partis découvrir des contrées inattendues, le jeu de cartes entre les mains tout le week-end pour guider votre chemin, t’as tout aimé. les paysages que tu trouves magnifiques, qui te donnent goût à recommencer, qui t’aident à te ressourcer tout autant que lui. vos rires, les films, la nourriture. lui, aussi. lui, surtout. parce que t’as l’impression d’avoir ton double à tes côtés, d’être comprise sans même avoir à t’expliquer. parce que tout est simple avec jackson. sensation de le connaître depuis toujours alors même que ça ne fait que deux mois que vous vous parlez. le parfait copié-collé, le bout de puzzle qui te manquait. la carte routière entre les doigts depuis trop longtemps à ton goût sans trouver votre chemin, le véhicule finit par s’arrêter pour profiter du coucher de soleil. dans le coffre, les corps allongés sur les couvertures, t’observes de cet air émerveillé le ciel rose quand sa voix s’élève. « j’ai mon stage demain matin à 9h… » et autant dire que, même si t’apprécies énormément sa présence et votre week-end, t’as pas très envie d’y arriver en retard ou, pire, d’être absente. tu serais pas loin de la panique. le visage qui finit par se tourner vers jax lorsqu’il se laisse tomber en arrière, le sourire qui apparaît sur tes lippes. « on s’est paumés pour profiter de ce magnifique coucher de soleil, c’est évident voyons !! » autant voir le côté positif : la vue est à couper le souffle, encore une fois. silhouette que tu pivotes finalement vers lui pour te glisser à ses côtés, ta tête venant naturellement se poser sur son torse pour reposer tes billes sur le ciel. « je suis contente qu’on soit venus ici en tout cas. »

J'ai toujours eu la sensation que j'avais besoin de me couper du monde entier pour arriver à me concentrer sur moi et à aller mieux en cas de crise. Depuis que je connais Sage, je commence à me demander si j'avais raison de le faire, ou si je n'avais juste pas trouvé la bonne personne avec qui m'enfuir, tout simplement. Si le fait qu'on soit exactement pareil peut sonner comme une force, j'ai bien conscience que ça pourrait nous faire défaut dans le futur mais j'arrive à éteindre mon cerveau qui pense beaucoup trop quand on passe ce genre de moment ensemble. J'ai pas la pression de mon groupe de potes sur les épaules, pas la pression d'essayer de ne pas blesser Laia, pas la pression de ma famille, du reste du monde. J'vais pas mentir, j'aime la bulle qu'on est en train de se créer et je n'ai pas du tout hâte de retourner à Boston : l'endroit où je vais devoir donner des explications à la terre entière sur mes décisions. Je grimace quand Sage me dit qu'elle doit être à son stage à 9h demain : on peut le dire, on est dans la merde. Mais une merde qui a des côtés positifs, comme ce coucher de soleil. "Ah ouais, c'était totalement calculé, déso j'avais oublié", que je lui dis en riant alors que je retire mes mains de mon visage pour la regarder s'installer contre moi. Mon bras entoure son corps alors que ma main libre vient glisser les doigts entre ses mèches de cheveux doucement, le sourire qui s'agrandit sur les lèvres à sa dernière phrase. "Moi aussi", que je lui dis dans un murmure. J'aurais aimé que ça dure encore plus longtemps. "Promis, t'arriveras à ton stage à temps" Je sais que c'est important pour elle. "Même si j'dois conduire toute la nuit" Tous les chemins mènent à Rome, comme on dit si bien. Mon bras se resserre autour d'elle, mes doigts dans ses cheveux parcourent son visage pour se loger sous son menton et lui relever la tête dans ma direction. Je me redresse et pose mes lèvres sur les siennes tendrement, avant de murmurer contre ses dernières avec un petit sourire en coin, "J'ai vu un lac tout à l'heure avant qu'on se gare ici, on va se baigner avant qu'il fasse totalement noir ?" Et avant qu'on reprenne la route.

l’habitude de te ressourcer le mieux avec toi-même exclusivement, les choses sont pourtant différentes en ce moment. t’as eu besoin de soutien, de présence, de compréhension. t’as eu besoin de ton entourage pour ça, d’une infime partie de celui-ci, de jackson notamment. parce que tu te sens aucunement jugée, toujours totalement comprise ; parce que, comme dj, tu sens que tu peux compter sur lui quoi qu’il puisse arriver. le sourire se dessine doucement quand il confirme le plan que t’émets, le fait de vous perdre ici pour profiter de la magnificence du ciel et de la nature de manière générale. « je t’excuse peut-être pas... » alors même que l’instant d’après, c’est contre lui que ton corps se presse. douceur de ses gestes dont tu profites, un frisson qui te parcourt l’épiderme comme signe d’appréciation. « on se partagera le volant, je veux pas que tu conduises si t’es épuisé. » tu préfères encore arriver en retard à ton stage. parce que la route est un sujet complexe depuis ton accident au retour du spring break, quand bien même t’as réussi à remonter en voiture et à conduire la tienne en laissant de côté les calmants, les somnifères comme seuls compagnons de route pour tes nuits d’ordinaire trop agitées. visage relevé par ses doigts, lèvres qui se collent tendrement aux siennes ; plongée dans une bulle que t’as pas envie de voir éclater, pourtant bien forcée à l’observer se résorber une fois les pieds reposés à boston. lueur de malice qui apparaît dans tes billes lorsqu’il évoque cette baignade dans un lac, tes pulpeuses qui volent un autre baiser avant de lui répondre : « on prend la voiture ou c’est tout proche ? » parce que t’es prête à courir pour arriver la première dans l’eau, l’esprit enfantin qui reprend aussitôt le dessus.

