broken hearts
w/ @Edgar Windsor

Je sais bien que Veia veut être là pour moi, qu'elle souhaite que j'aille mieux. Mais il était compliqué pour moi de visualiser un avenir radieux pour ma personne. Au fond du trou, voilà où je me trouvais. Et qu'importe ce que m'a apporté ce voyage à Tel-Aviv, j'allais pas mieux. J'y arrivais pas, elle me manquait, malgré tout. C'est pour ça que je finissais dans des bars, la plupart du temps. Comme ce soir. V' ne pouvait pas me suivre alors j'attendais qu'elle aille se coucher pour m'éclipser. C'est comme ça que j'ai terminé ma course au bar d'un pub du centre ville. J'avais marché, sans réel objectif, jusqu'à le voir, ce pub qui casse pas trois pattes à un canard, qui n'attirait pas plus les étudiants que ça. C'était mieux, histoire d'être tranquille. Alors oui, j'étais dans le lieu, me dirigeant vers le bar et alors que j'allais m'installer, le mec à côté de moi fouillait dans son sac à dos, faisant alors tomber un papier, une photo. J'aurais pu ne pas m'en préoccuper mais l'altruisme qui m'alimentait la plupart du temps m'a poussé à me baisser pour la ramasser. Mais mes yeux, bien trop curieux, se sont posés sur l'image. Et mon visage se fermait instantanément. Bloqué, figé. La photo entre mes doigts et toi qui me regardait, comme si je m'introduisais dans ta vie privée. Reyna. Elle est là, sur cette photo, bien trop proche de toi. La colère monte, la déception aussi. Ne pas sauter aux conclusions trop hâtives, je sais. Mais cette proximité, je l'avais aussi avec elle. Soit t'es un ex, le fameux ex. Soit t'es l'autre gars. Dans tous les cas, tu ne me plaisais pas.

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@Arwen Davenport pour que tu puisses stalker

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w/ @Kaiden Winston

C'était donc ça être en miettes. Putain mais ça avait vraiment du sens cette expression. T'avais l'impression qu'on avait serré ton coeur et qu'il s'était éclaté en petits morceaux. En miettes. Entre les mains de Reyna. Une douleur profonde rien qu'à entendre son prénom résonner dans ton crâne. Les yeux vitreux, preuve de plusieurs verres enfilés en vitesse dans ce bar un poil sordide. T'avais ni le coeur ni la tête à fréquenter des endroits bondés où des gens riaient aux éclats, heureux de se retrouver et de picoler ensemble. Toi, tu voulais être tout seul. T'avais l'impression que tu ne voudrais plus que ça. T'alternais les clopes et les verres, et justement, c'était le moment d'aller s'en griller une. Tu glissais une main maladroite dans ton sac à dos à la recherche de ton briquet, alors qu'un type s'installait sur le tabouret près du tien. Une photo, LA photo, qui glisse de la poche avant de ton sac. Souvenir d'un photomaton, de la dernière soirée avec Reyna. Celle qu'elle t'a accordé avant de partir. T'avais pas de souvenirs photos avec elle, alors t'avais insisté pour la trainer dans une cabine photomaton. 4 photos accrochées ensemble. On voit vos sourires, vos regards tristes, une grimace sur la dernière. Avec une drôle de grimace tu te penches pour récupérer le cliché, mais le mec à tes côtés, sympa, te devance. "Merci, 'j'suis maladroit comme jamais ce soir", que tu marmonnes pour t'excuser. Alors que tu tends la main pour récupérer la photo, tu remarques le regard figé du type. Il bloque complètement et tu ne sais pas si c'est toi qui déraille avec l'alcool, mais t'as soudain un vieux pressentiment pourri, qui te donne envie de te braquer complètement. Tu souffles un coup, un peu plus froid dans tes mots soudain. "J'peux récupérer cette photo ?" . Quand le gars relève les yeux vers toi, tu sens un froid polaire dans ses prunelles. C'est clairement pas la réaction d'un type inconnu. Troublé, tu demandes. "Excuse moi mais, on se connait ?"

