ABELARD DE BELGIQUE-S

Voilà quelques mois que tu ne l’as pas vu. Elle t’a envoyé quelques messages pour savoir comment tu allais et tu n’as jamais pris le temps de répondre parce que ça n’avancerait à rien. A quoi bon continuer à nourrir une relation qui est déjà terminée ? Ta thérapeute t’a conseillé de répondre pour voir ce qu’elle avait à dire et tu lui as simplement répondu que tu n’avais pas le temps pour regarder en arrière et que ton ex était très bien où elle était. Vous avez quand même parlé du fait que tu as envoyé Franck la surveiller malgré la fin de votre histoire et que cela montrait simplement un contrôle extrême voir malsain sur sa vie à elle mais tu n’as jamais voulu en démordre sur le fait que si tu l’avais fait c’était parce que la page n’était pas tournée. Depuis Franck reste basé là-bas et toi tu arrête de demander comment elle va. Tu sors, tu vas à des galas accompagnés de mannequins avec qui tu passes parfois la nuit, elles sont toutes là pour être belles et se taire, des potiches, des objets, une décoration pas plus en réalité. Il parait que tu fais n’importe quoi mais selon toi : tu continues à vivre. Tu ne vas pas rester bloquer sur du passé. Ta mère veut t’organiser des rencarts avec les bourgeoises d’Europe pour trouver la future Madame De Belgique-Schueller, future femme du Prince. Il faut travailler ton image, que tu arrêtes de passer pour un tombeur qui s’en fiche il parait. Tu n’as jamais réellement montré tes relations depuis Potter, sans doute parce qu’aucune n’était réellement importante ni même à la hauteur de ton ex qui était ta prétendante parfaite. Deirdre était certes importante mais son passé, son manque de titre et son indépendance était un point noir, tu l’avais dans la peau mais elle a décidé de partir et tu l’as laissé faire. Elle avait raison dans un sens et tu as eu beau couler après son départ tu as survécu il parait. Tu as continué à voir ta psychiatre, parce qu’après son départ tu as commencé à ressentir un vide une nouvelle fois. Pas le premier mais tu sais pertinemment que ce n’est pas normal. Tu as été diagnostiqué il y a plusieurs années comme ayant un trouble de conversion et faisant des épisodes chronique, après une phase de stress tu peux entrer dans un épisode, normalement c’est plutôt court mais chez toi ça a tendance à durer, sans doute que tu ne veux pas réellement t’en sortir parce que quand ça arrive tu ne souffres plus et tu te retrouves à être plus efficace, un requin dans la cour des grands et tu assures dans ton boulot. Tu suis quand même la thérapie cognitive et tu vois un neurologue pour faire des analyses mais tu l’as dit à ta psy : tu es plus efficace dans ton boulot, tu réussi ta vie, tu vas bien alors pourquoi tu voudrais que tous reviennent ? C’est l’objet d’un bon nombre de discussion il faut le dire parce que pour toi tu n’es pas un danger pour les autres, l’épisode ne te compromet pas socialement ou dans ton travail ce qui signifie que tu vas bien. Tu fais quand même les examens qu’on te demande, tu restes patient, tu essaies l’hypnose sans succès, la narco-analyse qui t’as redonné un peu de ressenti pendant quelques jours et la psychothérapie censée te débloquer totalement mais c’est toujours compliqué de parler avec toi qui essaie de tourner le problème comme étant une solution et qui n’a pas envie de tous dire. Ta thérapeute est patiente plus que de raison étant donné qu’en plus d’être en plein épisode tu reste égocentrique, exigent et insupportable, elle en supporte des vertes et des pas mûres.

Ce soir là tu étais sur un projet et en pleine conférence téléphonique quand tu as reçu son message. Tu le lis en diagonale, répond à peine : tu es occupé. Elle est partie et tu n’as plus le temps de lui accorder de précieuses minutes. Tu es en pleine discussion avec ton interlocuteur en visio et tu ne lui réponds presque rien. Elle te sort une énormité : enceinte. Elle s’est prise pour Aymalyne ou l’autre folle furieuse d’il y a quelques années, quand tu vois ça tu te dis qu’elle est franchement désespérée et déséquilibrée. Tu la renvoies dans ses rosiers aussi simplement parce que c’est trop gros, impossible et que tu n’en crois pas un mot. Tu lui accordes donc 5 minutes d’attention et tu retournes à ta conférence sans y prêter plus d’attention. C’est simplement pitoyable de penser que tu pourrais tomber dans le panneau. Cette conversation te semble tellement insignifiante que tu l’as oublié le soir même après quelques verres avec une mannequin de passage vers chez toi. Oui tu t’éclates dans ta vie il faut croire ou dans tous les cas tu ne te laisses pas abattre. Tu vis une vie de roi, pas de contrainte, pas de relation néfaste, quelques amies de passage et rien d’autre. Le soir même elles rentrent toutes chez elles et tu es tranquille. Tu te concentres sur ton boulot, tes études et tu continues. Tu dis à ta thérapeute que Deirdre t’a envoyé un message mais tu n’y prêtes même pas attention, tu en viens à la conclusion que ton ex est profondément désespérée, vous n’avez jamais parlé de gosse, elle veut faire carrière et réussir elle ne serait jamais prête à tous sacrifier pour un minot même pas voulu surtout que vous avez fait attention donc bon. Toujours la même conclusion : tu as le don d’attirer les tarées depuis Potter, décidemment il n’y avait qu’elle qui n’avait pas un pète au casque.

