« ouais j'crois aussi » verre qui se vide un peu plus dans le gosier. haussement d'épaules à ta remarque. « mais grave, ça aurait été le feu, laisse tomber » tu piques ma curiosité avec tes mots. je ne suis pas le seul à ne pas profiter du summer camp à sa juste valeur. on m'a vendu du rêve. fait croire que ça allait être une tuerie. je me suis surement un peu trop enflammé avant de partir. je suis à deux jours de mon retour à boston et je n'ai pas eu de dinguerie. fait un truc qui me restera gravé en mémoire toute ma vie. « je confirme ! à cet été de merde mon pote » je lève mon verre et finalement le termine en une seule gorgée. l'alcool ne me brûle même plus l'œsophage. il est anesthésié avec tout ce que j'ai consommé avant. « ouais t'as dis ça, te défile pas maintenant. j'ai peut-être bu mais ça j'ai bien intégré t'inquiète » mémoire qui se veut sélective ce soir. sourire de fierté sur les lèvres quand tu abdiques. t'es convaincu ? m'en voilà ravi. tu rejoins la piste de danse improvisée dans le sable. je te suis des yeux. rapidement mes pas se rapprochent de toi. « alors on fait quoi ? » tu m'as coupé dans ma danse tout à l'heure, je ne suis clairement plus dans ce mood là. tes mains sur mes épaules. mes yeux s'ancrent dans les tiens. « on peut même parier que j'arrive avant toi, shipley » avec une rapidité hors norme vu tout l'alcool que j'ai consommé, j'enlève mon t-shirt et me mets à courir jusqu'à la mer. mon rire se mêle rapidement au son des vagues. et sans même savoir si tu me suis ou pas, je pique une tête et plonge dans l'eau chaude. remonte bien vite à la surface. « elle est meilleure qu'à boston la vache ! » mais t'es où ? il fait nuit, seul la lune nous éclaire. je ne te vois pas. « styx ? » en fait j'ai couru comme un débile tout seul ?

les yeux plantés dans les siens, t'étais bien content de le voir ce soir. son euphorie te contaminait et te faisait oublier l'espace d'un instant que la compétition battait son plein. mais tu commençais à sentir des signes d'épuisement. tu détestais cela styx, de ne pas te sentir au top moralement mais ce n'était pas la première fois que tu sortais prendre l'air, mais cette fois-ci t'étais plus tout seul. peut-être que tu cherchais ça au final, une bonne compagnie. cela t'amusa de le voir bien différent, devenant plus fun et moins craintif à tes yeux. oui tu t'étonnais qu'il comptait plus les verres qu'il vidait. tu l'avais imité, si bien que tu lui avais promis de faire tout ce qu'il voulait ce soir. — non je tiens mes promesses, tu verras. je crains vraiment rien du tout avec toi ce soir. tu levas ton verre dans sa direction, le visage fier de tenir encore debout. t'avais pas non plus envie de partager avec lui tes pensées sombres, qui s'éloignaient grâce au délicieux breuvage. — à nous deux surtout ! t'es pas trop mal dans cet état. t'arrivais moins bien à filtrer tes pensées avec l'alcool mais ta tête comme ton corps se trouvaient déjà sur la piste, emportés par la musique. tel un enfant, tu souriais en retrouvant son visage dans ton champ de vision. il semblait attendre une quelconque réaction de ta part alors que t'avais fini par te lâcher complètement. tes bras finirent par le retenir, après avoir reçu une sorte d'illumination. subitement t'avais chaud là avec tout ce monde, ou bien t'avais juste laissé traîner trop tes yeux sur son corps dénudé. sauf qu'il fila vers la mer sans se retourner et tu le suivis avec néanmoins plus de difficultés. — putain tu vas trop vite ! que tu crias face aux vagues alors qu'il piquait une tête dans l'eau. tu t'y invitas et l'élément te fit l'effet d'une grosse claque au visage. tu bus la tasse en te relevant avant d'aller dans la direction de sa voix, il ne te voyait plus mais sous la lune, tu devinas sa silhouette toute proche. — tu vas me le payer cher, arlan ! t'avais pas réfléchi, dans un élan, tu le surpris en le prenant par la taille pour l'entraîner avec toi dans l'eau salée. elle était effectivement trop bonne, mais l'alcool te faisait perdre les pédales, ou presque.

