TW : Mort d'un parent

Le temps qui fait son oeuvre... Réunion des anciens élèves... Depuis combien de temps ne le suis-je plus maintenant ? Tu fixes ton nom sur l'étiquette, Jaysaël Castellan, promotion de 2018. Quinze ans déjà. Les années qui filent et pourtant, je n'ai plus jamais réellement quitté le campus, devenant un professeur émérite de celui-ci. J'esquisse un petit sourire en réalisant cela, que c'est vraiment ici que j'ai trouvé ma voie, même si ça a été plus que compliqué, plus que tumultueux. Je relève d'ailleurs un peu la tête et regarde le blond à mes côtés... Oui, très tumultueux et pourtant, même si j'ai beaucoup souffert, je ne regrettes rien... Ou si peut-être de ne pas avoir réussi à calmer le jeu avec mon paternel avant qu'il ne quitte ce monde... Mais tout mon entourage le sait qu'il était borné et que jamais il n'aurait pu entendre raison. "Tu veux que je te l'accroche ?" Questionnais-je alors doucement Oliver en venant ainsi saisir son nom sur la table, tout est un bon prétexte pour me rapprocher de lui non ?

Je relève alors mon regard vers lui, esquissant un petit sourire. "Tu penses qu'ils vont réagir comment ?" Les gens qu'on a pas revenu depuis des années, ceux qui ont quitté Boston et avec qui on a perdu contact alors que toi et moi, nous n'étions déjà plus ensemble ? Ils vont réagir comment en apprenant que l'on mène maintenant une vie de famille tranquille, Elena, toi et moi ?  Tu penses qu'ils vont faire quelle tête en apprenant que l'on est marié ? Je ne pense d'ailleurs pas au fait que son ex pourrait aussi être là, celui avec qui il a refusé de partir, celui qui lui avait fait sa demande bien avant moi, celui avec lequel il m'avait fait comprendre à l'époque qu'il n'était pas revenu sur Boston pour moi, que notre histoire avec eu son heure... Il avait fallu du temps ensuite pour que nous nous retrouvions et maintenant...

Je glisse ma main dans la tienne, entre lassant doucement nos doigts. "On y va ?" On se lance dans la fosse aux lions, même si en réalité, nous l'avons rejoint dès l'instant où nous nous sommes garé sur le parking.

@Oliver Matthew Davis

Chemise violette agencé à un complet noir, je n'ai simplement pas pu résister. Un sourire à la maison étudiante qui m'a accueillie pendant de longues années, petite appartenance encore présente lors de cette réunion des anciens alors pourtant que je continue de parcourir les corridors de l'université tous les jours. …m'y perdant encore parfois, si je suis distrait. En particulier si quelqu'un d'autre tire toute mon attention, parfois d'un simple message ou d'un appel. Quelqu'un comme le grand brun se tenant à mes côtés, en ce moment. Sourire doux à mes lèvres en regardant son profil, je finis cependant par suivre son regard, repérant l'étiquette qu'il me faudra avoir pour la soirée, histoire de facilité présentations et retrouvailles potentielles. "Oliver Matthew Castellan - promotion 2022". Regard adouci à cette lecture. Qui aurait pu dire à cette époque que ce nom de famille finirait par être aussi le mien? Personne. Lorsque j'ai empoché mon diplôme, nous n'étions plus ensemble depuis un long moment déjà, loin l'un de l'autre, séparé par la vie et les évènements …et à cette époque, je n'aurais jamais cru qu'on puisse être un "nous" à nouveau. Et pourtant…

Sa voix tout près me ramène sur terre et mon regard revenant automatiquement sur lui, j'hoche la tête pour répondre à sa question, le laissant saisir l'affichette pour l'installer à ma veste.

…pourtant, je n'ai jamais été aussi heureux que depuis que "nous" sommes à nouveau.

Mon regard ne quittant pas ses traits, mes épaules sont secouées d'un léger rire et j'ai un mouvement désormais habituel pour replacer le collet de sa chemise.

