Lorsque j’ai vu passé son nom sur les dossiers, je n’ai pas pu m’empêcher de regarder. Plus forte que moi, ma curiosité. Savoir si l’enfant va bien, et si la mère se porte au mieux elle aussi, malgré le départ de celui qui restera, après tout, mon meilleur ami. Je sais que Gresham a décidé de partir, de quitter Boston, peut-être pour soigner quelques-uns de ses démons. Mais je n’aurais jamais pu croire qu’il laisserait derrière lui Lilly, pas après s’être disputé avec moi à son sujet. J’en ai encore la nausée, rien que d’y penser. Alors même si la gynécologie n’est pas dans ma spécialisation, je connais les secrets de ma profession.

Un café à la main, lorsque je demande à mon collègue, l’air faussement innocent. « Y a un souci avec la grossesse de madame Borowski ? » Hochement de tête avant qu’il ne me réponde, sans savoir que je cherche personnellement à me rassurer, « Visite de contrôle, elle est fatiguée. » Et moi, je me mets à me dire que ce n’est pas étonnant, que je la comprends… Et je bois une gorgée de mon café, en une tentative d’effacer l’idée qui est en train de se faire une véritable place dans mes pensées. Je le sais, que je serais trop impliquée. Que je ne dois pas. Que ce n’est pas obligé. Et pourtant… c’est plus fort que moi, et prononcer, je m’entends ; « Je te la prends. » et j’essaierai de mettre de côté le conflit d’intérêt. « Parce que tu fais la gynéco maintenant ? » Finir mon café, je pose la tasse et récupère le dossier. « Ouais, c’est à peu près ça. » Donc je file avant qu’il ne me contredise ou quoi que ce soit.

Et lorsque j’arrive dans la salle d’attente, mon regard se pose directement sur elle… Je réalise que son ventre est encore plus arrondi, « Lilly ? » Merde, Gresham, pourquoi t’es parti ?

 

HARLEY-

Lorsqu’elle avait décidé de commencer des études, elle avait pertinemment su que cela serait compliqué. Commencer des études en étant enceinte, pour n’importe qui cela serait compliqué. Mais à ce moment-là, elle avait Gresham à ses côtés, et sa sœur. Maintenant, elle n’a plus personne. C’est elle seule, et son bébé. Alors oui, à peine les cours commencés qu’elle se sentait déjà fatiguée. Elle qui est studieuse, elle ne se voit pas déjà manquer des cours, bien que n’importe qui comprendrait. Alors, elle force. Peut-être un peu trop. Mais elle veut montrer qu’elle peut y arriver. Pour elle. Pour Gresham. Son bébé. Sa sœur. Elle veut montrer à tout le monde qu’elle en est capable. Malheureusement son corps et son esprit semblent la rappeler à l’ordre. Elle écouta donc son corps et prit rendez-vous un jour où elle n’avait pas cours, juste pour un contrôle. Juste pour voir si tout va bien. Après tout, elle se doit de le faire. Après toutes les fausses couches qu’elle a pu faire, il est presque obligatoire pour elle de se faire surveiller de près. En revanche, elle ne s’attendait pas à voir Taylor, l’amie de Gresham. « Taylor ? » Répondit-elle à son tour. Elle se leva pour venir à son encontre. Les autres patients n’étaient pas obligés d’entendre ce qu’elles pouvaient se dire. « J’ai rendez-vous là… On se voit après ? » Elle ne pouvait pas dire que la femme était son amie, mais elle lui rappelait Gresham… Et elle ne pouvait pas l’écarter de sa vie.

 

HARLEY-

Récupérer son dossier, ça me semblait être une bonne idée… Sur le coup, en tous cas. Mais à présent que je suis devant elle, j’avoue que dire les bonnes choses, je ne sais pas. C’est l’effet de son ventre, je crois. D’être frappée trop fort par le fait qu’elle attend leur enfant. Et que Gresham ne sera pas présent. Ce constat, il est foutrement délirant. « Taylor ? » Alors je m’arme d’un sourire, d’un peu de courage aussi.

