appartement de Jelena

@Horace Dawson — lundi 29 août, 20:00pm

je tourne comme un lion en cage dans ma chambre. j'ai remis correctement le plaid du canapé en place peut-être douze fois en cinq minutes. les coussins ont été retournés dans tout les sens. j'ai fait mon lit au carré comme si tu allais faire une inspection militaire. la petite table basse est parfaitement nettoyé, la fenêtre ouverte et une bonne odeur de linge propre embaume la pièce. on dirait que je vais avoir le droit à une visite d'un agent immobilier et que tout doit être parfait, propre et présentable. je me suis pas mis la pression pendant trois semaines, et là j'ai l'impression que je vais exploser. avant que tu partes au Summer Camp tout était tellement simple et naturelle entre nous. j'ai la sensation de devoir tout reprendre à zéro. et ça me stresse. et en même temps j'ai pas envie de te perdre, je ne veux pas prendre le risque qu'on s'éloigne plus que cet été. alors je veux que tu te rappelles pourquoi je te plaisais, pourquoi t'as été ma première fois, pourquoi on a recommencé avant que tu t'en ailles. pourquoi on est nous. pourtant y a un truc sur lequel j'ai pas misé, c'est mon physique. les cheveux en chignon, un petit short et un pull à l'effigie d'Apollo Creed, un personnage fictif des films Rocky, voilà comment je viens t'accueillir à la porte. « hey, entre » je me pousse pout te laisser passer. je file dans le frigo pour attraper deux bières et je te fais signe de me suivre dans ma chambre. « pose tes affaires sur le lit si tu veux, enfin fais comme chez toi » que je lâche en me tenant là en plein milieu sans trop savoir quoi faire.

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@Jelena Rodrič — lundi 29 août, 20:00pm

J’aime pas ce que je vois, ce que je pense. On m’a jamais autant comparé aux autres types, moins lumineux pourtant ; jamais autant mis dans le même panier. Je suis avec eux et je déteste. Seulement les frôler, leur ressembler même de profil. En un été que je rêvais léger, tout s’est emmêlé et me voilà à devoir m’attaquer à des noeuds. La vie est chaotique mais mon fil est toujours ordonné. C’était avant que vous veniez vous débattre dans mes pelotes.  Astra s’interroge, je le vois. Haley s’éloigne et j’ai perdu Sofia. Quand à toi, celle qui trône en chignon bancal, t’as foutu le bordel. Pas prévu je vous dis. L’été s’était passé sans toi, et j’arrive pas à n’pas penser que t’aurais pu faire autrement. Qu’on fait des choix, et que les bons prénoms n’ont pas été sélectionné. J’veux te voir et je redoute à la fois. Les yeux encore rouges d’excès amplifiés par le séjour avec la blonde de mon esprit. Gueule de bois perpétuelle depuis des semaines. Fuite dans les bas fonds. J’sais pas comment te saluer alors j’le fais pas, arborant un sourire gravé. Te passe devant et va jusqu’à la chambre, une bière choppée au passage. Le sachet de sushis laissé sur un bord du lit. J’ai pas vraiment d’autres affaires. « Tu comptes rester debout ? » J’en craque un fin sourire, pour te rappeler que c’est moi, malgré tout. Qui se tourmente ; mais toujours moi. Nos retrouvailles devraient pas se passer comme ça. Une gorgée. J’te regarde. T’es belle et c’est difficile à oublier. « On se raconte nos vacances ou tu mets le film tout de suite ? » L’espièglerie, teinté d’un peu d’acide, sur la bouche du gamin. On le regardera, cette fois.

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@Horace Dawson — lundi 29 août, 20:00pm

