Les immeubles défilent sous ton regard pensif, habillés d'un voile nocturne qui te ravive quelques vieux souvenirs. Nullement excité ni même enthousiasmé par cette vue, dans ton esprit la comparaison se fait une fois de plus avec Boston et le verdict est sans appel: Philadelphie ne t'avait pas manqué. Seules quelques rares personnes peuvent encore te donner envie d'y revenir, au premier rang desquels figurent tes parents. Ils sont précisément l'objet de ta visite, après une énième demande de ta mère que tu n'as cette fois-ci pas voulu refuser, et c'est avec une très légère pointe d'anxiété que tu comptes leur présenter la femme à tes côtés. Tes prunelles se posent sur elle, sourire calme sur les lèvres, et ta main s'empare de la sienne pour la rassurer. « On est bientôt arrivé. Ça va aller ? » Tu sais qu'elle est nerveuse à l'idée de rencontrer tes parents, comme tu le serais toi si tu devais rencontrer les siens. A vrai dire tu la soupçonnes d'être bien plus stressée que ce qu'elle ose te montrer. Le uber entame la montée de la grande avenue qui mène jusqu'à ta maison. Pour la deuxième fois de ta vie ((et tu espères la dernière)), tu vas pouvoir présenter ta petite amie à ta famille.

@Soojin Min

stellaris

that's that me espresso
now he's thinking about me every night oh, is it that sweet? I guess so. say you can't sleep, baby I know

tête appuyée contre la vitre, elle observe passivement le paysage qui défile. les ongles qui martèlent et écorchent sa cuisse, trahissant une nervosité qu'elle peine de plus en plus à retenir. elle n'a pas l'habitude de tout ça, soojin. elle s'était jetée dans le grand bain des sentiments en se mettant en couple avec sihan, mais elle n'avait pas pensé aux nombreuses étapes à suivre.. à commencer par celle là. et si elle pouvait retarder l'échéance pour sa mère et paris, philadelphie n'était pas assez loin pour ça. elle se répète les paroles de ses soeurs comme un mantra. tout ira bien. et ce sont les doigts du jeune homme qui viennent s'accrocher aux siens qui la tirent de sa rêverie. opales chocolat qu'elle redresse dans sa direction pour lui répondre par un sourire. vague. étrangement timide. « ça va. » mensonge, elle a l'estomac si compressé qu'elle doute être capable d'avaler quoique ce soit. de sa main libre, elle balaie les mèches nouvellement décolorées de sihan, esquisse un sourire plus doux. elle aime cette couleur. elle l'aime tout court. « je suis contente d'être ici avec toi. » et ça, c'était vrai. malgré l'angoisse et la détresse, elle est heureuse, soo. mais quand la voiture s'arrête, sa paume qui écrase celle de sihan trahit une fois de plus son stress. « j'espère que.. » tes parents vont m'accepter. « .. les croissants n'ont pas été écrasés. » et elle le relâche pour ouvrir la portière, sur pilote automatique. gamine angoissée.

@Sihan Harrison

stellaris

Peu familier de ce genre de rencontres, tu n'as pas la moindre idée de la façon dont les choses vont se dérouler, de la manière dont le weekend va se passer. T'es pourtant confiant car tu crois sincèrement que tes parents ne peuvent que l'aimer et voir toutes les qualités qui font d'elle la femme que t'es fier de leur présenter. Soo est une fille bien et elle te rend heureux, cela devrait leur suffire ; un discours que tu as tenu à la concernée pour la rassurer lorsque ses inquiétudes naturelles se sont manifestées pendant le vol qui vous a conduit ici. Destination atteinte, tu redécouvres les murs de la grande maison dans laquelle tu as grandi, l'esprit assailli par des dizaines de nouveaux souvenirs. Tes doigts trouvent machinalement la sonnette et tu patientes quelques secondes, lançant un dernier sourire encourageant à celle qui se trouve légèrement en retrait par rapport à toi. La porte d'entrée s'ouvre et c'est ta mère que tu découvres sur le pallier, la mine réjouie. « Bonjour Maman. » Tu te penches un peu pour la prendre dans tes bras et elle t'embrasse la joue affectueusement. L'étreinte se prolonge quelques secondes, tu devines sans mal que tu lui as manqué et tu te promets intérieurement de revenir la voir plus souvent. Sitôt libéré de ses bras, tu te tournes vers Soo. « Maman, voici Soojin. » Elle l'observe un petit instant avant d'esquisser un sourire malicieux. « T'avais raison, elle est plus jolie en vrai que sur les photos. » Tu laisses échapper un petit rire alors qu'elle l'enlace brièvement. « Bienvenue Soojin. Entrez donc tous les deux... Ton père est dans son bureau, il descend dans deux minutes. » Tu te diriges sans hésiter vers le salon, posant ton sac dans un coin en indiquant à Soo de faire de même avant de t'installer sur le canapé avec elle. « Vous avez fait bon voyage ? Vous voulez boire quelque chose ? Soojin tu veux quoi ? » Plutôt que de vous rejoindre tout de suite, ta mère s'arrête dans la cuisine attenante pour préparer les rafraîchissements.