- Ils vont penser que je suis plus chanceux des mecs d’avoir récupéré le meilleur prési des Winthrop, soufflais-je pour le taquiner, riant doucement alors que je viens capter ses lèvres pour un baiser léger. Bien qu’au final, mes dires sont vrais - du moins, de mon point de vue, je ne sais pas pour les autres - puisque je me trouve effectivement plus que chanceux. Chanceux de l’avoir trouvé par hasard dans cette chambre d'hôpital; chanceux qu'il aie un peu trop bu un soir à New-York et qu'il aie plongé dans un univers qui n'était pas le sien; chanceux qu’il m’aie fait découvrir ce que voulait vraiment dire être amoureux; chanceux qu’il m’aie repris dans sa vie et m’y aie fait une place malgré tout ce qui s’est passé…

Mes doigts serrant un peu plus les siens à sa question, je lui sers un large sourire, joie d'enfant ou presque malgré ma quarantaine entamée, l'attirant avec moi vers la salle déjà bien remplie.

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Je le laisse ajuster mon col de chemise après lui avoir mit son badge. Même si cela fait quelque temps, c'est toujours un peu étrange pour moi qu'il porte le même nom que moi et plus encore j'ai eu du mal à me faire que quand on me parle d'Oliver Castellan, on ne parle pas forcément de mon petit frère, mais de mon mari. Quel était la probabilité que cela arrive ? Surtout quand on sait que mon surnom est le même que celui de son frère à lui. Jay pour Jayson, Jay pou Jaysaël. A croire que depuis le début, tout était fait pour nous lier quand on voit ses similitudes. Je rigole doucement à ses propos. "Joachim est et restera le meilleur président que la Winthrop ai eu." Soufflais-je en me demander si j'aurais le plaisir de le revoir ce soir. Il avait été un modèle pour moi et j'avais été ravi de pouvoir prendre sa suite quand il avait du délaissé le poste à cause de problème personnel. "Je pense aussi qu'on va avoir des remarques du style on en avait jamais douté." De proches de l'époques qui non peut-être pas eu vent de toutes nos péripéties, de notre rupture pendant plusieurs longues années... Notre histoire est réellement loin d'être un long fleuve tranquille, sauf depuis quelques années maintenant. "Mecky pourrait peut-être encore te chercher misère." Je souris doucement à cette idée, cette ex et amie qui avait pas mal foutu le bordel entre nous, ayant failli nous faire cassé plus d'une fois... Comme Mira au final, qui avait craqué petit à petit pour moi sans que je m'en rende compte... "En fait, on a tellement de souvenir ici." Comme si je réalisais cela pour la première fois, comme si on avait arrêté de venir en ce lieu alors que nos vivons toujours ici sur Boston et surtout que nous travaillons tout les deux dans les couloirs de cette prestigieuse université.

Ma main dans la sienne, nous entrons alors dans la salle de réception, mon regard cherchant déjà des visages connus ou partiellement connu parce que certaines personnes ont changé depuis des années... Mon regard se pose alors sur une blonde. "Je crois que ta grande amie est là." J'esquisse un petit mouvement de tête en supposant qu'il s'agisse bien de Miss Morrigan, une ancienne lowell qui ne lui était pas inconnu bien que je n'ai jamais réellement comprit le lien entre eux. Pour ma part, je repère des anciens Winthrop un peu plus loin. "Je penses qu'on va revoir pas mal de monde ce soir !" Un événement qui allait peut-être rappeler des souvenirs bons comme mauvais en fonction des gens que nous allions croiser.

Plaisantant sur ce que les gens pourraient dire au sujet de notre couple, j'affirme que je serai le mec le plus chanceux pour avoir su capter le meilleur président des rouges, mais lorsqu'il me corrige, j'en rigole doucement, ne prenant pas mal sa réponse.

- J'ai pas connu, lui fis-je remarquer. …et mon opinion est hautement biaisée, ajoutais-je en murmurant un peu trop fort, comme un secret trop mal gardé.

Je sais qu'il a toujours eu énormément de respect pour son prédécesseur, mais lorsque je suis arrivé à Harvard, c'est lui qui était en place à la présidence des Winthrops. Et pour ce que j'ai pu connaître de leur maison, il en sera toujours un avec fierté.

