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t’avais eu la dalle en te levant du lit ce matin, t’étais donc allé inspecter ton frigo histoire de te faire une idée de ce qu’il restait comme bouffe. à ta grande surprise, il était vide, te souvenant soudain que tu n’avais pas eu le temps de faire les courses cette semaine. presque au bout de ta life, tu filas rapidement sous la douche avant d’enfiler une tenue chaude pour sortir. en même temps, ce n’était pas comme si t’avais 36 pulls, t’avais enfilé ce qui était encore propre sous la main et en deux temps trois mouvements, t’étais déjà dehors, bravant le froid. heureusement que tu comptais ne pas acheter grand chose, cette besogne te fatiguait plus qu’autre chose. mais bon, c’était ça d’être libre, t’avais plus les plateaux bien dégueu auxquels t’avais été habitué. la liberté avait un certain prix tout de même que tu maugréas en entrant dans le magasin, devant tant de produits qui attendaient d’être consommés. direction le rayon bières sans réfléchir avant de ralentir un instant, pris d’une soudaine hallucination. bloquant un instant, tu revérifias dans le rayon cette vision assez surréaliste que tu pensais avoir eue un peu plus tôt. manifestement tu ne rêvais pas et tu t’en approchas silencieusement. ne parvenant pas à aligner deux mots, tu toussotas pour l’avertir de ta présence. en avait-elle conscience ou pas encore ? maintenant elle savait, mais d’abord tu voulus vérifier si elle aussi te reconnaissait. après tout, un fantôme ça ne réapparaissait pas. pas quand il te faisait à nouveau ressentir ce pincement au cœur. illusion parfaite ou simple sosie. coda, t’espérais juste d’être en train de rêver.

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Je suis encore cassée de mon retour de Cuba. Mais aujourd'hui, j'ai du me lever plus tôt que je ne le voulais pour m'occuper de ma nièce. Mon frère et sa petit-amie avaient des choses à faire. Je négocie un petit billet avec mon frère car je commençais à avoir du mal à finir ce mois-ci. Avec l'argent, j'emmène la petite au magasin qui n'est pas loin histoire de faire des provisions. Je regardais les paquets de chips pour choisir quand Artémis vient à m'appeler et me demander de venir dans mes bras. " D'accord, mais cinq minutes, tu commences à peser ton poids ! " Je défais sa ceinture de la poussette et vient la soulever alors que je lui montre les paquets pour qu'elle m'aide à choisir. Je me mets à rire lorsqu'elle fait une grimace alors qu'on vient faire résonner une toux derrière moi. Par réflexe, je me tourne et mon regard se porte sur... lui. Je me sens fébrile mais pour autant, je serre la petite contre moi. Le palpitant s'affole de cette vision. ça fait quatre ans maintenant... ça n'est pas possible. non, je refuse d'y croire. " Vous voulez voir les paquets ? Pardon, allez y ! " Fuir, c'était ma meilleure stratégie. Comme toujours. Main sur la poussette, je m'éloigne de quelques mètres, la tête penchée sur le côté.

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la jeune femme lui ressemblait énormément, mêmes yeux, même taille. non t'étais persuadé qu'elle n'était pas le fruit de ton imagination, et pourtant tu ne réalisais toujours pas qu'elle était devant toi, en chair et en os, tenant... un enfant. une petite fille de surcroît. qui avait hérité de ses traits semblerait-il, tellement elles se ressemblaient. ne serait-ce quand même pas... tant d'interrogations se bousculaient dans ton esprit, t'empêchaient de réagir comme un humain normal. tellement le choc était violent. c'était le cas de le dire, elle était morte à tes yeux et voilà comme par magie qu'elle réapparaissait dans l'un des rayons de ce magasin. pas tout seule en plus. que cela signifiait tout cela ? alors que tes yeux la sondaient, espérant un semblant de réponse positive, tu lus dans son regard qu'elle te considérait comme un étranger, un parfait inconnu. t'espérais vraiment te tromper, l'impression d'évoluer dans un cauchemar éveillé. elle se dégagea aussitôt pour te laisser accéder aux paquets de chips avant de s'éloigner avec l'enfant. éberlué, tu restas un instant sans voix mais tu voulus en avoir le coeur net, t'en avais assez de l'attendre comme à chaque fois, à chacune de ses visites en prison, t'en avais assez de subir. t'avais payé suffisamment ta dette à la société, à elle maintenant de te rendre la pareille. tu partis donc la rattraper. — non ce que je voulais voir, c'est toi... persie ? est-ce que c'est bien toi ? tu te rapprochas d'elle, d'ailleurs un peu trop près pour la dominer d'une tête. — j'ai vraiment besoin de savoir si c'est toi... dans la voix, il y avait à la fois une once de tristesse et de colère. et sûrement des regrets.