On doit pas être si loin de Boston, parce que j'ai l'impression qu'on a beaucoup tourné avec son jeu de cartes. Le problème, c'est surtout de ne pas savoir dans quelle direction aller pour rentrer et c'est ce qui pourrait faire qu'on pourrait potentiellement conduire toute la nuit, mais c'est pas grave. Que ça soit elle qui conduise ou moi, j'ai assez confiance en nous pour réussir à nous tenir éveillés l'un l'autre. "Ça ira, t'en fais pas", que je lui dis, conscient que son accident avec sa soeur a dû laisser quelques marques indélébiles. Je lui vole un baiser et je vois son visage qui s'illumine à ma proposition. Je plisse le nez à sa question et j'hausse les épaules, "Mh.." Je bascule sur le côté pour la pousser à s'allonger sur le dos et je me mets sur elle, petit sourire joueur sur les lèvres. "T'arriveras jamais à me rattraper", que je dis avant de me redresser soudainement pour sortir de la voiture et commencer à courir dans la direction du lac. Je ne regarde même pas par dessus mon épaule parce que je sais qu'elle a déjà dû commencer à me suivre.  J'explose de rire, criant, "J'ai des plus grandes jambes laisses tomber !", avant de regarder la demoiselle par dessus mon épaule. Je vois le lac qui se rapproche et je retire mon t-shirt que je laisse tomber sur l'herbe, me tournant vers elle tout en continuant de courir - plus doucement - en marche arrière pour voir si elle est encore loin ou si elle m'a rattrapé.

t’as confiance, aussi bien en lui qu’en vous de manière générale. t’es persuadée que vous allez finir par retrouver votre chemin et arriver à temps à boston pour que tu sois à l’heure à ton stage demain matin. mais, en attendant, c’est une pause que vous vous octroyez avant que la nuit ne tombe totalement. pas de réponse à ta question quant à la distance vous séparant du lac, simplement son corps qui bascule le tien pour se mettre au-dessus de toi ; son sourire qui te fait plisser les yeux, ton regard qui se perd pourtant entre ses billes et ses lippes avant que sa voix ne s’élève et que son corps ne disparaisse de l’habitacle. « eh !! » ta carcasse que tu soulèves à la hâte, tes chaussures à la main pour les utiliser comme armes de manière à tenter de ralentir sa course. parce qu’il est plus grand et que ses jambes sont forcément plus grandes que les tiennes, c’est un fait ; mais t’as l’avantage de courir vite malgré tout à force de jamais tenir en place. son corps qui pivote après avoir abandonné son t-shirt, le tien qui le rattrape petit à petit ; et, dans l’élan, t’envoies ta première chaussure en sa direction pour tenter de le toucher puis la deuxième dans la foulée, pas sûre de l’avoir touché. « je vais me venger !! » d’une manière ou d’une autre, t’obtiendras réparation pour les dégâts causés en te battant à ton propre jeu. tu vois l’étendue d’eau non loin de vous, abandonnant ton haut dans ta course pour te retrouver topless en te rapprochant un peu plus de lui encore. « fais gaffe, tu vas te prendre les pieds dans une branche ! » que tu lances comme si t’étais inquiète. mais aucune branche à proximité de ses pieds, juste une technique pour tenter de le ralentir.

Je savais exactement où elle voulait en venir en me posant la question de la distance avec le lac. Je le sais, parce qu'on est les memes elle et moi et que faire la course jusqu'au lac comme deux gosses, c'était le move le plus prévisible. Heureusement pour moi, j'arrive à la prendre par surprise en me mettant à sprinter vers le lac, évitant les chaussures qu'elle lance en ma direction en explosant de rire, "Je rêve où t'es en train de m'attaquer ouvertement là ?!", que je demande sur un ton mi-amusé, mi-faussement choqué. Je me tourne pour voir où elle est et il s'avère que mademoiselle court vite car elle m'a quasiment rattrapé. Elle retire son haut aussi, m'arrachant un petit sourire et je me stoppe quand elle me dit de faire attention à ne pas tomber, regardant à mes pieds pour constater.. rien. Air choqué, je relève la tête pour voir Sage me passer clairement devant grâce à son stratagème. "J'hallucine !!", que j'hurle avant de rapidement dégager mes chaussures et commencer à déboutonner mon jean. "Alors là", que je grogne en baissant mon pantalon pour le laisser dans l'herbe, finissant donc en boxer. "J'espère que t'es prête à plonger !", que je dis avant de me remettre à courir dans sa direction. Je lui fonce dessus, enroule mes bras autour d'elle alors que je me laisse tomber dans le lac, l'entrainant avec moi dans l'eau sans même me préoccuper de vérifier si elle avait fini de se déshabiller. Je remonte à la surface pour prendre mon souffle, agitant les bras et les jambes en regardant autour de moi tout en riant.

