je ne m'attendais tellement pas à ce baiser. ou peut être que si. inconsciemment, je voulais que ça se termine comme ça. toi, moi, l'immensité de la plage et de la mer. personne autour de nous. le reflet de la lune pour nous accompagner. cette atmosphère a presque quelque chose de romantique. d'irréel. il parait que tout ce qu'il se passe au summer camp reste au summer camp. en un mois, je n'ai pas encore eu l'occasion de tester cette phrase. aucun moment pour la mettre en pratique. si ça se trouve, la voilà cette occasion. tes lèvres sur les miennes. j'ai toujours eu un doute. l'impression qu'il aurait pu y avoir un jeu de séduction. qu'il aurait pu se passer quelque chose mais tu ne m'as jamais rien laissé paraître. t'as toujours été amical, avec une distance suffisante de moi. mais ce soir, t'en as décidé autrement. depuis le début de la soirée c'est tendancieux. le fait de vouloir tout faire pour rendre ma soirée inoubliable. exhausser le moindre de mes désirs. c'est bourré de sous entendus et pour une fois, je les ai capté. j'ai rien dit mais j'avais compris. peut-être avais-je compris ce que je voulais comprendre. peu importe. le fait est que tes lèvres sont sur les miennes et que je prends un putain de plaisir sous ton baiser. mon bras te bloque. te garde près de moi. t'empêchant de m'échapper. y'a personne qui peut nous voir alors à quoi bon se priver de ce qui nous donne envie tous les deux. et c'est à contre coeur que je te laisse ensuite te reculer.  

là parfaitement isolés dans le sable, loin de l'agitation et l'esprit embrumé, t'avais franchi la ligne rouge sans le savoir. plus rien ne comptait autour de vous, les corps toujours en émoi après ce moment d'égarement. tu ne t'étais pas posé de questions car il n'avait pas envoyé de signaux pouvant te stopper, tu n'imaginas pas tout de suite non plus les conséquences que cela pourrait avoir. non pas maintenant et c'était ta soirée, décidant de faire tout ce qui te passait par la tête. l'occasion pour toi aussi de décompresser, et le jeune brun ne t'avait pas quitté une seule seconde. ou c'était toi qui le quittait plus ? tu t'en foutais, maintenant bercé par le clapotis des vagues et habité d'une ferveur nouvelle. t'avais jamais passé ce cap là avec lui, relation purement amicale mais plus pour longtemps visiblement. t'avais cédé styx et cela sans hésiter. après tout, l'envie ne t'avait jamais quitté. t'aurais voulu rester à bonne distance de lui, de minimiser cette attirance, mais t'avais pas eu le cran de l'abandonner. pas ce soir quand t'avais eu besoin de boire aussi. aucun remords ne te rongeait quand ta tête recula et que tu l'admirais pour la millième fois sous la lune. il t'obsédait mais c'était réel ce sentiment ou simplement une hallucination ?