stellaris

that's that me espresso
now he's thinking about me every night oh, is it that sweet? I guess so. say you can't sleep, baby I know

Tu retrouves ta place habituelle sur le canapé, celle sur laquelle tu traînais des heures durant à jouer à la console. Il y a quelques années ce n'était pas Soo qui était à tes côtés mais un de tes amis du lycée. Sentiment étrange pour un changement pourtant naturel, qui te fait réaliser à quel point le temps a passé. Tu ne t'en étais pas bien rendu compte sur le coup mais t'es devenu adulte, un homme qui revient dans la maison de son enfance pour présenter sa petite amie à ses parents. Et tu ne l'avais jamais vue ainsi. Soojin d'ordinaire si flamboyante, si assurée, aujourd'hui terriblement intimidée, à se faire toute petite dans le décor. Ça te fait sourire, non pas parce que tu te moques comme elle le pense, mais parce que ça veut dire qu'elle veut réellement leur plaire. Tu la regardes avec ses joues roses et son embarras, et tu crèves d'envie de la prendre dans tes bras. De lui dire que tu l'aimes et que t'es heureux qu'elle soit là avec toi. Mais tu n'en fais rien car ta mère arrive avec son petit plateau de boissons qu'elle dépose sur la table basse devant vous. Sur ses talons ton père avec qui tu échanges un bref regard. « Salut 'pa. » A l'image de ta mère, son attention est dirigée vers Soo qui leur tend un présent avec une humilité déconcertante. « Je lui ai dit que vous aimiez les chocolats à la menthe. » Tu te retiens de ponctuer ta phrase d'une grimace de dégoût, observant plutôt le visage de ta mère s'illuminer à la mention des chocolats. Celle-ci attrape la boîte sans hésiter pour mieux la refourguer à son mari qui la dépose sur le buffet pendant qu'elle enlace à nouveau ta copine. « C'est adorable Soojin, merci beaucoup. » Et elle s'installe à ses côtés sur la dernière place du canapé quand ton père prend place sur son fauteuil préféré. Le visage bienveillant mais le regard malicieux, il n'hésite pas à lancer la conversation à sa façon, c'est à dire en te taclant gentiment. « Bon alors dis-nous tout ma chère. Qu'est-ce qu'il t'est passé par la tête pour que tu sortes avec mon fils ? Tu dois avoir de la patience. » Tu retiens un soupir et le réprimandes en constatant la gêne évidente de Soo. « L'embêtes pas 'pa. » Des propos que ta mère appuie aussitôt, recentrant la discussion sur ce qui l'intéresse réellement. « Oui, parle-nous plutôt de toi, d'où tu viens, de ce que tu aimes... Sihan m'a déjà un peu parlé de toi évidemment mais j'aime mieux l'entendre de ta bouche. » Curiosité qu'elle brûle de satisfaire depuis que tu lui as annoncé son existence.

stellaris

that's that me espresso
now he's thinking about me every night oh, is it that sweet? I guess so. say you can't sleep, baby I know