Nouveau rire, plus doux cette fois lorsqu'il y va de sa propre hypothèse sur les opinions des autres. Hochant la tête, j'approuve, c'est très possible, venant de nos amis de l'époque surtout, même si notre couple ne faisait pas l'unanimité.

- Mecky ne me dérange pas, indiquais-je avec un léger haussement d'épaules nonchalant, pas plus affecté qu'il faut par la possibilité de croiser cette femme. Mira, par contre… je tenterai d'être civil. À l'époque, je la détestais profondément, mais est-ce que je peux encore avoir de tels sentiments après tant d'années? Y'a beaucoup d'eau qui a passé sous les ponts depuis, ça dépendra donc de ses réactions et paroles, j'imagine. Je verrai si on la croise réellement. Tu seras okay si on croise Jona et son mari? Le questionnais-je à mon tour. C'était l'un de mes meilleurs amis à l'époque, mais avec les dramas et les différents évènements de la vie, nos contacts se sont espacés avec les années et ça fait un long moment que je ne lui ai plus parlé.

Une remarque passant les lèvres de Saël, mon regard se porte sur lui alors qu'il regarde autour, comme si le poids des années, mais surtout des souvenirs venaient de lui arriver d'un coup. Mes traits s'adoucissant à sa constatation, ma main libre va rejoindre son bras et je pose un instant ma tête sur son épaule, laissant les secondes filer, juste histoire d'apprécier cette vérité qu'il a lancée, laissant notre histoire repassée devant mes pupilles. C'est vrai qu'il y en a beaucoup, des souvenirs.

Avançant finalement dans la salle, mon regard se porte sur la foule présente, cherchant des silhouettes plus connues, réalisant que les tags affichés seront probablement un véritable sauvetage pour ma mémoire de poisson rouge! Curiosité piquée à la voix de mon mari, je tourne la tête pour voir de qui il s'agit. Un mauvais frisson parcourant mon échine en découvrant la blondinette.

- C'est pas une amie, c'est un porte-malheur sur pattes! Marmonnais-je. Viens par là, je veux pas trop m'approcher, fis-je en l'attirant dans la direction opposée.

Oui, même après des années, le plus loin que je peux me trouver de cette fille, le mieux que je m'en porterai. Son caractère, en soi, je peux facilement endurer; on s'était plus ou moins habitué à se lancer des piques, les échanges n'étaient que rarement positives entre nous, mais c'est surtout que les années nous ont prouvé qu'il fallait toujours qu'une tuile nous arrive si on était trop proche. Pire qu'un chat noir qui passe sous une échelle un vendredi 13 et casse un miroir! Vous voyez le genre…

- Y'a des chances, oui. D'ailleurs, Momo sera là? Le questionnais-je, utilisant le surnom de son petit frère que j'utilise depuis les premières années où l'on s'est connu. "Homonyme", devenu "Momonyme", resté "Momo". Et c'est encore plus prononcé maintenant depuis que leur nom de famille figure également sur mes papiers. Si tu souhaites aller voir quelqu'un, t'hésites pas, souris-je, sous-entendant que ça veut dire "même si je suis en grande conversation avec quelqu'un d'autre". On se retrouvera toujours assez bien à la fin de la soirée pour rentrer ensemble et rien que cette pensée, mes traits s'adoucissent à son encontre, serrant mes doigts aux siens pour une appréciation.


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J'hausse un sourcil en entendant ses mots. "Hautement biaisé ? Je ne vois pas du tout pourquoi tu dis cela." Feintais je ainsi l'ignorance. "Si j'ai l'occasion je te le présenterais ce soir alors." Parce qu'après tout Joachim, je lui dois beaucoup et si enfin Oliver peut mettre un visage sur ce prénom qu'il a entendu plus d'une fois, cela ne sera pas plus mal non plus pour lui, qu'il sache enfin qui m'a autant marqué et surtout m'a fait courir tout nu autour du campus.

