Encore une fois, les paroles ont glissés de mes lèvres, assez pour me faire rager et envoyé un trait de couleur dans le vide. Les gouttes de peintures atterissent un peu partout, mais apparemment, je suis pas le seul que ça énerve. De l'autre côté du mur, j'entends Lana me lancer des menaces.

- Vas-y, ça me rendra service… laissais-je entendre à l'attention de la blonde, ignorant celui qui lui dit d'arrêter, me donnant plutôt son feu vert du milieu de l'arène où il est assis à bouffer, tranquille. Putain de cinglé...

Essayant de l'effacer, je me concentre sur les couleurs. N'importe quoi pour effacer ce putain de putain et ce foutu gris. Si ça peut enterrer cette fichue chanson aussi. Pourtant, y'en un qui est d'un autre avis.

- Je m'y colle pas tout seul, Lulu, t'oublies le projet, lançais-je comme si les années c'était effacer l'espace d'un instant. Comme si, parce que cette chanson me tournait en boucle dans la tête, j'en étais revenu à l'adolescence, avant que ça parte en couilles. Quand tout était plus simple. ...ou pas. Mais disons que vis-à-vis des barreaux qui nous tiennent enfermés on ne sait ou avec le présentateur de cirque, là, ça semble beaucoup moins compliqué.

Les notes du piano me ramène sur terre. L'acoustique est pas nécessairement la meilleur, ça résonne comme pas possible ici, mais c'est évident que y'a du talent. Pas mon registre. Et apparement pas non plus celui d'un autre non plus puisque ce que je devine être une batterie va peut-être se joindre de la partie. Ça vient d'une des cages mystères, par contre. Quelque part entre Lana et Lukas… étonnement. Et pourtant, au milieu de la cacophonie qui se déclare, c'est un autre son qui me fait lever la tête, puis abandonner pinceau et peinture sur la table. Je connais ce bruit. Malheureusement. M'approchant des barreaux, je me dirige vers le côté éloignée à Lana puisque j'ai pas l'impression que ça vient de là.

- Hey bella, interpellais-je, ayant aucune idée à qui je m'adresse vraiment, mais je me doute que c'est une fille. Respire beauté, indiquais-je. Ça va aller. Essaie de compter : cinq choses que t'entends… conseillais-je, lui laissant le temps de le faire. Au milieu du vacarmes, ça sera pas difficile! Faut ouvrir les yeux, sweety : trouve cinq choses que tu vois, dis-je encore en essayant de la ramener sur terre. Elle est où parmi tout ça?

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plus jamais. répète silencieusement dans sa tête les mots, litanie pour ne plus entendre ce qui pouvait se passer autour d’elle. elle veut juste disparaître, ne plus avoir froid, ne pas être ici. tout sauf ici. elle est terrifiée yeji, comme sûrement tout le monde mais incapable de le cacher. et elle se demande sans cesse ce que sera la prochaine heure. si elle serait toujours dans cette cage ou si ses yeux viendraient à se clore définitivement. elle cherche encore et encore mais ne trouve pas, ne trouve jamais la réponse. et tout s’éternise, semble trop long, laisse l’angoisse se propager davantage comme si plus jamais elle ne pourrait se sentir en sécurité. et c’est ses opales qu’elle ouvre soudainement quand la voix grave résonne. quand la voix grave s’adresse à elle. non, non. plaque ses mains sur ses oreilles, le palpitant qui bat à vive allure, trop vite, trop fort. le ton qui monte dans une cellule plus loin. voix féminine qui cherche à dissuader, à empêcher le tortionnaire de lui parler. reconnaissance soudaine bien vite stoppée par tout le reste. ceux qui s’agitent, ceux qui s’exécutent, ceux qui paniquent. et soudainement, c’est des hurlements qui se font entendre. les siens. elle hurle à plein poumons, incontrôlable, comme si quelqu’un en dehors d’eux pouvait l’entendre.

