Dessé devant moi, ne lâchant mes doigts, les astres comme hypnotisés, dirigés sur moi, je me perds dans ta galaxie, des millions d'étoiles dansant autour de moi, certaines filantes, d'autres statiques, mais toutes ne pouvant rivaliser avec la lumière que son immense lune reflète, toi. ❝ Il y a un peu de toi... Pourquoi tu penses que je t'ai demandé de me prêter ton sweat ? J'aime le sentir quand tu n'es pas là ❞ te taquine-je en gloussant bêtement, enfant idiot, enfant conquis par un simple individu sorti de nul part, d'un obscur néant dans laquelle ma lumière s'engouffrait. De ce trou béant, une masse la renvoyait au lieu de s'en repaitre, fausse planète remplie de cratères, d'histoire. La forme prenant allure humaine, blond de chevelure comme la lumière solaire, visage pour qui Lucifer aurait prêté son royaume, et corps inspiré par ces statues grecques. Il n'y a pas à tergiverser, si le paradis et l'enfer s'étaient alliés pour donner à un être si bon la capacité de séduire si violemment, il n'y a aucun doute qu'il se trouve en face de moi à cet instant. ❝ Pourquoi je ne serais pas un minou chanceux ? Je pensais demeurer chat solitaire et tu es arrivé et la seule chose que je désire, c'est miauler avec toi au matin... Et manger des pizzas le soir. ❞ Il n'y a pas à négocier les faits qui émanent de ton battant, ta seule présence ne demeurait pas un mystère, seule ta venue l'était. Quant au fait que tu sois resté, je finis par interroger les constellations de nuit, leur demander si elles avaient enfin fini par me répondre en t'envoyant auprès de moi. Ne deviens-je pas l'homme le plus chanceux maintenant que tu es là ? J'en deviens gourmand, peut-être trop en voyant ta réaction lorsque le sujet de ta soeur semble devenir plus sensible. Sur l'instant, je fais mine que rien, sentant comme un pic lancé à mon coeur. Ceci est bête, si anodin mais la réaction fait mal. Qu'attendre d'un romantique comme moi qui vit grand mais rêve immense ? ❝ Oui, bien sur, on s'embrasse en public mais pas devant elle ❞ lance-je presque sarcastiquement, sourire légèrement tendu que j'essaie de rendre le plus chaleureux possible. Nulle envie que tu détectes que cette proposition me peine en partie mais comment te blâmer aussi ? Nous ne sommes rien de sérieux. Pour toi, je ne suis peut-être rien de sérieux. Malgré les dires, malgré les affections, les tendresses orales, les emballages émotionnelles, je reconnais à nouveau où est ma place. Une chance que la pizza me permette de déformer mon visage car une grimace est prête à faire effet dans l'immédiat. L'appétit aide à calmer les tensions physiques, la déception nouant l'estomac. Le coeur se détache, l'esprit gagne en envol à mesure que la conversation tourne sur une curiosité mutuelle. ❝ Okay... Elle avait honte mais elle adorait... Mais c'était quoi la réputation Weaver du coup ? Si elle avait honte, je présume que c'en était pas une bonne ? ❞ Deviens-je trop curieux ou viens-je simplement de bondir sur une ouverture mystérieuse dans ton propos ? Il est évident que le détective en moi n'est jamais rassasié mais la bienveillance est mère de vertu, surtout à ton égard. ❝ Promis, je ne jugerai pas. Je crois que ma fratrie a été nommée la plus quelconque donc... ❞ Bref ricanement pour appuyer mon propos, te faire oublier presque que je peux mettre les pieds dans le plat lorsque la fouine s'éveille en moi. Le sujet dérive alors que je prends la parole et je me réjouis de te voir aussi investi dans mes mésaventures. Je ricane, levant les yeux au ciel presque exaspéré par moi-même. ❝ Stressé à devenir méchant ? Le mariage de Eden, c'était quelque chose. C'est la personne que j'ai toujours voulu choyer car on est à un niveau de compréhension qui dépasse tout... Raison pour laquelle son absence me pèse mais hé, sa santé et son avenir avant tout, n'est-ce pas ? Enfin... C'était un beau mariage, il était si heureux avec Thadee... ❞ Les mots s'étirent, regard se