Le temps passe comme ça, tu ne te rappelles même plus tout ça quand tu pars en voyage personnel en Australie. Tu prends le jet, ta vie est toujours plus que chargée. Tu pars pour une affaire sensible en cours, tu as inscrit Antonacien pour un essaie clinique qui tente un traitement expérimental qui pourrait guérir sa maladie et lui donner encore des années alors tu ne fais pas la promotion de la raison de ton voyage surtout que tu sais de source certaine qu’il n’aura pas le placebo. Comme on dit, tout à un prix et tu donnerais tous pour lui. Tu es brouillé avec ta sœur, ton frère, tu parles très peu à tes parents, tu ne parles plus à Franck qui surveille Deirdre et Antonacien reste l’une des personnes les plus importantes de ta vie. Pour tes fans tu postes quand même quelques « storys » sur Instagram pour dire que tu es à l’étranger en Australie sans en donner le but précis et sans jamais filmer Antonacien. Dans l’avion tu regardes rapidement le résumer de tes remarques pour le rendez-vous avec les médecins parce qu’il te reste un certain nombre de questions. Tu joues aux échecs avec Anton quand il est réveillé de sa sieste et tu le laisses gagner exprès, tu le sais, lui aussi mais tu sais pertinemment que ça lui fait encore plaisir et qu’il ferait pareil pour toi. Une fois arrivé s’en suit un entretien à l’hôpital, un post Instagram te représentant au milieu de Sydney. Vous arrivez à l’hôtel sans trop tarder et tu l’installes dans sa chambre d’hôtel. Il est tellement fatigué qu’il ne tarde pas à s’endormir et tu restes un moment assis sur une chaise pas loin de lui, tu travailles sur ton ordinateur, refuses les appels téléphoniques pour ne pas le réveiller et étudies avec précision leur traitement expérimental. Tu as beau savoir qu’il souffre, qu’il y a des jours où il voudrait lâcher mais tu n’es pas prêt alors tu t’accroches, tu l’emmènes faire ses traitements, tu vas le voir, tu le laisses au Liechtenstein pour qu’il soit bien et entouré de ses proches même si sa famille ça restera toujours toi. Tu dois rester ici tout le mois d’Août pendant le traitement, tu as décalé et adapté ton emploi du temps en fonction pour être tranquille et rester avec lui. Il a beau dire que ce n’est pas la peine, il te laisse faire parce qu’il sait que tu en as besoin. Tu as ramené du monde en Australie, les quinze personnes payées pour s’occuper jour et nuit de ton mentor, ta thérapeute, un spécialiste, tu n’as pas lésiné sur les moyens parce qu’il en vaut la peine. Tu n’as peut-être pas le même sang que lui, tu es son fils et il est sans aucun doute le seul qui ne t’aies jamais trahi ou laissé même dans tes périodes les plus compliquées. Il est sans aucun doute ce qui te raccroche encore à ton humanité en ce moment et ta thérapeute trouve que vous avez sans doute une relation complexe parce que tu l’as toujours pris comme mentor et que tu le traites comme ton père alors qu’il a toujours été un employé en plus de cela tu contrôles toute sa vie depuis des années, il est rythmé par ce que tu as décidé depuis sa maladie, mais malgré tous cela elle voit que c’est sans doute la personne auprès de laquelle tu es le plus humain et que tu ne fais jamais rien contre lui mais toujours dans son intérêt malgré un égoïsme de ta part parce que tu ne veux pas qu’il parte. Il fait parti de vos sujets de conversation, elle veut te préparer si un jour il lui arrivait quelques choses mais elle se heurte toujours à un mur parce que tu lui dis que ça n’arrivera pas, aux autres sans doute mais pas lui.

Tu le suis dans tous ses examens jusqu’à une intervention qui est censée durer 4 heures 30. Il te dit que tu dois souffler un peu et tu finis par céder. Tu pars dans ta chambre te changer et décide d’aller te rafraichir à la piscine. Un maillot, une serviette et tu descends vers la piscine VIP de l’hôtel de luxe. Un plongeon dans la piscine, plusieurs allers-retours dans le bassin et tu en ressors après avoir entendu ton téléphone sonner. Tu attrapes une serviette, ébouriffe tes cheveux avant de te sécher rapidement le corps, enfiler tes lunettes de soleil et décrocher Oui Constance. […] Non demain c’est impossible. […] Je ne vais quand même pas faire votre travail, vous trouvez une solution. […] Qui ça ? […] Quelle prétendante ? […] Ma mère ? […] Non mais attendez ça va être très simple. Vous annulez cette connerie et vous dites à la reine qu’elle a encore 3 heures pour m’appeler après je ne suis plus disponible. […] Ca ce n’est pas mon problème. […] Non elle n’a pas besoin de savoir pourquoi je suis en Australie et vous non plus. [...] Pardon ? [...] Non ça ne vous regarde pas non. […] Non. […] Non. […] Je ne pense pas non. […] Non. [...] 7 heures. [...] 40. [...] Il me semble que c'est 38 [...] Oui dites-lui ça. […] Sans doute. [...] Elle non par contre. [...] Parce que vous avez vu sa tête ? [...] Trop refaite [...] Non. [...] Potentiellement oui. [...] Oui Sydney. [...] Très bien. Bonne journée. toujours aussi débile celle-là. Pourvu que ta mère finisse par s’en débarrasser parce que ta secrétaire n’a qu’une seule qualité : elle est bonne, à part ça, elle n’est pas grand-chose, elle parle deux langues, fait des fautes d’orthographe et j’en passe, tu la tolères à faible dose. Tu étends ta serviette, commande un verre à l’une des employées qui passe et tu t’assoies sur ton transat allumant ta tablette pour lire tes mails quand tu sens une présence en plus proche de toi. Tu lèves la tête regardant face à toi. Tu penses d’abord à une hallucination, le soleil t’as trop tapé sur la tête, tu t’es chopé une insolation. Elle est face à toi, presque la même -à quelques kilos près- et tu restes assez sidéré par la scène, scotché, au départ sans voix. Qu’est-ce que tu fais là ? c’est sans aucun doute la chose la plus sympathique que tu pourrais lui dire.


@Deirdre M. Wheelan

Je la retrouve, ma solitude, solide compagne, la seule sur laquelle je puisse compter finalement. Semer la distance pour oublier le trouble, pour oublier que les choses auront toujours ce goût d’impossible entre toi et moi. De trop compliqué. Le cœur est trop fragile pour être une nouvelle fois brisé. Membrane carmine devenue exsangue avec les années, organe bien trop malmené. Je m’enferme dans le travail, dans une recherche frénétique, visant à lutter contre une mort bien trop certaine. Je me prononce Amazone, sombre guerrière face à la maladie, cherchant les failles dans les gênes, menant l’équipe d’une main de fer. Il se dit de moi que je suis prometteuse, que je suis sans doute une des plus brillantes de ma génération. Les efforts n’auront pas été vains, les renoncements non plus, je vais enfin pouvoir asseoir mes ambitions, défendre la noblesse de mon nom, l’inventer même.  Mon équipe étant particulièrement efficace, on me demande d’aller en former une nouvelle sur le continent australien. Je ne prête pas attention d’abord à la fatigue, à mon teint trop pâli, à ma nausée persistante. Tous ces signes qui alarment n’importe quelle femme, moi j’y reste sourde, trop absorbée par mon travail, trop obstinée à oublier ma vie bostonienne, jusqu’à omettre même l’ombre du prince, ses restes de nous qui grandissent bien à l’abri dans mon giron.

