heureux, l'était-il avec toi ? tu semblais être celui dont il avait toujours rêvé, ou plutôt celui qu'il n'attendait pas. la seconde option te paraissait plus logique, il ne s'attendait pas qu'un gars vienne le tirer d'une mauvaise situation, lors d'une de ses rares sorties nocturnes. et voilà qu'il se trouvait à t'accompagner loin de boston, loin de son espace vital. tu le conduisais littéralement vers des contrées qui lui étaient inconnues mais semblerait-il qu'il était prêt à te suivre aveuglément partout ? n'était-ce pas l'un des effets de cet amour qu'il éprouvait pour ce titan entré dans sa vie, quitte à lui offrir son âme ? bien sûr qu'il était bien différent de tes relations passées coda, presque le seul à croire en toi, le seul qui donnerait tout pour que les étoiles qu'il éclairait chante en unisson ton nom afin que l'univers entier se souvienne à jamais de sa renaissance. une nouvelle ère s'ouvrait alors, t'élevant au rôle de semblable ou celui de nouveau titan vénéré, celui sorti des entrailles de la terre, façonné dans l'argile pour fondre sous ses yeux pacificateurs. ou tes nouveaux trésors comme tu les appelais, rejoignant ce sourire qui te charmait, particulièrement enjôleur. t'avais parfois beau le prendre pour un timide, il représentait bien plus que ça, tout ce qui pouvait animer un ange même, drôlement bon et empathique. des traits qui auraient pu freiner le bandit que t'étais, pourtant il avait réussi à gagner ta confiance, chose généralement impossible avec toi et qui l'avait transformé. alors s'accrochait-il peut-être à toi, pour éviter que la chute soit violente lorsque tu tenterais de le ramener à la réalité ? probablement, mais en réalité tu te sentais perdu, horrible sentiment qui t'avait accompagné dès que cette excursion avait commencé, confiance déjà ébranlée au monde en général. t'avais envie de vivre à cent à l'heure coda, pas de retourner dans le passé. mais il le fallait, à un moment ou un autre, pour voir plus clair dans tes souhaits. éviter sans doute une énième déception et tu t'étais sûrement dit que plus tôt tu sauras, mieux tu vivras la peine qui t'attendait si le pire se réalisait vraiment. t'avais certainement pas envie de casser cette bulle qui s'était créée mais tôt ou tard, il apprendrait ce que t'avais fait, alors cette initiative avait doucement fait son chemin dans ton esprit, pas pour ton plus grand bonheur. mentalement tu t'étais préparé donc à cette journée, tu réalisas cependant que même si les années passées dans les ténèbres t'avaient forgé, tu repoussais tant bien que mal cette perspective que tout allait s'écrouler d'un moment à l'autre. en dépit des beaux moments partagés avec lui, de cette force que tu n'avais ressenti nulle part ailleurs en comprenant qu'il complétait parfaitement cette pièce qui te manquait, celle qui te comblerait de joie et te poussait à réaliser tes rêves. car coda, personne ne t'avait donné les moyens de croire en tes capacités auparavant, du moins venant de quelqu'un qui s'attachait à toi sentimentalement. personne ne se serait surtout donné la peine d'aimer un gars qui peinait à quitter la misère de son quartier, personne n'aurait accordé le moindre temps à un gamin des rues, qui avait nettement plus de chances de se prendre une balle que d'aller en cours. un paria c'était ce que t'étais, coda. le rejet t'avait rendu presque insensible mais tu t'ouvrais à chaque rencontre, imaginant vivre ta plus belle histoire, tu t'accrochais aux autres pour te sentir important, voilà ce à quoi tu te réduisais et à chaque fois, tu subissais des revers. mais t'étais jeune et paumé, tu cherchais encore un sens à ta vie. tout ça te revenait à la figure alors que tu t'étais promis de ne plus répéter les mêmes erreurs. sauf que cette fois, tu parvenais à rendre quelqu'un heureux et étrangement, tu trouvais que les étoiles brillaient beaucoup plus depuis ta rencontre avec lui. pourtant, même l'entendre dire tout haut ce qu'il ressentait avec toi n'apaisait pas tes craintes. tu t'étonnas encore à ce jour que personne avant toi ne l'ait autant chéri que toi, peut-être qu'il ne s'attendait pas à te rencontrer, du moins d'être charmé par un être plutôt sauvage et à présent qu'il t'offrait les plus belles nuits, il te semblait difficile d'imaginer ta vie sans lui. tu t'en voulus presque de ce voyage dans le passé, au risque de tout ruiner. s'il savait qu'une guerre avait lieu dans ton esprit, il te supplierait sûrement de choisir l'issue qui l'épargnerait, le connaissant. peut-être qu'il ne s'attendait pas à te rencontrer, du moins d'être charmé par un être plutôt sauvage et à présent qu'il t'offrait les plus belles nuits, il te semblait difficile d'imaginer ta vie sans lui. tu t'en voulus presque de ce voyage dans le passé, au risque de tout ruiner. s'il savait qu'une guerre avait lieu dans ton