Elle me parle de ce phoque, effectivement je n’y connaissait rien mais elle elle était passionnée. Ça se sentait.. Son regard se voilà et d’un coup j’avais l’impression d’être trop conne d’avoir bu autant , de ne pas pouvoir l’aider .. Mais peut-être qu’en s’aider toutes les deux en parlant.. Je mis ma main sur son épaule. « Ça ira non? C’est pas ce qu’on dit toujours? » Je lâchais un petit rire, plus du tout sûre que ces paroles seraient vrai un jour pour ma part. Encore moins que les attentions de mes parents, juste pour ne pas que je coule, mais mes désirs, mes rêves, pouf toujours envolés comme par magie, dans un virage de montagne. Et elle, cette femme inconnue devant la mer qui s’échouait à nos pieds, elle me comprenait, elle savait, elle le ressentait, ce besoin d’être là. D’être devant l’adrénaline du moment, celui qui faisait battre notre coeur plus fort. La passion. Mes lèvres s’étirent dans un sourire un peu faux, juste pour la rassurer.

J’hausse les épaules. « Des visses dans le cheville, je serais moins mobile, pas besoin ceci dit dans l’eau, mais j’ai perdue trop de muscle, de motricité dans ma jambe… » je soupire. « Même si je rattrape un jour, ça ne sera pas durant mes études, et je serais trop vieille après… » Mon coeur se serre… Et l’alcool étant là, je ne réfléchis pas. « Viens. » Je me lève et la tire doucement vers moi. Je retire mon t-shirt et mon pantalon et prends sa main. « Allons y. » Dans l’eau, dans cet élément qui nous rassemble malgré la douleur. J’avais bu c’était certain, j’étais mal, c’était sure, mais je voulais profiter. Vivre… Juste un instant là tout de suite.

@Joyce Millett

C'était déjà purement inconscient d'être venu jusqu'ici avec une bouteille, de l'avoir bu et vidé en un temps records.. Mais c'était inconscient tout court d'être encore là non? La vie était faite d'un tas de surprise, et si on ne se battait pas on n'arrivait pas à les dépasser à les vivre et surtout à trouver les meilleures d'entre elles... Sauf que je ne vivais pas, je survivais... Et la peur n'évitait pas le danger, et je n'avais pas peur... Je n'avais plus rien à perdre. Elle si c'était sur, mais je savais qu'elle avait des compétences en natation et puis, elle nous sauverait si besoin... Naïade qui aurait pu sortir tout droit de mes rêves les plus fous.

Une fois les pieds dans l'eau,... Salée venant s'échouer sur nos pieds, mon sourire est franc, vrai... Enfin ! J'ai cette sensation de souffle frais dans mes poumons, cette renaissance, l'alcool est toujours là, mais de plus en plus je refais surface. Contradictoire alors qu'on s'enfonce dans l'étendue noire et sauvage en face de nous.. Ma main toujours dans celle de la belle aux cheveux roses, je me tourne vers elle et saisis la seconde. Le clair de lune éclaire nos mouvement, et donne un air surnaturel au moment. "C'est la liberté... Personne pour décidé, on se remet à elle... Dans les vagues on se laisse porter, elle nous protège..." C'était comme ça que j'avais toujours vu la mer, l'eau... Je l'avais accepter et nous avions appris à nous connaitre.. Et c'était impossible de vivre sans elle. "On dirait une sirène , tu es sublime." Le compliment était sincère et mon rire qui l'accompagnait montrait la joie d'être de nouveau dans mon élément.

Dans l’eau, la lune pour témoin, on était deux âmes un peu triste à qui se retrouvaient pour trouver la peine, la sérénité… Mais c’était plus difficile que tout, surtout quand une beauté pareil était là, et que je repensais à nos moments avec Abril, celle qui me faisait sourire, que je repensais à mes entrainements, dans l’eau, qui ne seraient plus… J’étais là, à sourire, à regarder cette déesse sortir de l’eau, ses cheveux à la surface de l’eau, qui était sublime… Magnifique mais… Perdue…

Lorsqu’elle s’approche nos mains serrés l’une avec l’autre. Je souris avec douceur, je me demande si tout pourrait être doux et paisible comme là, avec Joyce. Attirer par la belle, je me retrouve dans ses bras, je la serre contre moi.. Ma tête qui se laisse aller le front contre son épaule, je me mets à pleurer, les larmes coulent, seules et en silence, les sanglots arrivent après les mots de la sirène qui me couve de ses bras. Des sanglots qui étaient retenus depuis trop longtemps, mouillant nos corps déjà trempés, secouant ma carcasse et m’achevant, corps sans émotions, sans plus rien… juste la sensation de vide… Jambe blessé, corps meurtri, âme atrophié, mais petit à petit, la douceur anesthésie les maux…