t’es bonne joueuse mais un tantinet mauvaise perdante sur les bords – et peut-être pas que sur les bords en réalité. dans tous les cas, c’est toi qui prends habituellement les autres de court mais, visiblement, te retrouver face à ton double renverse la tendance. parce qu’il te devance sans honte aucune et te nargue en plus de ça. les chaussures balancées en sa direction, son corps certainement loupé dans la hâte. « totalement !! tu voulais la guerre, tu vas l’avooooir !! » que tu t’écries en te rapprochant un peu plus de lui à chaque pas jusqu’à avoir cette idée de fausse branche sur laquelle il risquerait de chuter. le rire qui éclate lorsque tu passes à toute vitesse à côté de lui, un « je t’ai eu !!!!! » lancé en essayant de courir encore plus vite, ta jupe toujours sur toi. courir sans t’arrêter pour pouvoir gagner, ignorant les paroles qu’il te balance au loin, jusqu’à ce que ses bras ne s’enroulent autour de toi alors que ton pied s’apprête à toucher l’eau. et tu comprends. tu comprends qu’il va se venger et que tu vas lui payer ta sournoiserie. tu te mets à rire alors que tu t’enfonces dans l’eau, une idée qui te traverse aussitôt l’esprit pour lui rendre la pareille en lui offrant un coup de flippe. l'instant d'après, c'est ton corps qui s’agite anormalement, qui s’éloigne du sien et qui s'enfonce sous l'eau. ta silhouette qui remonte et que tu laisses alors flotter à la surface du lac, le dos tourné vers le ciel, le visage qui finit plongé sous l’eau à jouer avec ton apnée sans bouger ne serait-ce même que le petit doigt ; lui faire une frayeur pour mieux te faire pardonner ensuite. certainement pas ta meilleure idée.

Il ne m'en faut vraiment pas beaucoup pour réveiller mon âme de gosse et quand Sage me demande à quel point le lac est loin, je sais exactement ce qu'elle va vouloir faire et je me sens fier de l'avoir devancé. J'ai vu la surprise dans son regard quand je me suis fait la malle pour commencer à courir vers le point d'eau, ce qui m'a valu des tentatives de m'arrêter en m'envoyant ses chaussures dessus. Bien entendu, je la nargue, mais elle me le rend bien et quand elle me dit qu'elle m'a bien eu en me passant devant alors que je checkais mes pieds, j'ouvre la bouche d'un air indigné. "Tricheuse !!", que je lance, bien décidé à ne pas me voir avoir plus longtemps. Je finis de me déshabiller et je cours vers elle, attrapant son corps pour qu'elle tombe avec moi dans l'eau. Un peu insouciant, puisqu'on en check même pas la profondeur ou si l'eau est propre. Pas le temps, non, mais une fois dedans, je ne regrette pas puisque l'eau n'est pas dégueulasse. Je vois Sage remonter à la surface et je ris comme un enfant, avant de me stopper quand je réalise qu'elle ne bouge plus ? "Arrête tes conneries", que je lui dis en nageant vers elle, tirant sur son poignet. Mais elle ne bouge vraiment pas et ça commence à un peu me faire paniquer. On peut faire un choc thermique en plongeant comme ça dans l'eau aussi soudainement non ? "Sage ?", que je demande d'un air plus sérieux, posant une main sur sa taille pour la retourner et voir son visage, légèrement inquiet.

plus d’un tour dans ton sac mais pas que des bons malheureusement ; pour toi, l’idée paraissait drôle. parce que t’allais pouvoir te venger comme il se doit de son affront, lui faire regretter d’avoir voulu te jeter dans l’eau comme un vulgaire saumon, te faire pardonner dans la foulée. mais, à bien y réfléchir dans le laps de temps où ton visage est engouffré dans l’eau, tu te dis que c’était pas aussi bien que tu l’espérais. rien que le temps qu’il vienne à ta rescousse, toi, t’as vraiment le temps de te noyer si t’abdiques pas. un peu têtue sur les bords, t’as quand même poursuivi ta blague ; qu’importe à quel point tu pourrais manquer de souffle. ton corps qui pivote pour ressortir ton visage de l’eau, les yeux clos, t’essayes de continuer à retenir ta respiration. quelques secondes seulement avant que ta main n’essaye  d’attraper le bras de jackson comme si tu revenais d’entre les morts ; sauf que, la seule chose que t’attrapes avec les yeux fermés, c’est l’air. et ça a aussitôt le don de te faire exploser de rire pour ta tentative ratée de frayeur, profitant de l’instant pour reprendre ta respiration au passage en tentant tant bien que mal de quitter ta position de poisson mort. « aide-moooooooiiiiii » parce que se retourner dans l’eau et rire en même temps ne sont visiblement pas compatibles tant tu peines à te remettre droite, à tel point que tu préfères rester là sans bouger.