C’est mignon de le voir parler de sa paternité. Et ca se ressent dans tes yeux, il est heureux d’etre papa. Et ca me soulage. On va pouvoir enclencher le second alors Pour sûr, j’en voulais au moins un voire trois. Mais vers mes 30 ans. Donc on avait largement le temps. Champs libre dans ses bras. Et je prends vite la place, embrassant son front. Je ferais les yeux doux a tout le monde pour que tu puisses me rappeler a qui je suis. Oui, j’allais tester sa patience. Mais je sais parfaitement que ma jalousie se retournera contre moi. En attendant c’est bal. Et je lui montre la table prete pour les deux. Je l’invite a s’installer et prends place a cote de lui. alors ton année scolaire donne quoi ?

C'est ouvertement que je me confie à Novel sur ce que la paternité à déclenché chez moi. Beaucoup de doutes, d'inquiétudes, mais aussi énormément d'amour, de beaux moments, doux et apaisants. Je n'y aurais jamais vraiment cru, mais je crois que ça me plaisait d'être père. Sa réflexion m'arrache un sourire et une lueur de malice alors que je m'approche de lui après avoir déposé Anaé dans son couffin. « Attention à ce que tu dis, je pourrais te prendre au mot. » D'autant plus que c'était assez plaisant de l'entendre évoquer cette possibilité entre lui et moi, même si ce n'était pas pour tout de suite. Son corps contre le mien, je referme mes bras autour de lui pour le garder contre moi. « Une sérieuse mise au point sera nécessaire à la fin de la soirée alors. Parce que je suis certain que tu seras au goût de plus d'une princesse ou prince. » Bien sûr, il allait attirer les regards, bien sûr, il allait conquérir des coeurs, volontairement ou non, et bien sûr, ça allait m'énerver. La table fièrement dressée et remplie, je lui vole un baiser avant de le relâcher et de venir m'installer à ses côtes. « Ca s'est bien passé. J'ai validé toutes mes matières, alors je vais pouvoir profiter de mon été dès maintenant et entrer sereinement en septième année à la rentrée. Tu vas devoir me supporter encore une année de plus. » Taquinerie à son paroxysme, je commence à attraper les plats devant moi et nous sers. « Tu as tout préparé  toi même ? »

Je lui explique que j’ai des connaissances pour ne pas faire cramer des pates mais que d’autres aliments c’est au dessus de mes competences. Peut-être devrais je prendre des cours ? En attendant, je lui file le nom du traiteur qui est plutot bon dans son affaire. Desole de te decevoir. C’est toi le cuisinier ici. Je le félicite pour l’obtention de son annee. M’etrangle a moitié quand il me parle de septieme annee. Je sortais donc avec une petite tete. C’est pour faire quoi deja ? La memoire fait defaut mais bien content de le savoir plus ambitieux que moi. La NBA peut s’arreter a tout moment. Et j’ai qu’un petit diplome. Je sais que je devrais faire une réorientation. Je commence a picorer mon assiette, plutot fier de mon choix. Gazouillis de la demoiselle. Et ca me fait sourire. On fait quoi des vacances ? Tu emmenes minuscule au Danemark ? Je pourrais peut-être lui ceder ma place. J’ai dit oui mais plus la date avance moins, je suis serein. Et ce qu’il s’est passé la derniere fois n’avait rien d’une paix. On met doucement le sujet sur la table, commençant a evoquer notre jalousie. Hm, les princes semblent pourtant etre pas trop mal sifflotant pour lui rappeler sa relation avec Johan. Je peux pas tenter ? Le chercher gentiment, alors qu’on sait tres bien qu’une fois hors champ de vision, on allait se coller fissa. Et faire des gosses a blanc. Oh mais tu peux me prendre au mot. J’en veux. Vers mes 30 ans. Comme ca, je me mets a la retraite et je deviens pere au foyer. A defaut d’avoir un haut niveau d’etudes.

