Le temps m’avait paru long, à regarder mon téléphone avec précipitation à chaque notification en espérant que ce soit lui à lui envoyer des messages sans réponses, à dires des choses que je ne devrais pas dire à une personne que je viens de rencontrer... et pourtant ça avait été plus fort que moi. Ce matin quand la notif de l’accusé de réception avait retenti, j’ai cru halluciner, je me suis empressé d’écrire un message pour vérifier que ce n’était pas mon téléphone qui me faisait une blague, ce sourire aux lèvres qui m’avais trahi en entendant sa voix, mon cœur qui c’étais avait loupé un battement au même moment. Je devais me calmer, je devais rester à ma place, je n’étais qu’un simple ami rien de plus. Un ami qui propose une chambre au mec sur qui il crush depuis bien trop d’année, mais un ami quand même. Rapidement je sortais de mon appartement, sautais dans ma voiture pour aller le retrouver, le cœur qui bat la chamade, le stress qui grandis au fur et à mesure que je m’approche de l’aéroport. Je me gare, prend quelques seconde pour souffler et je me dirige vers le bâtiment, les yeux qui cherche l’ange, mes doigts qui pianotent rapidement sur mon smartphone pour savoir où il se trouve et ne pas perdre une minute. Je m’impatiente en attendant sa réponse continuant à avancer dans l’aéroport et quand il me répond enfin je fais demi tours me pointant sur le trottoir et je le vois enfin arrivés, sourire sur mes lèvres, mais panique en ne sachant pas comment l’accueillir. Je m’approche de lui timidement “Olà Nate” et je viens prendre ses baguages “Tu as vraiment l’air fatigué …" je reste à distance, alors que j’ai envie d’une chose le prendre dans mes bras. Pitoyable.

J’ai atterri à 8h09. Je n’ai pas osé me manifester avant 10h25. Lisant tous les messages. Emu par les uns, attristé par Lui. Et je realise que, meme si, je me sentais apte a reprendre ma Vie. Son absence m’allait être douloureuse. J’allais devoir trouver une solution. Je soupire longuement. Eros et ses cachoteries qui me faisaient monter la colere. Jagger qui venait me chercher. Projet avec Hee. Et j’avais encore des gens à contacter. L’envie de dormir cent jours est présente aussi. Le Brésilien me cherche et je quitte enfin mon siege. Allez Nate, c’est reparti. Je descends pour me retrouver non loin de lui. C’est tout aussi timidement que je me rapproche et lui offre un sourire. « Toi aussi t’es canon Jag, merci du compliment. » Je ris doucement. « Allez ce café » Je le laisse me guider jusqu’à sa voiture. « Toujours aussi mal garé » que je commente. Un clin d’oeil et un enieme sourire puis je grimpe. Il m’a fallu cinq minutes de trajet pour que mes yeux se ferment seuls.

J’ignore ce qu’il a vécue durant ses jours d’absence, mais sa fatigue le trahis je voudrais tellement le savoir, qu’il me raconte dans les moindres détails, mais ce voyage lui appartient et c’est à lui seul de décider s’il veut m’en parler ou non. Je prends ses bagages sans vraiment lui laisser le choix et je le conduis jusqu’à ma voiture, je me tourne vers lui, amusé “Ecoute, j’attends que tu me donnes des cours monsieur je sais parfaitement me garer” valise mis dans le coffre je fais le tour et démarre rapidement. Je tourne la tête pour lui demande où il veut aller, mais je vois ses yeux clos, je souris attendris encore une fois par cet ange, je prends alors la direction de mon appartement, me gare et monte déjà sa valise chez moi, je redescends et ouvre la porte côté passager, je m’accroupis “Acorde, anjinho” dis-je doucement “Nate ? Allez viens avec moi” je passe son bras autours de mon cou pour l’aider à sortir et à marcher, encore plus ou moins dans les vapes. Je finis par le porter et arrivé dans l’appartement l’allonge sur le canapé une couverture glisser sur lui. C’est vers la cuisine que je vais, pour le laisser tranquille, mais quand même garder un œil sur lui. Je sors des ingrédients et doucement commence à préparer un moelleux au chocolat pour son réveil.  

Je suis un véritable pilote ! Même si j'avais passé trois fois mon permis en France et du premier coup ici. Je ris mais le corps bouge et les douleurs se font sentir. Grimace que je contrôle du mieux que je peux. La suite des évènements, je ne saurais pas la raconter. Je me rappelle juste m'être niché vers une odeur agréable, sans vouloir en partir. Ce n'est que deux heures plus tard, hurlant un non que je me réveille. Paniqué. Et tremblant. Les effets des médocs pour sûr. Il me faut quelques secondes avant de me rappeler que j'étais à Boston. Je prends de longues respirations. J'étais rentré. Mais je ne pouvais plus combattre. Et ça m'angoisse. J'allais faire comment pour me calmer. Les minutes s'écoulent et je m'apaise en jouant avec le bracelet à mon poignet. Elle me manque aussi. Puis, je regarde autour de moi, fronce les sourcils. Cet appartement me dit quelque chose et tout revient. Eh merde. Je suis pas seul. Et je le vois là, la mine inquiète. Et je m'en veux. Je vais bien Jagger, respire. Je cache mes mains sous la couverture remettant bien mon sweat. Je n'étais pas prêt pour les questions. Tu m'as trainé par la cheville ?