Ce n’est que lorsque je perds connaissance en plein travail, qu’on me conduit de force à l’hôpital. Il y a environ deux semaines. Prise de sang, prise de constantes, et bientôt, échographie à l’appui, la vérité se révèle. Un enfant dans le ventre, et j’ai raté les premiers examens mais tout va bien désormais. Il est bien trop tard pour songer de s’en débarrasser et même si la nouvelle est un véritable tsunami, je n’ai jamais envisagé sache-le de me séparer de toi. Les phalanges s’appliquent sur cette peau qui se gonfle jour après jour pour montrer ta présence, sur les vestiges de cet amour qui ne se conjuguera désormais qu’au passé. Je le verrai pourtant grandir chaque jour à l’avenir. Je suis détruite mais plus forte que jamais.  Souffrante de reproduire l’histoire mais décidée à en changer les lignes. Tu porteras ma condition mais tu ne manqueras pas d’amour ni de protection, je peux bien assumer les deux rôles, je peux bien te suffire, mes bras seront assez solides. Je lui envoie un message à ton père, à cette couronne qui sera sans doute absente dans ton sillage mais… je suis une femme honnête. Mais Abélard ne semble rien comprendre et surtout pas me croire. Alors les larmes accueillent le silence, et je continue jour après jour, épaulée de Lex, envisageant un retour sur Boston. Là où je me sens chez moi, bien plus qu’en Irlande, là où j’ai toute ma place, parmi les miens, même si son ombre rôdera toujours sur le chemin.
Je suis à mille kilomètres de tout ça aujourd’hui, au sens propre et au sens figuré. La journée a été exténuante mais la nouvelle équipe australienne est prometteuse. Le laboratoire ne s’est pas moqué de moi concernant l’hôtel et un saut dans la piscine me parait être une saine distraction pour nous deux. Je ne peux plus pratiquer le sport et la danse à la même intensité qu’auparavant, alors un peu de natation me parait bien appropriée. J’enfile un maillot de bain une pièce de couleur noire, échancré au niveau de ma poitrine qui sait montrer tous ses atouts en ce moment, un léger kimono de soie pour parer ma stature alors que j’arrive au bassin. Je repère un transat dès l’entrée et y installe mes affaires, bien trop pressée de laisser mon corps être accueilli par la fraîcheur de l’eau. Je déambule le long du bassin, jusqu’à l’échelle qui me permettra d’entrer lorsqu’une voix familière résonne à l’intérieur de ma carcasse. Ça ne peut pas… Mes orbes se révèlent pour dévoiler la silhouette que je redoute. Abélard, ici bas. A mille kilomètres de chez nous et aussi en forme qu’il peut l’être. Mon cœur se serre, du moins les miettes qu’il en reste, la peau se dresse le corps tremble et les yeux s’arrondissent.  « Non… » ça m’échappe, moi qui suis pourtant habituellement si maîtresse de mes mots de mes gestes. Le cœur tambourine, tente de sortir de ce corps trop affligé des douleurs qu’il a enduré. « Non ça ne peut pas… » Je ne peux pas en fait, et tu m’as bien fait comprendre que je n’avais plus aucune place dans ta vie. J’aurais pu me préparer si nous avions été à Boston, j’aurais adopté le masque, l’indifférence, mais la surprise me cueille et je fais demi-tour. Marchant telle une biche égarée vers mon transat en signe de retour, les jambes flageolent, le cœur martèle, ma salive coince, alors qu’une nausée intense surgit dans ma gorge. Je peine à respirer et je ne prête même pas attention à les larmes qui ont décidé qu’une éruption type Pompéi, ce serait la mode. Foutues hormones. Foutue faiblesse. L’air ne veut plus entrer et les oreilles bourdonnent, le champ de vision se teinte de noir. Et… je reconnais cette sensation. Je vais simplement perdre connaissance. Mais pas le temps de calculer, je sens simplement la fraîcheur de l’eau, m’envelopper enfin, mes poumons se gorger de liquide et puis plus rien.

ABELARD DE BELGIQUE-S

Au bord de la piscine et en jour off pourtant tu restes collé à ton portable et ta tablette pour tous revérifier en bon maniaque du contrôle que tu es aussi appelé « control freak ». Tu passes un moment à discuter avec Constance ton assistante, pas franchement plus maligne que les autres mais elle au moins tu n’as rien fais avec elle. T’apprécie ce qu’on pourrait appeler « la chasse », la séduction, le fait que l’autre fasse tous pour t’avoir puis c’est trop facile et tu la laisses, tu vois son cœur et ses espoirs voler en éclat car non : une simple secrétaire ne sera pas la future femme du roi, tu vises plus haut. Les mannequins au moins elles ont l’avantage de pas en attendre trop, elles sont là toujours dispos puis elles repartent, ce sont juste des collectionneuses rien de plus, elles savent pertinemment que tu n’es pas prêt à t’engager, avec aucune. Ta mère commence à se lasser de ton célibat et à trouver une nouvelle occupation, celle de te dégoter une femme parmi toutes celles présentes sur cette planète bleue. Tu as fini par te faire à cette idée parce que Potter est morte. Avant tu as toujours pensé que malgré tout ce qu’il pourrait se passer vous finiriez à nouveau ensemble parce que c’est comme cela que ça devait se passer. Tu n’as jamais vu aucune femme être à la hauteur du rôle qui aurait pu lui être attribué. Trop instable, folle, trop fleur bleue, trop casse pied, pas « bien née » et avec un passé sombre. Aucune n’aurait pu faire le travail t’en es persuadé. Alors oui c’est vrai qu’avec Deirdre t’y a pensé, tu avais même trouvé la solution parfaite : elle aurait été ta maitresse, la femme de l’ombre, mais elle est partie et vu le scandale d’il y a quelques jours : tu t’en passeras finalement. Une chose est sure : tu ne seras pas amoureux de ta future femme. Il faut être honnête, ce serait un couple pour le paraitre, une fille gentille, qui a des ambitions et que tu supporterais assez. Les mariages arrangés sont monnaie courante dans ta vie, regarde tes parents, ils ont eu quatre enfants ensemble, une vie remplie et tu sais que ce n’est pas si mal. Dans ton monde il faut apprendre à être raisonnable et faire des sacrifices, ce que tu fais sans mal, tu t’es tellement battu pour en arriver où tu en es que tu ne veux pas revenir en arrière, pour personne. Enfin voilà que Constance te pose des questions sur le pourquoi de ton voyage et te dit que ta mère veut te prévoir des dates, tu acceptes pour faire plaisir à ta génitrice même si tu sais d’avance qu’aucune ne sera à la hauteur. La seule qui pourrait l’être n’est plus là.

