You were always on my mind - Wesla

Tony sait que je reviens, que je suis dans la voiture en direction du manoir. J'ai spécialement demandé à ce que mon arrivée se fasse dans la plus grande discrétion. Maria est avec Will et Eden, et je ne veux pas les alarmer. Je veux qu'ils puissent profiter tranquillement. De toute manière, l'aile qu'ils occupent est bien éloignée pour passer inaperçu. Sur le trajet, je demande une dernière mission à mon majordome ; celle de passer un appel à Ella. Durant lequel il va lui dire qu'il faut qu'elle vienne de toute urgence au manoir, qu'ils ont besoin de son aide ici. Tu m'en voudras certainement de t'avoir fait peur, mais je n'avais aucune autre idée pour te faire arriver le plus vite possible. Moi, je suis au domaine. Le véhicule vient de se garer, et pendant qu'on se charge de mon bagage, je rentre dans la demeure. Je m'arrête pour observer l'alliance autour de mon doigt. Mes lèvres se pincent, et mon autre main se charge de la retirer. "Tony, occupez vous de cela.." Et je la tend vers mon domestique. "Oui monsieur." Il s'en saisit, commence à s'éloigner de moi avant de sortir son téléphone de sa poche et de lire un message. Il se retourne pour me faire face "Ella Marriott vient d'entrer dans la propriété." Je sens mon souffle se couper. Un signe de tête pour le remercier de l'information, et je reste immobile. Pétrifié. Dans quelques instants tu vas pousser cette grande porte et tu vas tomber sur moi. Tu vas rapidement comprendre que l'urgence ne concerne pas mon neveu ou mon frère. Qu'il s'agit de moi, ou plutôt de nous. J'ai peur de ne plus rien contrôler. La réponse était là. Depuis tout ce temps devant mes yeux, évidente, trop évidente. La réalité me réveilla, au son de l'ouverture. Est ce que tu auras la douceur du sourire quand tu vas me voir? Ou la furie de ce que je viens de te faire vivre? Rassemblant tous les mauvais souvenirs, mes mauvais tours, mes faux pas... Je ne me retourne pas. C'est mon dos que je te donnes. Attendant ta première réaction, ta premiere parole, ton premier geste.
@Ella Marriott-W.

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30-31 mai 2020 ★ @Wesley Patterson ★ wesley's manor.

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J'ai les yeux qui se ferment tout doucement. Mon sourire a disparu vendredi dans la journée et n'est pas réapparu. Je n'y arrive pas. C'est dur, trop dur. Pour des tas de choses. J'ai passé la journée sur l'ordinateur, à travailler, à jouer avec Thaïs avant qu'elle retourne chez sa sorcière de mère. Mais surtout, je me suis tout repasser dans ma tête. Nos échanges de messages, ce qui s'est dit avec mon frère. Parce que j'ai lu les messages entre Dimitri et Wesley. J'ai vu le seul homme qui devrait compter pour moi me détendre et celui que j'aimerais avoir moins d'importance, se cacher derrière des faux semblants. C'est sa grande spécialité et je suis habituée. Pas assez visiblement. Le coeur serré, je ferme les yeux et soupire doucement. Tout va bien se passer, très bien se passer même. Je le sais. Je suis forte, plus forte que ça. Je vaux mieux que ça. Je crois que là dessus, on est d'accord. Et pourtant. Mon téléphone vibre sur la table de nuit et je l'attrape rapidement pour ne pas réveiller Dimitri, à côté de moi. Je me lève sur la pointe des pieds et écoute la voix de Tony. " Une urgence ? Calmez vous Tony, j'arrive " Que je lance en retournant rapidement dans la chambre de mon frère. Je pose ma main sur son épaule et le secoue doucement. " Dim, il y a un problème avec Eden, il faut que j'y aille " Que je souffle en le regardant se tourner dans le lit. Je sais qu'il va me demander si je veux qu'il vienne avec moi alors je lui fais un signe de tête, celui qui dit que je gère et que si c'est un soucis avec Eden, je m'en veux déjà d'être là. J'enfile la robe que j'avais prévu pour demain. Quelque chose de simple et d'estival vu les températures actuelles. Enfin, pas en pleine nuit. J'enfile mes talons hauts, ferme ma veste sur moi et quitte rapidement la suite. Je ne prends même pas le temps de déranger Karl. Je sors du Copley, hèle un taxi et leur donne l'adresse du Manoir. J'arrive rapidement et il faut que je me présente à l'entrée puisque je n'ai pas ma voiture habituelle. Un mouvement de mon portable vers le TPE pour payer la course et je sors. Je pousse la porte, enfonçant mon portable dans mon sac à main, prête à courir vers nos chambres, notre aile, à Will et moi. Mais quand je lève le visage, ma veste ouverte, mon sac tombe le long de mon épaule et s'écrase au sol. " Wesley ? " Que je demande, figée au milieu de l'immense entrée. " Me dis pas que c'est un nouveau jeu de ta part " Que je souffle doucement. C'est une blague, non ?