et donc on fait quoi ? tu m'as motivé styx. j'ai envie de m'amuser. si tu n'avais pas fait ton apparition dans mon champ de vision tout à l'heure, j'aurais certainement fait une autre rencontre. une fille ou un mec avec qui danser. se lancer dans des mouvements endiablés. tes mains sur mon épaule, j'attends ta réaction avec impatience. avec attention. tu évoques l'idée d'aller se baigner. de se jeter à l'eau. t-shirt qui quitte mon corps, je me précipite vers l'immensité de l'océan. mon rire se déploie. ça me fait du bien de lâcher prise, merci l'alcool. « t'es à la traine styx ! » je me moque de toi mais j'ai faillis me casser la gueule au moins deux fois. je n'ai surement pas couru droit vers l'eau. la course a dû être zigzagueuse. tête piquée dans l'eau. je remonte à la surface et te cherches des yeux. « fais pas le con janot ... » on a bien bu, un accident est si vite arrivé. je m'en voudrais à vie s'il t'arrivait quelque chose à cause de moi. par chance, je t'entends tousser. t'as certainement dû boire la tasse. je rigole. au moins, t'es vivant. « t'as la défaite a... » pas le temps de finir ma phrase que tu m'attires sous l'eau. je bois la tasse. remonte à la surface. c'est définitivement trop salé pour moi. « enfoiré » je me jette sur tes épaules pour essayer de te faire couler mais tu restes stoïque. tu ne bouges pas. pas d'un centimètre. mes bras s'enroulent autour de ton cou. je me colle à toi. « t'as pris des stéroïdes pour gagner la compet ou quoi ? »

peut-être que t'avais forcé sur la boisson plus que d'habitude styx, ce soir c'était l'occasion pour te lâcher, persuadé qu'il n'y en aurait pas une autre. de toute façon, quoi qu'il arrivait, avec ton humeur, t'allais trouver le moyen de t'amuser, avec ou sans lui. tu voulais absolument oublier que t'étais seul, entouré de pensées qui pouvaient à tout moment te rendre plus fragile. t'étais donc déterminé à le suivre lui dans l'eau, enlevant ton haut en route alors que tu tentais tant bien que mal de ne pas te laisser distancer par le geddes. il filait peut-être pas droit mais qu'importe, il semblait vouloir à tout prix te montrer qu'il pouvait atteindre la mer sans chuter une seule fois. oui t'étais à la traîne, merci du rappel arlan. l'alcool te martelait le crâne et tu le cherchais dans l'obscurité de la nuit. pas évident dans ton état mais t'étais presque sûr qu'il s'en foutait. une fois dans l'eau, tu toussotas car t'avais sûrement plongé trop vite mais vite remis de tes émotions, tu t'approchas rapidement de lui alors qu'il semblait te chercher dans l'océan. tu rigolas avec lui avant de l'éclabousser d'eau salée. — tu vas voir petit con, j'ai pas dit mon dernier mot. évidemment que t'acceptais pas la défaite, tu l'attrapas ensuite pour immerger tout son corps dans l'eau. il n'avait pas résisté alors une fois satisfait, tu le libéras et t'éloignas un peu pour reprendre ton souffle. mais sa voix te parvint aussitôt et tu compris qu'il essayait à son tour de te faire perdre l'équilibre. par miracle, tu tins encore debout et alors que tu tentais de lui échapper, il te saisit par le cou. tu protestas, cherchant à te libérer mais son corps semblait aussi solide que le tien. — évidemment, il m'en fallait pour que je puisse gagner contre toi aussi. un rire te secoua, te débattant moins à présent. il était proche de toi, beaucoup trop proche. tu te sentais troublé, l'alcool te faisait sûrement tourner la tête car il restait cet ami qui préférait sans doute de bien meilleures compagnies. — mr stéroïdes va te mettre encore une bonne raclée. mains qui le bloquèrent contre toi alors que tu chutas volontairement en arrière pour le noyer. une fois libre, tu t'élanças vers le bord de la plage avant de t'écrouler dans le sable, rire qui se mêla au bruit des vagues. mais tu relevas la tête, tu ne le vis plus. tout était devenu étrangement trop calme et tu sentis la panique monter.