Tu expédies rapidement tes mails et tes messages faisant un tri entre ce que tu vas traiter et ce que tu laisses à Constance. Déjà ceux en Russe, en Arabe, en Italien, en Allemand et en Espagnol tu les gardes elle risquerait de te faire des conneries avec son ignorance puis tu regardes selon l’objet, la thématique du mail. Tu lui annotes des commentaires du style Pas plus de 20 minutes le rendez-vous et pas avant 1 mois ce n’est pas pressé ou encore Demander un complément et Pas intéressé simple, claire et efficace. Tu finis par ouvrir son mail avec les prétendantes listées par ta mère, t’as le droit à tous s’en est presque gênant : photo, taille, histoire de la famille, hobbies, … Tu es coupé dans tous cela quand tu sens une présence familière proche de toi. Ton regard se relève alors que tu te figes en voyant ce qu’il y a devant toi. Tu en restes sans voix un instant complètement scotché, abasourdi par cette information un peu trop compliquée à gérer là maintenant. Elle déambule le long du bassin pour aller se baigner l’air de rien si bien que tu te demandes si tu ne t’es pas chopé une insolation par-dessus le marché. Une légère brise fait parvenir son parfum jusqu’à ton odorat. Te voilà alors aussi froid que la glace à lui demander ce qu’elle peut faire ici. A-t-elle créé un faux compte pour te traquer jusque sur Instagram ? Ce serait weird. Tu vois la surprise dans son regard, elle a presque peur, tu perçois largement qu’elle tremble et se tend complètement en te découvrant face à elle, ses yeux sortent de ses orbites alors qu’elle sort un « non », pas du tout la réponse attendue à ta question elle parle sans aucun doute seule. C’est dans les moments comme ça que tu es presque heureux de ne pas ressentir la douleur, tu es calme, intrigué mais assez posé, peut-être un peu en colère de la voir mais mis à part cela … rien du tout, tu ne souffres pas ou dans tous les cas tu ne le ressens pas ton cœur reste de glace. Elle continue à se parler seule a priori elle ne peut pas et tu reprends Tu ne peux pas quoi ? Je te signal que j’étais là le premier, tu me suis ou bien ? c’est que tu serais presque mal aimable et le mot « presque » est important dans cette phrase. Elle est partie, elle a décidé de vivre sans toi, de faire sa carrière, d’être quelqu’un seule, elle n’avait pas besoin de toi quand toi si. Elle a décidé que son bonheur ne serait jamais avec toi alors elle attendait quoi à venir ici ? Tu remarques ses kilos en plus malgré l’espèce de kimono qu’elle a sur le dos mais tu n’en dis rien. Elle fait demi-tour, elle fuit et ça tu n’apprécies pas franchement ce genre de comportement Et maintenant tu te barres comme si de rien n’était ? Tu te fiche de moi. T’en a rien à faire qu’elle soit mal, toi aussi tu l’as été et c’est elle qui est partie pas toi, elle ne connait pas le crédo disant que le méchant c’est celui qui part ? Bon il est à 99% vrai sauf pour ton frère. La jeune femme fait son sketch et toi t’es agacé de ton côté jusqu’à ce que plouf, elle se laisse tomber dans le bassin. Tu fulmines du bord de la piscine en reprenant Maintenant ça suffit une fois, sort de là. tu la vois s’enfoncer et pas remonter, il te faut quelques instants pour comprendre qu’elle ne joue pas la comédie. Tu passes par beaucoup d’émotions et l’une d’elle reste la peur de la perdre encore. Tu jettes ton téléphone sur le transat avant de plonger jusqu’à elle. Il te faut à peine quelques secondes pour arriver près d’elle et l’attraper par la taille pour l’amener contre toi. Tu remontes à la surface en la tirant avec toi avant d’aller jusqu’aux marches pour la sortir de l’eau. Tu restes impénétrable, intériorise ta peur alors que tu la déposes doucement sur son transat Deirdre. tu lui secoues un peu les épaules, légère tape sur la joue sans lui faire mal pour essayer de la réveiller. Réveille-toi ! tu finis par checker son cou et percevoir un pouls alors qu’elle ne respire pas. Te voilà obligé de lui faire du « bouche-à-bouche » afin de lui insuffler de l’air et la laisser respirer. Bien sure que tu flippes, bien sure que t’es mal, bien sure que de la toucher ne te fais pas rien, mais tu fais abstraction de tout cela parce que c’est loin d’être le moment.



@Deirdre M. Wheelan

DE WHEELGIQUE SCHUELAN

L’eau m’entoure dans ma bulle. C’est doux, presque confortable. Ici, je ne la ressens plus, ma malédiction personnelle. Douleur. Est-ce qu’on peut se reconstruire après tant de fissures ? J’ai promis que oui, pour toi petit être qui grandit là à l’abri des soucis dans ta propre bulle d’eau, mais ici tout est si confortable, plus rien ne fait mal et… Mon corps tressaille sous la force d’une légère brise. Des mains m’empoignent, des mains familières et je suis sans doute en plein délire, devenue folle pour de bon comme il le prétexte. Quelques tapes sur ma joue, mon corps secoué aux épaules, je tente d’ouvrir les paupières mais impossible en réalité. La lutte n’est pas évidente. Je sens des lèvres qui s’appliquent aux miennes, cette odeur, puis la pulsation de l’air qui débloque de l’air dans mes poumons. Le corps s’exécute impeccable automate, expulsant dans une toux l’eau qui entravait la respiration. Je tousse, en écarquillant les yeux, me redressant, crachant le surplus d’eau sur le côté. Restons digne tout de même.

Désarçonnée, je me dis que j’ai dû nager en plein délire lorsque mon regard repose sur la silhouette du sauveur. Je suis peut-être entrain de rêver, alors mes phalanges s’appliquent avec tendresse à tes contours, une ébauche de sourire vient naître sur mes lèvres malmenées. Peut-être que dans ce rêve je ne t’ai jamais laissé. Peut-être que dans ce rêve je suis une Autre, bien plus acceptable pour tes rangs. Mes prunelles rencontrent les tiennes, et à en juger par la réalité de ta peau sous mes empreintes, je comprends que je ne rêve pas. Alors la main se rétracte à mesure que le cerveau reconnecte. Une petite foule attroupée autour de nous dont du personnel de l’hôtel, me demandait si ça va. « Je vous remercie tout va bien. » Je respire, mon semblant de coeur bat, je suis présente et de retour dans les enfers. Ma paume se pose machinalement sur mon bas ventre. L’espace d’un instant, j’ai oublié. Mes sourcils se froncent. Et si ? Il était arrivé quelque chose. « Je dois aller à l’hôpital le plus proche. » Je veux qu’on vérifie, je veux entendre son cœur, comme il y a deux semaines. Je me relève, droite comme un piquet.  « Appelez-moi un taxi s’il vous plaît. » J’amorce quelques pas, encore perdue, les cheveux trempés, je dois y aller, partir d’ici, m’éloigner de lui, savoir si l’enfant va bien. C’est tout ce qui m’importe.




@Abelard Z. de Belgique-S.