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Comme dirait Paulo Coelho 'Il est tellement important de laisser certaines choses disparaître. De s'en défaire, de s'en libérer. Il faut comprendre que personne ne joue avec des cartes truquées. Parfois on gagne, parfois on perd. N'attendez pas que l'on vous rende quelque chose, n'attendez pas que l'on comprenne votre amour. Vous devez clore des cycles, non par fierté, par orgueil ou par incapacité, mais simplement parce que ce qui précède n'a plus sa place dans votre vie. Faites le ménage, secouez la poussière, fermez la porte, changez de disque. Cessez d'être ce que vous étiez et devenez ce que vous êtes.' La vie que l'on mène et celle que l'on s'imagine peuvent-elles un jour ne faire qu'une? Je crois que je vais obtenir une réponse à cette question qui hante mes nuits. Parce que tu n'es pas loin. Tu es même plutôt proche. La porte s'ouvre, tes talons claquent et tout s'arrête. Jusqu'à ce bruit de truc qui tombe sur le sol. Je fronce les sourcils, me rassurant en me disant que ce n'est pas le son d'un corps qui s'étale. Tu prononces mon prénom. Mes yeux se baissent sur le sol, et je ne bouge toujours pas. Ce rictus quand tu m'accuses de jouer. Décidément, c'est de famille. " Ella..." Et je pivote pour pouvoir mettre mon regard dans le tien. Ma mine est mitigée entre le mec apeuré et le mec qui est content que tu sois devant lui. Ou, peut-être qu'il s'agit de l'expression juste de celui qui à ouvert ses yeux. " Non. L'urgence, c'est moi." J'avance d'un pas "Et c'est réel. Il n'y a aucun jeu dans cela." Tu m'as demandé de revenir, et même si j'ai tardé, je suis là. Entièrement là. Envahi par une peur de tout ce qui se passe entre toi et moi. J'ai peur que tu prennes cette porte et que tu décides de ne plus revenir, j'ai peur de te prendre dans mes bras et de ne plus être capable de te lâcher  j'ai peur de devenir dépendant de toi, mais j'ai surtout peur de t'aimer et de ne plus être capable de ressentir aucun autre sentiment.