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w/ @Edgar Windsor

J’avais pas un mood de fou en ce moment, mais cette photo, celle que je venais de ramasser, c’était pire que tout. Le coup de poignard en plein cœur. J’avais l’impression de revivre le fameux samedi encore et encore. C’était pas moi qu’elle avait choisi, c’était pas moi qui pouvait la rendre heureuse. Et ça me crevait intérieurement de m’en rendre une nouvelle fois compte. Le pire, c’était que t’étais ce mec, cet autre mec. Celui qui me l’avait volée, avec qui elle voyait un futur visiblement. Alors ouais, j’érigeais tout un tas de murs autour de moi, pour me protéger, pour te protéger aussi. Dernièrement, il se peut que je sois un peu trop violent pour un rien. A tes mots, je relève le regard sur toi, sur ta gueule de bg et j’ai juste envie de te frapper sans m’arrêter, décharger cette haine que je ressens sur toi. A la place, c’était juste un regard froid, dénué de la moindre vie, puisque j’étais vide, totalement vide, depuis qu’elle était partie. Je te rendais alors la photo, images qui me donnaient envie de vomir, quant bien même Reyna était présente sur celles-ci. « Je crois pas non » soufflais-je entre les dents, l’énervement toujours présent. Seulement, je ne pouvais pas me contenter de ces simples mots. Je me demandais si tu étais au courant, toi aussi, qu’il y en avait eu un autre. « Reyna par contre… je la connais bien. » Enfin “bien”, c’était vite dit. Je me suis rendu compte que je ne la connaissais pas si bien que ça. Tout comme elle ne me connaissait pas si bien que ça non plus. A répéter encore et encore que j’étais amoureux que d’une part d’elle-même, c’était faux. Par contre, elle était de toute évidence amoureuse que d’une part de moi. Comment pouvait-on aimer une âme si sombre dans le fond ?

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w/ @Kaiden Winston

Quand il te rend enfin la photo, tu t'empresses de la ranger dans ta poche, craignant de perdre le précieux sésame. C'est à ton tour de te figer à sa réponse. Son regard est toujours aussi haineux, et il ne t'en faut pas plus pour comprendre. C'est lui. T'as un frisson qui te parcourt l'échine alors que tu le regardes droit dans les yeux, incapable de dire quoi que ce soit. Sa mâchoire serrée, sa posture, ses yeux qui te lancent des éclairs, tout laisse à penser qu'il est l'autre. Celui avec qui tu la partagée, sans le savoir. Le rival. Pourtant, tu n'as pas le sentiment d'avoir gagné quoi que ce soit. Ni de peur ou de colère en le voyant. Juste un profond chagrin, pour vous deux. T'hésite à jouer au con, et à lui demander comment il connait Reyna, si c'est une amie ou une collègue, mais tu t'abstiens. Ca ne sert à rien. Tu te contentes de souffler. "C'est toi. L'autre.". Après quelques secondes, tu détaches ton regard du sien, et fais signe au serveur de vous servir une autre tournée. Quand les verres arrivent, tu en tends un au garçon, avant de lever le tien pour trinquer.  "Si c'est toi, tu dois être au plus bas. Comme moi.". Tu t'apprêtes à cogner son verre contre le tien. Pas d'amertume dans ta voix, parce que t'es malheureux, et que tu vois bien qu'il l'est aussi. Même s'il semble surtout en colère.   "On trinque à nos cœurs brisés alors."

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w/ @Edgar Windsor

J’en voulais à la terre entière, d’être faible, d’être celui que je suis. De tomber amoureux trop facilement quand on détient le pouvoir de me détruire par la suite. Tout aurait été plus simple si elle n’avait pas tout mis en place pour me faire craquer. Si elle était restée en Asie tout l’été et moi à Boston. Sans interaction, aucune. Si j’avais pris soin de m’occuper de mes problèmes familiaux sans elle. Mais elle avait réussi à s’immiscer partout, à devenir un besoin constant, comme une drogue. Et cette drogue venait de disparaitre, à tout jamais. Le sevrage était dur, compliqué même. J’étais incapable de me relever tant j’étais dans le mal. Alors être face à toi, face à celui qu’elle préférait… J’arrivais pas à dissimuler cette rage qui m’habitait. Le pire, c’était le calme dont tu faisais preuve, en découvrant qui j’étais. Interdit, je te regardais faire signe au barman, sans réellement répondre à tout ce que tu me disais. Ce n’était qu’une fois les verres arrivés et ton envie de trinquer que le besoin de reprendre la parole se faisait ressentir. « Elle t’a choisi » finissais-je par dire tout simplement. Le cœur qui se serre, l’envie de casser ces verres. Si tu crois qu’on sera amis, tu te trompes. Ma main inerte venait retrouver la blessée pour appuyer là où ça faisait mal. Parce qu’une douleur physique, c’était toujours mieux que celle d’un cœur brisé.