ABELARD DE BELGIQUE-S

Pression constante sur les épaules tu restes pourtant toujours impénétrable. Tu gères le stresse par le sport, les clopes, l’alcool et récemment les femmes aussi. Tant que tu ne penses pas à elle tu es bien. Tu te plonges dans le boulot et dans les mondanités. La plupart des gens te trouvent incroyablement égoïste, narcissique, imbu de ta personne et insupportable, j’avoue que la plupart est véridique mais tu restes de la classe supérieure. Plongé dans ton travail tu sais que c’est dans tes projets que tu excelles bien plus qu’en relations humaines. On te demande beaucoup et tu t’en demande aussi énormément, on t’a déjà dit que le trouble de conversion n’était pas anodin et que tu te mettais en danger mais tu ne ressens rien, tu te fais quand même suivre pour rassurer Antonacien et tu restes très honnête avec ta thérapeute, vous parlez de pas mal de choses même s’il t’arrive de vouloir la contrôler elle aussi pour qu’elle te dise ce que tu veux entendre. Enfin là c’est un temps calme, un moment tranquille au bord de la piscine même si ton travail n’est jamais loin il faut le dire. La technologie fait que tu ne décroches jamais. Dormant peu tu sors toujours la tablette dans le lit, tu programmes des réunions à des heures improbables et tu restes proactif, tu prends de l’avance.

Quand tu la vois tu ne ressens pas grand-chose même si tu sais que ton cœur s’arrête un instant bien trop choqué de la voir en face de toi. Elle balbutie, parle seule et tu t’agaces un peu en lui demandant ce qu’elle fait ici. Pourquoi être toujours dans ton champ de vision, elle ne peut pas rester loin ? L’Asie c’est quand même loin d’ici et toi tu es là pour une raison plus qu’importante. Elle s’en va et tu lui reproches jusqu’à son plat dans la piscine. Tu t’agaces d’abord de son manque de maturité avant de comprendre qu’elle s’est évanouie. Te voilà en chevalier servant débarquant sur son cheval blanc et tu sautes à l’eau pour aller la récupérer. Une fois remonter à la surface tu la ventiles et elle finit par reprendre ses esprits penchant la tête et te crachant l’eau de ses poumons dessus : classe. Tu la penses rétablie… Enfin surement pas tant que ça, elle pose une main sur ta joue et tu te figes incapable de bouger. Elle te sort un sourire béat et tu es complètement paumé. L’aube d’un instant tu oublies tous, le fait qu’elle se soit barré, sa dernière lubie et même qu’elle ait franchement prit du poids parce que tu ne sors qu’avec des mannequins. Mais là tu es paumé entre le passé et le présent, tu as le cœur en folie et son contact ne t’aide pas. Ton regard croise le sien et tu perçois une sorte de terreur dans son regard, peut-être qu’elle se rend compte que c’est la seconde fois qu’elle te crache dessus : ça commence à faire beaucoup. Des personnes se retrouvent attroupées autour de vous. Elle retire sa main effaçant tous contact entre vous. Elle remercie les autres -même pas toi alors que franchement qui a été repécher la sirène baleine ? C’est toi quand même mais passons ce détail. Elle pose une main sur son ventre et tu ne sais pas franchement pourquoi. Elle finit par se relever, t’ignorer royalement en reprenant qu’elle doit aller à l’hôpital, tu lève les yeux au ciel en reprenant Je crois pas non. ça elle est pas prête de partir. Elle se relève et tu en fais de même la regardant avec mépris alors qu’elle veut encore une fois se barrer. Tu regardes un des membres du personnel Vous monterez mes affaires à mes appartements je vous en remercie. Oh et dites à Cynthia que je serais en retard pour notre rendez-vous. elle va encore râler mais bon c’est pas comme si tu la payais pas gracieusement. Tu pars vers Deirdre en marchant vite, elle demande un taxi et tu reprends Pas besoin d’appeler un taxis je m’en occupe. que tu reprends au serveur venu aider. Tu te tournes vers elle pour reprendre Arrête un peu tu voulais mon attention tu l’as, j’ai des médecins à l’étage tu viens ils vont regarder. Tu vas certainement pas partir comme ça. et avant qu’elle ne puisse dire le contraire tu t’imposes, t’attrapes son bras pour la tirer vers l’ascenseur. Le lion reprend son territoire et le contrôle des autres il faut croire. Et met ça tout le monde te regarde. elle est trempée en maillot de bain, t’apprécie pas franchement que ton ex se montre devant tout le monde. Tu lui tends une serviette alors que tu fulmines. Tout un sketch pour avoir ton attention c’est franchement pitoyable. Il faut le dire, tu ne la comprends pas du tout. La machine monte vers l’étage que tu as demandé alors que tu comptes les secondes pour que ça passe vite, qu’elle se fasse examiner elle et sa tête de cadavre vous pourrez ensuite tous les deux repartir de votre côté.




@Deirdre M. Wheelan

DE WHEELGIQUE SCHUELAN

Je panique. Comme souvent ces derniers temps. Je me paie le luxe d’une nouvelle escorte. Dame Angoisse. Elle ne me quitte vraiment plus. Ce qui explique sans doute les cernes bleutées sous mes yeux, mes nuits sans sommeil, déjà que ce n’était pas fameux auparavant. Je sais que dans quelques jours, je retrouverai Boston et ça m’apaise un peu. Pour l’heure, je reprends mes esprits face à un Prince colérique et dépassé, récoltant l’impression d’être une vulgaire épine dans le pied. Mais ce n’est pas mon plus grand souci à l’heure actuelle, trop préoccupée par la vie que je porte. La seule personne qui me relie encore véritablement à Lui. Je demande un taxi pour l’hôpital le plus proche, mais le Tyran ne l’entend pas de cette façon. Mes sourcils se haussent pour assister à sa réponse. « Je croyais que tu voulais pas en entendre parler. »  Alors je ne vais pas te faire offense avec un bagage supplémentaire. Mais je te connais, et je sais qu’il est inutile de protester, je ne suis clairement pas en état. Je me laisse entraînée dans l’ascenseur, passant machinalement la serviette autour de ma silhouette. Tous deux seuls dans la carlingue, je reste figée face à la porte, osant tout de même un regard de côté.  « Désolée. » Je ne sais même pas pourquoi je m’excuse, mais c’est ma façon de te dire que je ne veux pas t’imposer tout ça. « Et Merci. » Parce que j’aurais pu aussi nous noyer face au choc et finalement t’as pas eu le cœur de regarder l’eau m’avaler. On déboule dans le couloir, alors que m’empoignant toujours, tu m’entraînes dans ta suite. J’ai toujours ce regard hagard, les jambes qui flageolent, tout ça, c’est un peu trop. J’explique à ton médecin, que je viens de perdre connaissance et que je m’inquiète pour l’enfant. Je ne sais même pas si il a moyen de vérifier mais il m’assure que oui, le battement cardiaque est détectable au stéthoscope à mon terme, et évidemment il en a un à la dernière mode. Toi et ton amour des technologies… Je le suis dans une autre pièce où il me fait déshabiller pour m’examiner. Les secondes semblent être des minutes, les minutes des heures, mais après un rapide examen, il me rassure, le col est intact et le cœur bat vite et fort, pour lui rien d’anormal. Je suis soulagée, presque à en pleurer pour changer, mais je ravale mes larmes, j’ai déversé bien trop d’eau pour aujourd’hui. J’en suis presque à oublier, la misère de la situation, le ridicule même…




@Abelard Z. de Belgique-S.