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Mon sang n'a fait qu'un tour quand la voix de Tony a raisonné dans mon oreille. J'avais promis à Will d'être là, de le soutenir dans cette épreuve et j'ai passé ces deux dernières nuits dans les bras de mon frère, à faute de pouvoir être dans ceux du sien, de frère. Dimitri sera toujours mon havre de paix, la calme contre ma tempête, je n'ai aucun doute là dessus mais pourtant… Pourtant là, je lui dis de rester au lit, que je vais gérer. J'ai peur qu'il soit arrivé quelque chose à Eden mais s'il était arrivé quelque chose de grave au petit, ils seraient à l'hôpital. Alors, je crois que ça me rassure, que ça m'apaise quelques secondes. J'envoie un message à Will pour lui dire que je suis sur le chemin et je n'ai pas de réponses. Surement parce qu'il s'occupe de son fils. Oh Ella. Mais qu'est-ce que t'es idiote des fois. Mon talon claque contre le tapis dans la voiture et j'aimerais hurler, crier d'aller plus vite mais ça ne changerait rien. Loin de là même. Et quand je pousse la porte du manoir et que je vois Wesley, seul, dans le silence, je me demande s'il s'est moqué de moi. Si c'est lui qui m'a fait appeler, si c'est lui qui m'a fait paniquer pour rien. Putain. Je vais le tuer. Mon prénom sort de ses lèvres et je le regarde se tourner vers moi. J'enlève ma veste et la garde sur mon bras, incapable de m'abaisser pour ramasser mon sac à main sans m'écrouler. Je lui ai demandé de revenir ce matin et il a eu autre chose en tête. Rester et me prévenir de ce qu'il en était. Sans message de lui, j'ai bien compris sa décision. Celle de rester loin de moi, loin de Boston et de son frère. De rester dans ses bras à elle. Son choix, pas le mien. Et c'est ce que je suis, une idiote qui accepte les choix de ce type, qui fait rater un battement à mon coeur quand il s'approche de moi. Je n'ai pas peur. Ou peut-être que si. Et si t'étais de retour pour avoir cette discussion dont on a parlé ce matin ? Moi, j'ai pas la tête à ça, pas le courage pour ça. " Eden va bien ? " Que je demande rapidement. Histoire de relâcher la pression, de libérer mon esprit. Il acquiesce et je me sens plus légère. Je ne suis ni une amie ni une tata en carton. Ça, on ne peut pas me le reprocher. " C'est quoi alors, l'urgence " Que je souffle doucement, incapable de bouger, toujours au milieu de l'entrée. Mes talons sont des poids, impossible d'avancer vers toi. Parce que j'ai assez fait de pas dans ton sens. Et j'ai besoin que t'en fasses dans mon sens.

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J'ai besoin que tu m'écoutes, j'ai besoin de savoir que t'es là. J'ai besoin de toi. J'ai besoin de toi tout le temps. De vivre dans ton monde, dans ta bulle. J'ai tellement besoin d'entendre ta respiration saccadée, j'ai besoin de sentir que je te manque. De trop.
Parce moi, je n'ai pas su t'enlever de mon esprit. Il fallait que je revienne. Traverser les eaux qui nous séparent, prendre les chemins les plus sinueux, inventer les scénarios les plus douteux, dire à mes heures de sommeil que je ne veux pas d'elles, pas avant d'avoir retrouvé tes bras, ta bouche, ton cou. Pas avant de savoir que t'es capable de me dire que je suis ton idiot, qu'on se moque de tout, et que le temps ne pourra plus rien contre nous. Mes yeux sur ton visage, je bouge le mien pour te rassurer sur Eden. Tout le monde va bien, sauf toi et moi. Un pas supplémentaire et je m'accroupis pour ramasser le sac sur le sol. Je me redresse, je te fixe et je te le tend de ma main dénudé. Tout en laissant s'échapper ces mots de ma bouche  "C'est mon coeur." Affirmer que j'en suis doté est surprenant. Je pourrais crever sur place. Moi, le Diable en personne qui réalise que son organe est en état de fonctionnement. Tu parles d'un enfer. "Faut qu'on parle. Et je ne pouvais pas laisser passer plus de temps qu'il ne s'en est déjà écoulé. " Il y a tout ce temps, ce temps que l'on perd à vouloir le gagner. Ce temps que l'on laisse s'écouler en attendant l'occasion, le bon moment, en attendant de trouver le courage. Ce temps que l'on ne prend jamais, par peur, par honte, par retenue. Moi je ne veux pas me dire que j'ai trop attendu, et que j'ai surtout perdu."On en discute ici ou dans le salon? " Ma mâchoire s'agite, et mes joues ne le cache pas. Mon regard ne te lâche pas. Je suis face à toi, juste devant toi.