Elle se relève, se déplace en ma direction, et j’en perds un peu de mes convictions. Je me dis que j’étais venue à son encontre avec, du monde, toutes les bonnes raisons, mais à présent, j’avoue que je ne sais plus vraiment. La bonne idée, elle semble s’être envolée, surtout lorsqu’elle me dit ; « J’ai rendez-vous là… On se voit après ? » J’ai une légère impression que je n’ai rien à faire ici. Alors je me racle la gorge, je me cherche une contenance, une main qui tente de replacer mes cheveux déjà attaché, un acte manqué. Inutile à souhait. Comme une sensation d’être stressée. « Je sais. » qu’elle a rendez-vous, forcément que je le sais. « C’est avec moi. » la consultation, s'entend. Et je me dis que je dois m’expliquer, parce qu’elle ne devait pas s’attendre à tomber sur l’ex-meilleure amie de son ex-petit-ami ? Enfin, peut-être qu’ils sont encore ensemble, et qu’elle, elle a des nouvelles de lui. « J’ai repris ton dossier. » Et je baisse le regard, réalisant que possiblement je n’ai pas à mettre mon nez dans leur histoire. « Mais si ça te gêne, je peux très bien … » Le repasser à mon collègue, et faire comme s’ils ne s’étaient jamais recroisés, nos chemins. Je ne veux pas me montrer intrusive et peut-être raviver son chagrin.  

 

HARLEY-

Cela fait maintenant quelques mois que Gresham est partit, me laissant seule. Enfin pas complètement. Avec notre fils, dans le ventre. J’avais souhaité le suivre, mais il m’en avait formellement interdit, ne voulant pas que je gâche totalement ma vie à le suivre. Moi, qui venais de m’inscrire à Harvard. Pourtant rien n’était plus important, pour moi, qu’être avec l’homme de ma vie. Comment pouvait-il ne pas comprendre cela ? Mais c’était Gresham, et lorsqu’il « ordonne » quelque chose, on n’a pas vraiment son mot à dire. Alors j’avais accepté de rester ici, pensant que nous pouvions vivre ensembles, de cette relation à distance. Mais à peine quelques mois et je n’en pouvais déjà plus d’être loin de lui. D’autant plus, qu’il donnait de moins en moins de nouvelles. Surement sa façon de couper les ponts avec moi, mais avec douceur. Si je n’étais pas tant amoureuse, je l’aurais insulté de tous les noms. Après lui avoir envoyé un petit message afin de le prévenir de mon rendez-vous, je me retrouvais face à Taylor. Coïncidence ? Je me levais pour me retrouver face à elle. Je fus surprise par sa réponse. « Avec toi ? » Ce n’est pas que je ne voulais pas avoir rendez-vous avec elle, mais je ne savais pas qu’elle faisait de l’obstétrique. « Non non … C’est que … Tu en es capable ? » Je voulais sortir de mon rendez-vous rassurée, et pas le contraire. J’étais venue ici exprès pour voir un obstétricien et pas n’importe quel médecin. Même si Taylor n’était pas n’importe quel médecin. « Bon… Allons-y. » J’en avais marre d’attendre, alors j’acceptais. Puis au fond, je n’étais venue que pour de la simple fatigue, elle allait être capable de m’ausculter et voir si tout allait bien. Je la suivis alors dans un cabinet.

 

HARLEY-

Je comprends que ça puisse la perturber, je la prends de court et ce n’est pas comme si toutes les deux on avait été proches depuis que l’on se connaît. Seulement, je n’ai pas pu m’en empêcher, en souvenir de Gresham, de notre amitié, il m’en aurait voulu, si je l’avais laissé tomber. « Avec toi ? » C’est bien ce que j’ai dit, oui, mais je veux bien lui laisser le temps d’assimiler l’information. Il faut avouer que ça ne doit pas faire un énorme écho dans sa raison.

Mais je veux bien m’éclipser si tel est son choix. Je ne veux pas la mettre mal à l’aise, je ne forcerais pas. « Non non … C’est que … Tu en es capable ? » Comme une baffe, sa phrase. C’est exactement comme ça que je la prends. Une claque, bien placée, en arquant les sourcils pour lui souffler « 8 ans de médecine, 3ème année d’internat, et tu doutes de moi. » Si c’est l’intégralité de mon C.V. dont elle a besoin, je suis prête à le lui mettre entre ses mains. Ce n'est certes pas ma spécialité, mais je sais gérer. Et malgré ses réticences, la belle finit par céder, « Bon… Allons-y. » Parfait. Un soupir s’échappe de mes lèvres. Certainement soulagée, et nous voilà toutes les deux parties en direction de la salle d’auscultation.

