J’ai réussi à échanger mes horaires avec une collègue, j’avais besoin d’faire une pause à deux jours des examens. Tout comme t’as réussi à libérer ta soirée, faisant garder Thaïs. J’aime, ça coupe un peu cette routine d’toujours s’voir à la même heure, même endroit. On y arrive d’temps en temps. On n’a pas forcément défini ce qu’on allait faire. Juste profiter… à deux. L’besoin d’passer du temps avec toi devient plus grand avec l’temps, tu seras même mon cavalier au bal d’fin d’année. J’rechigne pas quand tu tiens ma main pendant qu’on s’balade. D’loin, on ressemblerait presque à un couple normal. Et c’est moi, Aurea Carlson qui pense ça. Sans faire attention au thème d’la soirée, on rentre dans un bar lounge, pensant juste boire un verre. On s’installe avant d’entendre une personne prendre le micro. «  Bonsoir, et merci à tous et toutes d’être venu pour cette expérience qui j’espère, changera votre future. » L’regard qui s’tourne vers toi, les sourcils qui se froncent. « Qu’est-ce que.. » Je n’ai pas l’temps d’finir ma phrase qu’on nous apporte nos verres et que l’intervenant reprenne. « Je suis Robert Bateson, diplômé de l’université de psychologie dans l’Illinois, et l’expérience est très simple. Vous allez vous retrouvez par couple dans des salles, en toute intimité, et vous devrez répondre à 36questions le plus sincèrement possible. Je compte sur vous pour jouer le jeu jusqu’au bout. Alors prenez vos verres et laissez-vous aller. » Ce fameux psychologue repose le micro et on vient nous chercher à notre table. « T’avais vu que c’était une soirée spéciale en arrivant ? On peut s’en aller s’tu veux ? » Un peu perdu par la situation que je n’maîtrise pas, si tu veux partir, on s’en va.

J'ai réussis à faire garder Thais pour ce soir, pour qu'on puisse se retrouver avec Aurea, tous les deux. Ca change de se faire des sorties. D'aller au restaurant, d'aller boire des verres. Ca fait du bien, plutôt que de se voir toujours dans ma chambre d'hôtel. Mais c'est vrai qu'avec ma fille c'est pas toujours évident pour se voir. Je la fais passer en priorité parce que de toute manière rien ne me garantis qu'avec Aurea, on aura un jour une relation sérieuse. On se retrouve alors après que j'ai déposé ma fille chez ma soeur, pour pouvoir aller manger quelque chose et après on décide juste de marcher et de parler, décidant sur le chemin du bar où on pourrait s'arrêter boire un verre. Et je me laisse juste porter par ce que je ressens, ma main se glisse dans la sienne. Elle me repousse pas et dans le fond, ça me fait juste du bien. Finalement on décide de s'arrêter dans un bar lounge pour boire un verre avant de rentrer. Et on n'a pas le temps de passer notre commande qu'un homme se met à parler au micro, nous annonçant une soirée spéciale. Je fronce les sourcils en regardant Aurea, alors qu'on vient nous chercher. J'avais pas vu non. Et je ne sais pas s'il vaut mieux qu'on parte ou qu'on se prête au jeu. On peut se prêter à l'expérience si tu veux ? Non ? Tant qu'on a à boire et puis ça nous permettra de faire encore plus connaissance. Après je ne connais pas le fonds des questions.

J’suis pas sûre qu’ça une soit une bonne idée que d’tenter cette expérience dont même toi t’as pas l’air d’avoir fait attention. P’tin. Moi qui aime avoir l’contrôle, j’sais même pas dans quoi on s’embarque tous les deux. « On peut tenter ouai. » alors qu’ma tête me hurle d’prendre mes jambes à mon cou et d’se tirer d’ici. On s’lève, j’prend ton bras pour partir vers les coins, qui ressemblent un peu aux capsules quand j’ai fait le love is blind, sans l’mur qui nous sépare toi et moi. Petit canapé, table basse avec feuilles, retourner pour pas voir tout d’suite ce qu’il y a dessus. Le principe : prendre question par question qui sont écrites sur les feuilles et y répondre. « Qu’est-ce qu’on fout là ? » que j’rigole pour cacher mon malaise alors qu’la personne nous laisse seul pour commencer l’expérience. « Tu penses que c’est filmé ? » Ma tête s’tourne sur les coin de la pièce, au plafond, tentant de chercher une quelconque caméra. Aucune. Juste toi et moi. «  On commence ? » J’me pose face à toi, jambes croisées dans le canapé en prenant le premier carton. « Si vous pouviez choisir n’importe qui dans le monde, qui inviteriez-vous à dîner ? » Première question de posée, donnant une idée des questions que l’ont pourrait avoir. J’te laisse répondre pour gagner un peu de temps pour moi-même y réfléchir, mais attentive à c’que tu vas répondre.