mais que c'est bon de rire et de pouvoir lâcher prise. laisser derrière soi toutes les emmerdes. les problèmes. le manque de confiance en soi. le manque cruel d'estime de soi. au final sur cette plage, il n'y a plus que toi et moi. courant vers l'eau comme deux gamins à qui on aurait lancé le défi d'arriver le premier. et je cours comme un dératé pour piquer une tête dès que l'eau arrive suffisamment haut. l'ambiance est particulière. l'alcool rend tout ça plus dérisoire. plus léger. mon corps se retrouve sous l'eau sans que je ne l'ai vu venir. je manque de boire la tasse. pris au dépourvu, je remonte bien vite à la surface. instinct de survie. vendetta qui s'annonce. je me jette sur toi pour essayer de te faire couler mais tu ne bouges pas. j'ai donc aucune force ? je sens que débuter la boxe à la rentrée va me faire un bien fou. « obligé de tricher pour pouvoir gagner, c'est bas shipley » je me moque gentiment de toi. je reste proche de toi. j'abandonne juste l'idée de te couler. mes bras s'enroulent autour de toi. pas vraiment conscient de ce que je fais. « tu peux toujours essayer, si tu coules, je c... » je coule mais tout seul. enfoiré jusqu'au bout. forcé de lâcher prise. t'es décidemment plus malin que moi. ou alors l'alcool ne te tape pas assez sur le système. j'ai un peu plus d'avance que toi à ce niveau. tu t'échappes de l'eau. te barres. je te vois t'écrouler sur le sable et ça me fait rire. je m'approche de toi. passe mes mains sur mon visage pour enlever l'eau. puis dans mes cheveux. je suis trempé. moment de panique en cherchant mon téléphone avant de me souvenir que je l'ai laissé à l'hôtel. je viens me laisser tomber à côté de toi. « t'aurais au moins pu faire semblant de couler pour me faire plaisir » je me serais contenté de si peu. et ça m'aurait refait ma soirée. ma tête se tourne vers toi. « tiens j'avais jamais remarqué à quel point t'étais beau » je reste sérieux deux secondes puis rigole bêtement. « excuse ça doit être un effet d'optique avec la lune tout ça. tu dois avoir un filtre sur toi »

t'avais besoin de légèreté styx, plus que tu ne le pensais au départ. et ce soir-là ton corps avait fini à l'eau comme celui d'arlan. les vagues te déroutaient, te frappaient et dans ton état pas évident de garder la tête froide. tu voulais continuer à t'éclater cependant, la raison te quittant comme rapidement ton haut sur la plage en le rejoignant alors tu n'hésitas pas à le faire couler lorsque t'en avais l'occasion. il voulait pas que tu l'aides à vivre sa meilleure soirée ? t'avais pas vraiment réfléchi aux conséquences car il chercha à t'entraîner toi aussi dans l'eau, semblant prêt à tout pour ça qu'il s'était même collé contre toi pour tenter de te déstabiliser, à deux doigts de réussir. une folie partie d'une simple étincelle, de ce désir de redevenir des gamins l'espace d'un instant. n'était-ce pas revigorant d'arrêter de penser et de se laisser emporter par cette vague ? breuvage qui fit renaître cet état d'insouciance que tu croyais à jamais perdue. qui te poussait à t'inquiéter plus que davantage pour lui, en le voyant disparaître dans l'eau. il réapparut presque tout sourire au plus près de toi. — putain j'ai cru que la mer t'avait avalé. tu frottas ta main sur le visage pour dissiper ton angoisse, même à présent rassuré tu le regardas à nouveau. il était trempé de la tête aux pieds mais sous la lune, il semblait briller de mille feux. tu hésitas encore à te frotter les yeux mais tes mains pleines de sable t'en dissuadèrent. puis son attitude changea soudain et tu te redressas. il cherchait un truc dans le sable mais quoi au juste? — t'as perdu ton dentier ? que tu lui demandas en riant quand il finit par se laisser glisser à tes côtés. tu avais la sensation qu'il n'était pas parfaitement détendu que tu n'attendis pas pour lui donner un violent coup de coude dans son bras quand il se plaignit de toi. — pour te faire plaisir, je suis capable de beaucoup mieux que ça. tu n'as qu'à me demander. mais tu ris suite à sa remarque presque sérieuse, tu n'y croyais pas une seule seconde avec pareils traits qui trahissaient sa plaisanterie. — tu m'as dit quoi ? que je suis beau à cause d'un effet d'optique ? connard. l'attrapant vivement, tu le poussas dans le sable. tu cherchais à l'enfoncer dedans, complètement euphorique si bien que tu ne vis pas tout de suite que tu lui mettais du sable partout et que t'avais le visage lui bloquant la vue du ciel, à quelques centimètres du sien.