Une fois dans le bureau, je ferme derrière elle, l’invite d’un mouvement de main à s’installer sur la chaise appropriée, et je vais me poser sur celle qui m’est destinée. Reprenant longuement ma respiration, j’ouvre sur l’ordinateur le dossier qui porte son prénom. Des fois qu’ils auraient oublié un détail sur celui en version papier. « D’abord, comment tu vas … ? » Je sais que cela peut paraître bête, mais c’est important de le savoir. Si elle est stressée, angoissée, tout ce qu’elle peut ressentir est capable de jouer sur la santé de celui qui grandit en elle. Le fils à Gresham… Et je repense à la dernière fois que je lui ai parlé, à cette annonce sur le fait qu’il allait lui demander de l’épouser. Je dois me mordre la langue pour ne pas lui demander si elle a des nouvelles, et me concentre sur son état à elle. « Tu manges bien ? » T’as vu, comme je les joue bien, les médecins ? En tout cas, tout ce que je pense de Gresham, pour l’instant, j’arrive à le garder pour moi.   

 

HARLEY-

Avancer ...
Continuer ...
Il ne restait que cela à faire pour la jolie jeune femme. Elle aurait pu se délaisser dépérir après le départ de Gresham. Mais au vu de l'être humain qui grandissait en elle, elle ne pouvait se le permettre. Elle n'était plus seule dans ce corps. Elle ne pouvait pas permettre de laisser mourir un autre être humain. Pourtant, oui, elle y avait pensé durant quelques jours, à en terminer avec cette vie. Alors qu'elle pensait avoir trouvé le bonheur parfait auprès de Gresham, tout s'était écroulé. Elle n'y avait pas le droit à ce bonheur, alors à quoi bon continuer ? Mais ce bébé était peut-être le signe pour lui dire qu'elle devait continuer. Que quelque chose de nouveau l'attendait par la suite. Elle avait du mal à y croire, évidemment. Mais pour Gresham, leur bébé, elle s'était promit de faire tout ce dont elle était capable pour continuer sa vie et vivre le plus longtemps possible. Oust ces mauvaises pensées. "Non du tout." Non, elle savait que Taylor devait être une médecin hors pair. Mais là était bien le problème : elle était médecin, et non gynécologue ou obstétricienne. D'ailleurs, elle ne connaissait même pas sa spécialité. Chaque médecin sa spécialité. A moins qu'elle n'ait décidé de faire de la médecine générale. Elle se rendit alors compte qu'elle ne connaissait rien sur la jeune femme. Elles ne connaissaient sur l'autre que ce Gresham avait pu leur dire. Bien que la médecin devait en savoir plus, rien qu'avec ce dossier sous ses yeux. Lilly-Ann était totalement à découvert. "Ca va ... ?" Dit-elle, tout en se posant elle-même la question. "Juste un peu fatiguée." Non, énormément fatiguée. Mais elle ne voulait pas non plus empirer les choses. Elle était déjà heureuse d'être arrivée jusque là dans cette grossesse, qu'elle en acceptait tous les désagréments. "Je mange ce que je peux. Quand je peux." Elle aurait surement été plus explicite avec un autre médecin. Elle n'y pouvait rien. Elle n'était pas totalement à l'aise d'être en face de Taylor. Et si c'était Gresham qui lui avait demandé de la voir ? Il aurait pu totalement être capable de faire une telle chose. "Je ne mange pas comme une ogresse, comme d'autres femmes enceintes. Mais je pense que je mange bien." Elle écoutait tout simplement son appétit.

 

HARLEY-

"Non du tout." Alors tout est parfait. Nous pouvons donc toutes les deux aller en salle d’examen. Et que je puisse déterminer si cette grossesse se passe bien. L’obstétrique n’est peut-être pas ma spécialité, mais, tout de même, je connais mon métier, et pour la contrôler si jamais quelque chose ne va pas, évidemment que je demanderais à la chef du service approprié de la surveiller. Je n’ai pas envie de jouer avec la vie de son bébé. Avec n’importe laquelle, d’ailleurs, sinon je n’aurais pas choisi ce métier.