Je l'écoute m'expliquer ses talents - ou non talents - de cuisinier, ce qui m'amuse un peu. Je pensais que la plupart des sportifs étaient plutôt bons dans ce genre de domaine, histoire de pouvoir surveiller leur alimentation, mais il semblait être l'exception à certaines règles. « Ce n'est pas une déception, je continuerais de faire la cuisine pour deux alors. » Ca ne me dérangeait pas, surtout si chacun y trouvait son compte ainsi. Un léger sourire moqueur prend place sur mon visage lorsqu'il manque de s'étouffer en le nombre d'année d'études que j'avais validé. On avait parlé de mon domaine d'étude, mais jamais vraiment des années faites, ou qu'il restait à faire. « Ingénieur mécanique. Globalement, je sais construire et réparer des moteur pour tout. » Même si j'avais ma préférence dans l'automobile. Le repas servi, je mange avec appétit. En plus de donner envie, c'était très bon. Et très agréable de partager ce moment avec l'homme que j'aime. « Non, je la laisse avec sa mère. Déjà, parce que je veux que l'on puisse profiter juste tout les deux. Mais en plus, je ne me pas à l'aise avec le fait de faire un si long voyage avec Anaé, surtout sans sa mère pas loin. Peut-être quand elle aura un peu grandi. » Ca viendrait avec le temps mais pour le moment, je pense qu'il était plus raisonnable que ce voyage se fasse sans elle. Surtout qu'au Danemark, j'aurais quelques autres responsabilités à gérer. « Libre à toi de tenter si vraiment tu le souhaites, mais à tes risques et périls. » Mon regard se fait un plus dur en se plantant dans le sien. C'était quelque chose que je n'arriverais pas à accepter, l'infidélité. Et s'il avait parfaitement le droit de plaisanter avec, je voulais quand même qu'il sache ma position sur le sujet. Pourtant, la jalousie s'envole bien vite quand l'avenir est évoqué. Notre avenir. « Je note alors, que pour tes 30 ans, on fait des bébés. » Je le dis amusé, mais au final, ça me plaisait très bien comme vision d'avenir. « Tu as déjà vraiment réfléchis à ce que tu ferais après la NBA, ou tu attends encore de voir ce qu'il se passera ? Ou c'est vraiment ton plan d'être père au foyer ? »

J'aimerais devenir prof de sport. Après à quel niveau, je ne sais pas du tout. Mais ça veut dire que oui, je vais devoir reprendre mes études pour avoir le diplôme. Après, être parent au foyer le temps d'adopter ou je sais pas quoi, oui c'est envisageable. Après, je sais que j'aurais des sponsoring à assurer. J'aimerais bien aussi faire d'autres choses dans le monde du sport. Enfin, je vais pas rester sans rien faire mais je dois investir dès maintenant pour vivre confortablement. Et toi, que vas-tu faire ? C'est assez effrayant d'imaginer notre avenir mais d'un sens, je me dis qu'il croit en moi, que je peux faire les choses bien, donc ça m'apaise. On continue de manger, et des œillades à la gamine de temps à autre. Jamais, je me serais dit quand quitté la Miss, je deviendrais beau-père. Le mot est fort mais si c'est vraiment avec lui que je dois finir ma Vie, c'est le rôle que je finirais par endosser. Mais pour le moment, je veux me concentrer sur mon jeu. Est-ce que tu prendrais mal si un jour, je te dis, je veux faire un break, faire de la merde dans mon coin ? Je me connais, il y a un jour, où je vais angoisser et je vais briser notre relation, je veux pas ça. Je veux pas te perdre.

