l’attente. le manque. des bouts de messages qui défilent dans la tête, attise l’envie de te revoir. contre le hublot, montagnes traversent les boules de cotons qui flottent. remplissent le regard déjà éclairé par l’edrenaline. fêlures toujours intactes, continuent de briller dans l’ombre. effet d’optique, descente enclenchée, légères secousses et l’estomac se compresse dans le creux de l’abdomen. sensation désagréable, jusqu’à ce que les roues frottent le béton. chauffent dans la vitesse. déverrouille le téléphone, l’heure est dépassée de 10min. tu devais déjà être là, juste en bas. à m’attendre sûrement autant qu’moi. pressée d’te retrouver, remplir ce vide qu’tu laisses déjà depuis trop longtemps. la crainte palpe toujours le palpitant, celui qui garde en mémoire les derniers adieux. l’histoire qui s’est effilochée jusqu’à s’être sectionnée. l’esprit rattrapé par le brouhaha, les passagers qui s’entassent jusqu’à ce que le couloir se vide lentement. retrouve la fraîcheur de l’aéroport, les yeux qui t’cherchent, impatients de pouvoir imprimer ton visage. et se stoppent net, les billes, sur toi. sourire qui tisse les lippes naturellement. sans un bruit, avance dans ton dos. l’effleure à peine avant de me hisser sur la pointe des pieds. trouve ton oreille, respire ton parfum. - tu sens bon.. ton odeur m’avait manqué. voix chaude, l’addiction qui vient appuyer les mots.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

les minutes défilent et l’attention n’est portée que sur l’écran d’affichage en face de toi. l’impatience caractérisée par ces mains agitées, le pied presque dansant. l’imprévu fabuleux dans ce début d’été paisible. un tantinet trop paisible, ayant sans aucun doute besoin de l’intervention d’un tiers portant par le plus grand des hasards son blase. l’sourire imbécile qui tapisse tes lippes en y repensant; cette accélération incontrôlable des évènements, d’un attachement graduellement libéré de ses chaînes. une partie rationnelle persistait tout de même à rester sur la terre ferme mais la majorité s’était déjà envolé pour nourrir ces entrailles en vrac à chaque vision qu’elle t’offrait. aujourd’hui n’en était pas différent. rien que son odeur agitait le pouls, son odeur qui t’inonde au milieu d’ce capharnaüm humain, avant même que ses murmures ne parviennent à ton ouïe. Plus que mon toucher ? tonalité mutine, s’accordant avec ce sourire en biais. te retournes pour lui faire face, les mains malicieusement rangées derrière le dos. seule l’envie de susciter te retient de t’accaparer de ses lèvres instantanément. J’cède à la tentation de suite ou on attend sagement la venue d’ce taxi ? demande rhétorique, echo aux messages échangés la veille, bien ancrés dans l’encéphale. inconnu dans le milieu de la sagesse, tu ne te préoccupes pas réellement de sa réponse alors que tu l’attires vivement d’une main par les hanches. plonges dans ses bleuets, l’autre paume recouvrant sa pommette gauche. Bonjour, Castiglia.  

agitée. l’excitation des retrouvailles se distille dans les veines, bouillonne le sang quand les pas réduisent la distance à néant. et quand tu te retournes, que tu me fais face. hurle le coeur, lésé par un autre, rafistolé par tes yeux. s’apaise. s’allège dans les profondeurs de tes noirceurs. celles qui révèlent le même manque, la même adrénaline. elle qui nous rythme depuis quelques jours, nous empoisonne d’un venin savoureux. libère un boucan qui cogne partout dans le crâne, jusqu’aux boyaux, que tu martyrises sans ménagement. les crocs qui pincent les lippes étirées face à la demande, mimique qui dévoile une moitié de réponse sans dire un mot. - t’sais ce que j’aime le plus ? le combo des deux. quand tout est à moi. que tout est à toi. que tu touches, que tu prennes tout c’que tu voudras. chaînes broyées, jetées aux oubliettes. aucune envie d’vivre derrière des barrières. après avoir vécue le pire, toi, t’inspirais le meilleur. malgré la crainte, démoniaque. persistante. l’efface, d’un seul geste quand ta paume accroche ma hanche, avale les derniers centimètres pour retrouver le contact. réchauffe la peau de tes doigts, électrise le derme et le pouls s’emballe quand tu cites mon nom. - mh.. j’hésite. bout du nez qui effleure le tient. le regard qui t’cherche, valse entre tes yeux et tes lèvres. s’approche un peu plus, lippes qui s’entrouvrent. prêtes à céder. craquer. croquer. aspire ton souffle d’un léger signe de tête, celui qui fait frôler nos pulpeuses. à peine. - j’ai.. jamais été très sage.. perturbations dans les mots, proximité qui fait dérailler l’esprit. sulfureuse, l’impatience à deux doigts de gagner la partie. - mais j’vais faire un effort parce que j’adore l’idée du taxi. le sourire insolent qui s’élargit petit à petit. te repousse légèrement, t’obliges à reculer de quelques pas, ma main qui garde la tienne en otage. te détaille entièrement.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;