A nouveau les souvenirs refont surface lorsque les iris se posent sur les murs familiers, pièce refuge dans laquelle tu as grandi avant de devenir l'homme que tu es aujourd'hui. C'est un autre bout de toi que tu partages à Soojin, un de plus dans la longue liste de ceux qu'elle a commencé à collectionner il y a un peu moins d'un an. Tu ne pensais pas que ça se ferait comme ça, que celle qui n'était censée être que l'histoire d'une nuit devienne celle avec qui tu te vois faire ta vie. Quand tu y repenses tu peines toujours à y croire, à accepter cette chance insolente qui a croisé vos destins. T'es pas le genre de mec dont les filles rêvent, t'as ni le physique, ni le charisme pour les attirer. Tu te souviens de toutes ces années où tu voyais tes amis enchaîner les relations, conquérir les coeurs et susciter les désirs. Sans en être forcément très envieux, parfois tu te posais la question. Et pourquoi personne ne te désire toi ? Et pourquoi cette fille de ton lycée qui occupe tes pensées ne sait-elle même pas que tu existes ? Pourquoi es-tu trop petit, trop maigre, trop banal, trop bridé ? Pourquoi aucune fille ne peut-elle t'aimer ? Des interrogations avec lesquelles tu as appris à faire, et c'est quand ton attention s’est reportée sur d'autres sujets que tu as commencé à avoir tes premiers succès. Tout vient à point à qui sait attendre, et tu ris désormais de ton impatience lorsque tu dévores des yeux la jeune femme à tes côtés. Elle observe la pièce, découvre cet environnement qui fut longtemps le tien, pose ses doigts sur quelques vieux trophées chargés de souvenirs. Ça te paraît si bizarre et à la fois si naturel qu'elle soit là. Un demi-sourire sur les lèvres, tu la rejoins pour lui voler un baiser, t'amuses de voir ses inquiétudes ressurgir un bref instant. « Comme une cheffe. Ils t'ont adorée. » Non pas que tu aies eu de véritables doutes à ce sujet, tu ne crois pas qu'on puisse ne pas l'aimer. « Si tu as réussi à faire face à mes parents, je saurai faire de même avec ta mère. » Du peu que tu sais sur elle, elle paraît un peu moins commode que ne le sont tes parents mais le défi ne te pose pas de problème, t'es prêt à l'affronter avec le sourire pour les beaux yeux de ta reine. « Allez viens je te montre la salle de bains. Un brin de toilette et ensuite au lit Mademoiselle, on a un programme à respecter demain. » Tu lui avais brièvement expliqué tes projets pour le weekend durant votre vol, mentionnant ça et là les quelques endroits de ton passé où tu voulais l'emmener ainsi que quelques lieux touristiques intéressants de la ville. Entrelaçant vos doigts tu l'entraînes à ta suite, sur ce destin béni que vous empruntez à deux.

stellaris

that's that me espresso
now he's thinking about me every night oh, is it that sweet? I guess so. say you can't sleep, baby I know

pensait-elle seulement un jour avoir de telles préoccupations futiles ? plaire aux parents de son petit ami semblait pourtant être l'obstacle le plus laborieux à ce jour. ça, et parvenir à garder sihan auprès d'elle. gamine qui voit cette relation prendre une dimension jamais vécue auparavant. soojin, l'intrépide se voit rangée, n'exister que pour un seul homme. et elle est heureuse d'être ici aujourd'hui, malgré ses craintes qu'elle a manifesté auprès de ses sœurs à de nombreuses reprises. peur lancinante de ne pas être assez, de ne pas être comme ils l'auraient imaginée. pourtant, d'un baiser, d'un sourire, sihan vient gommer les appréhensions. ils t'ont adorée. épaules qui se relâchent, soupir soulagé qu'elle ne cherche même plus à dissimuler. et il semble confiant, le blond, même vis à vis de la mère de soojin, bien moins chaleureuse et familiale que les parents harrison. « je vois pas ce qu'elle pourrait te reprocher de toutes manières. » et elle dit ça de manière parfaitement objective, soo. elle s'est dégoté un petit ami rangé, ambitieux, issu d'une famille aisée, et futur médecin. quelle ombre pourrait-il y avoir au tableau de leur histoire ? mais l'heure n'est pas aux inquiétudes, mais à la légèreté. gamine docile - pour une fois - suivant son petit ami à travers la maison qui l'a vu grandir. « chef, oui chef ! » d'une légère pression de sa main dans celle du jeune homme, elle lui emboite le pas, direction la salle de bain. désormais bien plus confiante à l'idée de passer plusieurs jours dans cette famille qui l'accepte déjà.

stellaris