"Alors quoi? QUOI ? TOI AUSSI TU M'ABANDONNES? JE SUIS PAS ASSEZ BIEN POUR TOI HEIN ! " Ivre, j'hurle en regardant l'océan... Je suis arrivée ici en courant. En tentant de garder un rythme malgré l'alcool. Mon père était aux Etats Unis et seulement pour me faire la moral, pour me dire que cet été ce serait l'Espagne avec lui ou alors rien. J'étais en colère, j'avais envie de tout détruire, personne ne comprenait. Moi je voulais ce stage en Europe, je voulais faire les compétitions d'été, les vacances avec l'équipe... Je voulais oublier cette douleurs qui la nuit ne passait qu'avec des médoc trop fort qui m'endormaient, je voulais oublier cette bouteille que je vidais trop souvent le soir... Même plus le soir maintenant... Je devais de tomber alors que mes pieds avaient changé de sol, le dur, celui où l'eau venait lécher le sable... Au mou du sable sec, mais trop instable pour ma cheville abîmée. Je me laissais là assise dans le sable, lançant une poignée vers l'eau sans qu'elle n'aille très loin. "Lâche ! T'es comme tout les autres..." Dis-je en séchant mes larmes...

@Joyce Millett (hj : tu me diras si ça te va :) <3)

C'était injuste totalement, injuste. Pourquoi moi ? Pourquoi pas les autres ? Pourquoi jz n'avais plus le droit de vivre la seule chose qui arrivait à me rendre heureuse, à me rendre libre, à me faire tout oublier ? C'était perdu. Terminé. Je n'avais plus rien. Et même mon statut n'arriverait pas à me faire rester ç Harvard, si mes résultats n'augmentaient pas l'an prochain. Tout allait de travers, je ne pourrais peut-être plus jamais avoir ses rêves, ses envies, ses désirs.

Ce cri lâché comme une bouteille à la mer, lâcher comme un dernier souffle, dernière envie, un dernier espoir ... Et pourtant lorsque le sable s'échappe d'entre mes doigts la douleur et la peine sont encore là.

Les yeux clos je ne me rends même pas compte que quelqu'un s'approche. Ce n'est que sa voix, qui me fait réaliser que la plage n'est pas aussi déserte que je l'aurais pensé. Tournant vivement la tête vers celle-ci, mes yeux encore rouge de cette drogue que j'ai appris à fumer en si peu de temps, je fixe l'arrivante.
" Vraiment ? Tu demandes à moi si j'ai besoin d'aide ?" Un rire me prend mais les larmes restent, elles coulent encore sur mes joues, nouveau torrent, comment une inconnue peut-elle se soucier de moi alors que ma famille n'en avait rien à faire de mon bonheur?
"J'ai juste besoin d'une machine à remonter le temps et ça c'est impossible tout ce que le temps passe c'est que rien rien ne pourra jamais l'arrêter et que pour moi tout est fini."

Parler à une inconnue, est totalement idiot inconscient, on m'avait toujours appris le contraire et pourtant à ce soir, j'en avais plus rien à faire, je voulais oublier tout ce que j'étais ne plus souffrir.

@Joyce Millett

Un petit rire nerveux m’échappe, combien de fois ma mère avait eu ce même genre de phrase. « Ca ira mon chaton, le soleil finit toujours par se lever. » Oui… Ok c’était bien beau mais si je devais oublier mes rêves, abandonner mes études, tout ça car le soleil s’était lever sur moi, et ma tante ce jour là… Un virage, pas grand chose, mais suffisamment pour que cet idiot qui faisait une course ou je ne sais quoi envoie notre voiture dans le décor, ma tante tentant de rattraper le tout, finissant notre contre contre un arbre, broyant ma jambe… Je soupire à la suite de ses mots. « Ma mère me dit la même chose. Mais quand demain est arrivé , rien n’a été mieux, la douleur était pire encore, l’envie que tout s’arrête… Et ne rien dire pour ne pas être faible… » Mon regard sur l’horizon je ne fixais pas l’inconnue. « Tu connais ce vide? Celui qui fait penser qu’on a plus d’avenir? » Ma tête pivote et mes iris se plantent dans les siennes, jeune femme venue se perdre sur la plage, beauté sortant des vagues ou non.. Elle était peut etre juste le bruit de mon imagination…

J'écoute les mots de la jeune femme, même si je suis encore embrumé par l'alcool, j'ai l'oreille attentive face à cet ange venu pour me tenir compagnie. Assises dans le sable, les confidences sont visiblement de mise. "Tu as appris à nager à un animal marin?" Je fronce les sourcils, ne comprenant pas trop.. Ou alors elle parlait d'un truc à quatre pattes, les chiens ou chats.. J'adorais les animaux, mais je n'en avais pas. Pas le temps disaient mes parents, pour les rendre heureux. Et adopter un escargot ou une mouche n'était pas trop possible, j'avais pu le constater dans le passé.
"C'est jamais simple quand on laisse le coeur faire ce qu'il veut..." Et c'était de pire en pire, surtout quand un drame arrive, qu'on aime son métier, qu'on aime ses études, qu'on ne vit que pour l'eau du bassin et l'adrénaline de la compétition...

Le sable s'échappe de mes mains comme mes rêves de ma vie, comme l'idée de devenir pro un jour de mes espoirs... "Ma famille..." Je lâche un petit rire. "Si je pouvais être dans du coton ou dans un tour comme Raiponce, mon père serait le plus heureux, depuis l'accident il est dans mes pattes tout le temps, alors qu'avant il était plus souvent en Espagne. Et mes amis.. Oui ils sont là , heureusement... Mais c'est compliqué, je veux pas qu'ils me voient comme ça." Droguée, alcoolisée, totalement à la dérive face à cette vague qui est en train de me tirer vers le fond. "Et toi.. Tu arriverais à avoir une autre passion ? Je n'ai connu que les bassins, l'eau chloré et la compétition..." Une larme coule sur ma joue, une de plus, cette descente ne s'arrêtera donc jamais...

@Joyce Millett