dernières quarante-huit heures passées avec une multitude d’émotions contraires, ses mots à l’origine de tes maux, l’apaisement que t’espères pouvoir trouver dans ses bras ce soir. rendez-vous fixé à proximité du campus pour que levy te récupère avec sa voiture. calmant pris quatre heures plus tôt, l’effet qui se dissipera certainement dans la soirée ; t’as été incapable de faire sans pour monter dans la voiture de dj afin de te rendre chez ta sœur. le corps qui se tient à proximité d’un muret une fois sur le lieu de rendez-vous, ton sac posé dessus pour libérer ton bras, le téléphone glissé entre tes doigts pour le prévenir de ton arrivée, une sucette glissée entre tes lèvres pour ton éternel besoin de sucre.

t'as vécu les montagnes russes ces dernières heures. encore. à croire que sage rime avec cette déclinaison de la vie. tout va vite entre vous et tu l'aurais pas du tout imaginé de cette façon. t'es loin d'être prêt à t'engager dans un truc sérieux, t'es déjà pas capable de répondre quelque chose de correct quand elle t'avoue qu'elle crush sur toi. dans ces moments là, tu te transformes en connard. moyen de protection ou de fuite. sauf que tu sais au fond, que t'as un petit plus pour elle. peut-être que tu crush plus que tu ne veux te l'avouer. alors t'es revenu, tu t'es excusé, t'as essayé de te rattraper pour les mots de con que t'avais eu. ça avait plutôt bien fonctionné puisqu'elle avait accepté de passer la soirée avec toi ce soir. arrivé devant le point de rendez-vous, tu la vois assise sur un muret. sucette à la bouche. un sourire qui se dessine sur ton visage. la portière qui s'ouvre et la voilà à côté de toi. ça va? question débile, tu sais bien qu'elle va pas super bien et d'autant plus en étant dans une voiture. tu la mets à l'épreuve direct, mais toi, t'es confiant, tu sais que le trajet va bien se passer.

il te plaît, t’as aucun doute là-dessus ; et certainement qu’il peut t’aider à tourner la page de tayden, à l’oublier. pourtant pas prête à te caser, aucunement l’envie de lui demander une quelconque exclusivité. si ton aveu était involontaire, après l’avoir dit, t’espérais au moins savoir si c’était réciproque ou non ; une simple question de foncer dans le mur toute seule ou d’aller ensemble dans le même sens. il t’a rassurée, tu dois l’avouer. alors t’as fini par accepter de le voir ce soir, de passer du temps ensemble sans se poser de question. la silhouette se redresse pour s’installer du côté passager et, même si t’es profondément angoissée, tu te fais violence intérieurement. comme tu l’as fait toutes les autres fois où t’es montée dans une voiture depuis ta sortie de l’hôpital. mince sourire qui s’affiche sur tes lippes lorsque ton regard rencontre celui de levy, sa question qui te fait hausser les épaules. « ça va. » pas de quoi épiloguer, il sait, toi aussi. « mais ça irait mieux si tu m’avais pas abandonnée dans ma frustration cette nuit. » que tu lances l’air malicieux, remettant ta sucette dans ta bouche en regardant devant toi. t’espérais qu’il vienne, la nuit passée ; que vous ayez quelques minutes avant ce soir. « on mange où alors ? » ton corps que t’enfonces dans le siège, la ceinture bouclée dans la foulée, les doigts trop agités pour camoufler ton anxiété.