Le sommeil est agité et il me faut un contrôle de moi-même énorme pour ne pas aller vers lui et tenter d’apaiser son rêve. Reste à ta place Jagger. Je me concentre plus ou moins sur ma pate, jetant des coups d’oeil toutes les deux secondes à l’ange. Vaisselle faite, la chambre de cet invité spécial prête et le gâteau qui sors du four que je viens poser sur le plan de travail, léger crie qui me fais sursauter, je m’apprête à m’approcher, mais je le vois éveiller, je lui laisse de l’espace, le temps de se remettre, de savoir où il se trouve, les yeux rivés sur ce bracelet qu’il tripote, jalousie qui pointe le bout de son nez, qui lui a offert ça ? Il ne l’avait pas avant de partir... Mon visage trahit mon angoisse. Leger sourire quand il me regarde “Bien dormis ?” agir normalement, je pense qu’il n’a pas besoin de m’avoir sur le dos tel un papa poule. Je secoue la tête “Nop, désolé, je t’ai porté sur l’épaule tel un homme de croc magnon qui va chercher sa femme dans la grotte d’â côté. Déçut ?” je fais chauffer l’eau de la bouilloire, résiste de ne pas m’approcher de lui. “Tu veux une part ?” demandais-je en lui montrant le moelleux qui trônait devant moi “Thé ?” je sors une tasse, attends sa réponse pour la deuxième “Ta chambre est prête, tu seras mieux dans mon... TON lit plutôt que sur le sofa”

Je note que je suis une femme de Cro-Magnon. Je ris doucement. Alléger l'ambiance entre nous. Relâcher le bracelet et l'écoute plus attentivement. Je fixe le moelleux. Tu as eu le temps de préparer un gâteau pendant que je ronflais ? J'ai dormi combien de temps ? L'attention est plus qu'appréciable. Je hoche la tête. Va pour tout le gâteau et une gigantesque tasse avec de la menthe si tu as. Bon, j'aurais préféré un chocolat chaud comme les gosses mais je ne veux pas abuser de son hospitalité. Surtout quand il parle de son .. mon .. notre (?) lit et je ris doucement. Il est très confortable. Mais je crois que je me suis beaucoup trop imposé chez toi là. Je me décide enfin à quitter le sofa, serrant les dents pour ne pas trop grimacer et je me pose sur un tabouret, tout en continuant de cacher mes mains. Alors quoi de neuf ?

Rire avec lui et je le regarde attentivement, ce n’est plus l’homme que j’ai laissé partir quelques semaines plus tôt, il est différent, je ne sais pas si c’est en bien ou en mal, je ne sais pas si c’est une bonne ou mauvaise chose. L’envie de le questionner me brûle les lèvres, de l’approcher, de me rassurer sur le fait qu’il est entier, le serrer contre moi pour être sûr qu’il ne reparte pas. Ce n’est pas mon rôle, je le sais et pour autant je suis la première personne qu’il a vu en sortant de son avion et c’est bien à mon domicile qu’il se trouve. “Préparer un gâteau, faire la vaisselle et préparer... le lit même” accentuais-je avec un sourire. “Facilement deux bonne heures, je n’ai pas trop fait attention” Le cœur qui bat la chamade, ce con va finir par sortir de ma cage thoracique, deux semaines, deux semaines, sans nouvelle, sans signe de vie et aujourd’hui, il est là. “Imposé ?” Je rie doucement “Je pense surtout que tu t’ais fait kidnapper à la sortit de ton avion et que tu n’as pas eu d’autre choix que de suivre ton ravisseur, qui t’oblige à rester sous la contrainte avec du chocolat et des endroits moelleux où dormir” le regard se relève sur lui avec le sourire. L’eau chaude, je lui tends son thé et une grande part de gâteau que je pose dans une assiette que je fais glisser vers lui. Je fais de même pour moi et finis par m’installer au bout du comptoir, alors que tout mon être me crie d’aller m’asseoir juste à côté de lui. Je me retiens, très fort. “J’insiste vraiment Nate, reste ici ce soir et autant que tu le veux, tu ne dérange absolument pas... y’a largement assez de place pour nous deux” Je prends une bouché et hausse les épaules “Ce n’est pas à moi qui faut demander ça … mais pas grand-chose tu sais, je passais tout mon temps au New Burry ou à bosser sur l’application” et à m’inquiéter, penser à toi …  

