C’est lui qui est venu s’asseoir à coté de moi alors que je n’avais rien demandé, c’est lui qui s’est aventuré à souffler que je suis sympathique si on prend le temps de gratter. C’est donc à lui de partir, parce que je n’ai plus envie d’échanger. Les parasites, je n’ai pas pour habitudes de m’en encombrer, et là, tout de suite, c’est ce qu’il est. A deux doigts de me faire regretter de m’être pointée à cette putain de soirée, alors que je n’ai rien à prouver aux personnes que j’ai pu croiser durant mes jeunes années. « Je crois avoir débadgé depuis … » Je n’en ai strictement rien à foutre, j’estime qu’après ses paroles qu’il ne doit tout simplement plus avoir de doutes sur notre hiérarchie, « Trois heures. Je suis ici sur mon temps libre, » et même s’il tape sur l’écran de cette montre de marque inconnue, sa verve ne m’intéresse plus. Sachant que je n’ai pas choisi de coupler le mien, de temps libre, au sien.  

Ainsi je me mure dans un silence, considérant que si j’agis de la sorte, il assimilera tout seul qu’il n’est plus le bienvenu et indésiré. L’égo écorché, j’exècre d’avance son intention de se trouver une piètre justification, « Autant être franc, tu n’es pas réputée pour être douce, » je n’y peux rien, je n’ai jamais été partisane de porter un gant de velours ; je me préfère inflexible sans avoir besoin d’adoucir les contours. C’est drôle de me parler de réputation, à la suite d’une telle accusation, surtout quand il paraissait si sur de ce qu’il a avancé. Wendy Witter n’a pas grand-chose à l’intérieur. « Et le reste, c’est-à-dire que, le temps ne me permet pas d’avoir matière à comparer. » Sans être stupide, je me dois d’être honnête, je ne comprends pas où il veut en venir, et je ne cherche pas vraiment à savoir, c’est ça le pire. Ce que c’est vilain, une Wendy vexée, « Ça fait si longtemps que je ne m’en souviens plus, » on discute donc de ça, et après, celle qui est cataloguée de superficielle, c’est moi.

Ca me fait doucement sourire qu’il ose me souffler ça, il se joue d’une psychologie inversée que je pourrais bien avoir inventée. S’il a appris à être mesquin, en termes de manipulation, on est encore loin. Et ce n’est pas parce qu’il ne se souvient pas que ça va générer chez moi une envie de lui remémorer. Je refuse catégoriquement de m’y abaisser. Consciente qu’à l’époque, en plus de cela, j’avais déjà dû dealer avec son rejet. Avec cette impression de dégoût et de peur que mon corps avait pu lui inspirer. Je ne suis pas masochiste, bien au contraire, je suis experte en sadisme. Sans poser le regard sur sa personne, je m’avance desserrant mes mâchoires scellées ; « Une chance pour elles. » Parce que s’il m’avait goûtée, jamais une autre il aurait pu apprécier. « Un drame pour toi. » D’avoir un esprit aliéné, parce qu’il faut être sacrément touché pour m’oublier.

I am not a muse
I am the somebody
End of fucking story.