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Mal. À terre. Voilà comment je me sens et au moment où je te vois, là, au milieu de l'entrée, à quelques pas de la porte par laquelle je viens de passer. Eden va bien et ça me rassure. Grandement. Il n'y a aucun bruit dans le Manoir et j'aurais du m'en douter. Il a beau être immense, les cris d'un bébé peuvent se faire entendre et surtout sa détresse. Et est-ce que tu la vois, ma détresse, quand tes yeux retrouvent les miens après avoir ramassé mon sac. Je pose ma main sur la tienne, à l'aveugle, mais j'ai l'impression que mon corps sait où aller pour retrouver le tien. Ma main glisse sur la tienne et je quitte tes yeux pour ta main, lorsque mon annulaire glisse sur le tien et qu'il n'y a plus rien. Ce bandeau noir qui m'a donné envie de t'arracher la tête. Non, mieux. Le coeur. Pour te le faire bouffé, assaisonnée à mes douleurs. Et je relève les yeux tout aussi rapidement quand t'avoues que le problème, c'est ton coeur. Le mien s'arrête de battre, perdue, histoire de relancer ce cerveau qui entend des mots qui ne peuvent pas sortir de ta bouche. Je n'y crois pas. Un quoi ? Ça palpite là, derrière mon sein gauche et je fais glisser mon sac sur mon bras. Faut qu'on parle. Oh. D'accord. Et si son coeur, c'était pas pour moi ? Et si c'était pour elle. Mais cet alliance qui a disparu ? J'ai mal au crâne, tout me revenant à vitesse folle en tête. Je ne sais plus où donner de la tête. " Au salon " Que je souffle doucement. Je fais un pas en avant mais il ne bouge pas. Et j'ai eu si mal aujourd'hui que je crois qu'il a brisé quelque chose en moi. Il y a un truc qui a craqué. " Après toi " Que je lance. Parce que je ne le contournerais pas, j'en ai assez de tourner autour du problème. Alors j'attends qu'il se tourne et se dirige vers le salon, qu'il m'attrape la main pour me prouver que je ne suis pas folle, que ce n'est pas un rêve. Je ne contrôle plus rien. Mes pieds filent, l'un devant l'autre alors que j'ai l'impression d'avoir laissé mon corps dans l'entrée. Mes affaires personnelles finissent sur un fauteuil et je me place sur le canapé que j'ai critiqué, juste pour te faire rire. Ou pour me convaincre que c'est le mobilier qui me pousse à venir sur toi.

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Tes doigts qui glissent sur les miens semblent me réanimer. Ou au contraire m'enfoncer une bonne dose d'anesthésiant. J'analyse ton visage, et je ne manque pas ton regard qui se glisse sur mon annulaire libéré de cette chose qui te donnait l'envie d'hurler. Quand tu viens le poser dans le mien, ta froideur se disperse. J'aurai triché, si je n'avais pas parlé de cette boule de neige qui m'a fait un uppercut au cœur. Je refuse de tricher encore, et de te piéger, peut-être, dans ce filet d'apparences que je mets comme un masque quand je veux cacher ce que je pense. Je ne m'attendais pas à ce flottement qui me prend de court. Alors j'ai desserré le nœud de mes pensées, comme un foulard autour du cou qu'on laisse s'envoler sans se retourner, pour simplement garder en tête l'image de mes bras autour de tes épaules, et celle de tes yeux fermés, quand je t'embrasse. Pour me donner le courage. Celui de prendre ta main pour t'emmener dans le salon qui nous connait que trop bien. Dans ce canapé qui garde nos secrets de ton anniversaire passé. Le chaud de ma poigne tente de réchauffer ton corps, ton coeur et ton ame. Jusqu'a ce que je sois obligé de relâcher tes doigts pour te laisser installer tes affaires personnelles sur le fauteuil. Tu es la première à prendre place, moi je reste debout à faire divers discours dans mon cerveau qui est au bord de l'explosion. Tu m'observes, sans le moindre mot et c'est déstabilisant. Tu ne pourrais rien m'offrir de plus, que tes silences. C'est ce que tu me donnes même quand je ne le mérite pas. Que tu donnes à revers de toi. " Je ne sais pas... Comment débuter cette conversation." par le soupire que je lâche? Ou par ce raclement de gorge rapide qui le suit? Je ne suis pas doué pour faire ça. "J'ai failli coucher avec Hope." A peine les mots sortis, que je regrette déjà de ne pas avoir fermé ma gueule. Je marche, dans un mini périmètre comme un lion en cage. Fuyant tes yeux. "Mais je n'ai pas pu. Je n'ai pas pu parce que..." Doigts à l'arrière de ma tête, dans mes cheveux que je fous légèrement en pagaille. C'est là, sur le bout de ma langue. Comme dans l'attente d'un saut à l'élastique.

