voix, de ses gestes. Je me pince la lèvre, je ne sais pas quoi lui dire. même si au fond, on avait dit qu'on en parlerait tous les deux. -- Tu n'y mets pas fin. il arrive juste... au terme qu'on s'était dit...  je me permets de glisser entre deux mots d'Arlan. On est allé au bout de ce qu'on s'était dit. Mais à quel prix sur notre état mental ? J'ai l'impression d'espérer encore plus alors que je pensais que ça me confirmerait qu'il n'y a rien. C'est l'inverse que je ressens. -- Arlan... ce n'est pas vraiment ça...  c'est vrai. il se trompe. je ne le regarde pas différemment depuis deux jours et demi. -- Je ne te regarde pas comme ça depuis deux jours et demi. mais depuis des mois. ça fait seulement deux jours et demi... que tu le vois tel quel. je n'ose même pas le regarder en face. je me sens gênée. -- Et c'est parce que ça ne t'atteignait pas que j'ai voulu t'oublier et passer à autre chose...  je peux pas me permettre de souffrir alors que ma priorité se trouve à quelques mètres de nous.

je lance le sujet parce que j'ai envie qu'on se parle. qu'on se dise les choses clairement. trop de non dit ces dernières semaines. j'ai besoin qu'on me parle et qu'on soit franc avec moi. « que le deal arrive au bout ou qu'on y mette fin, c'est du pareil au même pour moi » je savais que ça allait me mettre dans cet état là. je le sentais. c'était inévitable. je commence à me connaitre. je pensais juste que ça allait attendre le lendemain matin. « c'est vrai ? j'men rends pas forcément compte. j'comprends déjà pas pourquoi tu m'regardes comme ça. j'ai du mal à mdire que tout ça c'est réel » mon manque d'estime se vérifie encore ici. « et si j'ai pas envie que tu passes à autre chose ? »

L'issue lui semble être la même. -- Peut-être...  y mettre fin c'est qu'on ne veut pas continuer. arriver jusqu'au bout, c'est qu'on a profité de chaque moment. et c'est mon cas, j'ai profité de chaque moment qu'il m'a offert. Arlan est surpris de ce que je lui dis. et ça m'énerve qu'il continue de penser qu'il ne vaut pas mon intérêt. encore l'influence malsaine de sa soeur sur lui. -- Je ne pense pas être la seule à qui tu plais, Arlan. Arrêtes d'être surpris. mais sa question me fige. S'il ne voulait pas que je passe à autre chose ? Bon sang... -- Ce serait cruel de continuer à me faire espérer. Tu me briseras le coeur et ce serait une souffrance de l'intérioriser pour cacher ce que je ressens à Adrian. Je prends sa main pour la lever encore plus près de ma bouche et le serrer encore plus contre moi. -- C'est ton premier couple, c'est normal d'être galvanisé alors que tu n'attends que ça. Tu n'as pas encore connu d'autres personnes. Et quand ça sera le cas, ce qu'on vit te semblera plus fade. c'est ce que je pense, ce qui m'effraie. Nous avons tellement d'écarts que ça peut nous rapprocher autant que ça peut nous éloigner.

yeux vers le ciel. « arrête avec ça » on en a déjà discuté. nous ne sommes pas d'accord sur ce sujet. je ne plais pas à énormément de monde et le peu que j'attire, c'est pas assez fort contre l'attraction des autres. je n'ai pas envie qu'on se relance sur ce terrain là, ça n'apportera rien de bon. rien de spécial de plus.  « te faire espérer quoi exactement vee ? » je crois qu'on ne se comprend pas vraiment. on ne veut pas se comprendre ? « et si de mon côté j'ai pas envie de connaitre ça avec quelqu'un d'autre que toi ? » mes doigts continuent de caresser ta peau nue. je tourne néanmoins ma tête vers toi. « et j'confirme, j'ai pas envie d'le partager avec quelqu'un d'autre que toi ! » mais pas sure que tu entendes ça.

Il n'a pas conscience de ses qualités. j'ai envie de lui secouer la tête mais je suis trop fébrile à cet instant. cette conversation, je ne pensais pas qu'elle viendrait enfin. ce moment "peinture" m'a fait déjà vacillé les neurones. il m'achève. -- D'être ta vraie petite amie.  il faut arrêter de tourner autour du pot. je veux être avec lui. j'ai les yeux qui brillent alors qu'il m'avoue qu'il ne veut pas partager ça avec une autre que moi. c'en est encore plus intense de le sentir qu'il me touche en même temps. Je me tourne totalement dans le lit pour qu'on se retrouve face à face. J'ancre mon regard dans le sien. En fait, je n'ai pas de mots. Je ne sais pas quoi lui dire alors que je viens l'embrasser. ce n'est pas le baiser tendresse habituel. non, c'est comme un message d'aveu. -- Tu veux quoi, Arlan ? Dis-le moi. Demande le, si c'est vraiment ce que tu veux. parce qu'il le prône. mais il ne le demande jamais. Je caresse ses lèvres du bout de mes doigts.

cela fait seulement un petit mois que je consulte une psychologue. je ne suis pas guérit, loin de là. j'ai encore des progrès à faire. et avant ce week-end, jamais je n'aurais cru possible de me mettre en couple avec une fille. avec toi. je ne sais pas quelles sont tes réelles motivations à avoir fait ça mais ça m'a aidé. énormément. je n'ai pas le temps de te répondre que tu te recules pour venir me faire face. pour qu'on se voit. ton regard planté dans le mien. je pose mon dos contre le mur. et sans un mot, tu t'avances pour m'embrasser. baiser que je prolonge avec beaucoup d'envie. d'émotions. ma mâchoire se serre à ta demande suivante. je ne suis pas forcément à l'aise mais je ne suis pas le seul. « je veux qu'on se mette en couple, que tu deviennes officiellement ma petite amie. c'est ça que j'veux.. j'ai pas peur d'me lancer avec toi parce que j'viens d'avoir un avant goût et ... c'est toi. mais j'veux pas précipiter les choses, on voit ce que ça donne avant d'en parler à adrian ou même autour de nous si tu préfères pour tes proches ? »

Je n'en pouvais plus de ce statut quo entre Arlan et moi. Il y a beaucoup d'exigences des deux côtés sans jamais avancer pour les résoudre. pour les satisfaire. Lorsqu'il me dit ce qu'il veut, je me sens presque perdre la capacité de réfléchir. ça se bouscule dans ma tête. -- C'est vrai... que j'ai envie de te garder pour moi, si jamais... toi et moi... encore moins à Adrian... sur la durée, je sais pas comment ça va se passer...  Je me pince les lèvres, je me frotte la tête fortement pour me réveiller plus. toute façon, la nuit, c'est mort, je peux rien y faire. Je me redresse pour me mettre sur les genoux, face à Arlan toujours assis contre le mur. -- De... Je sais que c'est débile mais...   je ne suis pas forcément la plus timide mais les émotions me submergent. je me coiffe nerveusement les cheveux en espérant être potable en l'absence de maquillage et de tenue affriolante. -- Demandes le moi. Officiellement ! j'ai le palpitant qui va exploser mais j'avais besoin qu'il me le dise ouvertement. sans qu'on se réclame les exigences de chacun.