moi je voulais juste passer le meilleur été de ma vie. je voulais me sentir libre comme quand j'arpentais le monde entier avec mes frères. je voulais juste profiter de mes congés pour faire des trucs que j'aime et parler aux gens qui me font vibrer. et on dirait que rien ne s'est passé comme prévu. si j'ai adoré ces vacances avec Harlow, j'ai aussi mis Astra en colère et je me suis disputée avec toi. et mon dieu si tu savais à quel point j'ai détesté ça. je déteste toujours autant cette sensation d'éloignement entre toi et moi. je suis là debout en plein milieu de ma chambre à ne pas savoir si je dois ou peux te prendre dans mes bras, si c'est pas une bonne idée et si je devrais pas rester loin. ta question m'arrache quand même un sourire. mes lèvres qui s'étirent doucement alors que je me gratte l'arrière de la tête. « j'ai le droit d'approcher ? tu vas pas me mordre ? » et pourtant bordel ce que j'aimerais que tu laisses tes lippes glisser le long de mon derme, que tu mordilles doucement ma chaire pour la marquer de tes envies. comment avant l'ouragan. je m'avance, attrape le sachet de sushi que tu as ramener et le pose sur la table basse avant de m'assoir sur le canapé. pas à l'autre bout mais pas trop proche de toi non plus. comme un animal sauvage, je ne sais encore trop comment apprivoiser mes réactions et les tiennes. « tu peux me raconter les tiennes, si tu veux » je sais pas si tu veux vraiment que je te parle d'Harlow et de notre road trip. j'ai pas envie de créer une énième dispute, un autre moment délicat. putain Horace j'ai envie que tu me serres dans tes bras et que tu me dises que rien à changé. au lieu de ça je me perds dans tes yeux émeraudes, je redécouvre la douceur de tes traits et ta beauté me fous une gifle en pleine gueule.

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@Jelena Rodrič — lundi 29 août, 20:00pm

Tout vouloir, c’est ça, hein ? Refuser les concessions et stocker plusieurs corps dans ce pauvre organe fait pour n’aimer qu’une âme, selon les autres. C’était un beau projet Jelena, jusqu’à ce qu’on en dessine les limites. Quelle ironie, qu’elles soient tracées par ceux qui n’en ont pas. Ma bouche qui a défaut de goûter ton sel, siffle avec légèreté la fin d’un jeu qu’on a pas encore entamé. « Ca va, j’ai pas très faim tu peux t’approcher. » Dans les lignes, j’entrelace un message à nos peaux. Qu’elles seront frustrées et orphelines. Envie muselée. J’ouvre le sac de bouffe et dispose les éléments. Un rictus balancé par dessus mon épaule en ta direction. « Les mellleures de ma vie. » C’est ce que tu tu voulais pour les tiennes, n’est-ce pas ? Et bien regarde comme moi, j’te le sers le plateau. Je partais pas de très haut, pour le palmarès, mais quand même. « A pas grand chose d’être parfaites. » A quelques décisions, quelques maladresses, quelques cœurs abîmés et d’autres réparés. Un avion que t’as oublié de prendre. Je le verbaliserai pas, parce que ça sonne toujours ridicule quand c’est ma voix qui prononce ce genre de trucs, mais retrouver Astra et la baiser à l’internationale a le don d’upgrader n’importe quelles vacances. La retrouver et te perdre un peu, dans un même créneau. Regarde comme le monde est mal fait. Et je me retiens, tu sais. Je me retiens parce que c’est pas moi, quand ça déborde, quand je me l’accorde, t’es pas loin de m’insulter de sale con. « Ça t’aurait plu. » Glissé quand même, la frustration qui dégueule des lèvres et se permet cette réplique. Y aurait dû y avoir ton souffle mêlé au nôtre. Sincérité mal camouflée par un insignifiant : « Tu mets en route ? » Fin de la parenthèse. T’es trop loin de moi et j’ai même pas le droit de te le dire.

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@Horace Dawson — lundi 29 août, 20:00pm


je sais que ces vacances avec Harlow ne sont pas bien passé pour toi et Astra. je vais éviter de te montrer les superbes photos de nos visites, les textes et musiques que j'ai écrit et tout les souvenirs que j'ai ramené de nos villes arpentées. et je trouve que c'est un comble sachant que tu étais le premier à m'ouvrir la voie d'une vie sentimentale libre. c'est toi qui m'a apprit que je n'avais pas besoin de m'enchainer à une seule relation alors que je pouvais m'attacher à tout les esprits et les âmes qui me marquait. et maintenant j'ai l'impression que t'es jaloux et je ne comprends pas. pourquoi moi je n'aurais pas le droit de t'aimer toi, Astra et Harlow ? je secoue la tête avant de te retrouver sur le canapé, gardant mes distances instinctivement. « t'es sur ? » que je demande en souriant, me rapprochant doucement de toi. je déteste cette situation, celle où j'ai aucune idée de comment t'apprivoiser, où j'ai l'impression de devoir tout recommencer à zéro avec toi alors que j'aimais ce qu'on avait toi et moi. et quand tu commences à me parler de tes vacances, alors que j'essayais juste de rester douce et te doucement te reconquérir, je sens la colère monter petit à petit. je deviens rouge, j'ai chaud et surtout mon regard s'assombrit. je continue de t'écouter me narguer, alors que la rage monte et commence à resserrer mes organes dans un étau « tu te fous de ma gueule là ? » que je demande sèchement. « qu'est-ce que tu fous là si t'as passé les meilleurs vacances de ta vie sans moi ?   » je balance mes baguettes sur la table basse. « tu veux quoi Horace ? que je m'excuse de pas avoir été là ? d'être partie avec lui plutôt que de venir vous rejoindre ? je voulais arranger les choses ce soir et là t'es vraiment mais alors vraiment en train de me saouler » j'ai envie de taper dans un truc mais je me retiens. je dois contrôler ma colère et gérer mes angoisses. comme l'angoisse de te perdre.