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Je n'ai besoin de personne pour me saboter. Mon cerveau le fait tout seul, comme un grand. Je crois que c'est officiel, j'ai lâché les rênes et je le laisse se débrouiller tout seul. Je ne peux pas tout faire, pas aujourd'hui, pas à ce moment quand ta main se referme sur la mienne et que tu m'emmènes jusqu'au salon. Je prends mes aises, je me pose où j'en ai envie sans ne rien dire. C'est un peu mon chez moi aussi ici, non ? Je croise les jambes, me redresse et pose mes mains croisées sur mes genoux. Parce que je sens que je vais avoir besoin d'enfoncer mes ongles dans mon genou pour ne pas piquer une crise, pour ne pas tout envoyer valser, retourner la table basse qui nous sépare. Parce qu'on ne croirait pas comme ça mais j'ai de la force et si je me refuse de frapper qui que ce soit - je n'ai pas été élevée comme un animal - le matériel, c'est autre chose. Je te regarde, muette, attendant le coup de grâce. Et ça ne manque pas. Dans ta phrase, tout ce que mon cerveau retient c'est coucher et son prénom. Hope. Espoir. L'espoir de rien si ce n'est celui de la déchéance, de la fin du monde. Putain que j'ai envie d'hurler, de te sauter dessus, de te coller au sol pour te crier que si t'as failli la baiser, c'est que t'en avais envie, assez envie pour commencer. Et je n'ai même pas envie de savoir jusqu'à où vous êtes allés. Si tu voulais m'achever, Wesley, je crois que tu viens d'y arriver. Mais toute cette colère, mon estomac qui se retourne, mes tripes qui se déchirent, c'est interne. " D'accord " Que je souffle, impassible. Parce que je crois que mon cerveau vient de se mettre en mode survie. Je vais finir par avoir des marques tellement mes ongles s'enfoncent dans ma peau et je me concentre pour desserrer mes griffes de ma propre peau. " Parce que quoi Wesley ? " Que je demande simplement. Visiblement, ça a l'air d'aller de son côté. Et d'un bond, je me lève. Je crois que tout se mélange dans ma tête. " Parce qu'elle t'a repoussé ? Pourquoi ?! " Et je n'hausse pas la voix parce que ça dort, en haut. Putain qu'ils sont paisibles et qu'est-ce que je les envie. Mais mon accent anglais a fait son retour et ma voix est sèche. Je vais devenir folle. Oh. Wait…

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Ton 'd'accord' il n'est pas de bon présage. Parce ce calme que tu tentes de montrer, il ne fait que dissimuler la tempête qui va s'abattre sur le manoir. Enfin, qui va surtout me tomber sur le coin du nez. Si j'affirme une telle chose, c'est par conscience qu'elle n'avait plus ce blocage. Inutile d'aller très loin, j'avais pu le ressentir. J'avais eu envie d'elle, ce n'est pas un secret. Je ne veux pas mentir. Mais... Je n'entends pas ta première question. Je suis entrain de me perdre dans mes pensées, dans ces vérités que je dois te dire. Je sursaute légèrement sous ton bon et ton accent anglais. D'accord, t'es complètement énervée. Un meuble nous sépare, et j'ai bien peur qu'il se fasse envoyer en l'air si je ne prends pas la parole rapidement. "Parce que je ne voulais pas te perdre." Mes Index sur mes tempes. Je me laisse tomber dans le fauteuil le plus proche de moi. Après un bref massage du bout de mes doigts, coudes sur les cuisses, mes mains se joignent et mon regard remonte sur ton visage fermé. Ton visage si froid. "Ella... T'es pas sortie de mon esprit. Même pas une putain de seconde. J'ai tenté de me convaincre que tu méritais mieux que moi, que cette mascarade qu'est ma vie..." Les yeux baissés sur le sol à nouveau. Peur d'affronter ton jugement. Peur d'être le coeur à briser. "La vérité c'est que... " j'ai ce putain de truc qui bat. Et que je suis incapable d'assumer les sentiments que j'ai pour toi? Non, je ne suis pas lâche. Tu me le répètes assez souvent. Et tant pis si je dois tomber. " Que je réalise que mon coeur ne te laissera pas tomber. Et pourtant, je te sens m'échapper. Je n'ai pas envie de devenir ton ennemi favoris, pas maintenant que je peux laisser ce coeur fonctionner. " Et je reviens entourer ma tête de ces mains qui tremblent. Elles cachent mon visage. Comme pour canaliser le surplus d'émotion et m'éviter d'imploser dans ce salon. Putain Ella... Ne t'éloignes pas de moi. Je ne te veux que plus près de moi, même si je n'arrive, malgré moi, pas à te prendre dans mes bras. 