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Pourquoi mon corps réagit comme ça ? Comme une alerte pour me dire de m'enfuir ? Et pourtant, je me mens. ce n'est pas lui. juste quelqu'un qui lui ressemble. A Boston, ce n'est pas possible. Je refuse cette réalité. A l'époque de sentiments refoulés, honteuse d'un comportement inapproprié. A nouveau, je fuis, comme si c'était la réponse à tout. Je dépose la petite dans la poussette mais quand je me relève, je sens sa chaleur en même temps qu'il me le demande. Cette voix. Quatre ans et je m'en rappelerais encore. Deux années de sentiments que je pensais avoir oublier. Lentement, je me retourne et affronte ce regard bleuté qui me fait perdre tous mes moyens. Mes lèvres tremblent et l'angoisse vient à me monter au coeur au point d'étouffer. " Pardon... Pardon... " c'est alors que des babillages d'enfant se font entendre et je remarque qu'Artémis a quitté la poussette pour venir emprisonner le pantalon de Coda au niveau de ses genoux, avec ses petits doigts d'enfant. " Non, Artémis, arrêtes s'il te plait... " Je panique encore plus. Je me penche pour la récupérer. " Pardon... Coda. " C'est presque avoué qui je suis. Que je suis bien ce passé que je pensais avoir laisser derrière moi. Je repose la petite dans la poussette et cette fois-ci, je n'oublie pas de l'attacher correctement. Quand je me relève, là, je ne sais pas quoi faire. Je ne le regarde pas, je pourrais m'effondrer encore plus.

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son regard te fuyait, l'impression d'être un paria en sa présence. mais qu'avais-tu réellement fait pour mériter ça ? une fin où elle n'existait plus, complètement envolée, sans te donner plus d'explications. rien pour justifier son geste, comme si finalement t'avais pas assez compté pour elle. c'était douloureux et rien que de la revoir faisait remonter tous ces tourments qui t'avaient assaillis. non pas que tu t'en prenais encore une fois plein la gueule, tu voulais d'abord t'assurer que tu ne faisais pas fausse route. que tout ceci n'était pas un mauvais songe, un canular pour te rappeler ces moments devenus amers avec elle. non décidément, tu semblais n'avoir toujours pas tourné la page, pas encore. tu priais coda pour qu'elle prenne véritablement peur et te traite de barjo, c'était moins douloureux que la vérité elle-même. mais ses opales te transpercèrent au plus haut point, t'étant rarement senti aussi mis à nu qu'à ce moment-là, à cause d'une femme comme elle qui t'avait utilisé et joué de tes sentiments. tu l'entendis donc débiter des pardon, murmures à peine perceptibles, colère sourde qui remontait. l'enfant te réveilla, s'accrochant à ta jambe. la dénommée artémis, complètement dans un monde à part, semblait apprécier ta présence mais ce n'était pas le cas de persie, toujours aussi mal à l'aise. la réponse qu'elle te balança fit l'effet d'une lame aiguisée transperçant le coeur. tu te fis violence pour ne pas chanceler devant elle, ni devant la petite. la fumée dans ta tête, rendue plus opaque, refusait de s'en aller à contrecoeur. t'étais paumé coda, une nouvelle fois à cause d'elle. — je n'en ai rien à foutre de tes pardons pitoyables perséphone... sache que je t'ai haie le jour où t'es partie et je te haïrai jusqu'à la fin de mes jours. t'en as conscience maintenant ? alors tes PARDONS tu peux te les torcher dans ton cul. puis tu te souvins soudain de la présence de la petite. et merde, et si tout le magasin t'avait entendu ? tu t'en fichais à présent de tes courses, ne quittant plus la jeune brune du regard. si elle savait le nombre de fois que tu l'avais maudite.