Je ne me sentais tellement pas légitime de rester sous son toit. Je me sentais tellement sale. De l'avoir sali également. J'avais fuit, sa douceur et sa gentillesse. Et voila, que j'y retournais à corps perdu. Et c'est plus fort que moi. Il me fait du bien, il me rassure. Tellement avenant, et ses petites attentions calment mes angoisses. J'ai envie de refuser. Mais je ne sais pas si c'est une bonne idée. Blessé, je dois encore caché mes blessures pour ne pas l'effrayer. Je sais que je ressemble à un monstre sous mon pull. Et si je lui faisais peur en apprenant la vérité. Mais je ne pouvais pas refuser son hospitalité alors je cède à moitié. Va pour le thé et le gâteau. Pour la suite, on verra. Un lit moelleux, je savais l'efet bienfaiteur. Mais je me connais, c'est dans ses bras que je voulais être. Comme avec E., c'est le contact qui me rassure, pas un matelas confort. Et j'avais peur de déraper, peur que ce soit de trop. Alors peut-être que j'allais m'enfuir à la première occasion. On verra bien. Me concentrer sur lui, pour qu'il m'oublie. Montre moi ton application ! Elle va servir à quoi ? Parle moi du Newbury. C'est comment ? tu dois faire quoi là-bas ? T'es pas sorti ni rien ?

J’arque un sourcil lorsqu’il sous-entend qu’il pourrait bien fuir de nouveau, alors l’esprit s’agite, cherche une idée très rapidement et je regarde le salon, le rétro projecteur et je souris doucement en le regardant “Apparemment une chambre rien que pour toi ne conviens pas à mon élu favori, alors seconde proposition ! On se fais une cabane dans le salon, à mater des films toutes la nuit si tu le veux, je te laisserais même choisir le programme et le menu préparer par ton humble serviteur” j’avais presque envie de rajouter avec amour, mais je crois que c’était vraiment déplacé. Je fais une sorte de révérence en riant avant de rajouter plus sérieusement “Ecoute Nate, je ne sais pas ce que tu as fait ses deux dernières semaines, mais ça t’a vidé tant émotionnellement qu'énergiquement... Je ne te force pas à rester tu es libre de partir, mais stp accorde toi au moins cette soirée...accorde là à moi aussi” je prononçais ses derniers plus doucement, l’envie de lui crier qu’il m’avait manqué, de lui supplier de rester était présente, mais je me taisais, gardais ses maux pour moi. C’est ensuite un assaut de questions que je subis et je le regarde du coin de l’œil, sachant pertinemment ce qu’il était en train de faire, détourner la conversation de lui, je n’insiste pas, j’estime qu’il est libre de me parler de ce qu’il veut ou pas. Alors je lui parle du Newburry, lui décrit l’endroit et ce qu’on peut y trouver, un vrai vendeur “Je suis développeur communication de base, mais j’aide à la vente ou au service au bar si jamais y’a besoin de renfort” je prends ma tablette et m’installe à côté de lui pour lui montrer ce que j’avais déjà fait “Ne me juge pas elle est loin d’être finis je ne suis pas satisfait de ce que j’ai fait. Je veux faire en sorte que les clients puissent avoir tout le Newburry dans leur poche, y’a la partie réservation pour les différentes animations, j’essaie aussi de faire une partie Click & Collect, mais c’est hyper long d’enregistrer tous les articles présents dans le magasin sinon le truc habituel, toutes les infos utiles et je suis en train de réfléchir à mettre un mini jeu histoire de gagner des bons d’achat, mais faut que je vois ça avec Anton”

Sans que je puisse gérer, il propose une cabane ; les yeux brillent. Comment savait-il que j'adorer faire ça ? Alors la raison me lâche, cette traitresse et je hoche vivement la tête. Je ne pouvais pas refuser de passer une nuit sans avoir vécu un tel programme. Le vilain, il venait de m'avoir en beauté. Son à moi aussi, me déstabilise, et je ne sais pas comment le traduire. Pas ce soir, dans tous les cas. Je hoche de nouveau la tête. Je m'avoue vaincu, je reste. Il joue le jeu et n'insiste pas sur mon absence et pour cela, je le remercie mentalement. Tu es polyvalent, homme parfait. Quand il s'approche, je cache encore plus mes mains dans mes manches et me penche pour l'écouter. Je suis impressionné, ce sont des idées géniales que tu es a là ! T'es tellement incroyable Jagger. Vraiment, je t'encourage et si tu as besoin d'aides pour du matériel ou que sais-je, tu me dis et je te soutiendrais volontiers ! Vraiment, je suis ebahi ! Je vous souhaite 'avoir du succès. C'est un devoir d'école aussi ? Je reviens sur le sujet du jour, et le fait de m'être fait prendre comme un enfant. Alors pour notre soirée cabane, je veux regarder Pocahontas, faire des croque monsieur et manger beaucoup de crêpes. Tu penses que c'est possible ? Moue d'enfant, conquis beaucoup trop vite à son gout mais n'avait finalement aucune envie de résister plus longtemps. Malgré mon absence, je suis toujours ton élu favori ? Et je me fais plus taquin, et plus franc à le regarder.