perdant, nostalgie dans le ton. Il n'y a pas à dire, c'était une autre époque. Époque où je n'étais que satisfait alors que je me pensais heureux. Tout ceci était avant de te rencontrer, bien avant. Je me ressaisis, me concentre sur en apprendre plus sur ta famille, les Weaver. ❝ Le meilleur pour la fin, non ? ❞ Pourquoi je m'en mords la lèvre en te dévisageant sans même donner la moindre nuance à mon propos ? Je me sens taquin, par ta faute, toi démon des nuits qui réveillent mes incubes par centaines. ❝ Vous êtes un peu comme nous, les Wolford, arrivés au fur et à mesure mais maintenant réunis comme une meute. Le plat terminé, nous nous dirigeons à l'extérieur. La romance se mue en traitrise des sens, les yeux plus mesquins, les gestes plus marqués, les mains tremblantes de vouloir se toucher. ❝ Okay, okay, la prochaine fois tu paies et moi, je paierai en seconde partie de soirée avec... Ça ❞ ❞ que je déclare en me retournant, faisant ressortir mes fesses avant de te refaire face, rire aux lèvres. Épris d'un fou rire innocent, celui-ci s'étrangle dans ma gorge quand tes paumes saisissent mes hanches, me font se rapprocher de toi, nos souffles s'échangeant à chaque respiration. La proximité me blesse, j'ai envie qu'elle me tue. ❝ Mon dieu, CODA. Tu sais très bien ce que tu devais vérifier... ❞ Paupières qui disparaissent à faire sortir les mirettes de leurs orbites, sans prononcer un mot, je te fais lire sur mes lèvres le mot jockstrap avant de sourire de la façon la plus séduite avant de vouloir capturer tes lèvres. Mais le jeu nous a attrapé et déjà, tu cherches à m'éviter, à me faire te courir après. Quel enfoiré de me faire languir de la sorte. ❝ Okay, okay, allons-y. ❞ J'en roule des yeux, insolence comme jamais, les traits du visages dessinant à l'unisson un coeur à ton effigie alors que ta main glisse dans la mienne pour me guider jusqu'au chemin chez toi. C'en est presque surréaliste comment je me sens, à quel point je ne me vois plus dans un quotidien sans ta présence. Tu es l'amant de mes nuits mais de mes jours aussi, celui de mes rêves comme de ma réalité. Tu es celui que je désire, celui qui m'inspire, le seul, l'unique. Sur le chemin, je sers un peu plus tes doigts, regardant tout autour jusqu'à arriver à l'immeuble. Le changement de décor par rapport à mon chez-moi est directement détectable mais je ne dis rien. En réalité, je m'en fiche de comment les escaliers sont effrayants, à quel point ton plancher craque devant ta porte d'entrée, comme ton appartement est si mal éclairé. Il y a toi et c'est le plus important. Je n'ai pas le temps de complimenter le lieu, de dire quoi que ce soit que tu te dévoiles, torse nu, pectoraux en relief narguant mes sombres désirs.

tw ✧ mention de tentative de s*****e et sexualité.

Impossible que la lune, n'ayant jamais su profiter de ta présence, t'ayant toujours refroidit de son absence de chaleur, de son annonce du début de nuit, ait pu t'accorder en cadeau l'être t'apportant l'affection qui te manquait. Les astres alignés dans le ciel, à l'image d'une prophétie, nous ont guidé l'un à l'autre pour se purger de nos poisons. Sois mien, que je sois tien, ceci est notre raison. Le chemin est long, le chemin est rude, et tous deux nous nous rapprochant sans affronter les battants dans leurs appels d'urgence. ❝ Non, je ne le mets pas pour dormir ❞ rétorque-je dans un franc rire, ❝ je l'hume parfois quand je tombe dessus. Cela me rappelle nos douces nuits torrides ou nos matins l'un contre l'autre. ❞ Perversité quand tu nous tiens, douce romance comblée en vain. Il y a des obstacles, des épreuves qui nous rapprochent comme elles nous éloignent. des sentiments contraires qui laissent les émotions patois. Dans ce brouillard dans lequel je danse, les yeux fermés, les pas me guident vers toi sans jamais me tromper. ❝ J'aime tout ce que tu décris aussi... ❞ Joues qui rosissent encore une fois, visage tombant pour t'éviter de contempler le massacre que