Je ne m'y attendais pas. Je n'avais pas fais attention qu'il y avait une soirée spéciale ce soir dans ce bar. On s'y est arrêté parce que l'ambiance avait l'air bonne. Finalement on décide de se lancer dans l'expérience, donc on nous emmène dans une petite salle. On s'installe dans le canapé, l'un à côté de l'autre. Je regarde tout autour de moi. C'est vraiment particulier tout de même. Une feuille se trouve sur la table basse. Une feuille avec les questions à poser je suppose. J'avoue que c'est bizarre comme concept, 'fin ça ressemble au truc qui a été organisé Love is Blind non ? Je ne l'ai pas fais parce que j'en avais pas envie. C'était clairement pas mon délire de rencontrer des gens à l'aveugle. Je ne sais pas si Aurea l'a fait. Si elle a rencontré des gens grâce à ça. Aucune idée. Mais ce que je retiens c'est que nous on a finit par se rencontrer par le simple destin. Y a pas l'air d'avoir de caméras, on peut finir tout nu si on veut. Que je dis en souriant amusé alors que je la laisse commencer et lire sa première question. Et à sa question je la regarde, prenant quelques secondes pour pouvoir y répondre. Alors là... Je te dirais bien mon père pour lui dire tout ce que je n'ai pas pu lui dire avant et lui parler de sa petite fille. Mais si on doit choisir quelqu'un de vivant je dirais ... Michelle Obama pour tout ce qu'elle a pu faire et continue de faire. Que je lui réponds en souriant alors que c'est désormais à son tour de répondre à la question. C'est la première chose qui m'est passé par la tête en tout cas. Mais c'est vrai que mon seul regret vraiment c'est de ne pas avoir pu présenter Thais à mon père. Il est partit beaucoup trop tôt. Dites trois choses que vous pensez avoir en commun avec votre interlocuteur. Que je lis pour ensuite poser mon regard sur Aurea.

Un hochement d’tête valide le fait qu’ça ressemble un peu au love is blind, t’confirmant par la même occasion ma participation quand ça a été organisé par Boston. A ce moment-là, j’voulais déjà rencontrer d’autres personnes pour m’éloigner d’toi, voulant empêcher l’inévitable. « Ne m’mets pas c’genre d’idées en tête. » Parce qu’tu sais que j’en suis capable. D’envoyer chier tout ce qu’il y a sur la table pour qu’tu m’prennes comme tu sais si bien faire. Mais pour une fois, ma curiosité est piquée par l’expérience où on s’est foutu dedans malgré nous. Première question que j’lis, t’laissant répondre en premier. Et cette réponse… elle m’touche. On n’a jamais vraiment parlé d’ton père jusqu’à maintenant, et j’ignorais combien il t’manquait. J’me racle la gorge avant d’répondre à mon tour. «  Clarisse, la dernière nourrice que j’ai eu. Je les ai toutes rendues folles. Mais elle a toujours agi plus comme une mère avec moi qu’ma propre mère. Je l’ai perdu d’vu quand j’suis partie en pensionnat, mais j’aimerai lui dire comme j’regrette d’avoir agi comme ça avec elle, et qu’elle a beaucoup compté pour moi. » Comme quoi mes problèmes de relationnelles n’datent pas d’hier. « Il serait fier d’toi Dim, et il aurait adoré ta fille. » Alors que j’pose ma main sur la tienne. J’suis tellement pas douée pour rassurer les gens, j’fais d’mon mieux. Seconde question, trois points communs entre toi et moi. J’pourrais répondre des trucs totalement bateau, ou drôle pour m’cacher derrière ma carapace. Je n’en fais rien. « L’ambition, t’as ton entreprise qui tournent très bien, et c’est c’que j’veux, avoir mon entreprise, être mon propre patron, réussir. J’dirai aussi le fait qu’on vive nos vies à fond, et l’fait qu’on n’a pas envie d’se passer l’un de l’autre. » Machinalement, j’joue avec la pointe d’mes cheveux, c’est compliqué d’me livrer comme ça. Je n’suis pas la plus à l’aise, mais il est temps que j’le fasse. Même si mon regard t’fuit un peu. « Si une boule de cristal pouvait vous dire la vérité sur vous-même, votr’vie, votr’avenir ou quoi qu’ce soit d’autre, que voudriez-vous savoir ? » Nouveau carton, nouvelle question.