t'es pas très déclaration d'amour. t'épancher sur tes ressentis, ça te ressemble pas vraiment. chose compliquée depuis la perte douloureuse de ta mère. peur incontrôlée et surtout inconsciente que la moindre personne à laquelle tu t'attaches, pourrait te filer dans les doigts, comme ça, du jour au lendemain. alors c'est plus simple de prétendre qu'on ne s'attache pas. quand elle s'installe, tu sens immédiatement sa nervosité. même quand elle tente de plaisanter sur son état. l'envie de la rassurer, de contenir son angoisse et qu'elle s'apaise. regard tendre qui se pose sur elle. une soirée entière c'est mieux que cinq minutes elle était occupée hier et t'avais pas envie d'être un coup de vent. tu viens emmêler tes doigts dans siens. essayer de rendre la situation le moins stressante possible. respire un coup, ça va l'faire furtivement, tes lèvres de dépose sur son front. chose qui devient habituelle entre vous. qu'est-ce qui t'ferait plaisir de manger? t'es pas compliqué toi, tu veux bien la suivre et l'emmener où elle le désire.

les choses sont toujours compliquées autour de toi, surtout quand on se penche sur les sentiments. parce que t’as toujours la trouille, que tu sais pertinemment que tu pourrais finir dépendante de l’autre sans réussir à t’en sortir. alors t’essayes de te barricader, de garder ta carapace, voire de faire dix pas en arrière quand pourtant tout va bien. c’est plus fort que toi. incontrôlable. si tayden avait pas fait les pas pour vous deux autrefois, tu les aurais certainement jamais fait toi-même. « les deux, c’est encore mieux. » ses doigts se glissent autour des tiens et tu resserres doucement ta main sur la sienne. pour sentir que t’es pas seule, qu’il est là, que ça va bien aller. « j’espère… » et t’essayes évidemment de gérer ta respiration comme les médecins te l’ont conseillé. mais, dès que tu te retrouves sur la route, c’est surtout ton souffle qui se retrouve coupé, prête à encaisser le prochain choc. « japonais ? » en soi, qu’importe, t’as juste faim et t’es pas difficile toi non plus. le regard qui se tourne vers lui, ta deuxième main vient se glisser sur son avant-bras, légère pression sur celui-ci pour t’y tenir, alors que tu joues avec ta sucette à l’aide de ta langue.

haussement de sourcils à ses mots. ça te fait tout de même sourire qu'elle en demande toujours plus. techniquement, t'aurais pu accepter. mais tu t'es dis que c'était peut-être pas la meilleure chose à faire. t'es déjà un peu trop accroc à cette fille, alors, céder trop à ses demandes, ce serait te tirer une balle dans chaque pied. sa main qui se serre à de la tienne et l'autre qui se pose sur ton avant bras. ton regard qui se plonge dans ses yeux pendant quelques secondes. putain d'affection, encore. ressaisit toi, plonge pas trop dans ses charmes. ouais, japonais, ça m'va. la voiture qui redémarre et que tu conduis avec prudence. conduite qui n'a jamais été aussi impeccable qu'à ce moment. t'essayes d'être le plus doux possible, le moins énergique, toi qui d'habitude à une conduite assez sportive. tu finis par te garer dans la rue où se trouve un restaurant japonais que tu connais. on prends à emporter où on reste sur place? dis-tu en te tournant vers elle, t'essayes d'appréhender ses émotions, mais t'es pas le meilleur à ça.

toujours demandeuse, l’envie qui se fait ressentir facilement. et si levy se fait désirer, t’es bien contente qu’un autre soit plus disponible ; quand bien même ça signifie penser à lui dans les bras de donovan. t’as pas à t’en plaindre, ça te va bien. voiture qui se déplace, tu ressens bien qu’il roule plus tranquillement que la première fois que tu t’es installée à ses côtés. t’apprécies. mais t’en restes pas moins stressée, les doigts qui se resserrent malgré toi sur son avant-bras lorsque vous approchez de carrefours, la sensation que n’importe qui va encore griller votre priorité ; le souffle coupé, le visage qui grimace, les jambes qui sautillent incontrôlablement. bien contente que la voiture s’arrête finalement. « je veux bien manger sur place si ça te va. » parce qu’au moins, ça te fera une pause. en espérant que le calmant fasse encore un minimum effet d’ici-là, bien que tu sois persuadée du contraire. le corps qui s’extirpe de l’habitacle, ton sac que t’abandonnes à l’arrière de sa voiture, prenant soin d’embarquer uniquement ton téléphone et ta carte bancaire. « t’as déjà mangé ici ? » sait-on jamais qu’il t’embarque dans un restaurant au pif, t’as pas vraiment envie d’être malade toute la nuit. « on cherche des gaufres en rentrant ? » le sourire qui se dessine sur les lippes, les membres qui se détendent. t’en démords pas de ces gaufres, mauvaise idée qu’il a eue de t’y emmener.