Je suis alors surpris par les mots de mon compagnon. "Vraiment ?" Pas dérangé par Mecky alors qu'elle a été au milieu de plus d'une de nos disputes ? Mais peut-être qu'il a parfaitement compris que notre histoire à elle et moi était finie depuis bien longtemps avant son arrivée dans ma vie, que de cette romance entre elle et moi, ne reste plus qu'une amitié des plus platonique et surtout profonde. Elle aura toujours une place dans ma vie et il le sait... Je grimace par contre en l'entendant parlé de Mira. "Ouais je peux comprendre... Pareil si je vois Jon te collé de trop près." J'ai toujours eu du mal avec lui, malgré la romance entre l'ancien Elliot et un certain Benji, mais voilà il avait été trop proche d'Oli, nous avait poussé au bord du gouffre dans un moment ou j'étais au plus mal et même si je sais que ce n'est pas de sa faute si on a fini par rompre le canadien et moi à l'époque, il est quand même pour moi un gros fautif dans l'histoire... Même si une grosse partie des tords me reviennent. Jalousie mal placée, mais puis-je dire que j'avais une excuse ? Que j'avais pour le blond détruit ma relation avec mon père à la même époque ?

Laissant alors mon regard trainé un peu dans la foule qui nous entoure je reconnais une tignasse blonde et l'indique à Matthy, il en frissonne et m'arrache un rire. "Tu penses pouvoir l'esquiver toutes la soirée ?" Je suis étonnamment bien content de ne pas avoir ce genre de lien avec quelqu'un même si au début avec lui, c'était pas tout rose, il ne me voyait jamais dans le meilleur de ma forme, enfin faut dire qu'à l'époque le prince Andrew m'en faisait voir de toutes les couleurs, j'en garde des cicatrices à vie d'ailleurs... "Normalement oui, sauf si il a un imprévu de dernière minutes." Répondis je concernant mon frère avec qui j'avais échangé un peu plus tôt. "Pareil pour toi." En réalité, je ne savais pas trop vers qui me dirigé, trop de personnes connues, que cela soit juste des connaissances ou des amis perdu de vue depuis la fin de nos cursus respectifs. Je redoute la redondance de la soirée et la redondance de la question : et tu deviens quoi ? qui pourraient ainsi me donner l'impression d'être un vieux disque rayé à répété toujours la même chose ou presque.

Rire léger qui s'échappe de mes lèvres, je finis par hocher la tête, acceptant avec plaisir de rencontrer le légendaire président des rouges. J'en ai longtemps entendu parler et je sais à quel point Saël le tient en haute estime, alors si on peut le croiser ce soir, juste pour voir un sourire s'inscrire à nouveau sur les lèvres de mon conjoint, je ne dis clairement pas non! Et lorsqu'il me demande si j'en serai mal de rencontrer Mecky, je reste quelque peu étonné par sa propre surprise. "Tu doutes m'avoir convaincu qu'elle n'est que ton amie? On retourne à New-York pour faire une reprise de tes arguments?" Le questionnais-je, une lueur d'amusement dans le regard et un sourire au coin des lèvres. Le voyage ne me dérangerait pas, les heures collés l'un à l'autre non plus …si on peut passer tout ce qui concerne la dispute. Ma confiance en lui n'a jamais flanché depuis et cette blondinette ne me dérange plus depuis longtemps déjà. Je grince encore à l'idée d'une autre, mais bon tentons d'être civil. Et je ne suis pas le seul que les souvenirs font grincer. Rigolant doucement, je me redresse un peu sur la pointe de mes pieds, juste assez pour m'approcher de l'oreille de Jaysaël "T'en fais pas, je te rappellerai ce soir qui est l'homme de ma vie." Soufflais-je, promettant une nuit plus animée si ça peut l'aider à la pensée de croiser mon ancien camarade. Une pression de mes doigts liés au sien, un passage aérien de mes lèvres sur sa joue et je repose mes talons au sol.

Me faisant remarquer une autre connaissance, un mauvais frisson parcourt ma colonne. Ha non pas elle! Entraînant Jaysaël plus loin, je l'entends rire. "Crois-moi, je vais essayer! T'as pas idée des catastrophes que ça pouvait donner si on se croisait." Pot de peinture sur la tête, explosion de poussière, cheville foulée, plaque de glace… je veux même pas tenter ma chance pour passer à ses côtés!