J'ai rien dis. Que je dis en souriant amusé. Et puis on va vraiment tenter de se mettre dans le principe du jeu. Je n'avais pas fais le love is blind mais ce truc de se poser des questions, c'est pas plus mal. On connaît certaines choses sur nous, mais il y a certainement des tas de choses qu'on ne connaît pas l'un sur l'autre et surtout sur notre passé. Et je suis content de ça. Je lui parle alors de mon père que j'aurais voulu qu'il connaisse sa petite fille. Petit moment émotion. Mais ça elle sait que mon père est un sujet sensible pour moi. C'est peut être le moment d'essayer de la retrouver pour lui dire tout ça ? Que je lui demande alors que je souris quand elle me dit que mon père serait fière de moi et qu'il aurait adoré Thais. J'espère oui. Il est partit, malheureusement, trop tôt. Mais bon c'est comme ça. On passe à la prochaine questions. Trois choses en commun. qu'on peut avoir tous les deux. Je la regarde, attendant sa réponse et je souris en l'entendant. J'aurais dis ambitieux aussi oui parce que j'vois bien que tu te donnes à fonds avec tes stages et tes études. Le fait que ça soit tendu avec la famille proche, toi tes parents, moi ma mère. Et que l'amitié c'est important pour nous deux. J'le vois avec tes amis proches, j'suis pareil. Que je lui réponds en souriant. Et je suis sûr qu'au fur et à mesure, on arrivera à en trouver d'autres. Aurea passe à la prochaine question et je prends un petit temps de réflexion pour pouvoir y répondre. J'voudrais savoir si ma fille sera heureuse et en bonne santé et attention moment gniangnian si j'arriverais à me reposer avec une femme. Que je dis en rigolant. Elle sait que j'ai un petit côté gniangnian mais que je le sors. rarement parce qu'elle n'aime pas forcément ce genre de choses. Je tire ensuite une nouvelle question. Aah bah tient. Comment est votre relation avec votre mère ? Bim sujet d'actualité. Ca sera l'occasion de lui expliquer ce qui s'est vraiment passé avec ma mère.

Première question, première confidence. Bordel, j’suis réellement pas prête pour tout ça. Parlant de ma dernière nourrice. « J’en sais rien, j’pense pas qu’ça soit une bonne idée. » Pourquoi ? J’sais pas. Mais j’suis pas l’genre à remuer l’passé pour améliorer mon avenir. J’avance au jour l’jour sans préoccuper des conséquences, ou très peu. Puis, elle a sûrement dû passer à une autre gosse à garder. La main sur la tienne quand tu parles d’ton père, touchée par c’que tu dis. Puis nos trois points communs. Dont j’suis totalement d’accord. On a finalement pas mal d’choses en communs. A nous deux, ça en fait au moins cinq déjà. Et aucun d’entres eux n’sont pas à négliger. « J’sais qu’on a des points communs, mais ça fait bizarre de les dire à voix haute. Ils prennent… tous leurs sens. » On a déjà eu des différends, des explications. Mais jamais on s’est dit des choses comme ça. Jamais. Le petit carton en main pour passer à la question suivante. Une question qui m’perd totalement, parce que j’ai bien une réponse en tête, mais j’suis pas sûre qu’ma bouche va être capable d’sortir la réponse. Et tu réponds. Dans l’fond, ta réponse ne m’étonne pas forcément, elle me fait même rire quand tu parles d’un moment gnian-gnian. Moi et le romantisme, ce n’est pas mon fort. « J’étais sûre qu’tu parleras d’ta fille à cette question. » J’souris parce que t’es comme ça, penser à ta fille avant toi. Quand faut y aller, faut y aller. Alors j’me lance. « J’aimerai savoir si j’serai capable d’être plus… stable ? J’sais pas si c’est l’bon mot, mais savoir si j’suis capable d’être.. enfin d’être celle qui pourrait t’correspondre. » que j’lâche, bégayant à moitié. Mais surtout sans t’regarder, car je n’assume pas totalement d’le dire. J’sais que c’est l’genre de truc qui peut s’retourner contre moi un jour. Mais tu m’distrais d’ces pensées là en posant la question suivante. « J’crois qu’tu sais déjà tout concernant ma relation avec mes parents.. alors à ton tour. » J’souris pas forcément, mais j’crois que j’ai appris à vivre avec l’fait que mes parents ne m’aiment pas forcément, ça n’me touche plus.