ABELARD DE BELGIQUE-S

Voilà qu’elle se réveille et tu reprends ton calme Olympien, Zeus n’est pas ton second prénom pour rien il faut l’avouer. Tu la regarde délirer et te toucher la joue, l’aube d’un instant tous s’évapore. Mais madame décide de se barrer, tu en as décidé autrement et tu la tires à l’ascenseur donnant deux trois instructions à l’un de tes valets. Entendre parler de quoi ? elle se laisse quand même faire, elle sait pertinemment que tu ne lâche jamais l’affaire. Tu lui somme de s’habiller un peu plus que dans son maillot de bain qui en dévoile trop et tu appuies sur le bouton. Elle regarde les portes et toi tu te regardes dans le miroir replaçant tes cheveux en arrière. Elle finit par s’excuser et tu ne dis rien bien trop agacé par la situation parce que tu ne sais pas franchement pourquoi elle est encore là ou même ce qui vous a mené ici. Elle finit par te remercier et tu hausses les épaules J’aurais fais ça pour n’importe qui. oui elle ou un autre ça ne fait pas grande différence pas vrai ? Comme si elle n’était pas si importante et que tu t’en fiche. Tu regardes fixer dans ton miroir tu n’as même pas l’ombre d’un regard pour elle. Une fois arriver tu vas dans ta suite avec elle, t’appuie sur le bouton du médecin pour qu’il arrive et tu le regardes Je vous laisse l’examiner elle a fait un malaise moi je vais me prendre un verre. le médecin allait protester sur la fin de ta phrase et tu reprends Faites votre boulot vous n’êtes pas payer pour vous occupez de moi. tu lui fais signe de s’en occuper alors qu’elle prend la parole continuant a parler de trucs que tu ne comprends pas enfin t’écoute pas, ton téléphone sonne, tu te serres un verre que tu bois d’un trait avant de te resservir et décrocher Oui Mère. […] Oui j’ai eu Constance […] Non […] Sans doute oui […] Non là je n’ai pas le temps […] Non […] Non je ne pense pas […] La liste ? […] Non je n’ai pas eu le temps de regarder. […] Pas avant un mois. […] Sinon vous venez par là. […] Non. […] Oui […] Pas la peine. […] Ana ? […] Non du tous. […] Non pas elle non plus. […] Je sais bien oui. […] Une conférence. […] Pardon ? […] Ah non du tous.  […] Pourquoi ? […] Je préfère encore Cass. […] Je ne sais plus, demandez à Constance elle vous dira. […] Inintéressante. […] Si vous voulez oui mais voyez avec Constance. […] Faut que je vous laisse. […] Oui. […] Quand ? Demain ? […] Possible oui. […] Oui. […] Allez bonne nuit. et tu raccroches rapidement avant que ta mère ne te pose plus de questions. Tu t’allumes une cigarette que tu dois finir en deux minutes les yeux plongés sur ton portable pour regarder tes mails avant de regarder ton emploi du temps qui se rempli et tu souffles avant d’appeler Franck C’est moi. […] Ça va ? […] Tu ne penses pas que t’as oublié de me dire quelque chose ? […] Bien sure oui. […] T’imagine pas ma tête. […] Tu aurais pu aller la repêcher. […] Mais t’es où là ? Tu t’approches de la vitre, fait un signe reprenant Je vois oui. […] Très bien. Je te laisse et tu peux revenir par ici. […] Oui. Emmène Cynthia faire un tour. […] Oui et demain faudra que t’ailles escorter je ne sais qui de l’aéroport à ici, regarde mon emploi du temps. […] Ca marche. Merci. […] Au bloc pour une intervention […] Pas avant plusieurs heures. […] Je te tiens au courant. tu raccroches regardant ta montre trouvant que c’était bien long et tu te reprends un verre. Après quelques instants le médecin sort et tu le regardes avant de reprendre en flamant Je veux un rapport. Il prend la parole et tu te décomposes Vous êtes sûre ? Enceinte ? Et tu fais le lien avec ses messages qui te reviennent en tête sauf que ton calme olympien disparait. Tu fais signe au médecin de sortir maintenant avant de reprendre Appelez Cynthia maintenant et faites la monter moi je règle ça. alors que tu files vers la pièce où elle se trouve te retrouvant face à elle dans une colère improbable. Ton sang ne fait qu’un tour et tu tapes dans la porte pour l’ouvrir avant de reprendre Alors t’es enceinte ? Mais tu te moques de qui ? Je te préviens s’il est de moi ça va vite s’arrêter. il n’y a pas d’autres solutions dans tous les cas. Ce gosse est un problème que tu comptes bien arranger de la meilleure des manières. Manquerait plus que ça, un bâtard au trône. Et tu te sens trahi dans un sens, piéger également, autant dire que la plupart des hommes sont heureux quand toi tu es hors de toi parce que cette chose va tous gâcher.


@Deirdre M. Wheelan

DE WHEELGIQUE SCHUELAN

C’est la glace qui nous étreint dans cette cage de métal. Je revêts les remparts de la serviette tant bien que mal, ramassant au passage les miettes de mon orgueil que tu as laissé s’éparpiller dans le scandale. Je suis encore bouleversée par ta vue, par ces retrouvailles impromptues qui nous séparent un peu plus. Tu l’aurais fait pour n’importe qui. Et mon regard glisse à terre comme pour ravaler un surplus d’eau inutile. Je ne te ferai pas cadeau de mes larmes, elles ne nourriraient que ton brasier et lorsqu’il est question de colère, tu peux te montrer véritablement affamé. Je n’ai pris la peine que de demander quelques nouvelles de ta part lorsque tu restais muet face à mes appels, mais comme tout anonyme qui se respecte, je les ai vues aussi tes stories, tes posts avec une Demoiselle différente presque chaque jour. Mes lettres se dressent sans doute sur la trop grande pierre listant tes conquêtes, là dans ton cimetière de femmes à oublier.
Tu m’escortes donc comme n’importe qui à l’intérieur de ta suite, commandant à ton médecin de m’examiner pendant que tu prendras un verre. Les vieilles habitudes sont tenaces, j’espère qu’au moins tu ne reprends pas de morphine.