elle t'as presque refilé son stress en la voyant gigoter dans tous les sens. ce qui est sûr, c'est que le calmant ingurgité y'a quelques heures n'a plus l'air d'être vraiment efficace. tu t'dis qu'heureusement que le trajet était court. le bras qui entoure ses épaules pour rapprocher son corps du tien, le temps de faire les quelques pas vers le restaurant. part du principe que je t'emmènerais jamais là où j'suis jamais allé t'es pas assez aventureux pour tester des expériences culinaires potentiellement douteuse. et surtout avec ce genre de nourriture. la porte d'entrée que tu tires en lui faisant signe de rentrer en première, t'emboîtes le pas ensuite. tu penses déjà au dessert alors qu'on a pas mangé l'entrée ! lances-tu sur un ton rieur. rapidement, on vous installe à une table de deux. tu tires sa chaise et va t'assoir en face aussitôt. ta main se pose sur sa joue, alors que ton pouce caresse doucement les hématomes de son visage qui ne font plus contraste avec sa peau. plus personne va pouvoir te traiter de panda là

proximité physique qui vient te détendre presque instantanément, plutôt rassurée par le soutien de levy, tu le suis sans broncher jusqu’au restaurant. « tu prends soin de moi, c’est mignon. » son visage observé du coin de l’œil, sourire amusé sur les pulpeuses. restaurant dans lequel tu pénètres la première, le rire qui caresse ta gorge lorsqu’il te fait remarquer que tu penses au dessert avant même d’avoir commencé à manger ; l’histoire de ta vie. toute ta journée tourne autour de tes repas. chaise qu’il tire pour toi, geste plus qu’apprécié, immédiatement installée. « j’étais un panda hyper mignon quand même. » sully t’a répété plus d’une fois que ça t’allait bien, après tout. la joue que tu presses doucement contre sa main pour profiter un peu plus du contact. « mais oui, c’est presque totalement parti, il était temps. les brûlures aussi, je suis contente. » au final, t’as aussi bien cicatrisé que fait disparaître les ecchymoses. « dans deux jours, je serai un avion de chasse tout neuf, prête à être pilotée d'une main de maître. »

tu prends littéralement soin d'elle, de bon coeur. tu dis rien, mais au fond, t'es content qu'elle t'aies laissé te rattraper. le contact qui est difficile de rompre avec elle. pourtant faut se séparer, s'assoir l'un en face de l'autre. sa joue au creux de ta main qui vient se glisser dans sa nuque, tes doigts dans ses cheveux. à deux doigts de lui dire qu'elle est belle. mais p'tain, t'es toujours entrain de lui dire. tu le gardes pour toi cette fois, mais tu le penses tellement fort que t'espères qu'elle le captera dans ton regard. bientôt, ça sera qu'un mauvais souvenir tu l'espères pour elle même si t'as des doutes quant au traumatisme que ce genre d'accident laisse. tu souffles à sa dernière remarque. l'air de dire qu'elle raconte n'importe quoi. surtout que toi, tu penses déjà que c'est un avion de chasse. ouais d'accord, tu ressembles plutôt à une chasseuse de sanglier dis-tu en rigolant, lachant enfin sa nuque et attrapant le menu que tu lui tapes doucement sur le haut du crâne. concentre toi sur le menu, ça sera plus pertinent et te voila le nez entre les différents plats de la carte.