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w/ @Kaiden Winston

De toute évidence, tes tentatives pour te rapprocher de ce garçon sont vaines. Si tu sembles triste, abattu, déprimé, il semble en colère. Vraiment en colère. Quand tu bois une gorgée de ton verre après son refus de trinquer à votre malheur commun, sa voix dure se fait entendre à nouveau. Implacable dans ses mots. L'alcool peine à passer et tu t'étrangles avant de t'exclamer.   "Me choisir ? Tu appelles ça choisir quelqu'un ?" Tu secoues la tête farouchement, sentant monter en toi une vague d'angoisse.   "Me quitter et partir à l'autre bout du monde, en disant qu'un jour peut être on se retrouverait, je n'appelle pas ça me choisir." Ta main se serre autour du verre que tu rêves soudain de briser entre tes doigts. "J'appelle ça me mettre en prison."Ces deux mots, de l'homme en face de toi, réveille en toi une colère que tu n'as jamais ressenti contre Reyna. Que tu as enfoui, profondément, ne voulant jamais ressentir de haine à son égard. Pourtant, les digues sont en train de céder. De la haine à l'amour, il n'y a qu'un pas. L'inverse peut être vraie.

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w/ @Edgar Windsor

Compliqué de faire face à celui qui était meilleur que moi. Celui qui avait conquis son cœur. C’était toi, l’ennemi à abattre. Celui qui causait mes problèmes de cœur, mes problèmes de confiance en moi aussi à présent. Tu semblais vouloir faire ami-ami et pourtant, j’en avais aucunement envie. Comprenant qui tu étais, j’avais envie de tout casser sur mon passage, ravivant cette colère que j’essayais de taire la plupart du temps. « Elle va revenir vers toi » que je répondais alors, assurant alors ses mots à elle, quand j’étais incapable de les assimiler pour moi. Le pire dans tout ça, c’était que tu n’étais pas capable de voir la chance que tu avais. Tu savais pour moi, pour ce partage qu’on avait du subir. Tu savais aussi qu’elle t’avait choisi toi, et t’étais incapable de t’en réjouir. Ça me donnait encore plus la haine contre toi, parce que tu n’as aucune idée de ce que moi, je peux ressentir. « T’as pas le droit de dire ça. T’as pas le droit de ME dire ça » Mon poing cognait le bois du bar avant que je me réinstalle, tentant de faire profil bas. « Elle t’a choisi, tu l’aimes, elle t’aime et un jour, elle te reviendra. J’ai droit à quoi moi ? Un message d’adieu et des “je t’aime mais je l’aime encore plus, ça pourra jamais se faire entre nous”. » Mâchoire qui se crispe, l’envie de crier qui me tord les tripes. « Elle est peut-être pas là à tes côtés, mais elle t’a choisi. Quand elle se sentira prête, elle sera à tes côtés, dans tes bras. À être heureuse. J’appelle pas ça la prison, j’appelle ça le paradis. » Pendant que moi, j’erre dans les limbes, à la recherche d’un démon qui saura tuer tout ce que je peux ressentir actuellement.

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w/ @Kaiden Winston

"C'est une blague ?! Tu vas me dire que j'ai pas le droit d'être malheureux ?" Alors qu'il tape du poing sur la table, l'énervement s'empare de toi, également. Mais merde. Il ne comprend rien du tout ce type. "Elle t'a pas choisi mais elle t'a libéré. Elle t'a permis de tenter d'avancer, d'en aimer une autre peut être un jour.". Tu secoues ta tête avant de la plonger dans tes mains, brutalement, étouffant un sanglot. "Moi j'attends quelqu'un qui ne reviendra peut être jamais.". Et en attendant ? Comme aimer encore, serrer contre toi d'autres corps, si elle est amenée à revenir ? Comment avancer et continuer à vivre sans la trahir ? Bien sur, vous vous êtes promis. Mais cela engendre tellement d'obstacles à venir. Si tu rencontres quelqu'un, que tu es amené à aimer, et que Reyna revient ? Tu devras toi aussi briser un cœur ? Tu t'es dit qu'il serait simple de ne pas en aimer d'autres. De l'attendre. Quand elle avait ses yeux plongés dans les tiens et qu'elle te promettait de revenir un jour. Dans un an; dix ans; vingt ans. Mais maintenant qu'elle est loin. Maintenant qu'elle te manque à t'en crever le cœur, comment savoir, comment la croire ? Tu relèves la tête et plisses tes yeux brouillés dans la direction de l'autre. "J'dis pas que ta situation est meilleure que la mienne. Loin de là. J'dis juste que ça fait mal d'être celui qu'elle a choisit. C'est ce que je suis sur le papier, dans les paroles qu'elle nous a servi. Dans les faits, j'suis qu'un pauvre type qu'attend, qui pleure et qui boit. Avec qui tu ne veux même pas partager un verre, estimant être plus malheureux que moi. Mais c'est pas un concours mon pote. C'est juste du malheur tu piges ?"

