@Kaze Faulkner - L’air s’infiltre difficilement dans ses poumons, l’anxiété frappant violemment à sa porte. Situation inédite, à la limite de l’absurde qui lui valait la palme de l’idiotie de l’année. Il allait s’en mordre les doigts indéfiniment de son imprudence, Haze. Mémoire obstruée, impossible d’en tirer le moindre souvenir au milieu d’un nuage noir débarqué de nul part. Frustration montante. Source incontestable de cette crise. Sa réponse automatique à toute frustration le démangeait ; le poing encastré dans ce mur. Mais trois tocs contre la porte l’arrêta dans le moindre geste de violence, le stoppa même dans le début de sa frénésie vers l’anxiété absolue. Kaze. Inutile de prétendre, inutile de feindre l’apathie, d’enfiler ce masque de sang-froid, qu’il le veuille ou non, son frère faisait son entrée dans son château intérieurement effondré. C’est alors dans cet état débraillé, les poches collées sous les yeux, des bleus et blessures parsemées sur le long du corps qu’il fit face à son jumeau. « Hey.. » Voix toute aussi encrassée que sa mémoire.

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@Kaze Faulkner - Réflexe à retardement, comme si la présence de son jumeau avait été un mirage les premières secondes face à lui. Haze s'empressa de se jeter dans ses bras à ses premiers mots, le contact physique lui faisant réaliser : il aurait pu ne jamais revoir son visage, ne plus jamais entendre sa voix. Le tableau n'avait rien de.. beau malgré les retrouvailles, le soulagement s'infiltrant dans ses veines à Haze. Pourtant l'harmonie faisait sa place, une harmonie chaotique, partagée de part et d'autre par les deux frères. Deux frères dans les bras, tous deux abattus d'une façon ou d'une autre. Inutile de s'attarder trois secondes de plus sur ses iris et les poches de cernes sous ses yeux pour que Haze devine le tracas qu'il a fait subir à son frangin, une fois détachés. « Pourquoi j'ai l'impression d'être plus en forme que toi ? » Quand les bleus, coups et blessures recouvrent son épiderme. Les sourcils se froncent, le ton se veut inquiet, les rôles aussi vite inversés. « Rentre. Tu dois avoir une ou deux questions. » Euphémisme. Il se décale, laisse Kaze pénétrer dans cette chambre vide et sans vie, à l'image de son occupant.

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@Kaze Faulkner - Il se justifie de son état de fatigue, de ses cernes tombantes, de son teint pâle. Excuse on ne peut plus crédible, le long voyage spontané, voire forcé pour venir sauver la peau de son frère. Pourtant, ce dernier accueille cette excuse d'un froncement de sourcils, dubitatif. « Désolé. »  Aucune insistance de sa part pour autant, la culpabilité le prenant par les tripes au même instant. « Merci d'être venu si vite. » La gratitude, un sentiment rarement dévoilé et énoncé à voix haute de la part du brun mais aujourd'hui, il ne pouvait décemment pas jouer la carte de l'arrogance. Pas lorsqu'il se trouve en position de faiblesse. Chose que son frère ne manque pas de lui rappeler malgré lui, une fois posé sur le lit. Haze ne put retenir le souffle de frustration lui incombant les poumons. « Non, j'en sais rien. Et ça me rend dingue. » Un euphémisme supplémentaire, la nuit ayant été comblée d'interrogations, d'insomnie et d'angoisse. « J'suis censé faire quoi maintenant ? »

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@Kaze Faulkner - Plan d'action énoncé par son frère, devant le désarroi de Haze qui ne peut qu'acquiescer, bêtement, l'esprit néant. « T'as pris nos billets ? » De ce fameux prochain vol. Savoir s'il pouvait se permettre de gagner quelques heures supplémentaires de répit avant de retrouver le chaos au-delà de ces frontières, chez lui, chez eux. Aux côtés de Maze, Neptune.  Neptune.. Le flashback s'impose. « Neptune. J'revenais de chez Mérope, déposer Neptune. » Neptune. Le prénom scandé dans les tréfonds de son âme, brûlé à vif, provoqué. Il venait, malgré lui, de la mettre en sécurité auprès de sa mère mais quand serait-il advenu s'il avait été attaqué sur le chemin inverse, accompagné de sa fille ? « Putain.. Elle aurait pu.. » Etre là, souffrir, y passer. L'irritation s'agrippe à la paroi de tes entrailles, profondément, la colère menaçant de débarquer à tout instant. Inspire, expire. « Faut qu'on s'tire d'ici. Qu'on trouve des réponses, une réponse. Au plus vite. » Le ton grave, billes fixées sur les murs insipides de la chambre, s'imaginant mille et une façons de torture que sa fille aurait pu subir.