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J'aimerais être calme, acquiescer, prendre mes affaires et rentrer chez moi. J'aimerais vraiment mais j'en suis incapable. Parce qu'il y a trop de choses, de non dits, de tension et qu'il faut qu'on éclate cette putain de bulle avant qu'il soit trop tard. Je crois qu'on en est pas trop loin de ce trop tard. Et quand tu me dis que t'as failli coucher avec elle, je comprends qu'on l'a échappé de pas grand chose, ce trop tard. Ce n'est pas elle qui l'a repoussé. Mais lui. Je déglutis difficilement. Il ne voulait pas me perdre. Et ça me déboussole complètement. Mes jambes tremblent et je m'arrête au milieu du salon, mes yeux sur lui. Sur toi, Wesley, qui te laisse tomber dans ce fauteuil. Je sais ce qu'il te coute de dire tout cela, de t'ouvrir et j'apprécie. Même si… J'ai l'impression qu'on a touché le bout, le fond de la piscine. Je suis en apnée, incapable d'avancer, de vivre, de faire quoi que ce soit. J'ai les yeux sur Wesley, je le regarde mais je ne suis pas sur de le voir. Il est fermé et ne cesse de se renfermer un peu plus à chaque fois qu'il ouvre. Pas maintenant. Pas alors qu'il faut se redresser, se tenir droit et accepter, encaisser. Ses phrases en suspens, j'ai envie de lui faire avaler. Et si nous étions en pleine dispute, je lui ferais bouffer comme jamais. Mais là, j'attends. Je déglutis, je serre les poings pour éviter à mon corps de trembler et j'attends. Parce que je ne peux rien faire d'autre. C'est impossible. " Laisser quoi fonctionner ? " Que je souffle doucement. Merde. Putain de merde. Je fais le tour de la table et de te voir comme ça, ça sert mon palpitant, ma pompe, que j'ai caché avec succès pendant vingt huit ans. Personne ne savait que ça existait, ce truc. Même moi, je n'en avais aucune idée. Je tire la table basse pour la rapprocher de toi et m'assois dessus, face à toi. Mon front se pose sur tes doigts et j'inspire profondément. J'ai bien envie de lui dire que si, j'ai quitté son esprit un moment, sinon, il n'aurait pas essayé de se glisser dans son pantalon, à l'autre. Mais ce n'est pas le moment. Ça le braquerait et j'espère croire que ce qu'il me dit ne fait pas parti de son prochain mouvement. Je pose mes mains sur ses poignets et les tire doucement vers le bas. " Je ne m'échappe pas " Tu me pousses dehors, c'est différent. Pourtant, oh pourtant… Regarde moi, là, face à toi, regarde moi. Regarde qui est là, aussi forte et faible, dans un mode de survie que t'as mis en place. " Ça veut dire quoi, tout ça ? " Pour toi, pour moi, pour nous. Il y a tellement de choses à éclairer dans ma tête. Beaucoup trop même. Et je ne sais pas si les questions qui sont surlignées auront une réponse aujourd'hui, ou un jour.