esprit, il te supplierait sûrement de choisir l'issue où il serait encore avec toi, le connaissant. c'est pourquoi t'avais pas retiré ta main lorsqu'il l'avait saisie ni vraiment réagi à son doux geste sur ta tempe, qui aurait pu tout à fait te soulager si le mutisme ne t'avait pas à nouveau atteint. en dépit de la tornade qui sévissait dans ton esprit, t'avais besoin de calme avant d'affronter le moment tant redouté, ce saut dans le passé. revenir ici, dans ces lieux, te laissait une impression des plus étranges, constatant une nouvelle fois qu'ils t'avaient marqué à vie, que les ténèbres n'épargnaient personne, pas même les plus vaillants. et l'impression s'était encore plus accentuée par l'incompréhension de ton partenaire, que t'avais entraîné dans ce voyage. était-il réellement conscient de ce que tu vivais ? sans doute non, cherchant d'abord à saisir la signification de cet endroit pour toi. le robot, le scientifique plutôt, en lui s'anima, armé d'une liste de questions. pareille réaction ferait paniquer un individu lambda, mais parfaitement impassible tu demeuras, guère surpris de ce genre de comportement. évidemment qu'il souhaitait comprendre, comme le but de cette porte ouverte vers ton passé d'ailleurs. l'espace d'un instant, plongé dans tes pensées, tu cachas ta surprise en l'apercevant plus proche de toi que tu ne l'imaginais, que lui arrivait-il ? tu découvrais totalement quelqu'un d'autre à vrai dire, prêt à connaître tous tes crimes. tu frissonnas malgré toi lorsque de ses mains, il reforma le bloc qui vous unit, contre tous. le myocarde s'emballa alors, à te donner le tournis, pourtant près à se gonfler de larmes silencieuses pour éviter que cette douleur ne te tue une nouvelle fois. il te fallut plusieurs secondes pour réaliser que ses soleils ne fuyaient pas ton regard, alors que tu restais figé sur place, paralysé par son contact et ses mots. étoile descendue des cieux pour ne jamais te quitter, toi seul pouvait le rendre heureux et ses yeux ne mentaient pas en cet instant. tu t'étais affolé beaucoup alors qu'il suffisait de lui faire plus confiance et cela froissa ton ego, persuadé que le moment serait insurmontable. soudain tu sortis de ta torpeur et t'éloignas de lui, sentant cette colère te gagner. reculant de quelques pas, tu donnas un coup violent à la roue arrière de la voiture. tu crias de rage, ta manière d'insulter toutes tes putain d'angoisse avant de redonner d'autres coups tous aussi violents, quitte à saboter la roue ou te blesser le pied. tu ne t'inquiétais plus de cacher tes émotions, laissant entrevoir le vrai toi. celui qui était meurtri, lune longtemps privée de sa liberté qui rageait d'avoir dû sacrifier tant de rêves pour nourrir les ténèbres dans cet endroit. tu fulminais également d'avoir laissé continuer le passé à te hanter alors que ton futur se trouvait déjà à tes côtés. était-ce vrai ? était-il nullement dégoûté par ce que t'étais ? tu te calmas aussitôt, d'un coup gêné de laisser tes émotions te contrôler et ce, même si tu t’en voulais toujours de penser qu’il te jugerait. encore légèrement essoufflé, ses propos résonnèrent dans ton esprit à nouveau, à la fois rassurantes et cathartiques. malgré cela, tu te sentis vite désarmé et vulnérable, surtout proche de cet endroit bien familier qui te filait à présent la chair de poule. il t'effrayait toujours autant, réalisant une nouvelle fois que la liberté ne tenait qu'à un simple fil, tout comme tes sentiments. tu ne désirais voir l'un ou l'autre céder sous tes yeux alors que les ténèbres semblaient se réveiller, comme pour t'engloutir de nouveau. avant qu'il n'ait sorti le moindre mot et reprenant contrôle de ton esprit, ton corps suivit le même mouvement, vers la voiture. tu ouvris la porte, comme habité par une nouvelle entité, qu'un autre coda avait repris le contrôle. —
monte ! un seul mot que tu crias à l'angelot qui semblait perdu ou dépassé, un seul ordre. hors de question de le laisser approcher des ténèbres, de tes ténèbres. pourtant ceux-ci te retournaient déjà, et faisant vrombir le moteur comme jamais auparavant, tu démarras brusquement le véhicule, qui cahota un instant avant de retrouver par miracle son équilibre. tu n'accordas aucune douceur aux pédales, t'amusant avec les vitesses et dépassant même celle autorisée pour partir loin de cet endroit, causant sans doute des moments de frayeur chez ton partenaire. mais le goût de la course t'avait déjà gagné, brûlant par la même occasion quelques feux rouges. heureusement que la nuit n'allait pas tarder à t'accueillir et que les routes demeurèrent plutôt désertes à cette heure avancée mais à force de poursuivre la flamme qui te transformait en homme libre, n'allais-tu pas risquer de sonner l'alerte de la police locale ? seulement t'adorais beaucoup jouer avec le feu coda, un peu trop d'ailleurs.