La première fois que j'ai rencontré Charlotte, et je ne suis pas très fier de ce jour mais elle m'a fait bouffé du sable. Sérieux. Déjà du haut de ses 5 ans, cette petite était une winneuse. En même temps, contrairement à moi, elle était là parce qu'elle était intelligente, j'étais là parce que mon père avait payé mon entrée. Nous étions au jardin d'enfants ensemble. Je jouais en haut du château dans le bac à sable avec d'autres garçons, je sais pas quel était ce jeu, à vrai dire, je ne me souviens pas de ma rencontre avec Charlotte, c'est mon grand père qui m'a raconté cette histoire. " Can i play with you guys? " , " No" " Why? " " Cause you're a girl. We don't play with girls." " You're mean! " Il parait qu'ensuite je me suis pris une gifle de cette chère et tendre Charlotte. Et orgueilleux comme j'étais déjà à l'époque, je me suis jeté sur elle. Oui je sais, me jeter sur une fille, quelle bonne idée. Sauf que ce que je n'avais pas prévu, c'est qu'elle aurait de la force et du coup, c'est moi qui me suis retrouvé en dessous d'elle. On s'est débattu pendant quelques minutes avant que quelqu'un intervienne. J'ai eu le temps de bouffer pas mal de sables et elle a perdu pas mal de cheveux. Enfin bref, une bonne baston à l'ancienne. J'ai des souvenirs de la suite par contre, de Charlotte et moi dans le bureau de la directrice, avec nos uniformes dégueulasses, nos tronches crades, et surtout nos regards de petit chien apeuré sur nos chaussures qui ne touchaient pas encore le sol. Mon grand père est arrivé avant la mère de Charlotte, bien avant elle. Il a tout pris en charge, les excuses, les fringues au pressing et je me suis pris une sérieuse engueulade derrière, il m'a expliqué tout sur le sexisme, le féminisme, tout ce que je devais savoir à 5 ans bien sur. J'ai absolument rien capté à ce qu'il me racontait mais là n'est pas le moment important de ce souvenir partiel. Le moment important était plus tard, quand après notre petite discussion avec la directrice, nous sommes ressorti de la salle avec mon grand père. Charlotte était là, dans son uniforme sale, balançant ses petites jambes sous la chaise comme sur une balançoire. Sa mère n'était toujours pas arrivée. " Hey honey, where is your mom?" ; " She's not coming. She's working. " ; " Well, that's a bit upseting." Il m'a alors laissé deux secondes avec Charlotte pour aller voir la directrice. Je l'ai regardé pendant quelques instants, mal à l'aise. Mon père est ensuite revenu et a tendu la main vers Charlotte. " I took care of it. You are coming with us to get that clean up." La directrice vint voir Charlotte en lui disant que c'était bon, sa maman était au courant et approuvait. Charlotte prit cette main tendue.
Mon grand père avait ça dans le sang, m’entraîner dans des situations pas possibles. Comme là à 5 ans, me retrouver dans la même voiture que la fille avec qui je venais de me bagarrer, oui ça ça n'arrive qu'avec mon grand père. Nous sommes d'abord passé à la maison poru enlever nos uniformes et trouvé d'autres vêtements." Gale! Give your friend a jean and a t-shirt." ; " But Grandpa !" ; " Do not discuss that Gale Maxin Finnigan.". J'ai regardé Charlotte et je lui ai fais signe de venir avec moi. A cette époque, ma chambre était dédiée à Spiderman et pour être honnête, j'en étais hyper fier. Je suis entré comme un winner dans la pièce pendant que Charlotte regardait autour, presque impressionnée. " Your grandpa is cool. " , " Yeah he's the best. " On s'est regardé l'un l'autre, jouant avec nos chaussures sans savoir vraiment quoi faire. " I'm sorry i said that. And i'm sorry i jumped on you." " Yeaah... i'm sorry i slapped you. It was mean too." Un long silence suivit ces quelques phrases. " I like Spiderman too. " , " You do?" " Yeah, i love the comics, my dad has some old ones, they are cool. " Je lui souris, oubliant notre bagarre plus tôt dans l'après midi et commençant à commenter toutes les images et les figurines de Spiderman que j'avais. " Hey... If you like it too, maybe i can lend you my spiderman tee shirt for tonight..." Et c'est à partir de ce moment là que notre histoire a commencé.