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w/ @Edgar Windsor

Possiblement que j’étais bien trop aveuglé par la peine et la colère qui martelaient mon esprit mais aussi mon cœur. J’étais face à toi, le grand gagnant de ce tournoi dont on avait aucune idée qu’on était des participants. Battu par K.O. Parce que je n’étais pas toi. Visiblement, tu devais être génial pour qu’elle te choisisse. Ou tu devais être brisé de bien des façons. Mais je l’étais aussi, elle n’avait pas eu le temps de le voir. « Être libre, c’est… une utopie qu’on nous vend à tour de bras. On est jamais libre » Il y a toujours quelque chose qui nous tire vers le fond. Les sentiments qu’on a pour une fille, les pensées qu’on a envers une mère abusive. Rien ne serait suffisant pour être libre. Le pire c’est que t’as raison. C’est pas un concours, on est tous les deux brisés. Maintenant que je t’ai en face de moi, maintenant que je peux foutre un putain de visage à celui qui m’a foutu plus bas que terre. « On est tous les deux des pauvres types » finissais-je par conclure, m’installant sur le tabouret, le verre face à moi. Je m’étais fait embobiner, je m’étais fait manipuler. Elle en aimait déjà un quand elle m’a rencontré, elle ne le savait même pas, c’est tout. C’était perdu d’avance. Tous les mots qu’elle a pu me dire, m’avouer, ça cachait d’autres mots pour toi, qu’elle glissait dans tes oreilles avant de s’endormir. « Elle nous a mené en bateau… et on continue de l’aimer, qu’on peut être cons »

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w/ @Kaiden Winston

Tu ne sais pas si c'est ton énervement ou tes mots qui font mouche, mais le voilà qui se calme, ou du moins, qui se résigne, en acceptant le verre que tu as commandé pour lui. Tu lâches un soupir à ces mots. "T'as peut être raison aussi... Pourtant, j'pensais que c'était ce que je voulais plus que tout, être libre. Et j'accepte d'attendre comme un con. Ca n'a pas de sens." Reyna, elle, était libre. C'est comme ça que tu la voyais, Et à ton sens, c'est pour ça qu'elle est partie. Parce qu'elle était assez libre pour avoir le cran de le faire. Peu importe qui elle cassait sur son chemin. Même ça, tu l'admirais chez elle. Bien que tu en payes le prix. Non, décidément, tomber amoureux, c'est vraiment de la connerie. Ca vous change totalement, ça fait passer au second plan les priorités d'une existence. C'est n'importe quoi. Alors quand ton rival, ou ton semblable maintenant, vous traite de pauvres types, tu ne peux qu'opiner. "C'est ça. Trop cons pour remarquer quoi que ce soit en plus, pendant des mois peut être..." Tu ne savais même pas combien de temps elle avait fréquenté l'autre. Tout ce que tu sais, c'est que tu lui avais dis et promis ne plus voir d'autres filles, quand elle continuait à aller chez un autre. Chez lui, dans son lit, entre ses bras."Tu regrettes ?" de l'avoir aimé, de l'avoir rencontré, d'avoir partagé tout avec elle ? Tu ne développes pas. Il comprendra. Toi, tu ne regrettes pas. Tu ne regretteras jamais, même si tu dois en souffrir le restant de tes jours. Mais ta fin d'histoire n'est pas la même que la sienne. Tu comprendrais qu'il regrette. Et dans une énième tentative de compréhension mutuelle, tu lui tends la main. : "J'me suis pas présenté. je m'appelle Edgar.."

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