tu y crées. Es-tu un mirage dans ce monde d'horreurs ou la promesse, justement, d'un monde meilleur ? ❝ Oh, je vois, je fréquente vraiment un mauvais garçon d'une fratrie mauvaiiiiiise ❞ appuis-je de manière forcé, feintant de ne pas te croire tout en ricanant sans me cacher. ❝ Mais ça ne me fait pas peur. je suis même curieux de savoir à quoi ressemblent les tiens. Ils doivent être beaucoup plus funs que les miens, encore que, tu m'apprécies et je suis littéralement le moins aventureux de tous donc. ❞ J'aurai voulu que les rires couvrent tout mais les larmes sont les seules qui s'expriment quand je parle de Eden. Je me sens ouvert du nombril jusqu'à la carotide alors que ta compassion s'effondre dessus. Elle est douce et appréciable, je me sens en sécurité. ❝ Oui, on se parle toujours. Un peu tous les jours, je... ❞ Aucune envie de pleurer vraiment devant toi, ce serait ridicule. De toute évidence, quoi qu'il advienne, je demeure ridicule. Les émotions sont bien trop violentes pour que je puisse les combattre seul. ❝ ... Disons qu'il s'en sort, qu'il est suivi et qu'il n'a plus envie d'attenter à ses jours pour l'instant, donc... ❞ Regard incapable de croiser le tien après avoir dit cela. ❝ ... Tout va au mieux étant donné la situation. ❞ Pour une fois, je n'ai qu'une envie, c'est de balayer le sujet de la table et, fort-heureusement, le tien est bien plus amusant et intéressant. ❝ Tais-toi et laisse-moi dire que tu es le meilleur ❞ arrive-je à rire en roulant les yeux dans leurs orbites. ❝ Même si je ne les connais pas, tu restes le meilleur. Tu sais quoi ? Envoie leur un message et dis leur "je suis le meilleur Weaver, Eben l'a dit, vous êtes terminé". ❞ J'en pointe ton assiette du doigt comme si je cherchais à te faire sortir ton téléphone et faire taper cela avant de reculer un peu dans un ricanement des plus gamins. Avec toi, je me sens vivre - ou plutôt revivre. Comme une machine automatique, délivrée du gris continuel par une impulsion électrique causée par un virus des plus chaotique. Le repas se termine, les rires ne cessent de pleuvoir avant que nos corps ne se collent en direction de chez toi.

tw ✧ sexualité.

Rassurant contre toute attente. Il n'y a pas d'autres manières de te décrire en ce moment, sur ce moment. Tes paupières ne se rouvrent que pour permettent à tes pupilles de se focaliser sur moi, entièrement sur moi, afin de garder en mémoire l'entièreté de mes formes. N'est-ce pas renversant de se sentir aussi désiré par quelqu'un ne faisant que nous regarder ? S'il ne s'agissait que de tes mots, Coda, peut-être aurais-je trouver la force de résister mais tout ce que tu entreprends, à mon égard, ne fait que m'attacher. ❝ Arrête ❞ rigole-je comme si je devenais soudainement un mioche, ❝ tu es égoïste de moi, c'est dingue. Je veux juste en rencontrer ne serait-ce qu'un, mais tu m'as tout le reste du temps, ne t'en fais pas. ❞ Je ne cesse de ricaner en constatant que même vis à vis de ta propre fratrie, tu es prêt à sortir les crocs, comme si passer du temps ensemble sacrifierait du temps à juste nous deux. Et dans un sens, j'entends, je comprends et je fonds de ce raisonnement. ❝ Tu existes pour moi comme j'existe pour toi alors ? Okay, j'aime cette idée. Moi, l'aventurier sur la planète Coda qui compte bien y rester. Je m'en vais de ce pas dégommer mon vaisseau pour m'assurer de ne pouvoir partir. ❞ Plaisanterie anodine, ou non, témoignant de ce fort désir de mon incapacité à m'éloigner de toi. Personne ne serait dupe, s'iel nous côtoyait, de réaliser l'attachement nous retenant l'un et l'autre. Le repas a beau se terminer, la nuit, quant à elle, ne faisait que commencer. Je me retrouve accroché à toi, brûlant de toute part, m'émerveillant encore de ce que nous vivons. Une beauté divine, accordé par le néant, me rappelant une histoire à conter un autre moment. Main dans la main, je te suis jusque chez toi, sans me douter un seul instant qu'à jamais il me marquera.