Mais ma priorité est autre. Je tiens à savoir si l’enfant que je porte va bien. Et je suis rapidement rassurée par le professionnel alors que je t’entends débiter dans la plus grande indifférence dans la pièce d’à côté. Mes paupières se plissent, et je resserre ma serviette autour de mon corps, n’ayant rien d’autre qu’un maillot de bain trempé pour me rhabiller. Si je n’étais pas si heureuse que l’enfant n’ait rien, je m’interrogerai sans doute sur ce qu’il reste de ma prestance. Mais le médecin sort de la pièce, alors que je me relève de la table d’examen. Prête à fuir une fois de plus maintenant que je suis rassurée. Tu ne l’entends sans doute pas de cette oreille. Et c’est d’un coup violent que la porte s’ouvre de nouveau sur ta silhouette, je sursaute avant de reculer vers le fond de la pièce. Je pense ne jamais t’avoir vu tant en colère contre moi. Machinalement, ma main se porte vers mon ventre alors que mes billes se dressent avec orgueil contre les tiennes. « Je te l’ai dit clairement l’autre soir. Oui je suis enceinte et oui tu es le père. Je ne passe pas ma vie avec des conquêtes d’un soir contrairement à toi. » Je ne le fais plus serait plus juste, mais je sens la colère monter à l’intérieur de mon corps également et crois-moi c’est pire qu’un geyser.  « J’arrêterai rien du tout. De une parce que la grossesse est déjà bien trop avancée, je l’ai su quand il était déjà trop tard il y a quinze jours lorsque je t’ai envoyé un message. Mais je comprends, ils se sont sans doute perdu parmi tous les messages de tes pouffiasses. De deux, quand bien même, c’est contre mes principes, je ne donnerai pas la mort alors qu’une vie grandit en moi. Je travaille, je suis autonome, indépendante et je n’ai pas besoin de toi si ton bâtard fait désordre dans ta vie de roi mégalomaniaque. » J’avance de quelques pas, pour me poster face à toi, te forcer à reculer toi aussi de quelques pas. « Ne songe même pas à ce que j’arrête parce que je te jure que c’est moi qui t’arrêterait en premier. Maintenant BOUGE. » Quand la louve devient Lionne, crois-moi elle peut s’avérer redoutable. C’est à cet instant qu’une nana déboule dans la pièce. Je suis exaspérée. « C’est qui elle ? » Une meurtrière, une tueuse en série que t’as embauché pour tes affaires obscures ? Elle est bien trop vieille pour être l’une de tes conquêtes à moins que tu ne te tournes vers les femmes matures mais d’après ce que j’ai pu voir, tu les préfère filiforme, sans saveur, sans aucun caractère.





@Abelard Z. de Belgique-S.

ABELARD DE BELGIQUE-S

Tu attends patiemment dans la pièce d’à côté alors qu’on lui fait un examen et tu en profites pour traiter tes instances qui arrivent toujours en masse. Tu restes toujours connecté à ton travail après tous. Un coup de téléphone de la Reine puis de ton bras droit et le médecin revient. Il faut dire que son diagnostique te met dans une colère noire. Tu lui somme d’appeler ta thérapeute parce que tu sais très bien que tu ne sauras pas gérer cette colère qui monte en toi quand tu comprends que ton ex porte la vie. Tu traverses la pièce, ouvre la porte avec colère c’est limite si tu ne tapes pas dedans. La porte s’écrase contre le mur dans un gros bruit et tu arrives face à elle en furie. Elle prend sans doute peur en voyant ton regard aussi noir que la nuit et se recule plus loin dans la pièce. Elle parle de tes « poufiasses », celles que tu sors régulièrement et avec qui tu apparais sur Instagram, Snapchat, les magazines, celles dont tu te fiches éperdument mais tu avais raison : elle te stalke. Et comment tu pourrais être enceinte ? Tu prenais la pilule je te signal c’est pas comme si on avait jamais fait attention. que tu hurles dans la pièce de colère avant de reprendre d’un ton toujours aussi énervé C’est bien je vois que tu me harcèles sur les réseaux en plus de cela. Et mes poufiasses comme tu dis elles au moins elles me font pas de gosse dans le dos. et elles ne vont pas ressembler à un éléphant dans quelques mois mais ça tu le gardes pour moi. La jeune femme reprend de l’aplomb, assez pour te faire face alors qu’elle approche toi tu ne bouges pas le moins du monde contractant le moindre muscle que tu peux ressentir là maintenant. Elle te sort une liste et tu écoutes même si ça monte à mesure qu’elle ose parler. Tu l’as fais exprès. Tu as voulu me piéger et tu crois que quoi ? Que je vais me laisser faire ? Que je vais laisser un bâtard hériter de ma tradition ? Du pouvoir et de la richesse. Tu crois vraiment que je vais laisser quelqu’un qui pourra faire exactement comme toi avec ton père et prendre tous ce que j’ai pu faire ? Tu me penses assez bête pour ça ? La colère se transforme en rage alors qu’elle te somme de te pousser et tu respires pour ne pas faire quelque chose que tu pourrais regretter. Tu partiras pas comme ça. que tu reprends les dents serrées. C’est à ce moment-là qu’elle arrive Abelard ça suffit ! Tu lèves les mains comme pour montrer que tu ne l’as pas toucher te décalant et passant une main sur ton visage pour reprendre tes esprits mais c’est trop. Ton poing arrive dans le miroir pour le mettre en fracas Me gâcher la vie voilà ce que tu veux faire. La rage, la haine contre la situation, contre sa décision, le fait qu’elle veuille protéger cette abomination c’est trop pour toi, et tu en appelles à Dieu pour que ce truc ne survive pas. Parce que c’est ta vie qui va s’en retrouver bouleversée, ton avenir, on ne fait pas un enfant comme ça par accident, on ne fait pas un héritier de la couronne potentiel par accident. Tu n’admettras jamais tous cela. T’as beau aimé Deirdre cet enfant toi tu n’en veux pas et tu ne penses pas changer un jour d’avis. Tu veux que ça disparaisse, que tous disparaissent. Tu as du mal à distinguer ce qu’il se passe autour de toi, tu finis par entendre la voix de ta psy qui reste calme malgré le chaos que tu provoques Abelard si vous ne vous calmez pas seul je vais devoir vous donner un calmant. et c’était sans doute la chose a ne pas dire. Tu as beau avoir la main en sang tu n’es pas prêt à arrêter la tornade Me calmer ? Un enfant dans le dos voilà ce qu’elle m’a fait comment voulez vous que je me calme Docteur ? Elle veut prendre tous ce que j’ai. Et tu prends la première chose qui te passe par la main, ton téléphone personnel qui vibre signe d’un appel, tu ne regardes même pas et tu le fais voler à travers la pièce incapable de te calmer et de te contrôler alors que tu le fais habituellement si bien. Tu regardes Deirdre et tu t’approches d’elle pour reprendre Crois moi si je te dis qu’il est hors de question qu’un bâtard ait mon sang je ne te laisserais pas tous détruire j’ai aussi mon mot à dire là-dedans. tu es trop bien pour ça, trop parfait pour enfreindre une règle si élémentaire. Si tu veux être avec moi un jour tu t’en débarrasse c’est aussi simple que ça. et c’est à ce moment là qu’une personne de plus entre dans la salle de bain en la personne de Franck qui fonce vers toi pour te reculer de force. Tu le paie pour protéger Deirdre, je suppose que c’est exactement ce qu’il fait là. Tu résistes mais il a plus de force que toi et tu te retrouves brutalement dans le miroir déjà fracasser, tu te prends sans doute des bouts de verres dans le dos mais tu ne sens rien. La seule personne capable de te faire reprendre la raison n’est pas là et tu n’as même pas mal, tu as de la colère en toi que tu ne peux pas gérer comme si la boite de pandore s’ouvrait cette fois encore laissant apparaitre tes plus sombres côtés. Et tu parles dans une langue que seul Franck connait quand il ne te lâche pas. Il regarde Cynthia pour reprendre Faites venir Anton pas besoin de le mettre sous calmant. et tu le regardes reprenant tes insultes en le traitant de traitre, de vendu et j'en passe. Ta colère doit se déverser quelque part et s'il prend la défense de Deirdre ce sera lui. Être raisonnable tu ne sais pas faire. La Doctoresse te regarde sombrer et reprend à l'attention de Deirdre Je suppose que vous êtes Deirdre. Je suis la thérapeute d'Abelard. Je l'aide à gérer une phase compliqué de sa vie. elle te regarde ensuite et reprend La colère n'aide personne Abelard vous devez vous reprendre Anton ne viendra pas. tu gardes les dents serrées et hors de toi pas franchement prêt a te calmer.