Affirmant qu'on risque de croiser bien des gens qu'on connait, j'ai un nouveau sourire en l'entendant confirmer que son petit frère sera présent. C'est toujours un plaisir de le voir. "Je sais pas pour Sam, de mon côté." Entre les divers entraînements, je sais pas s'il aura vraiment le temps. Assurant Jaysaël qu'il n'a pas à se gêner pour aller vers qui que ce soit, peu importe si je discute avec quelqu'un d'autre, mes traits s'adoucissent à sa réponse. "Je sais." Je ne manquerai pas d'air s'il s'éloigne de quelques pas et on ne fera pas de crise à l'autre s'il parle à quelqu'un, mais ça ne m'empêche pas que… "J'ai peut-être une certaine fierté mal placée à rester une main liée à la tienne face à des personnes qui nous ont connus." Admis-je avec une légère moue d'excuse.

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Un sourire prend place sur mes lèvres à ses propos. "Oui, on y va quand tu veux !" Bouquet de rose et tout le tintamarre que j'avais fait devant sa chambre, plantant mes vacances là pour lui faire comprendre que c'était lui le plus important pour moi et que faire des bornes et des bornes pour le voir et me faire pardonner n'est pas un problème pour moi. Surtout à l'époque ou j'avais encore l'argent de papa et maman pour couvrir mes frais, c'est après que ça à été plus compliqué, quand ils ont apprit pour le nous, que père à décidé de me déshérité, me balançant que je ne valais pas mieux que mes soeurs, etc. Mon père avait eu des mots durs pour moi, alors que j'avais jusqu'alors tout fait pour correspondre à l'image qu'il voulait de moi, je devais être un bon fils, être exemplaire, etc. Mais un seul choix qui ne respectent pas tout ce qu'il a planifié pour moi et voilà que je me retrouvais au même niveau que Leighton, la bonne à rien, la droguée, celle qui n'a même pas été fichue de s'occuper de sa fille, bien que je ne vais pas me plaindre de cela, ayant grandement apprécier de m'occuper d'Elena, enfant que je n'aurais pas pu avoir de moi-même en vue de ma préférence et de mon incapacité à tenir un couple avec une autre personne que le blond à mes côtés.

"J'espère bien, parce que j'ai encore quelque doute." Sourire en coin, parce que j'aime quand il est comme ça quand il s'affirme de la sorte, surtout nous concernant. Je le provoque de la sorte par jeu, parce que j'aime ses diableries qu'il a en tête.

Je rigole à ses propos concernant la demoiselle blonde qui vient de passer, si lui il redoute de la croiser elle, moi je redoute qu'il croire une autre personne, mais je ne préfère pas y penser et je ne parle pas de Jonathan avec qui je peux encore plaisanter un peu. L'autre je ne le connais que de nom, que de loin et c'est plus que suffisant pour moi, je n'ai pas envie d'en apprendre plus sur lui. Jalousie ? Probablement parce que c'est dans les bras de cet homme qu'Oliver m'a oublié par le passé...

Il me rassure néanmoins par ses propos et son attitude, même si j'ai tenté de ne rien montré, quand le sujet des frangins est terminé il m'arrache un petit sourire. "Il en est de même pour moi Matthy." Parce que nos retrouvailles ont été plus que compliqué, mais que depuis je refuse de le lâcher à nouveau, je ne le laisserais pas partir une seconde fois, je ne le laisserais pas m'abandonner encore au bord de la route.

Mes traits et mon regard se font plus tendres à son attention lorsqu'il m'informe que l'on peut retourner à New-York quand je veux. Étrangement, cette ville a été témoin de plusieurs de nos épisodes, des bons comme des mauvais, de notre première nuit, à l'une de nos réconciliations en passant par d'autres montées et descentes. Mais en vérité…

- Peu importe l'endroit si c'est en ta compagnie, mais je veux bien un weekend en amoureux, souris-je à son attention unique.