Réfléchis-y, mais j'pense que ça pourrait être une bonne idée. Retrouver sa nounou, s'excuser auprès d'elle de l'avoir traité comme tel. Pourquoi pas ? Mais c'est elle qui voit après tout. Mais je dois avouer que je suis content d'en apprendre un peu plus sur elle. Et quand on parle de nos points communs, je souris. Ca fait plaisir de voir qu'on a aussi des points en communs. Parce que c'est vrai qu'on a plus tendance à se prendre la tête quand on parle sérieusement, mais là c'est tout le contraire. On est dans le sérieux, et surtout on ne se prend pas la tête. Ca change. Et à sa question, je parle bien évidemment de ma fille. Ma fille avant tout, avant mon propre bonheur. Si elle n'est pas heureuse, je ne le serais pas. En même temps t'as finis par comprendre que ma fille passerait avec tout. Et pourtant on s'est prit la tête à cause de ça. Notamment quand j'ai du annuler New York parce que Thais était malade. Je ne pouvais pas la rejoindre à New York en sachant ma fille malade. Et quand j'entends sa répondre, je reste très surpris. Surpris d'apprendre qu'elle aimerait savoir si un jour elle pourrait gagner en stabilité et me correspondre. Tellement surpris que je reste silencieux quelques secondes. Je ne m'y attendais pas. J'ai aucune idée si un jour on saura être ensemble ou pas. Mais en attendant, apparemment, elle aimerait le savoir. Ah oui me correspondre ? Que je demande finalement en souriant. Oui évidemment ça me fait plaisir d'entendre ça. Finalement je tire une autre carte demandant de parler de notre relation avec nos mères. Oui pour le coup, j'suis déjà au courant de pas mal de choses. Rapidement elle a pu m'en parler, avec les problèmes d'argent qu'elle a eu, et qu'elle a toujours un peu, même si le nouveau mec de sa mère lui a proposé de l'aider financièrement. Bah tu sais déjà que je parle plus à ma mère et que je fais l'effort juste pour Thais. Mais le pourquoi, j'ai toujours été assez vague. Disons que quand j'ai fais mon coming out, elle m'a traité comme un moins que rien, que je lui faisais honte, que je brisais tout ce que mon père avait construit avec la société et après toutes sortes d'insulte homophobe hein. Et après elle s'est attaqué à ma soeur, en lui disant de faire attention à son poids. Enfin voilà tout ça, je peux pas lui pardonner, mais pour Thais ,j'fais l'effort. Elle n'a que ma mère comme grand parent. Et elle voit déjà plus sa mère, enfin elle la verra quand je l'emmenerais en Australie, mais ça va me rendre malade de la laisser là bas. Je te laisse prendre la prochaine question ?

Haussement des épaules en guise de réponse. Peut-être un jour quand l’regret sera trop fort pour être assumé, je n’en sais rien. Comme quoi, la nana sans remords ni regrets n’existe pas vraiment. Une carapace plus dure qu’le diamant, difficile à atteindre, encore plus dur à briser. Cela s’enchaîne, laissant quelques éclats de mon diamant s’envoler en répondant à la question suivante. T’écoutant parler d’ta fille. « Ce n’est pas que j’l’ai jamais compris… j’ai pas l’habitude d’voir quelqu’un qui a un gosse. Si ça dure plus qu’une soirée, j’aime bien être au centre de l’attention. Quand j’veux, ou j’veux, sur un coup d’tête. C’est frustrant quand ce n’est pas possible. » Rares sont les fois où ça a duré plus qu’une soirée. Je n’reste même pas jusqu’au petit dej. Avant toi. C’est aussi c’qui m’fait peur, devoir tout planifier, une petite vie rangée avec toi parce qu’il y a Thaïs. Les routines, très peu pour moi. Alors ouai, j’aimerai que l’avenir puisse m’dire ce qu’ça va devenir, toi, moi, et tout ça.. Sinon rien d’autres ne m’intéresse à savoir. « Arrête t’sourire comme ça, ça t’rend niais. » que j’ris quand tu m’poses cette question, esquivant un peu la réponse. La question dévie sur nos relations avec nos parents, nos mères surtout. Je n’ai rien d’plus à dire que c’que tu n’sais déjà. La sensation de n’pas être aimée, d’pas être voulu, d’être invisible à leurs yeux. Puis à ton tour de répondre. J’te laisse parler sans t’couper, et ce que j’entends me tue, m’fait mal pour toi. Autant moi, mes parents s’contentent de m’ignorer, toi, elle n’a pas hésité à t’cracher à la gueule toute sa haine. « Désolée… mais p’tin quelle garce quoi ! Te n’as pas d’honte à avoir, tu c’que tu touches s’transforme en or. C’est elle qui devrait avoir honte. » J’ai jamais vraiment fait d’coming out, aimant autant les hommes qu’les femmes, mais dans ton milieu, c’est différent, ça a son importance. Mes deux mains s’posent sur tes joues, déposant un baiser sur tes lèvres, attendri par c’que j’viens d’entendre. La réalité m’revient quand que tu m’demandes d’passer à la prochaine question. La main qui s’pose sur le carton, dévoilant ses mots. « Composez trois phrases en utilisant le pronom “nous”. » L’genre de questions que j’redoutais un peu. Tout ce que j’peux redouter, rendre les choses trop réelles avec un nous. « Il n’y a que quand nous sommes ensemble que j’ne prends pas mes anxiolytiques. » Je n’ai rien dit, mais j’ai essayé la dernière fois qu’on a passé la nuit ensemble, et je n’ai pas eu d’crises. J’reste convaincu que seule à l’appartement, l’effet n’aurait pas été l’même. J’te laisse répondre pendant que j’réfléchis à deux autres nous .  