l'intrépide est rangée au placard, paumes crispées autour des genoux, paroles hésitantes, poupée qui jongle d'un pied à l'autre comme une poupée désarticuler, qui ne se rappelle plus comment bouger. désir ardent de plaire, et pour la première fois depuis des années, d'être acceptée. tu la vois, sihan ? elle et ses joues rosies, cette timidité que tu ne lui connaît pas ? grands yeux de biche qui se tournent vers le paternel qu'elle découvre à son tour quand il rejoint le décor, accompagné par son épouse qui a pris soin d'amener un plateau avec des boissons pour tout le monde. et elle se perd, soojin. déraille un court instant, la politesse qui transpire par tous ses pores lorsqu'elle tend, tête baissée, son présent. et le visage se redresse dès lors qu'elle se fait la réflexion, soojin. mais qu'est-ce qu'elle fait la gamine ? « je suis navrée que votre fils n'aie aucun goût en matière de chocolat. » première liberté que la poupée s'octroie tout en tournant dans la direction de l'intéressé un regard accompagné d'un sourire rieur sur son joli minois. le sourire s'adoucit lorsque la mère de sihan la remercie, et c'est son père qui prend le relai, sourire amusé lorsqu'il s'adresse à la coréenne qui rougit. se retient de dire qu'en l'occurence, d'eux deux, c'est sihan qui a le plus fait preuve de patience envers elle. pas sûr que ce soit l'idée la plus brillante que d'avouer être pire que leur fils. « ah.. hm.. » et si elle cherche ses mots à tâtillons, c'est en binôme que les deux autres harrison la sauvent... tout en la gardant au centre de l'attention. et si elle a toujours aimé briller, soo, peut-être que pour une fois elle aurait voulu le faire un peu moins fort. « je ne sais pas ce que sihan vous a dit pour être honnête. » aveu qu'elle souffle en cherchant tout son soutien dans les yeux noirs qui sont rivés sur elle. « je viens de corée du sud, mais j'ai plus ou moins vécu en itinérance de pays en pays avec mon père, après la séparation de mes parents, selon ses mutations. et ce que j'aime... » à nouveau, les yeux se tournent vers sihan. comme une réponse silencieuse, évidente, mais les opales tombent sur ses genoux, accompagnées d'un rire nerveux. « j'aime un peu tout ce qui touche à l'art, surtout la musique et le cinéma. prendre des photos, voyager.. c'est très banal maintenant que je le dis.. » le nez qui se fronce, les doigts qui se perdent, à nouveau, dans ses longueurs sombres. « sihan m'a beaucoup parlé de vous. vous habitez à philadelphie depuis longtemps ? » renvoie la balle, se fait toute petite. et discrètement, les doigts qui glissent sur le sofa pour venir attraper ceux de la main libre du brun.

stellaris

T'aurais jamais cru qu'un tel sentiment puisse se manifester avec autant de force, mais t'es immensément fier en cet instant. Fier de pouvoir présenter Soojin comme ta petite amie et de deviner qu'elle commence déjà à conquérir le coeur de tes parents, comme elle a conquis le tien depuis un moment. Tu n'avais guère de doutes concernant ta mère mais tu étais plus réservé concernant la réaction de ton père, qui apprécie volontiers la petite pique qu'elle s'est permise de te lancer sur les chocolats. L'interrogatoire en règle débute ensuite, fermement mené par ta mère et sa curiosité insatiable. Tous deux pendus aux lèvres de Soo, tu les observes prendre mentalement note des informations qu'elle leur donne. Tu tiques à l'utilisation du mot « banal » et comprends instantanément la contrariété qu'est sienne, même si tu la désapprouves totalement. Et peut-être n'es-tu plus du tout objectif par ta position et tes sentiments, mais rien de ce qu'elle fait ne semble désormais banal à tes yeux. Ce qu'elle aime ou n'aime pas, ses envies, son quotidien, la petite moue qu'elle affiche quand elle est déçue ou simplement la manière dont ses yeux se plissent lorsqu'elle sourit, chaque détail revêt désormais une importance particulière dans ta vie. Détail, comme quand sa main vient chercher la tienne avec timidité et que tes doigts tentent de doucement la rassurer. « Depuis longtemps oui, Sihan n'était pas encore avec nous qu'on s'est installé ici pour le travail de mon mari. On n'a plus bougé ensuite, je te montrerai des photos après le dîner si tu veux. » Tu te retiens de lever les yeux au ciel. T'aurais dû te douter qu'elle avait prévu quelque chose dans le genre pour t'embarrasser. Une occasion en or pour elle de ressortir les vieux albums photos de ton enfance, avec en fond sonore les commentaires légèrement moqueurs de ton père. Il recentre d'ailleurs la conversation sur Soojin, lui aussi curieux d'en apprendre plus sur elle. « Rappelle-nous déjà ce que tu étudies à Harvard ? Et qu'est-ce que tu voudrais faire plus tard ? » Tu sais que ce n'est pas une question lancée au hasard mais son moyen de juger ce que les gens ont dans la tête, leurs ambitions et donc leur chemin de vie. Et qu'il souhaite s'assurer que ce dernier est bien compatible avec le tien.  