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@Jelena Rodrič — lundi 29 août, 20:00pm

Si je matais le film de notre soirée j’me détesterais. Je prendrais parti pour la brune qui bouillonne, qui essaye de contenir mais qui échoue si près du but. Je comprendrais pas ce type qui récite un beau discours mais grogne tout le contraire, dans quelques répliques doucereuses. Il pense chaque mot, chaque idée qu'il t'a soufflé. Que t’es libre. Qu’il faut vivre, tester, expérimenter, se planter, y retourner. Assumer ce qu’on est, qui on aime. Qu’on peut caser tout ceux qui le méritent, dans un cœur qui paraissait pas si grand à première vue. Mais un cœur ça s’étend. On peut repousser les bords. Je pensais chaque phrase. Je le pense encore. Mais j’arrive pas à le vivre, quand ça te concerne. Ça n’aurait pas été pareil si t’avais su couper ton été en part égales. Peut-être pas égales, peut-être qu’un morceau, même petit, ça m’aurait suffit. Une bouchée qui me souffle que j’ai pas juste été le mec utile. Un comble pour un type qui désir l’être. Tu sauras aussi que je sais pas me battre, probablement parce que je déteste ça. Recevoir une attaque, et juste relever le menton. « J’ai jamais eu la chance de passer des vacances comme celles-là. » Vous oubliez, tous, que c’est exceptionnel. L’ordinaire n’est pas dans ces paysages. « C’est tout. » J’essaye de placer le point, même que je goûte un sushi, comme si ça allait te freiner. Je vois les rougeurs sur tes joues et je peux sentir ton cœur qui s’agace. Et moi je lutte comme un con en mâchant un saumon/avocat, le corps qui sursaute presque au bruit des baguettes qui valsent. Prendre le temps de finir ma bouchée. Reculer un peu l’aiguille, pour ne pas céder à cette colère que je te laisse. « Tu veux que j’te dise quoi ? » L'agacement, seulement lisible dans cette baguette que je fais tourner autour de mes doigts, regard fixe dans le tien. La voix elle, est douce. Contraste avec le rythme martelé de ma réplique, lancée à ton assaut : « J’dois pas te dire que j’ai passé de bonnes vacances, j’dois pas te dire non plus que t’aurais du venir. J’dois parler, mais surtout faut que je dise que des choses que t’as envie d’entendre. » Parce que sinon j’suis un connard possessif qui te traite comme sa chose personnelle, c’est ça ? Ouais, c’est resté dans ma gorge, et ça a contaminé jusqu’au battant. « T’as pas à t’excuser. » La bouche s’étire aux commissures, à peine, dans un sourire abîmé. « T’as fais un choix, et si t’as passé de bonnes vacances alors tant mieux. » Rattrape un sushi. « On s'excuse pas d'être heureuse. » Si t’enlève le filtre, tu verras le naturel moins beau, le sentiment laid qui ressemble à de la jalousie. Pour ça, je pourrais m'excuser.

