Elle avait passé les premiers lieux de sa convalescence chez moi, avant de retourner vaquer à ses occupations ou du moins tenter de le faire avec son bras dans le plâtre. Je pouvais pas m'empêcher d'être soucieux pour elle, de me demander si elle s'en sortait, mais connaissant la demoiselle, en cas de pepin, je la retrouverais assez vite posée dans mon canapé à regarder Pingu avec Elena. On a d'ailleurs pas mal plaisanté par texto sur le fait que j'allais devoir m'occuper de sa chevelure, chose qu'elle ne pouvait pas faire seul et allez au coiffeur juste pour ça, cela risque de vite lui revenir cher et surtout, je suis même pas certain qu'un coiffeur fasse juste les shampoings, le brushing serait obligatoire, mais peut-être que je me trompe totalement, faut dire que j'y vais pas souvent et que mes cheveux ne demandent pas les mêmes soins que ceux, beaucoup plus long, des filles.

Elena dans les bras, je salue une dernière fois ma voisine en la remerciant d'avoir garder la petite, même si pour une fois, c'était pour aller faire des courses pour elle que je m'étais absenté. "Bonne journée." Lui adressais-je une dernière fois en fermant la porte derrière Elena et moi. Tournant la tête pour me diriger vers mon appartement. "Oh un petit chat perdu." Lancais-je alors avec amusement en reconnaissant @Maze Faulkner

Petit surnom trouvé à la va vite en vue de la situation. Demoiselle devant un chaton perdu et qui se prête à ce jeu par sa première réponse. Avant de rapidement s'approcher de la petite et moi pour nous saluer. Le visage d'Elena s'éclairant d'un large sourire quand elle reçoit cette caresse et ce bisous sur le front. J'ai eu le loisir de constater l'attachement de plus en plus grandissant pour l'enfant envers la jeune femme en fasse de moi. Elle semble d'ailleurs bien plus proche de Maze que de sa véritable mère, ma soeur. Après, il faut dire qu'elle ne passe pas souvent, trop soulagée de s'être débarrassé de ce fardeau que la petite représente... Renforçant par la même occasion l'opinion plus que négatif que j'ai envers elle. Leigthon est une conne et je ne me retiens pas de le penser et de le dire à ceux, assez proche de moi, ayant déjà vu l'énergumène, bien que je fasse toujours attention à ne pas dénigrer sa mère devant la petite demoiselle. "Pourtant, il ne me semble pas que le temps soit maussade." Réplique un peu naîve en parlant du temps extérieur, mais je la comprends bien, ayant déjà connu l'enfer du plâtre, je peut aisément me mettre à sa place et imaginer ses galères, qui probablement doivent être pire que les miennes. La longueur des cheveux aidant fortement à cela. Je rigole doucement à ses propos, à son argument pour que je lui ouvre la porte et l'invite chez nous. Posant la petite sur ses deux pieds gardant sa main dans la mienne, je fouille dans la poche de ma veste pour trouver mon trousseau de clef. "Heureusement que tu as prit des croissants, sinon, tu ne serais pas rentrée." Je plaisante, elle sait très bien que la porte est toujours ouverte pour elle. Je nous ouvre alors la porte. "T'as besoin de quoi comme service ?" Quand elle vient, je ne sais jamais ce qu'elle pourrait me demander, mais bien trop souvent j'accepte. Chevalier bien trop servent pour cette demoiselle à la vie qui n'est pas de plus roses.

Elle fait mine d'avoir des nuages au dessus de la tête et j'esquisse un petit sourire avant de passer ma main par dessus sa tête comme pour les chasser. "Voilà, ils sont partit." A force d'agir de façon à rendre le sourire à Elena quand elle ne va pas bien, il m'arrive de faire de même avec d'autre personne, comme avec Maze à cet instant.

Plaisantant alors sur son obligation à ramener des viennoiseries pour rentrer, j'esquisse un petit sourire avant de lui ouvrir la porte, laissant la plus jeune de nous trois entrées en première pour qu'elle puisse s'asseoir son tabouret afin que je puisse lui retirer ses chaussures avant d'aller plus loin dans l'appartement. Velcro défait, voilà que le chaussure reine des neiges, laissent place à des chaussons licornes, avant que la demoiselle aille récupérer l'une de ses poupées pour jouer avec. Je relève ensuite le regard vers elle quand j'entends ses propos suite à ma question. "T'es toujours présentable, même à cet instant et si quelqu'un ose te dire le contraire, je me chargerais de son cas." Je sais bien qu'elle est un peu mal dans sa peau dernièrement, j'ai déjà connu cette incapacité de se débrouiller seul à cause d'une blessure, d'un plâtre, même si je faisais souvent mine à l'époque que tout allait bien, au fond, c'était pas le cas... Alors, oui, j'imagine clairement que ça doit être la même chose pour Maze.

Elle s'explique alors, me donnant une explication plus longue que prévu. Face à elle, je pose doucement mes mains sur ses épaules et la regarde alors dans ses yeux, "Respire." Soufflais je tout aussi doucement. "Ça va bien se passer !" La rassurais je alors pour tenter de la détendre un peu. "Je te fais une tresse avec les élastiques fraises d'Elena du coup ?" Tu dis ça avec un air des plus sérieux afin de la taquiner et peut-être lui arracher un sourire ou... au risque la faire paniquer un peu plus. Je peux parfois être un peu con...