Après tout, il y a bien des moments ou je ne retiens rien du décor, dès que je suis en sa présence. Ce soir ne fera probablement pas exception à la règle, déjà que je suis horrible pour me souvenir des noms. Dans deux semaines, je ne me souviendrai bien que de la moitié des visages que j'ai salué et une faible fraction des noms. J'en mélangerai d'ailleurs probablement quelques uns. À se demander comment mes élèves continuent de m'endurer…

Et si certains noms sont encore gravés dans nos esprits, brûler par les bons ou les mauvais souvenirs dépendant de nos points de vues, je tente un peu de légèreté pour ne pas qu'il s'inquiètes de rencontrer qui que ce soit, plaisantant doucement lorsqu'il promet de tenter de rester civil, en lui promettant de lui rappeler qui est l'homme de ma vie, plus tard ce soir. Sa réponse me surprenant, je reconnais tout de même son sourire en coin qui me dit que ce n'est que plaisanterie, qu'il n'est en rien sérieux. Aussi j'en prends un air faussement choqué, laissant entendre une exclamation, un "Heyyy!" qui se termine dans une léger rire, doublé d'une douce poussée du coude. Il y a des années, ça aurait été une réplique de sa part qui m'aurait atteint en plein coeur, laissant une marque au fer rouge, jouant sur mes nerfs pour me faire exploser …ou me renfermer sur moi-même, en douleur. Aujourd'hui, en particulier avec son sourire, cette étincelle dans son regard, je sais que ce n'est que bluff amicale. Les joncs brillants à nos annulaires démontrant la confiance que l'on peut avoir l'un envers l'autre. C'est, au fond, une bonne chose qu'on arrive à plaisanter sur ce sujet.

- T'en fais pas, je les effacerai, ces doutes, lui glissais-je encore à l'oreille, malgré tout.

Promesse d'une soirée collés, d'un moment rien qu'à nous au milieu d'une vie familiale que je ne pensais jamais avoir, mais qu'il m'a appris à apprécier grandement. Passer mes journées à ses côtés, le redécouvrir sous tous ses angles, apprendre à connaître sa fille et apprendre à en prendre soin comme si elle était la mienne… N'importe qui m'ayant connu durant mes années universitaire se serait probablement prononcé sur l'idée qu'il ne valait mieux pas me confier ne serait-ce qu'un poisson rouge. Alors un enfant! Et pourtant aujourd'hui, je crois que je m'en tire pas trop mal, même si Saël a dû démontrer des montagnes de patience à mon égard pour m'apprendre …alors que parfois lui aussi apprenait au fur et à mesure.

Avouant une certaine fierté, peut-être mal placée, mon sourire s'adoucit à la réponse de mon mari, me faisait croiser mes doigts aux siens en une pression un peu plus forte et temporaire.

- Viens, faisons le tour un peu avant qu'on m'accuse d'accaparer le plus beau mec de la soirée, proposais-je. Et personne ne pourra me contredire sur ce point. Même si mon opinion est hautement biaisée.

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J'arque un sourcil à ses mots. "N'importe où ? Vraiment ?" Mon regard est inquisiteur, cherchant à savoir s'il est sérieux en me donnant toutes les cartes en main de la sorte. Il n'imagine pas les endroits que je peux avoir envie de visiter à cause de mon domaine d'étude et d'enseignement visiblement. Je pourrais si aisément lui proposer un endroit saugrenu auquel il ne pense même pas ou ne s'imagine même pas qu'il existe. Je pourrais le surprendre en bien comme en mal.

Plaisantant ensuite doucement sur un sujet qu'on n'aurait jamais prit à la légère par le passé, mais maintenant que de l'eau est passé sous le pont, que nous avons avancé et muri, et appris à nous faire réellement confiance, les choses sont bien différentes. On pourrait bien plus facilement braver vent et montagne ensemble alors qu'à l'époque une simple bourrasque de vent nous faisait remettre le nous que nous formions en question. Nous avons connu tellement d'intempéries, certaines qui ont eu raison de nous pendant un temps, dont une pendant plusieurs années avant que finalement nous nous retrouvions pour de bon.

"Tu penses y arriver ?" J'ai toujours ce même petit sourire en coin, cette envie de le provoquer, de le faire réagir. Depuis des années maintenant notre complicité n'est plus à prouver, elle est là, bien réel et si je sais parfaitement à quoi il peut bien penser maintenant, le faire prononcer à voix haute est juste pour mon plaisir personnel. Après tout, c'est bien normal que j'affectionne l'entendre me dire qu'il me désire et décrire ce qu'il pourrait bien me faire pour me convaincre de ne plus douter de lui.

