let's paint our story in the colors of nocturnal adventure
Tu es une vraie plaie en ce moment Julia, tu mets plus de temps à te préparer que d'habitude et tu n'aimes pas ça, tu n'aimes pas fait attendre ton petit ami qui t'aide déjà beaucoup plus qu'il ne le faut. Tu as hâte de pouvoir récupérer ta vision, pouvoir de ne nouveau t'occuper de toi, ne pas avoir besoin de quelqu'un pour t'aider à choisir des vêtements, pour te lisser les cheveux au fer ou encore te les boucler. D'ailleurs, ce soir, c'est encore H qui s'occupe de toi. Alors lorsqu'il termine de boutonner ton dernier vêtement qui est un haut mi-ventre blanc à manche, tu te rappelles de quelque chose d'assez important. — Bébé, j'suis tellement désolé de te donner autant de boulot avec moi, mais j'crois que c'est l'heure de mes gouttes ! Pulpeuses qui s'étirent dans un large sourire, en vrai t'es en train de prendre l'habitude de te faire chouchouter, et tu ne peux guère voir la tronche que tire Hebert à chaque fois. Ton bâton de marche qui tâte le terrain pour te guider jusqu'à ton lit et t'y asseoir. Gouttes appliquées, bandage remit sur les yeux, vous pouvez enfin partir. Ce soir, vous flânerez dans les rues, vous laisserez le vent vous guider. Main dans la main, bâton dans ta main de libre, tu laisses ton homme te guider dans les ruelles. — J'y pense, tu sais que tu peux absolument faire tout ce que j'aurais refusé de faire, maintenant que je ne peux rien voir ? Comme te faire affronter tes peurs ? T'as jamais mangé de calamar, et pourtant, tout le monde dit que c'est meilleur que le poisson. T'es jamais monté dans un train fantôme ou dans les montagnes russes parce que t'as peur de la hauteur, il te prend un vertige que tu ne contrôles pas. T'es jamais monté sur un taureau mécanique. — J'trouve ça trop bizarre que tu n'as pas encore sauté sur l'occasion, ou alors je te fais trop de la peine pour me torturer ? Le rire s'éteint dans la pénombre. Joie de constater que ta moitié est si inquiet pour ta santé, qu'il en devient presqu'un papa poule avec toi. — Il y a du monde ? Parce que t'entends que ça, des voix, des voix et encore des voix.
(Julia Steiner)