"Peut-être, mais alors juste un peu !" Je reconnais que je ne suis pas forcément le plus objectif qui soit quand ça la concerne, mais ce n'est clairement pas une mauvaise chose. "C'est pas pour autant que mes paroles sont fausses." Je ne lui laisse pas le temps de retourner mes paroles contre moi ou même simplement de s'imaginer des autres qui risquerait de faire revenir les nuages noirs que je viens de tenter de chasser d'un geste de main.

Je cherches ensuite à la calmer un peu, alors que l'angoisse semble monter en elle petit à petit. Main sur ses épaules, mon regard rivé sur elle, je la laisse pendre une respiration correcte avant de me reculer et lui laisser plus de place. "T'as déjà essayé ?" La questionnai je alors. "De te faire confiance à toi et pas à ce que les autres peuvent dire ou penser ?" Précisai je rapidement pour qu'elle puisse réfléchir à la bonne chose et non pas se questionner quand à savoir de quoi je parle. "Et aussi, de ne pas écouter cette petite voix dans ta tête qui te dis que tu risques d'échouer." Parce que je pense que c'est ça aussi son problème, c'est qu'à cause des autres, elle a commencé à douter d'elle et que même si les autres ne disent rien, elle le fait pour eux et il n'y a pire juge que soi-même.

Je la taquine alors un peu avec les élastiques fraises. Je souris à sa réaction. "C'est un bon moyen de marquer les esprits !" Mais aussi de se protéger, de dire que si ils critiqueront quelque chose, ça sera essentiellement les élastiques enfantins que je lui aurait mis dans les cheveux. Détourner l'attention de quelque chose qui pourrait être plus dérangeant par exemple, mais je ne lui fais pas part de cette pensée.

"Allez, file dans la salle de bain." Lui ordonnais je après l'affirmation de sa demande, la suivant alors dans la salle d'eau pour préparer se dont on aurait besoin pour s'occuper de sa chevelure. "Tu veux retirer ton t-shirt ?" Question posée sans aucune arrière pensée, plutôt pour une question de praticité.

La peur de l'échec, je ne connais que trop bien ce sentiment, cette impression d'être un minable si on ne réussit pas, si les choses ne vont pas dans le sens que l'on espère. J'ai pendant longtemps couru après la reconnaissance de mon père, je voulais juste l'entendre dire qu'il était fier de moi, que j'étais un bon fils. Mais pour lui, il a toujours été bien plus facile de critiquer, de voir le négatif et de ne pas chercher à comprendre les choix d'autrui. Ma soeur ainé avait en grosse partie mal tournée à cause de lui, ma cadette suivant les traces aussi. Le seul encore préservé actuellement, il me semble que c'est mon petit frère... Pour ma part, je n'ai plus de contact avec lui depuis qu'il sait pour ma bisexualité, depuis que je me suis libéré de ce poids qui me rongeait. Alors oui, le sentiment de la demoiselle, je l'ai côtoyé pendant de trop longues années. "Je comprends... La déception, c'est quelque chose qui tue. Mais faut chercher à passer au dessus et se dire que peut-être si tu as vécu ça c'est parce que tu mérites mieux, que ses personnes là n'étaient pas assez bien pour te fréquenter ou travailler à tes côtés." Oui, c'est moi qui dit ça, le gars pas encore totalement remis de sa rupture d'il y a plus de six ans maintenant. Y a des coups qui font clairement plus mal que d'autres, certains qui nous marquent à vie et d'autre qu'on pense insurmontable, mais qui avec le temps, se révèle n'être qu'une petite gouttelette et non pas un tsunami comme on le pensait. Le temps peut arranger les choses, c'est ce que je pense pour la plus part des choses... On apprend à vivre avec la souffrance, pas forcément à la surmonter, mais simplement la rendre moins vive.

Je rigole doucement quand elle accepte mon deal, même si clairement, je ne vais pas l'affubler des élastiques ultra coloré de ma fille, je la laisserais être plus sobre, plus formelle. Pas l'envie qu'elle me remette la faute dessus à la fin. L'entrainant dans la salle de bain, je l'invite à se préparer seule... Ce qui au final, ne semble clairement pas être une bonne idée quand je me mange son coude relevé en plein visage. Je rigole doucement de sa posture alors que juste avant elle était un peu paniqué. "Je peux prendre une photo ? C'est juste comique ta position là." Je ne devrais pas trop me moquer, au risque de la voir encore se cogner quelque part et se faire à nouveau mal, ou vu qu'elle sait où je suis maintenant, me filer un autre coup. "Bouge pas." Précisais-je alors en venant saisir le tissus de son t-shirt pour l'aider à le retirer totalement, la laissant ainsi en soutien-gorge devant moi. "Je vais te chercher un tabouret, ça sera plus agréable." Je lui donne d'ailleurs une serviette pour qu'elle puisse la placée pendant ce temps sur ses épaules.

Je reviens quelque minutes après, avec en réalité un marche pieds, plus simple pour l'installer au bord de la baignoire et qu'elle puisse poser sa tête en arrière et m'éviter de transformer ma salle de bain en piscine.