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@Horace Dawson — lundi 29 août, 20:00pm


je ne comprends pas ce qui est en train de se passer. tout se mélange dans ma tête. les émotions, les impressions, les ressentis. j'ai l'impression qu'elle va exploser et j'ai peur. peur de ma manière de réagir pas toujours bien proportionnée, peur de te faire peur en te montrant cette facette de moi pourtant bien présente. quand j'étais gosse, je n'arrivais pas à gérer toute cette range en moi. celle d'un père qui avait préféré m'abandonner, celle d'une famille qui, malgré la dévotion de notre mère, n'était pas toujours heureuse, celle d'avoir l'impression de ne jamais être assez bien, assez tout. alors pour compenser cette colère, je ne retenais pas les coups et les insultes. je tapais, je mordais, je haïssais du plus profond de mon être. c'est Milan qui a prit les devants et qui m'a inscrite à la boxe et aux cours d'arts martiaux pour m'apprendre à canaliser toute cette colère pour en faire une force. à présent elle me permet d'être celle que je suis, Jelena femme forte aux multiples personnalités. mais parfois ma nature reprends le dessus. quand je suis attachée à quelque chose, quand j'ai la sensation de perdre ce qui m'est cher, quand je me sens attaquée et menacée. là, c'est toi. et tu menaces mon coeur. celui que je suis prête à t'offrir sur un plateau d'argent sans jamais rien te demander en retour. alors quand j'ai l'impression que tu me repousses une énième fois, que tu te joues de moi, que tu me provoques, malgré les tentatives de contrôler ma respiration, les battements de mon coeur.. je finis par céder. pour la première fois depuis longtemps, je cède, je lâche prise. « mais putain Horace je veux que tu me dises ce que tu penses, ce que tu ressens. c'est quand même pas compliqué merde à la fin » les baguettes qui volent sur la table pendant que toi tu manges bien tranquillement. « j'ai l'impression que tu te fous de ma gueule et mon dieu t'es vraiment en train de me faire vriller » le rouge qui colore mon visage. « j'ai jamais dis que tu devais me dire ce que je veux entendre. mais t'es pas obligé de me dire ça comme si finalement c'était tant mieux que je sois pas venue parce que c'était mieux sans moi. t'as le droit de me dire que t'aurais voulu que je sois là. putain ... » je donne un coup dans un des coussins qui se met à valdinguer dans la pièce, décroche un cadre dont la vitre se brise au sol. « j'en ai marre qu'on me laisse jouer aux devinettes, j'en ai marre qu'on porte un discours et ensuite qu'on me laisse entrapercevoir autre chose. pourquoi je suis là seule grosse conne qui se casse le cul à dire ce qu'elle ressent hein ? pourquoi moi je fais toujours attention à ce que tu saches combien tu comptes pour moi alors que moi j'ai l'impression d'être rien » ma respiration qui se saccade, comme quand j'entame un combat de boxe. « c'est trop demander que t'enlève ce masque de merde et que tu sois Horace, le mec complexe et parfois contradictoire ? c'est pas grave de l'être mais assume le en fait » j'ai balancé ça d'une traite, en levant légèrement le ton de ma voix.

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@Jelena Rodrič — lundi 29 août, 20:00pm