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Je ne suis pas capable d'avoir un comportement rationnel. Le revoir me rend mal à l'aise. Je sais à quel point j'ai mal agi. J'ai toujours fui tous les hommes qui pouvaient développer des sentiments pour moi. Mais Coda avait le droit à ce podium dans ma vie. Parce que j'ai eu des sentiments réciproques à son égard. ça n'a pas été facile de mon côté. Dans le bus qui me ramenait en direction de Los Angeles, j'ai pleuré pendant des heures. Et les larmes se sont arrêtées seulement parce que mon corps avait atteint ses limites. Et ce sont tous ces sentiments mélangés qui remontent. Alors quand les mots de Coda viennent à frapper mon âme, avec une telle violence, c'est vraiment trop difficile. J'ai le visage déformé, visiblement incapable de retenir la douleur de ces retrouvailles. Malheureusement, Artémis est assez âgée pour percevoir le mal qui ressort de cette situation. Quelques sons sortent de sa bouche, approchant des pleurs. " Oh non, Artémis, ma chérie, pleures pas. je suis là. ça va aller. " Je viens la prendre dans mes bras, frottant son dos pour la réconforter. Je sens quelques regards sur nous. Mon regard rencontre accidentellement celui de Coda. je ne parviens pas à cacher à quel point cette situation me met à mal. Car j'aurais bien envie de lui faire comprendre qu'il n'est pas tout seul à avoir souffert. même si je ne sais pas à quel point de son côté. Je garde Artémis contre moi et repose sur le côté les quelques articles que j'avais déjà pris. Et d'une main, je m'éloigne avec la poussette pour sortir du magasin. Je vais jusqu'à la voiture que m'a prêté mon frère. Mais arrivé là, je pose mon dos contre le métal et continue de câliner la petite. J'ai besoin d'aller mieux, moi aussi. Je ne me suis pas préoccupée de Coda car c'est la petite qui m'importe le plus. C'est elle mon petit monde.

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même si la douleur jaillissait pour tout ravager sur son passage, la revoir c'était l'effet d'un uupercut garanti. alors la douleur t'aidait à tenir, à rester debout. pour la confronter, lui faire comprendre que malgré ce trouble au départ, elle avait laissé des dégâts dans ta vie. mais persie, égale à elle-même, se détourna de toi pour s'occuper de cet enfant. punaise, encore une énigme de plus à résoudre. tout te frustrait réellement, le fait de l'avoir retrouvée, de la voir aussi fuyante et cet enfant. t'avais encore du mal à encaisser le fait qu'elle se promenait avec un enfant, d'autant plus qu'il semblait avoir... 3 ans ? tu devrais l'ignorer pour de bon coda, t'as pratiquement pu lui dire en une phrase ce que tu pensais tout haut d'elle, même après quatre années. t'avais besoin de passer à autre chose, à ne plus tourner la tête vers le passé, et t'enfermer dans les souvenirs te ferait beaucoup plus de mal que de bien, tu le savais coda ça. il était bel et bien révolu, alors il était temps de savourer cette liberté. pas de temps à perdre pour une personne que tu cherchais à haïr. mais la haïssais-tu vraiment ? les yeux dans le vague, tu l'observas donc s'éloigner avec artémis, totalement indécis. mais tu voulais en avoir le coeur net, au fond de toi tu refusais que tout s'arrête maintenant, pas de cette manière. alors qu'elle était absorbée par l'enfant dans ses bras, tu réapparus à côté d'eux et de la voiture. mais gardant une certaine distance pour ne pas effrayer la petite. c'était donc sur un ton beaucoup moins violent que tu t'adressas à elle. — c'est donc tout ce que tu trouves à chaque fois que j'apparais ? me fuir ? tu comptes vraiment m'effacer de ta vie pour de bon ?

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Je ferme les yeux alors que la petite s'apaise. Elle se colle à moi, apaisée, et à mon tour, je crois que je m'apaise. Mais je me sens encore fébrile. Je ne pensais pas avoir à refaire face au passé. Encore moins Coda. Lui que j'ai rencontré à Détroit, je me demandais ce qu'il pouvait bien faire à Boston. C'est presque une seconde surprise quand je le revois près de moi. Je le dévisage en espérant qu'il ne soit pas aussi vindicatif à mon égard, je n'ai pas envie d'expliquer à mon frère que sa fille a pleuré à cause de moi. je le regarde alors qu'il me pose ses questions. Je me sens obligée de lui donner des réponses. après tout, je suis partie sans rien dire. à cause de trois petits mots en trop. " Attends. " Délicatement, je le repousse pour qu'il me laisse ouvrir la porte de la voiture et installer Artémis dans son siège auto. Je lui allume l'écran en face d'elle pour lui mettre son dessin animé préféré. Puis la porte se referme et je me tourne, faisant face à Coda. " J'ai toujours fui. Je suis désolé... si je t'ai blessé. Ce n'était pas mon intention alors que je... " moment de latence. parce que je ne suis pas le genre de personne à parler de ses sentiments. " C'est plus compliqué que tu le penses. Et... non, je n'ai pas cherché à t'effacer de ma vie. sinon je me souviendrais pas... de tout ça. avec toi. Fuir... c'est... " une liberté que je m'accorde pour me soulager. Quand je l'ai rencontré, je venais de fuir Boston. fuir mon agresseur. même si aujourd'hui, je suis libérée de ce fardeau, je ressens encore les séquelles. incapable d'assumer. même avec Soenn, bien que ce ne soit pas réciproque. " Tu veux quoi, Coda ? " parce que je ne peux pas réparer le mal que j'ai fait.