stellaris

that's that me espresso
now he's thinking about me every night oh, is it that sweet? I guess so. say you can't sleep, baby I know

elle se sent passée au crible, analysée, retour quelques années en arrière lorsque soojin devait tout contrôler. posture, sourires, empêcher sa voix de trembler. surtout empêcher la voix de trembler. cherche un réconfort silencieux auprès de sihan qui répond à sa quête, les doigts qui caressent doucement la paume féminine, et les épaules de soo qui se détendent légèrement. parvient laborieusement à respirer. elle hoche la tête à la réponse de la mère de sihan, et son sourire s'agrandit à sa proposition. poupée brune qui hoche la tête de haut en bas. « ça serait avec grand plaisir madame. » et elle se promet même silencieusement de photographier quelques clichés pour les garder sous la main. en revanche, l'attention revient rapidement sur elle. gamine qui sent ses doigts se crisper autour de son verre quand il l'interroge sur son avenir. les dents mordent l'intérieur de sa joue, et elle répond en premier lieu, doucement : « je suis étudiante en business, gouvernement et économie internationale à la harvard business school, pour apprendre les nœuds du commerce international. » souci de garder ses horizons ouverts, mais surtout de rassurer son père dans le cas où les rêves seuls ne suffiraient pas. la gorge asséchée, elle prend une grande gorgée d'eau, soojin. les doigts de sa main libre qui se serrent, doucement, autour de ceux de sihan, tout comme son estomac se noue sous le regard curieux de son père. elle reprend, calmement : « à la rentrée je compte également m'inscrire en double cursus, pour reprendre des cours de théâtre. » et elle tourne les yeux, soojin, offre à sihan un sourire timide. elle avait envoyé les papiers quelques jours plus tôt, suivant ainsi ses conseils de ne pas abandonner entièrement ses rêves au profit du confort financier dans une bulle qui, jamais, ne lui conviendrait. et elle ne lui avait pas encore dit, soojin. « dans l'idéal, mon père veut que je le suive dans le commerce, mais à l'origine, j'ai passé quelques années en corée du sud avec l'objectif d'être actrice. je compte donc tenter les deux pour garder toutes les cartes en main. » elle n'a jamais eu peur de la charge de travail, soo. et avec lui pour l'encourager, elle sait qu'elle y arrivera.

stellaris

Nervosité à son comble que tu devines aisément alors que les questions s'enchaînent et abordent un sujet délicat pour ta belle, le problème de ses rêves déchus et de ses objectifs encore incertains. Tu ne peux que comprendre sa détresse parce qu'elle aurait été tienne si tu n'avais pas pu choisir la médecine. Si les bêtises effectuées dans ta jeunesse t'avaient privé de la seule voie qui te tend les bras, la seule issue capable de suffisamment éveiller ton intérêt pour que tu y consacres la majeure partie de tes journées et souvent même de tes nuits. Un métier pour lequel tu es prêt à faire d'énormes sacrifices, auquel tu donneras quasiment toute ta vie. La passion qui t'anime, tu sais que Soojin la connaît aussi. Qu'elle a travaillé très dur pendant des années pour y arriver, des efforts qui n'ont pour l'heure pas été récompensés. Pourtant tu l'encourages du mieux que tu le peux à ne pas abandonner, malgré la pression familiale et celle de la société, tous ces carcans dans lesquels on essaye de la pousser maintenant que sa première carte a été grillée. Mais tu t'en doutais et tu as la confirmation sous ton nez, c'est bien le cursus classique aux consonances prestigieuses qui fait son effet sur ton père. Lui l'homme d'affaires qui aurait apprécié que tu suives ce chemin plutôt que celui du bistouri. Tu vois son intérêt redoubler pour Soo, attendre patiemment qu'elle lui donne quelques détails supplémentaires dont il pourrait se nourrir pour satisfaire ce désir avorté il y a bien des années. Ce n'est pourtant pas ce qui se produit et tu découvres avec stupeur une nouvelle qui te ravit. Elle t'a écouté, elle n'a pas renoncé. Tes lèvres s'étirent largement alors que ta main resserre la sienne. T'es heureux. Et les mots qui suivent cette déclaration sont un écho troublant pour l'autre homme de la pièce, celui qui n'est de toute évidence pas aussi comblé que tu ne l'es par ce choix. L'approche prudente qu'elle adopte semble pourtant lui apporter réconfort et décrocher son approbation. Tu le vois sourire à son tour, presqu'amusé de cette situation, et tu en comprends les raisons dès le moment où il s'exprime. « Je comprends plus que jamais pourquoi vous êtes ensemble. Vous vous êtes passés le mot pour anéantir mes rêves. » Auto-dérision qui t'arrache un petit rire spontané et soudainement c'est la tension de toute la pièce qui semble retomber. Ta mère elle approuve d'un hochement de tête, ajoutant sa pierre à l'édifice. « Tu serais si belle sur le tapis rouge des Oscars, avec Sihan à ton bras. » L'image irréaliste te fait rire de plus belle et la discussion se poursuit de manière beaucoup plus familière et détendue. Il faut un peu plus de temps à Soojin pour se décontracter mais quand arrive la fin du dîner, c'est comme si elle faisait déjà partie de la famille. La table débarrassée, l'heure du coucher approche et vous montez vos affaires à l'étage. Enfin, tu lui fais découvrir la chambre de ton enfance. Une vaste pièce assez sobre, peu décorée à l'exception de quelques posters de stars de la NBA, récemment dépoussiérée par ta mère en prévision de votre arrivée. Un lit double standard, une table de chevet, une grande armoire, un bureau avec ton vieil ordinateur, une bibliothèque et ta chaîne hi-fi, une petite étagère où sont alignés les quelques trophées remportés dans des concours de piano. « Bienvenue chez mes parents. » que tu glisses avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Désormais c'est elle ton nouveau foyer.