Sur ton ring, j'suis le type qui subit sans répliquer, ou presque. Qui ne répliquera, que si au bout, c'est pour une âme. Qui ne répliquera même pas pour lui-même. J'crois que j'm'estime pas suffisamment pour me défendre correctement. Au mieux, j'balancerais mes poings au piff, en espérant ne sentir aucun os se briser sous mes phalanges. Dans la boxe, je n'aime que la dévotion, la limite qu'on frôle, la sueur qu'on laisse, le corps utilisé comme un art. Dans la boxe, peut-être que t'es la seule chose que j'aimerai. Mais, pas quand c'est moi en face. Moi le cul vissé sur ce canapé, et les orbes fixes, qui encaissent sans cligner. J'en loupe rien, mais j'écoute à peine. Je sais ce que t'as à me dire, j'pourrais écrire le dialogue, sourd. Dans le trio, t'es le lien et la perturbatrice. Celle qui fera que ça marchera, ou que ça s'cassera la gueule. J'voulais juste voir si tes épaules étaient suffisamment solides. J'les vois faiblir, s’abîmer, à force de subir nos morsures. J'entends que t'y arrives plus, qu'on est un bagage trop envahissant. Tu l'sais pourtant, qu'Astra est incapable de voyager léger. Droite et gauche, j'évite les attaques sans avoir à bouger autre-chose que ma mâchoire qui se tend. « Calme-toi. » Ordonné, avec une douceur qui tranche avec ta colère. Mes phalanges qui viennent chercher ton bras, empêchant un éventuel autre éclat. « Calme-toi putain, allez, c'est bon. » Ca vaut pas le coup. Et j'vais me péter les dents, à force de les serrer quand tu t'agites. Le regard, se détournant de toi juste pour observer le verre brisé au sol. A peine. « Il était moche ce cadre, mais quand même. » A côté, toujours à côté. En marge de ce qui se joue. Parce que j'y arrive pas, avec le sérieux de ces adultes qui discutent. Même qu'il y a le début d'un sourire, sur mes lèvres acides. « J’te parle pas si t’es entrain de péter des trucs ou de gueuler. »  Ca marche avec les autres, surement même que ça marche quand c'est Elle qui se brise. Mais, j'veux pas être aussi raté que j'le suis quand elle s'enflamme. J'veux pas être avec toi, celui que je suis avec Elle. « Tiens. » Les baguettes, les miennes, celles qui ne sont pas tombées de l'autre côté de la table. Moi, j'lutte contre l'obscurité avec mes couleurs. Un silence. Rompu. « T'es pas rien. » Une gorgée. « Si t'étais rien, j'm'emmerderai pas à venir alors que j'savais que ça allait finir comme ça. » Parce que toi, t'aimes trop parler, t'aimes trop comprendre. Et moi j'aime tout le contraire. « J't'ai dis que tu pouvais tout avoir. » Orbes relevées, implantées dans les tiennes. « Mais tu vois, Horace, il est un peu con, et il dit des trucs qu'il assume plus après. » Rictus amusé, qui se moque de sa propre silhouette. « J'aurai aimé que tu sois là, avec Astra et moi. » J'te l'ai déjà dis, répété, mais t'entends pas. « Et tu peux m'sortir ce que tu veux, j'reste persuadé que c'est avec nous que t'aurais dû être. » Pas avec Il, pour un été complet. Esprit tordu, ça reste dans ma caboche presque vide. Les boucles secouées, dos basculé contre le dossier du canapé. Une légère grimace. « Et j'ai bien conscience que c'est vraiment à chier de penser ça. » Surtout pour moi, principalement pour moi, le prince de la liberté.  Celui qui détesterait que tu m'sortes le même discours. Féministe raté.

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@Horace Dawson — lundi 29 août, 20:00pm

comme un besoin constant de me battre, de me décharger de toute cette colère que j'abrite depuis trop longtemps. la rage d'avoir été abandonné par un père qui a préféré prendre le large que ses responsabilités. de perdre une mère que le paradis m'a trop vite arraché, d'être bloqué dans cette spirale de tristesse, de colère et de doute qui tourne encore et encore, perpétuellement sans jamais réussir à en sortir. je voudrais être moins cabossé, avoir moins de creux et de bosse. je voudrais être plus simple, moins complexe. mais faut croire que c'est pas pour moi. faut croire que sur le ring de la vie, je serais toujours une combattante, jamais une spectatrice. tes "calme toi" qui n'ont pas vraiment l'effet escompté puisque j'hausse un peu plus la voix, je continuer de sentir cette rage me dévorer les entrailles. si je suis autant en colère c'est parce que putain ce que je tiens à toi, à Astra. si c'était pas le cas tu ne serais pas là. je me battrais pas corps et âme pour vous récupérer. j'en serais pas émotionnellement chamboulée. et quand tes doigts viennent attraper mes bras, que tes paroles semblent plus invectives, mon regard noir passe du cadre brisé à ton regard émeraude. « tu me parles pas quand je suis en colère mais pas non plus quand je suis calme. on fait quoi là ? » tu sens que ça boue en moi ? tu vois que je me contiens pour ne pas tout casser. allez Jelena, t'as pas fait des années de sport pour ne pas réussir à te contrôler. des années que j'ai pas tout cassé comme ça. je pensais que rien ne méritait que je me mette en colère. faut croire que mes sentiments pour toi sont une bonnes excuses. je prends les baguettes que tu me tends sans réellement comprendre ce que t'es en train de foutre. « Horace qu'est-ce que tu... » et j'ai pas le temps de continuer que tu me fais fermer ma bouche. je crois bien que c'est la première fois que tu me dis que je ne suis pas rien. et bon sang ce que ça fait du bien. tout ce que tu ajoutes après, c'est comme un vent qui balaie les flammes sur son passage. t'éteins rapidement les braises de ma colère. ne reste que la fumée qui petit à petit s'éloigne. mon palpitant qui retrouve un rythme correcte, ma poitrine qui se soulève de moins en moins vite. « c'est pas à chier » que je réponds doucement cette fois. j'ai cessé de crier et d'être agressive. je suis juste assise sur les genoux, face à toi. je te regarde, avec attention et presque avec tendresse. « c'est pas à chier si c'est ce que tu ressens. » je soupire longuement avant de regarder mes mains. « j'aurais pas dû passer tout l'été avec lui. j'aurais dû partager et être aussi avec vous » c'est dur à avouer. alors épargne moi les je te l'avais s'il te plait. « j'ai pas cessé de te vouloir. même après trois semaines sans toi » ma voix presque inaudible. « même après trois semaines avec lui »

