Je ne sais plus si c’est une bonne idée, mais à présent, ce n’est pas comme si on pouvait reculer. On est dedans, toutes les deux, par mon initiative, et je préfère encore que ce soit moi, à ses côtés. En souvenir de mon amitié avec son ex-fiancé. Même si ça semble être un brin déplacé. Qu’importe, Gresham est parti et rien ne nous empêche toutes les deux d’être amies. "Allons-y." Légèrement je souris, et nous voilà rapidement en place afin d’observer le petit être qu’elle est en train de créer.

Habituée, elle semble plutôt à l’aise, et je mène la conversation tout en posant sur son ventre le gel qui va me permettre de mieux regarder. "J'étudie à Harvard." J’en hausse les sourcils, admirative, j’ai aussi fait mes études là-bas et je ne peux qu’entendre combien l’on peut être attiré par cette université. "Je sais... je n'ai peut-être pas choisi le meilleur moment pour reprendre des études." En deux clics, j’allume l’écran, vérifie les informations d’identité, et puis avant de poser l’appareil sur l’arrondi de son ventre, je vais lui souligner, « Je n’y ai même pas pensé. » C’est totalement vrai. Je ne suis personne pour juger. Surtout pas qui, quand, ou comment les personnes doivent faire des bébés. « Je comprends l’envie d’y étudier. » C’est ce qui m’a valu de quitter mon propre nid. De renier ma famille et mes anciens amis. « Je ne te dis pas que ce sera facile, » je commente, rieuse, « mais ça, ça n’a rien à voir avec la grossesse. » Harvard c’est compliqué, dans toutes les circonstances. Mais c’est une magnifique expérience. Et puis enfin, je passe l’échographe sur elle… « Alors… » en une seconde, même pas, le petit être s’offre à nos yeux. J’ai beau ne pas vouloir d’enfant, j’avoue que là, c’est assez merveilleux.

 

HARLEY-

Bien qu'au début, elle avait été sur ses gardes en ayant Taylor comme son médecin pour cette fois-ci. Elle se rendait compte que ce n'était pas une si mauvaise chose. C'était peut-être le moment pour elles de se rapprocher, de tenter de construire une certaine amitié. Après tout, on ne pouvait pas dire qu'elles étaient amies. Elles avaient juste eu une personne en commun dans leurs vies. Il est vrai que c'était plutôt étrange de débuter une amitié de la sorte, mais lorsque Gresham entre dans vos vies, plus rien n'a de sens. Après quelques minutes dans la salle avec Taylor, Lilly-Ann sentit qu'elle pouvait se confier à elle, lui dire tout ce qu'elle avait sur le cœur. Qu'elle ne la jugerait pas. Puis, le fait qu'elle la voit aujourd'hui en tant que médecin, la mettait dans la confidence du métier. Que pouvait-elle demander de plus ? "Merci de me rassurer." Car c'est ainsi qu'elle le prit. Si elle ne réussissait pas son année, ça ne serait pas à cause de sa grossesse ou de son enfant, mais de sa faute. C'était à elle de tout faire pour y arriver. Taylor avait raison. Lilly le savait déjà, mais entendre quelqu'un d'autre le lui dire lui fit du bien. La rassura en quelque sorte. Elle sentit qu'elle pouvait y arriver, même en étant jeune maman.
Alors que la jeune médecin posa la sonde d'échographie sur le ventre de Lilly-Ann, elle sentit un sentiment de peur. Bien qu'elle sente bien son bébé bouger, un peu trop même, elle a toujours ce moment de panique, de frayeur au moment de l'échographie ou lorsqu'on souhaite juste entendre le cœur du bébé. Il faut dire que tant qu'elle n'a pas le bébé dans ses bras, elle ne sera pas sereine. "Quelque chose ne va pas ?" Demanda-t-elle, au vu du silence de Taylor. Elle scruta l'image de l'échographie, pour ensuite revenir sur le visage de la femme. "Taylor?" Et voilà ... elle savait que quelque chose n'allait pas.

 

HARLEY-

"Merci de me rassurer." Un sourire pour tout commentaire. Lilly-Ann n’a absolument pas à me remercier, parce que ce que j’ai dit, dans le fond, ce n’est que la stricte vérité. Je ne prends pas de pincettes, en règles générales. Et oui, Harvard c’est compliqué, ça je ne peux pas le lui cacher. « Quand tu voudras. » En d’autres termes, je me propose tout simplement, pour elle, d’être là.