Une fois à l’intérieur, je commence donc en douceur, lui demande comment elle se sent, plutôt que de l’interroger directement sur les maux de son cœur. "Ca va ... ?" Elle répond, hésitante, presque trop touchante. En moi, c’est la débâcle, la redescente… Ce qu’a fait Gresham, ça me hante. "Juste un peu fatiguée." Je hoche le visage, parce que forcément, je comprends. La grossesse et le reste… Tout est fatigant. Je dirais même épuisant. "Je mange ce que je peux. Quand je peux." Nouvellement je hoche le visage. Et je la ressens de plus belle, sa méfiance. "Je ne mange pas comme une ogresse, comme d'autres femmes enceintes. Mais je pense que je mange bien." Ma langue passe sur mes lèvres, afin de jauger ce qu’il me faut faire, et c’est presque directement, qu’en un souffle, je me reprends. Jouer carte sur table pour l’examiner correctement. « Je n’ai pas de nouvelles, Lilly-Ann, » si c’est ce qu’elle craint, si elle pense que j’enquête pour lui ou quelque chose dans ce genre-là, « Gresham et moi… » je reprends ma respiration et je réalise que, lui dire, je ne devrais peut-être pas, carte sur table, ce n’est possiblement pas la chose qu’elle attend de moi, mais si je veux suivre sa grossesse, ou l’aider un peu… Autant être honnête. « Gresham et moi, on s’est disputé, un peu avant cet été. » et volontairement je tais le fait que la dispute venait de nos fiançailles respectives. Des siennes, avec elle. Des miennes, avec Trent. De ses opinions sur mes agissements, et du fait que je lui ai dit que c’était trop rapide, pour lui faire un enfant. Je m’en veux, et j’oublie, que ça venait aussi de son obsession sur le fait de payer mes études, mon crédit, et de ma mère, son hospitalisation. Elle n’était pas nette notre relation. « Je n’ai pas de nouvelles. » Je répète, pour qu’elle me croit. Je ne sais pas ce qu’il devient, je n’ai aucune idée de son chemin. « Et je ne suis pas sure d’en vouloir. » Elle est terminée, cette amitié, cette histoire.   

 

HARLEY-

Lilly-Ann tente tant bien que mal de répondre au mieux aux questions de Taylor. Mais elle ne peut s'empêcher de rester sur la réserve. Pourquoi ? Parce que le temps d'une seconde, elle s'était mise à penser qu'elle pouvait être là pour le compte de Gresham. Pour veiller, ou l'espionner. Cela semblait la bloquer, mais lorsque le médecin lui dit qu'elle n'était pas là à son compte, bizarrement, elle fut déçue. Déçue de voir qu'enfin de compte il ne tentait même pas de prendre des nouvelles d'elle indirectement. Bien qu'elle savait qu'il avait des "détectives privés" et qu'il en prenait surement par ce biais. Mais au fond, ça lui aurait fait plaisir d'avoir Taylor en terrain neutre entre les deux. Au moins, elle aurait su qu'il serait au courant de son état. Oui, elle était très fatiguée en ce moment, mais dans le fond, ça allait plutôt bien. "Pourquoi ?" Finit-elle par demander ? Pourquoi ne voulait-elle pas de nouvelles de Gresham ? Elle savait comment était son ex-fiancé, le père de son enfant et elle trouvait cela dommage qu'il se mette pas mal de personnes à dos. Juste à cause de sa personnalité, plus ou moins atypiques. "Enfin ... on n'est pas là pour parler de lui." Ah ça non. Si elles le souhaitaient, elles pourraient le faire plus tard. Mais pas maintenant. Lilly-Ann devait apprendre à se positionner en avant et penser à elle. "Du coup je te disais que ça allait, à part la fatigue... pas mal présente." Tout en disant cela, elle se mit à sortir des papiers de son sac. "J'ai ramené mes dernières prises de sang... si jamais." Elle ne s'y connaissait pas, mais elle avait comprit que les prises de sang étaient importantes lors des grossesses. Qu'elle pouvait avoir des carences quelconques. Elle avait tenté de comprendre les résultats, mais sans succès? Elle posa les bilans sanguins sur le bureau, attendant que la jeune femme les lise. En attendant, elle "pria" pour que tout aille bien et que ses résultats soient bons.