Je ne sais pas s'il avait vraiment pensé à ce qu'il ferait après la NBA. Quelque part, les carrières des sportifs pouvaient durer suffisamment longtemps et être suffisamment bien payée pour leur permettre de prendre leur retraite dans la trentaine, mais en même tant, ça devait être difficile pour eux d'être soudainement à l'arrêt de toute activité professionnelle. Et puis tout pouvait s'arrêter brutalement, en cas de blessure ou de perdre de niveau. Ca restait un métier précaire, même si je voulais continuer à encourager Novel dedans, parce qu'on sentait qu'il y était parfaitement à sa place. « Je ne pensais pas que tu réfléchissais déjà autant à ta retraite sportive. Mais c'est prudent de ta part. Et quoique tu choisisses, je suis sur que tu t'en sortiras tout aussi bien. » Il avait beau être jeune, il était loin d'être insouciant, et c'était aussi rassurant de discuter avenir avec lui, même si rien n'était fixé ou écrit. « J'aimerais bien trouvé un poste dans l'aéronautique, ou l'aérospatial. Je sais qu'il y aura des opportunités à saisir, et je pense que je trouvais celle qui me convient. Et au pire des cas, je sais qu'il y aura toujours des voitures ou des motos à réparer. » Pour une fois, j'étais plutôt serein sur mon avenir, sur ce qu'il se passerait après Harvard, même si je n'étais pas particulièrement pressé que ça arrive. Je surveille Anaé du coin de l'oeil, mais la question de Novel captive soudainement toute mon attention. Je fronce légèrement le regard, tentant de comprendre où il veut en venir, en vain. « Je suppose que tout dépend du pourquoi, et du genre de conneries qui en découleraient... Ainsi que de la définition du dit Break, mais je pense qu'il y a de grande chance pour que je ne le prenne pas très bien oui. » Autant être honnête. Parce que si on en arrivait là, c'est aussi que quelque chose n'irait pas entre nous.

L'évocation de nos futurs, de notre futur, apporte un réel soulagement dans notre relation. Il y a encore quelques mois, je sais que cette discussion n'aurait pas été accueilli de la même façon, je sais qu'elle n'aurait pas été aussi rassurante qu'elle l'est aujourd'hui. Il y aura un après, un après sa carrière, un après mes études. Un futur à bâtir ensemble, à notre rythme. La conversation se poursuit, on évoque, on rigole, on mange, et la soirée adopte une véritable allure de fête dans mon coeur. La seule ombre au tableau est ce "si", qui plane au-dessus de nous, comme une menace. J'ai du mal à comprendre ses intentions ou le potentiel problème. Pourquoi s'inquiéter d'un "si" quand tout allait bien entre nous ? « Pour moi, c'est une rupture. Mais je sais que certaines personnes voient cela comme une pause. Une façon de ne plus être tout à fait avec l'autre quelques temps, tout en ayant la possibilité de reprendre leur relation comme si de rien n'était. Mais si tu l'entends comme moi, alors oui, il a des chances pour que je ne le prenne pas très bien. Après, si on arrive là et que tu en as besoin, je suppose que c'est parce que ça sera nécessaire, alors... Même si je le prends mal, il faudra faire avec je présume. » Pas que ça m'enchante, mais s'il avait besoin d'un break ça serait surement aussi synonyme de difficultés dans notre relation. Mais je n'avais pas pour autant envie d'angoisser et d'anticiper des "si", qui ne viendront peut-être jamais. Alors je lève, tire un peu sa chaise pour pouvoir venir me mettre face à lui, m'accroupissant pour que nos visages se fassent face. « Mais je veux que tu saches Novel, que je t'aime, et que quoiqu'il arrive, s'il reste une chance de sauver notre relation, de la préserver ou de recoller les morceaux, je la saisirais. Même s'il est possible que la pilule passe mal, je refuse de te perdre également. » La main posée sur sa joue, je viens l'embrasser amoureusement. Je l'aimais, et c'est ça aussi qui me faisait peur.

J'avais eu besoin de lui parler de ça .. Parce que je me connais.. Y'a toujours une phase où je sombre.. Où je sabote tout .. Où sans repères, je n'y arrive pas. Le manque de mon père est enfoui mais il n'est jamais loin. Les mots d'Anders s'enregistrent. Surpris, pas tant de transparence. Mais je reste bien con quand il dit m'aimer. C'est inconcevable pour moi. Genre, d'avoir de l'amour pour moi, me dépasse. Je tente d'être une bonne personne mais au point qu'on me dise je t'aime, ça me dépasse. Pour autant, ça me touche, au point de l'embrasser. Et de m'excuser d'avoir agi ainsi devant sa famille. - Laisse moi le temps de pouvoir te retourner cette phrase mais j'en pense pas moins. Parce que oui, ça me parait tellement compliqué de confesser ses sentiments. Je sais que j'en ai pour lui. Mais lui dire à haute voix, c'est un grand pas. Les émotions remises en place, nous continuons ce bal à danser une fois la demoiselle endormie. J'admets l'avoir grandement observé et peut-être avoir eu envie de la porter, sans trop m'approcher. Leur relation avant tout.