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@Jelena Rodrič — lundi 29 août, 20:00pm

Tu m'expliques à quoi ça sert, la lutte ? Quand ton corps se mouve sur le ring, qu'il s'impacte de coups et qu'il s’abîme, est-ce que ce sont tes démons, que tu fous KO ? J'préfère les embrasser, tu vois. Les entraîner dans une valse et les envelopper d'affection. M'en faire des alliés. J'leur tourne le dos en sachant qu'ils finiront par planter leurs griffes entre mes vertèbres. Sûrement qu'on s'retrouvera, dans cet enfer qu'on se creuse. Douce Jelena, je découvre chaque jour les ombres des lumières que tu exposes. Quand ta voix se hausse et que le mobilier tressaute. Quand moi, j'reste planté en spectateur. J'veux bien être le gigolo qui s'baladera avec la pancarte ; s'il faut vraiment participer au match. Arborer un large sourire et exposer mes reins, je sais mieux l'faire que personne. Accrocher sur mes lèvres une énigme, aussi. On fait quoi là ? T'exploses et moi j'implose. Chacun son style. Les éclats, j'veux pas te les réserver. J'te dirais bien que le mieux à faire c'est de se taire et de baiser, parce que ça au moins, on sait faire. On savait. Je conjugue comment ? L'école, l'anglais toussa, c'est pas ma spécialité. Ecrire et parler. Dégueuler ce qui remue les entrailles, c'est vulgaire dans mon monde mutique. J'prefère te tendre des baguettes, comme pour réparer ce que tu brises. A défaut de savoir te souffler ce qu'il faudrait, j'me rattrape en faisant un don. Pitoyable gosse. « Si ca l'est ». A chier, ridicule, tout ce que tu veux. Indigne du mec que je décris quand il a fallut rédiger ma présentation. Indigne du cœur sain que j’espérais nourrir. J'ai pas l'reste, mais ça, vraiment, j'le voulais. Etre beau de l'intérieur. Peau salie mais battant puceau, candide. Qui aime fort, trop, qui aime de façon plurielle. Qui aime parfois plus que d'autres. « Ce que je ressens, c'est à chier. C'est mieux comme ça ? » Effronté, qui relève le regard pas moins doux. J'en veux pas putain, je veux pas de ça, parce que ça parasite, ca bousille des relations, ça envoie Astra à l'hosto. Ca fait que mes vacances auraient dû être paradisiaques, et, même s'il n'y en a pas eu de meilleures, elles auraient dû être encore mieux. « Tu m'as manqué, et ça m'a emmerdé que tu te fasses sauter tout l'été par machin. » J'ai pas envie d'apprendre son prénom, le retenir, j'en ai rien à branler. Y a de la confrontation dans le regard. Finalement, j'aurai peut-être ma place dans un ring. « Ca sonne bien, tu vas m'dire ? » Ca sonne moche, je l'entends. C'est même pas beau pour toi. Mais j'ai pas envie de conjuguer le verbe aimer quand j'parle de lui et toi. Pardonne le cru de mes termes. Ca passe mieux, quand ça n'a l'air que d'une histoire de cul. Corps qui s'agace, doigts bagués qui s'affairent dans les poches. Y a quelques pilules qui attendront plus tard. Un paquet de clopes maltraitées que j'sors. « J'peux fumer ici ? » Pour la forme, parce que j'ai déjà le briquet allumé. « Tu dois faire ce que tu veux, Jelena. Qu'importe ce qu'on peut te dire. Qu'importe surtout ce que je peux dire. » Ou la blonde de nos enfers. « C'était pas que trois semaines. » Rectifié, le vert qui n'sait pas vraiment où se poser. Toxico d'un contrôle des émotions étouffées, qui déteste ce qui se déroule actuellement. Dans le souffle de nicotine, y a un murmure. « Ca va pas marcher, j'vais pas y arriver. » Parce que j'sais même pas si j'suis capable de te toucher sans le sentir lui. Sans m'détester de penser ça.