@Deirdre M. Wheelan

DE WHEELGIQUE SCHUELAN

Sans doute que la surprise t’assaille mais c’est la colère qui prédomine. La glace et l’acier te parent habituellement, endorment un tempérament bien plus flamboyant et là c’est un véritable volcan que tu déverses. Je ne t’ai jamais vu autant en colère mais j’imagine que c’est la pire chose qui puisse t’arriver. Naturellement, j’y ai pensé, tu diras que je l’ai fait exprès, que tout ceci est préparé, que je suis exactement comme ma mère, une femme vénale qui tire les atouts par des manipulations machiavéliques. La vérité est toute autre, mais ce n’est sans doute pas un hasard si l’histoire se répète un peu comme une boucle infernale. Je serre les dents, habituée à encaisser tes coups de sang, même si j’aurais aimé me préparer davantage à cet affrontement. « Hadès était hospitalisé avec le virus, j’étais morte d’inquiétude, pour lui, pour toi aussi, et le travail sans pause, le décalage font que j’ai oublié de la prendre. » Ce n’est pas une excuse et tu vas sans doute me malmener pour ça, je m’y prépare. C’est fait et de toute façon nous ne pourrons plus revenir en arrière alors moi j’ai accepté la situation mais toi… « Je n’en veux pas de tes richesses, je n’en veux pas de ta traditions si c’est pour m’entendre accuser de la sorte. Je ne te demande rien, je te l’ai dit si tu m’avais seulement écouté, tu n’as qu’à faire comme si l’enfant et moi n’existions pas. » Après tout, tu as été doué pour te conduire de la sorte ces derniers mois. L’avantage d’être brisée jusqu’à la moelle, c’est que je pense ne plus pouvoir l’être davantage. Je n’attends plus rien de ta part, même si de mon côté, les sentiments que je te porte m’animeront toujours. Je commence à amorcer quelques pas, mais tu m’arrêtes et c’est pire qu’une cavalcade, un remue-ménage, un duel, une guerre ouverte, alors que je resserre le tissu éponge de la serviette sur mon corps vulnérable, ce serait sans doute un peu ridicule de l’extérieur si tu n’étais pas si en colère. Les éclats de verre volent alors que laisses ton poing s’enfoncer dans le miroir. Cette femme te somme de te calmer, et je sens mon propre corps se crisper alors que le sang perle de tes phalanges. Une part de moi voudrait t’empêcher de te briser de la sorte, mais j’en suis responsable, même si finalement cet enfant nous l’avons fait à deux, je suis la seule à en porter le fardeau et j’ai décidé de le transformer en cadeau. Tu vois là une malédiction de ton Dieu quand j’y vois une bénédiction et c’est le fossé des enfers qui nous sépare. Je te toise, alors que le feu t’embrase, c’est la glace qui me recouvre. Ta menace est basse, perfide. « Tu n’as jamais envisagé d’être avec moi Abélard. La preuve, tu m’as laissé partir. » Et je n’y ai vu qu’un accord tacite. Je ne suis pas assez prestigieuse pour ta couronne, trop sombre pour ton nom, trop libre pour tes principes, même si bien que tu ne l’admettes pas, c’est ce feu noir qui t’attire encore et toujours. Toi aussi quelque part tu rêves sans doute d’être libre. « Avec ou sans l’enfant, je n’ai pas assez d’or dans le nom pour toi. » De cette condition que je n’ai pas choisie, tu feras comme lui, mon père, tu me le reprocheras toujours. Alors à quoi bon ? Je ne renoncerai pas à lui. Et c’est à cet instant que Franck te contient à sa façon. Je regarde cette lutte impuissante, je regarde les éclats du miroir s’enfoncer dans ton dos, alors que mes yeux se ferment sous ce spectacle insupportable. J’ai bien conscience de te détruire quelque part, mais je ne pourrais pas revenir en arrière. Cet enfant, c’est encore la seule chose qui me fasse tenir. Je réprime quelques larmes, car je sais que ma faiblesse ne t’énerverait que davantage. Tu as beau me détester à cet instant précis, je suis sans doute l’une de celles qui te connaît le mieux. Bien mieux que cette Cynthia qui vient me déverser ses palabres alors que je sens l’intérieur de mon ventre se resserrer de douleur. J’ouvre de nouveau mes orbes sur la silhouette de cette femme. « Et bien vous semblez plutôt incompétente. Regardez dans l’état qu’il est. Et Antonacien sera le seul capable de le calmer, vous devriez le savoir. » Cette femme, c’est juste une blague ambulante, on ne répare pas les failles, on les colmate tout au plus, jusqu’à la prochaine explosion encore plus redoutable. « Maintenant si vous me permettez, j’aimerais retrouver ma suite et m’habiller. »




@Abelard Z. de Belgique-S.