Assis au milieu des cage, l'homme mange en contemplant l'oeuvre de sa vie. Il est heureux Keith, d'avoir réussi à mener à bien son plan pour ajouter à sa collection des chanteuses, des dessinateurs, des musiciens, des danseuses, des écrivains, des games. Tant de talents, une multitude de capacité fascinantes. Il a l'impression d'être dans son élément l'homme, d'être là où il doit être. Il se tourne vers @Ozalee Moon « Tu as besoin de quelque chose ma belle ? Calme toi, tout vas bien se passer. Tu es en sécurité ici » qu'il lui dit, en la gratifiant qu'un sourire sincère. Keith il ne leur veut aucun mal, ça n'aurait aucun sens qu'il les violente ou qu'il les tue. Il veut seulement qu'ils utilisent leurs talents et qu'ils fassent leur art. Douce mélodie à ses oreilles, il ferme les yeux et profite de la musique avant d'avaler une bouchée de ses pâtes. La voix de @Lukas O. Spritz qui lui fait tourner la tête et sourire. « c'est gentil de ta part de me demander ça. C'était vraiment une superbe soirée. Je l'ai invité à boire un verre dans un bar. On a commandé un verre de vin, puis deux et on a parlé toute la soirée. Elle est magnifique. Elle est douce et un peu féroce à la fois. Elle me plait énormément. Elle s'appelle Gabriella » Il s'arrête de parler. C'est comme ça qu'on fait non ? Mimer la joie et le bonheur ? Parce que la réalité c'est que l'homme, il ne ressent pas grand chose, il se contente de reproduire les émotions qu'il lit sur les visages des gens qui l'entoure. En vérité il ne ressent rien pour cette femme. La seule chose qui l'importe... c'est vous.

C'est du grand n'importe quoi cet endroit. Personne n'écoute personne, on se croit limite dans le dessin animé Madagascar avec @Keith Linbergh dans le rôle du Roi Julian. Au moins, ce foutu marsupial laisse ses congénères tranquilles. Nous, on est comme des esclaves. Sans chaînes mais dans des cages, à assouvir les besoins du Maître. « J'crois que t'es pas l'unique personne à qui j'rêve de le foutre dans un orifice quelconque. » dis-je en fixant Keith; mais en dirigeant ces quelques mots à @Nixon Sherwood. Qu'il s'étouffe avec son assiette de pâtes, putain.

J'entendais deux personnes s'affoler, reconnaissant ces respirations trop facilement. L'angoisse est traître, et dans un espace restreint comme celui-ci, c'est pire encore. Tout le monde essayait de rassurer @Ozalee Moon et @Yeji Shin, dont la personne qui provoque ces crises. Soupir de désespoir avant que mes doigts ne glissent sur le manche de la basse, sur le rythme de Wild World de Cat Stevens. Reste à savoir si @Lukas O. Spritz et les autres suivront mon idée ou s'ils préfèrent écouter les petites histoires salaces de Keith et son rencard.

Keith il aime observer les autres pour en apprendre plus sur les émotions des humains. Depuis tout petit il a du mal avec ça, il n'a pas versé une larme à la mort de ses parents et même à l'heure actuelle ils ne lui manque pas vraiment. Ce qui lui manquerait à présent, ce serait vous, si vous veniez à lui être enlevé. Les paroles de @Lana Killbane lui font esquisser un sourire tandis qu'il continue de déguster son plat jusqu'à ce qu'elle se mette à jouer. Ils ferme alors les yeux, se délecte de cette musique qui apaise ses démons. Et tout à coup c'est @Lukas O. Spritz qui vient l'accompagner. L'homme, il est au paradis, son paradis à lui. « Cette soirée n'était rien comparé à maintenant » Qu'il ajoute en bougeant à nouveau ses couverts au rythme de la musique. Parce qu'être ici avec vous, vous écouter jouer c'est ce pour quoi il a choisi d'organiser tout ça, ce pour quoi sa collection à du sens. Tout ces talents, rien que pour lui.