Main dans la main, nos doigts bien entrelacés, je me mouve doucement pour relever nos mains et venir déposer un baiser sur le dos de la sienne. Je relève ensuite mon regard vers le sien, pour le croiser, esquissant un petit sourire. "Tu vas finir par me faire attraper la grosse tête, j'espère que t'as pas peur que je deviens imbuvable" Je rigole alors avant de l'entrainer vers l'une ou l'autre de nos anciennes connaissances communes.

Mentionnant nos quelques séjours à New-York, jamais réellement calmes, si on doit être franc, l'idée d'y retourner est mis sur la table et j'argumente doucement : ce n'est pas la grosse pomme en elle-même qui m'intéresse, c'est l'homme avec qui j'y ai passé tant d'heures. Un nouveau séjour en amoureux me ferait le plus grand plaisir. New-York reste une escapade à porter puisque la ville n'est qu'à quelques heures et donc que l'on pourrait changer de décor facilement pour un weekend. Après, on peut bien partir dans n'importe quelle autre direction ou même prendre l'avion, je n'ai pas de problème avec la chose, du moment que mes doigts peuvent être liés aux siens. Voyant son regard, je le soutiens un moment, hochant doucement, avant de froncer les sourcils.

- Toi, t'as quelque chose en tête, remarquais-je. Essaies simplement de ne pas oublier que je ne suis pas construit pour supporter un marathon, riais-je doucement. Je n'étais pas là à la distribution du gène athlétique, faut m'excuser, je l'ai apparemment laissé à mes frères. Sinon, tout devrait aller, assurais-je en serrant doucement ses doigts.

Où sera le prochain séjour? J'en sais rien, mais il m'a déjà fait voir plus d'un paysage, les photos affichées sur les murs de mon atelier sont encore là pour en témoigner, rappels constants de bons souvenirs, en partie lorsque je croise son regard ou le sourire d'Elena sur ces papiers glacés. Dire que j'étais terrorisé, y'a des années, à l'idée d'entrer dans leur vie de famille. …même si j'étais totalement incapable de m'éloigner de Jaysaël. Kitt a bien dû rire en me voyant évoluer, lui qui m'a répété je-ne-sais-plus-combien de fois que j'avais ce qu'il fallait pour être à la hauteur! Peut-être qu'il n'avait pas tort en vérité et que c'est pourquoi un jonc orne aujourd'hui mon annulaire, me rendant le plus heureux des hommes.

Plaisantant d'ailleurs sur notre engagement unique l'un envers l'autre, je réalise étrangement à quel point ça a changé entre nous, entre le temps où l'on était encore étudiants et qu'on se serait pris la tête à en faire résonner nos voix sur les murs pour avoir laissé entendre une pensée vers la tromperie et maintenant, professeurs ayant apparemment surmonter ce sujet par une confiance inébranlable. C'est apaisant, en vérité, de pouvoir plaisanter doucement sur quelque chose qui nous aurait autrefois déchirer. Cette plaisanterie nous garantissant même une soirée plus rapprochés l'un de l'autre. Un regard joueur échangé à mon mari, le coin de mes lèvres se retroussent.

- Sans le moindre doute, mon cher, assurais-je, prêt à relever ce défi - sans pression, puisque je sais que ça ne mettra pas fin à notre relation, mais vu notre intérêt pour l'activité que ça appelle... J'y mettrai toute mon énergie s'il le faut, indiquais-je sérieusement. Pendant des heures et des heures, s'il le faut, ajoutais-je encore, lentement, pour l'effet. Mon bel amour, je ne suis pas certain qu'on dormira réellement, ce soir…

Et avant que mes pensées ne tourne trop en ce sens, il vaut mieux qu'on fasse un peu le tour de la salle et saluer nos anciens camarades. Plaisantant donc avec Saël pour l'entraîner vers les différentes personnes présentes, j'ai un rire à sa réponse.

- Ça ne change pas mon opinion, Mr. mon mari, assurais-je. Je n'arrêterai pas pour autant de le trouver beau à tous les jours, même si le temps laisse peu à peu les marques de son emprise sur nous.


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