Hier soir. Mira se redresse, le décrypte, analyse son adversaire à la recherche de réponse. Regard qui s’ancre dans le sien, essaie d’y revoir le film de la nuit passé. Visage qu’elle n’a pas oublié qui se dessine lentement dans son esprit. Le ton de sa voix dure et froide, presque prêt à lui glacer le sang, si elle n’était pas déjà reine des glaces. Sourire qui naît sur les lippes quand elle comprends la raison de sa venue. Tout lui revient, les flics, le paquet et ce trafic qu’elle aurait jamais dû voir. Mira, elle sait qu’elle est en position de force, celle qui fuit la police depuis des années, était sans doute sa meilleure chance de s’en sortir la veille. Maintenant, il lui reste encore à savoir ce qu’elle a fait ce colis qu’il a gentiment donné comme un fardeau à porter. La belle se ré laisse tomber sur le siège, prends le temps d’avaler le liquide dans son verre tout en jouant avec les nerfs de cet inconnu qui à temps besoin d’elle. « Peut-être bien.. » Dans le fond, elle en sait rien. Elle a tellement bu pour oublier sa vie de merde, qu’elle a pas tout les détails en tête. Beauté se lève, quitte sa table avant de lâché un billet sur la table. Elle tourne le dos à son interlocuteur, plongeant ces mains dans sa veste comme pour vérifier. Rien du tout. Mira a toujours été maline, elle est une femme de la nuit, fantôme qui apparaît et disparaît à sa guise. Enfants de deux agents secrets, elle a forcément su se protéger. Et puis ça lui revient quand elle sent cette petite clé dans sa poche. Maintenant, elle n’attend plus que son inconnu qui doit déjà la suivre, le visage fermé et presque colérique.

Douée d’une faculté d’analyse hors pair du comportement, Mira elle le voit se contracter. La mâchoire. Les poings. Le front. Il est une bombe à retardement qu’elle prend plaisir à torturer. Mira domine la situation, elle refuse qu’on l’utilise aussi facilement alors que grâce à elle il a pu s’en sortir sans avoir de compte à rendre. L’italienne drogué a l’adrénaline, elle trouve ça grisant. Elle n’a pas peur, pas quand on sait d’où elle vient et ce qu’elle a traversé. Il a pas choisi la bonne fille hier soir. Elle le plante la Mira, ne lui offrant que son dos jusqu’à ce qu’il finisse par la rattraper. Douleurs dans le poignet qui se fait de plus en plus intense au fils de ses paroles. Elle ne bronche pas, le regard dure. Il appuie davantage, elle serre les dents et lâche un rire mauvais en approchant son visage tout près du sien. « Je crois que t’as oublié que t’avais besoin de moi pour récupérer ta marchandise. » Voix sifflante alors que d’un coup sec elle l’oblige à lâcher. Mira, elle en est pas à sa première menace après tout elle est recherché par deux pays. Brune qui se frotte les poignets douloureux et qui se remet en marche. « Je suis pas tarée au point de me balader avec ça sur moi. Faudrait être con. » Paroles qu’elle lâche pour le rassurer sur le fait qu’elle sait exactement où ça se trouve. Toutefois, elle a pas l’intention de lui donner l’info, il va devoir l’emmener avec lui.

L’inconnu qui arrive de nul part et croit qu’il peut la traiter comme ça ? Mira, elle a un passif et elle déteste qu’on l’écrase. Lui, il a eut besoin d’elle et elle a fait ce qu’il voulait. Mira, elle s’attend à un autre traitement de faveur de sa part. Qu’il puisse être plus délicat avec celle qui lui a empêcher un séjour en taule. Visiblement, perdant patience, c’est le poignet de la brune qui en fait les frais. Douleur qui lance, l’italienne n’y prête pas plus d’attention trop occupée à le défier du regard. Pourquoi faut-il que les mecs comme lui se pense tout permis ? Elle lève les yeux au ciel après lui avoir rappeler qu’il avait besoin d’elle et non l’inverse. Pas qu’elle reprend pour se diriger vers la gare. Il semble qu’il soit bien décidé à la suivre car elle l’entend derrière elle. « A la rigueur si j’avais pu en fumée un peu ça aurait été cool, mais vendre non. J’suis déjà bien assez dans la merde pour attirer davantage l’attention. » Tête qui regarde de tout les côtés, habitude évidement de la jeune femme pour s’assurer que personne ne l’a suit. Mira elle a deux mandats d’arrêt à son encontre, elle compte pas s’attirer plus de problème. « T’as de la chance que j’ai bien voulu sauver ton petit cul hier soir. »