 

HARLEY-

"Pourquoi ?" Un léger soupir s’échappe de mes lèvres, car cette question, je ne l’attendais pas vraiment. Et j’en relève les prunelles vers elle, les mots bloqués dans le fond de ma gorge. Dans le fond, elle doit bien se douter du pourquoi. Parce que son Gresham, elle le connaissait au moins autant que moi. C’est un homme compliqué, qui possède trop de démons, et surtout une envie délirante de décider pour les gens. De contrôler tout jusqu’à leurs sentiments. « Je, » mais je ne peux pas continuer puisqu’elle me coupe afin de se reprendre sur sa pensée, "Enfin ... on n'est pas là pour parler de lui." Oui, c’est vrai. Mais si ça peut lui servir ou bien l’aider, je veux bien me forcer à disserter au sujet de son ex fiancé. "Du coup je te disais que ça allait, à part la fatigue... pas mal présente." Okay. Donc on laisse monsieur le grand grincheux sur le côté. Ca me va, tant que ça te convient à toi. Je me plie à tes volontés. Je ne suis pas ici pour te perturber. "J'ai ramené mes dernières prises de sang... si jamais." Et elle me le dit en même temps qu’elle sort ses papiers.

Mes yeux regardent longuement les résultats, il semblerait que tout va. Un fin sourire se glisse sur ma bouche, je repose les feuilles sur mon bureau, et pose mes mains dessus, avec un semblant de légèreté. « Tout me paraît normal. » Pour ce qui est de la fatigue, je pense que cela doit surtout venir de son moral, de ce qu’elle vient de vivre, de subir, et de supporter. Ce n’est pas rien, on ne peut pas le mettre directement de côté. « Et si on regardait comment va ce bébé ? » Pour les conseils un peu rabat joie, on attendra, en me levant, je la questionne d’une petite voix. « Et en ce moment, tu fais quoi ? » dans la vie, je veux dire. Parce que je veux qu’elle soit détendu, et ne pas la mettre mal à l’aise en espérant que ça conduira le bébé à se tourner du bon côté pour que l’on puisse tout vérifier.   

 

HARLEY-

A l'intérieur de la salle, tout semblait déjà plus formel entre les deux jeunes femmes. La blonde tentait d'oublier le lien qu'avait pu avoir Taylor avec son ex-fiancé. D'ailleurs, elle ne savait même pas ce qui avait pu se passer entre les deux, mais elle s'en fichait. Elle avait déjà pas mal à faire avec ses propres problèmes pour s'occuper de ceux de son ex-fiancé. Cela ne l'étonnait même pas qu'il ait apparemment perdu contact avec ce qui semblait être son ancienne meilleure amie. Elle l'aimait, encore oui, mais elle savait à quel point il pouvait être difficile. D'ailleurs, les gens ne comprenaient pas comment elle avait pu en tomber amoureuse. Surtout après ce qu'elle avait vécu. Certainement parce qu'avec elle, il avait baissé sa garde et lui avait montré une facette de lui que très peu de personnes connaissaient. Mais tout cela, c'était du passé maintenant. Elle n'aura décidemment pas connu le bonheur durant longtemps. A croire qu'elle n'en avait pas le droit. Pauvre petite. Elle se retrouvait maintenant à devoir gérer une grossesse seule, un bébé seule. "Allons-y." Dit-elle, tout en se levant. Elle retira ses chaussures, et alla s'installer sur la table d'auscultation. Elle leva son tee-shirt, tout en baissant le haut de son pantalon. Elle commençait à avoir l'habitude de ces échographies. "J'étudie à Harvard." Dit-elle sereinement. Au moins physiquement, elle n'allait pas se fatiguer à être assise durant ses cours. Mais peut-être la fatigue venait-elle de là aussi. Devoir reprendre un rythme scolaire. Ce n'est pas donné à tout le monde. Se lever tôt, assimiler toutes les informations et devoir réviser le soir. Et cela ne faisait que commencer. "Je sais... je n'ai peut-être pas choisi le meilleur moment pour reprendre des études." Ou alors, le contraire : pas le meilleur moment pour tomber enceinte. Tout cela avait peut-être été une erreur. Mais lorsqu'elle l'avait annoncé à Gresham, celui-ci avait semblé si heureux. L'idée de devenir père avait semblé le rendre réellement heureux. Elle s'était laissé emporté par son bonheur, à lui. Sans réellement penser à elle. Encore une fois, elle avait placé les envies de son homme avant les siens.

 

HARLEY-