finalement, heureusement que je n'ai pas fait la compétition. j'arrive même pas à te couler alors que toi, tu fous ma gueule dans l'eau au moins deux fois. je manque de boire la tasse. j'ai les yeux qui piquent avec le sel. je ne suis pas très malin pour le coup. l'alcool me fait divaguer. mes réflexes sont ralentis voir inexistants. je sors de l'eau et te rejoins rapidement. j'aurais ma revanche. ce soir ou un autre jour. peu importe, je n'oublie pas. et pour le coup, je t'aurais dans un autre domaine. « t'aurais été accusé de meurtre shipley » éclair de lucidité. où est mon portable ? certainement pas là. j'ai dû le laisser à l'hôtel. « nan j'cherche un peu d'humour pour toi mais j'en trouve malheureusement pas » je rigole bêtement. lourdement. je me trouve particulièrement drôle ce soir. c'est l'alcool ça. mon corps se vautre lourdement à côté du tien. je me retrouve le dos couvert de sable. ça va être l'enfer à enlever ça. « aie ! j'ai qu'à demander et tu t'exécutes ? » et c'est presque trop beau pour être vrai. j'éclate de rire quand tu captes enfin ce que je viens de dire. ta vengeance à toi ne se fait pas tarder. tu me fou du sable partout. « arrête enfoiré » l'ambiance est bonne. ça fait longtemps que je n'ai pas rigolé comme ça et bordel ce que ça fait du bien. « c'que je veux dire c'est que t'es beau naturellement mais là encore plus rho » tu te vexes vraiment pour un rien. « tellement beau que si là tu m'embrasses, j'te repousserais pas »  

t'allais failli le noyer, du moins c'était ce que tu croyais en sortant de l'eau. l'alcool t'embrouillait clairement l'esprit alors que son ombre se rapprochait du rivage pour te rejoindre. il n'avait pas obtenu ce qu'il voulait mais c'était trop tard maintenant pour te couler, tu l'avait battu à plate couture. certainement que la tâche aurait été plus ardue s'il avait moins d'alcool dans le sang mais tu oublias ce détail aussitôt dès qu'il prit place près de toi. — coupable et condamné à passer la nuit avec toi on dirait bien. que tu lui répondis, bien déterminé à rendre sa soirée plus amusante. t'avais presque envie de rester là avec lui jusqu'au bout, rien que passer quelques heures à arrêter de penser tout court, à profiter de la compagnie qu'il t'offrait. voilà qu'il devenait drôle et riant pour tout et n'importe quoi, se transformant en une nouvelle personne à tes yeux. l'eau ne l'avait pas refroidi bien au contraire et tu te marras avec lui. — tu n'as pas assez bien cherché ou allé assez profond et vu ton état, ça m'étonne pas. les mirettes le détaillant du regard, tu t'étonnas même qu'il soit aussi à l'aise avec toi, l'alcool te rendait également plus complice avec lui. — bah ouais. pourquoi il semblait douter de ta parole alors que tu voulais finalement passer du bon temps ? heureusement qu'il se moqua gentiment de toi pour te faire réagir, ton corps s'agita et le plaqua dans le sable pour qu'il s'excuse rapidement. l'émotion prenant le pas sur la raison, tu rigolas si fort quand il tentait de s'éloigner de toi et du sable qui l'envahissait. — pas si tu continues de te débattre comme une meuf. visage qui se pencha dangereusement, fou rire incontrôlé qui vous rapprocha, emmêlant vos membres plus que de raison. contre lui, ta peau se réchauffait et ton esprit s'abîma encore plus dans ce brouillard qui rendait toute pensée confuse. — vraiment ? ok tu l'auras voulu, je sais parfaitement faire ça. tu savais pas trop pourquoi t'avais chuchoté en te penchant et ta bouche chercha dans cette abîme ce trésor qu'elle convoitait. dès qu'elle le trouva, tu plaquas tes lèvres dessus. peut-être intensément car le goût qu'il avait ne t'arrêta pas, encore meilleur que l'alcool. fallait-il vraiment tout stopper lorsque tu te revis au-dessus de lui? tu gémis contre ses lèvres, dérouté.