stellaris

that's that me espresso
now he's thinking about me every night oh, is it that sweet? I guess so. say you can't sleep, baby I know

et malgré son désir ardent de disparaître entre les oreillers du (( confortable )) sofa des harrison, elle demeure droite, soojin, ses doigts serrés autour de sihan, cette sensation désagréable d'être au bord du précipice et de n'avoir que sa main pour la tenir en équilibre. traumatisme d'une enfant qui a toujours voulu plaire à sa famille, convenir aux standards d'un père exigeant, homme d'affaires redoutable. pourtant c'est toute la pression qui se relâche et les épaules qui retombent à la réaction (( inattendue )) du père de sihan. l'enfant terrible demeure quelques instants interdite, lèvres entrouvertes, expression pratiquement ahurie, et c'est finalement le rire qui échappe à son petit ami qui l'engage à la conclusion suivante : oui, il est bien en train d'en rire. rire, quoique nerveux, qui vient rapidement à s'échapper de la bouche de soojin à son tour. « oh. » c'est tout ce qu'elle arrive à dire, la brune, joues légèrement rosies, parvient à ajouter, un brin timide : « je reviendrai vous voir si la voie du théâtre n'est pas concluante. » sa manière à elle de glisser qu'elle compte bien garder leur fils à ses côtés... aussi longtemps qu'il pourra la supporter. puis c'est la mère de sihan qui renchérit, arrache à la jeune fille un sourire timide. rêves d'enfance mis sur le devant de la scène, et si jusque maintenant elle avait toujours une vision solitaire de tout ça, soo, y a ce sourire un brin rêveur quand elle se surprend à imaginer sihan dans un costume à son bras. « votre fils me volerait la vedette. le costume lui va beaucoup trop bien. » vision dont elle avait déjà pu jouir à deux reprises depuis un an, à thanksgiving, et au bal de juin.


le reste de la soirée se déroule de façon bien plus légère, et elle sent, soo, que les parents de sihan font tout pour la mettre à l'aise. gamine qui se détend progressivement, promet à madame harrison de venir avec elle pour regarder les photos d'enfance de son fils, bien que l'idée n'enchante guère le concerné. elle se risque à quelques questions, répond avec bien moins de retenue et d'hésitation aux leurs, puis finalement c'est plus chaleureusement qu'elle leur souhaite une bonne nuit avant de suite sihan en direction de sa chambre, traînant avec elle son sac qu'elle pose sur le pas de la chambre. c'est... à son image. sans trop attendre d'approbation (( soojin reste soojin )), elle s'aventure en direction des posters, observe chaque trophée avec attention, tend les doigts pour en saisir un qu'elle observe, imaginant un jeune sihan devant un grand piano. elle l'aime. elle l'aime, et elle se sent comme une adolescente au milieu de cette chambre, en train de tomber pour la première fois pour un garçon. bientôt il la rejoint, quand elle repose soigneusement le prix à sa place, pour mieux en saisir un autre. les doigts qu'elle glisse derrière la nuque de sa plus belle récompense. est-ce que tu mérites une vie si paisible, soojin ? les questions s'envolent, pourtant, dès lors qu'il vient cueillir ses lippes. « tu crois que je m'en suis bien sorti ? » la pulpe de ses doigts court sur les deux joues du jeune homme, caresse fugace du nez contre celui qui lui fait face. elle l'aime, soo. et elle l'aimera même quand elle saura quel adolescent a pu vivre entre ces murs. « tes parents sont si gentils. je culpabilise presque à l'idée de te présenter ma mère maintenant. » ses parents ne sont pas méchants. juste.. trop exigeants. plus froids. bien moins proches de leurs enfants.

stellaris