Et nous y voici, à cet instant. Celui où j’observe son bébé dans l’écran. J’en reste bouche bée. Trop de secondes peut-être parce qu’elle en vient à me demander. "Quelque chose ne va pas ?" Ce n’est absolument pas professionnel ce que je suis en train de faire, mais je crois bien que j’ai besoin de réaliser. Ne comprenant toujours pas comment Gresham a pu l’abandonner. "Taylor?" Je remets en place l’ébène de mes cheveux, et repose sur elle, à la finalité mes yeux. « Non, non, non, t’en fais pas ! » je me mets à gueuler à moitié, parce que je réalise bien que je l’ai stressée à rester avec les lèvres scellées. « Je suis juste… » émotionnée ? Merde, et moi qui me tanne de ne pas aimer les enfants. « On a deux pieds, deux jambes, deux bras, deux mains, » et je continue l’inventaire. Jusqu’à arriver au dernier point, et conclure que ; « Tout va bien. » Un énième sourire et lui répète pour que cette vérité ne quitte pas sa tête. « Ce bébé va très bien. » Et je suis à peu près certaine qu’il restera bien au chaud jusqu’à la fin.

 

HARLEY-

L'échographie faite, Lilly-Ann eut peur que Taylor venait de voir quelque chose qui avait échappé à celles d'avant. Son enfant allait-il bien ? Elle tournait son regard vers l'écran où elle pouvait deviner son bébé puis sur le visage de sa nouvelle amie. Tentant de comprendre ce qui pouvait ne pas aller. Était-ce grave ? Ou juste une surveillance à faire jusqu'à la fin? "Et pas de sixième doigts ?" Demanda-t-elle sur le ton de l'humour. Totalement rassurée par les paroles de la médecin. Avec le recul, elle se dit alors que Taylor n'était pas habituée à faire des échographies, et qu'il était normal qu'il lui ait fallu quelques secondes de plus que les autres pour lui dire si tout allait bien. "La fatigue ? C'est donc juste moi ?" Demanda-t-elle une dernière fois. Si ce n'était qu'elle, tout allait bien. Elle allait encaisser cette fatigue pour ce bébé et faire avec. Jusqu'à la fin. Elle prit du sopalin afin de se nettoyer le ventre et s'asseoir de nouveau, l'échographie terminée. "Merci en tout cas, de me rassurer quant au bébé." Si ça ne tenait qu'à elle, elle ferait des échographies toutes les semaines. Même si son bébé bouge très bien et qu'il lui dit surement ainsi que tout va bien. Pourtant, elle ne peut s'empêcher d'être anxieuse. Elle fait toujours ses cauchemars dans lesquels elle accouche et où on lui annonce que son bébé n'est pas si en bonne santé que cela...

 

HARLEY-

"Et pas de sixième doigts ?" J’en relève mon regard vers son joli minois. Assez apaisée de voir qu’elle commence à déstresser. « Non, c’est un être humain, pas un petit alien. » Et je termine finalement par écouter son cœur, vérifie si tout est normal, et ça me semble tout bien. "La fatigue ? C'est donc juste moi ?" J’en grimace un peu, je n’ose pas le lui dire vraiment, je ne veux pas qu’elle se dise que c’est elle qui pourrait faire le plus de mal à son futur enfant.

Et je lui tends de quoi s’essuyer tandis que j’imprime ce que je viens d’observer. « Ca ne vient pas totalement de toi… » Je lui dis en soupirant, je ne désire pas du tout l’acculer. « C’est normal de stresser, et d’être fatiguée. » J’ose prendre sa main, pour tenter de, au mieux, l’accompagner. « T’es en train de créer la vie, ça prend de l’énergie. » Phrase toute faite, certes, mais vérité malgré tout. "Merci en tout cas, de me rassurer quant au bébé." Quand j’ai vu son nom sur le dossier de mon collègue, jamais je n’aurai pu penser qu’on en soit ici et maintenant à ce niveau-là, et je me surprends moi-même lorsque je lui dis ça « C’est quand tu veux. » Pour tout et n’importe quoi. « Je suis là. » Quoi qu’il se passe, quoi qu’il advienne. Je ne sais pas si elle voudra de ma présence, mais si elle a besoin, je répondrais à ses demandes. Pas parce que j’étais amie avec son ex-fiancé, mais parce que je suis certaine qu’elle et moi on peut lier une amitié. Alors lorsqu’elle sort du cabinet, je me permets de lui souffler encore une fois de ne surtout pas hésitez. Je veux bien l’être son épaule sur laquelle s’appuyer.

FIN DU RP

 

HARLEY-