mon humour de mec bourré me fait particulièrement rire ce soir. je trouve ma répartie plutôt bonne. la faible estime que j'ai de moi semble remonter grâce à l'alcool. et tout ce que tu dis me fait rire. la dérision s'invite avec nous ce soir. ça fait tellement du bien de lâcher vraiment prise. des verres, j'en ai bu quelques uns durant ce summer camp mais ceux là sont les meilleurs. il aura fallu attendre la fin du séjour pour moi pour que je profite enfin. pour que je me lâche réellement. incroyable. l'impression que mon handicap social du quotidien s'est envolé. disparu. désintégré. je me débats pour éviter de bouffer du sable. t'es un enfoiré. un gentil enfoiré. « tu sais ce qu'elle te dit la meuf ? » bah rien parce que j'ai visiblement pas assez de répartie pour finir la fin de ma phrase. je rigole de plus belle. je me fatigue putain. et toi qui me surplombe presque. tu le fais exprès d'être aussi proche et aussi avenant ? c'est l'alcool qui te fait péter un plomb aussi styx ? air de défi dans ma voix. je crois te clouer le bec avec ma provocation mais ta réaction m'achève. tu arrêtes de rire. tu deviens presque sérieux. un murmure. mon regard s'abaisse vers tes lèvres qui bougent sensuellement. je pige pas tout ce que tu dis mais on s'en fou puisque tu approches ton visage du mien. attends, tu vas vraiment le faire ? je n'ai aucun mouvement de recul. de toute façon je ne peux pas, je suis déjà au sol. et même si je le pouvais, je ne suis pas en état de le faire. c'est pas la première fois que j'ai envie de goutter tes lèvres. je te laisse t'avancer. rompre cette distance. et je repense inévitablement à la discussion que j'ai pu avoir avec un ami. c'est tellement plus simple avec un mec. les attentes ne sont pas les mêmes. comme s'il n'y avait aucune conséquence sur tout ça. comme si rien n'était réel. et quand tes lèvres touchent enfin les miennes, mon bras s'enroule instinctivement autour de ton cou. on est plein de sable, on est bourré mais putain ce que c'est bon. j'ai le souffle coupé par ce baiser. par tes fines lèvres sur les miennes. je me tourne un peu vers toi, rapprochant encore un peu plus nos deux corps. nos jambes s'entremêlent. t'as le goût de l'alcool mais surtout de l'interdit. y'a personne qui peut nous voir ici. on est trop loin de la fête. il fait trop sombre. et putain, j'ignorais que tu avais cette attirance pour les hommes aussi ? ou alors c'est juste qu'une impression et t'as simplement répondu à ma provocation ? j'en sais rien. j'arrive pas à analyser. déjà qu'il ne se passait pas grand chose dans mon cerveau, là je n'arrive carrément plus à réfléchir. je prolonge ce baiser. j'ai pas envie qu'il prenne fin. que tu reviennes à la raison. je veux que tu perdes la tête encore quelques secondes. trop courtes. obligé de quitter tes lèvres pour reprendre mon souffle.
 

t’étais bien là styx dans le sable, loin de la fête mais proche de l’immensité de l’océan, si proche de cette lune qui éclairaient faiblement vos visages. tu t’éclatais bien avec le jeune brun, moment d’insouciance que tu n’avais pas vécu depuis longtemps. ça te manquait plus que tu le croyais, de laisser le champ libre à tes émotions de s’exprimer totalement. c’était ce qui se passait quand t’avais abaissé ton visage vers ses lèvres pour les sceller d’un baiser furtif. sauf que cela te plaisait ce doux contact inattendu. les lèvres d’arlan étaient douces, son sel te donnait envie de continuer, d’autant plus que son bras autour de ton cou t’avait immobilisé, il t’avait clairement empêché de retrouver tes esprits. et puis comment refuser pareil contact, si intime et si excitant quand son corps se colla à toi. il laissait diffuser cette chaleur en toi, l’alcool aidant comme la vue de ses lèvres qui te poussa à prolonger le moment, tu ne voulais plus te détacher de lui, ni rompre cet instant magique. ça te semblait pas réel ce baiser, si bien que tu recommenças à venir le goûter. était-ce l’envie qui te déraisonnait ou lui qui en redemandait ? la réponse s’éloigna dans ton esprit car sa présence t’électrisait. depuis le début sans doute, te laissant aller à boire sans retenue pour oublier toute envie le concernant. tu n’en manquais pas pour lui mais c’était sans compter sur ce breuvage qui semblait avoir fait un pacte avec le brun pour t’ensorceler. t’aimais te sentir dans cet état cependant, rigolant lorsque tu te rendis compte de ton erreur, vraiment?