Je souris à sa réponse concernant ma fille. Je le savais qu'avoir un enfant, ça complique les relations, ça complique beaucoup de choses. Surtout que je suis seul. Avant le jugement, et le départ de Carter pour l'Australie, j'avais Thais, une semaine sur deux et ça a facilité pas mal de choses quand j'étais avec Thélio et qu'on se fréquentait. Je sais Aurea. Je me mets à ta place et je me doute que c'est pas évident. Y a pas de places pour l'imprévus et les coups de tête. Les coups de tête du style, elle vient me rejoindre vers 21 heures c'est possible. Mais les coups de tête du style : je la rejoins chez elle ou on sort, c'est malheureusement pas possible. Je sais que c'est compliqué. Je me doute aussi que c'est sûrement pas le style de relation rêvée. Mais ma fille passera toujours en premier, avant mon propre bonheur. Mais ça elle le sait déjà. Et là ce que j'apprends me fait réellement sourire. Je me dis qu'au moins elle se pose la question de se poser sérieusement avec moi ou pas. Evidemment que ça j'ai envie de la savoir aussi. Mais malheureusement je n'ai pas de boules de cristal pour voir si on finira ensemble et si elle ne finira pas par me tromper comme les autres. Finalement je lui parle de ma mère et des paroles qu'elle a pu avoir lors de mon coming out. Je savais que ma mère préfèrait quand j'étais avec Hope parce que c'était une Kennedy et une femme à priori, puisque Thélio était un Versace mais malheureusement un homme. T'excuse pas, c'est une garce oui. Heureusement que ma soeur était là, parce qu'elle a réussit à me douter. J'étais plus sûr de vouloir faire ce coming out auprès de la presse, ou de m'afficher avec Thélio, par peur des réactions des gens. Et au final, ma soeur a trouvé les bons mots pour me rassurer et je me suis lancé. J'ai finis par souffrir mais ça devient une habitude. Je souris alors qu'Aurea vient à poser ses lèvres sur les miennes délicatement, pour ensuite piocher la prochaine question. Trois phrases avec le pronom "nous". Et elle en fait une et cette phrase me plaît. Et j'suis ravi d'avoir ce rôle pour moi. C'est pas vraiment une rôle, j'arrive juste à la mettre à l'aise, et à lui faire oublier ses angoisses. J'aime beaucoup les soirées que nous passons ensemble à l'extérieur, en dehors de nos habitations et même cette soirée. Première phrase. Et faut pas croire ce n'est pas évident. Nous nous apportons pas mal de choses, t'apprends à t'ouvrir, et moi je réapprends à m'ouvrir. Autant nos points communs nous rapprochent, mais aussi nos différences, malgré que ça puisse clasher de temps en temps. Quand je parle de s'ouvrir, je parle en tant que relation. J'étais fermé et elle réussit à passer ma carapace et pareil pour moi avec elle. Nous pouvons compter l'un sur l'autre. A Washington je t'ai appelé, ça m'a fait du bien et toi avec tes calmants.