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te voilà sans doute en train de faire la plus grosse erreur de ta vie depuis ta libération, la suivre à l'extérieur sur ce parking. espace plus vaste, moins contraignant que dans les rayons mais peu importe l'endroit, le motif ne changeait pas. t'avais retrouvé persie et peu importe où elle allait, tu n'avais pas l'intention de la lâcher. oui tu ne souhaitais pas reproduire les mêmes erreurs, ni de lui faire confiance. elle l'avait brisée en mille morceaux, définitivement. te présentant de nouveau dans son champ de vision, elle te demanda une petite pause le temps d'installer la petite dans la voiture. bon sang, à un moment ou à un autre, il fallait lui demander. la question te brûlait les lèvres mais tu te contenais, pour maîtriser aussi comme tu le pouvais cette colère dirigée contre persie. même ses excuses bidons qu'elle te sortait ne parvenaient pas à la calmer. toujours aussi furieux et vindicatif. elle comprenait t'avoir blessé mais encore une fois, ses mots n'avaient aucun impact. lui balançant ton regard dur, tu laissas ton corps la pousser contre le métal. — t'as l'intention de t'en tenir qu'à ces quelques mots ? c'est compliqué ? ça ne justifie pas tout ce que tu m'as fait persie, ni même ta disparition. elle te troublait encore autant mais tu ne laissas rien paraître sur ton visage. — soi-disant parce que c'est compliqué ? mais va pourrir en enfer ! tu crachas à côté d'elle ou vilaine habitude de caïd. t'étais toujours aussi particulièrement remonté coda, à cause d'elle aussi t'as fini par retrouver les barreaux. tu pivotas pour cacher ton désarroi et le reste de tes émotions, toujours aussi secoué de la revoir. malgré la haine, malgré ce dévouement accordé à sa personne en tant qu'... époux. t'avais pas oublié et sa question t'arracha presque des larmes, tu ne savais toujours pas ce que tu voulais en vérité, l'esprit trop embrouillé, alors tu te retournas vers elle, le doigt accusateur. — bien sûr que tu t'en souviens grâce à elle, tu n'avais pas trop eu le choix j'imagine ! tandis que moi je n'étais plus rien à tes yeux, tu es partie persie bordel ! tu n'eus même pas la force de dire qu'elle t'avait abandonné.

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Ce n'était pas tant Coda en lui-même qui me mettait mal. Mais c'était le rappel du mal être que j'ai souffert durant des années. Parce qu'il m'a apporté bien plus que quiconque dans ma vie. Il m'a découvert alors que je venais de fuir, il m'a aidé à me reconstruire sans qu'il le sache. Il a été le premier et ça, c'est tout une symbolique dont il n'a pas conscience. Et que je n'ai jamais avoué. Probablement, qu'il ne le saura jamais. Je ne peux pas répliquer face à cette haine qui se déverse sur moi. Contrairement à la Persie du passé, je suis capable de prendre conscience de mes actes. Je baissais la tête comme une enfant prise sur le fait accompli, qui ne discutait pas et acceptait les remontrances. Mais j'avais cette angoisse qui commençait à me bouffer de l'intérieur. L'attitude de Coda me faisait peur et me rappelait ces moments étouffants. Comme si fuir n'était plus une possibilité. Je sursaute lorsqu'il se met à cracher sur le sol. La distance qu'il vient à mettre en nous m'aide à ne pas m'effondrer sur le sol. Ce sont des yeux embués de larmes qui font face à Coda lorsqu'il pointe son doigt vers moi. " Tu n'étais pas rien à mes yeux. Ne crois pas que j'ai fait ça de gaieté de coeur, Coda. " par contre, quelque chose que je ne comprends pas. " Tu as dit 'grâce à elle'. De quoi tu parles, au juste, Coda ? Je t'en supplie, calmes-toi. c'est angoissant cette situation. " sa colère. sa haine. j'en ai peur. Je tiens les clefs de la voiture entre mes mains, je voudrais fuir. Me sentir en sécurité. Parce que là, ce n'est pas le cas.

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