j'ai l'impression de déranger, de ne pas être la bienvenue, pire encore, que c'est une tactique de te part pour me faire déguerpir. tu sais quoi ? si c'est le cas, t'as réussi ton coup Morales. je sens la colère qui monte. je suis piquée au vif, je suis vexée et peut-être même blessée. c'est pas normal ? non. je devrais pas le prendre comme ça. le soucis c'est que toi et moi on est pas juste des amis. y a un passif, y a des sentiments quand bien même ils sont étouffés. et ta relation avec crystal, ma relation avec joy, ça efface pas ce baiser qui voulait dire tellement plus que de simple paroles. alors sous le coup de l'agacement et de la colère, je me dirige dans le salon pour récupérer mes affaires et me tirer de là en vitesse. je me suis toujours débrouillée toute seule sans jamais demander de l'aide à personne. maintenant je comprends mieux. parce que ce sentir indésirable après avoir demandé de l'aide c'est pas possible. je fourre mes dossiers dans mon sac, j'attrape mon arme et je me dirige vers la chambre d'amis sauf que tu me barres la route. tu te mets en travers de mon chemin dans le couloir et moi je continue de fulminer, levant les yeux au ciel. « pousse toi. » j'attends quelques secondes. « pousse toi j'te dis. » j'essaie de pousser ton épaule mais t'es sacrément musclé quand même. « que je dramatise tout ? ça fait dix minutes que je suis en face de toi et tu me calcules pas. tu me fous mal à l'aise et c'est moi qui dramatise ? tu vas me demander si je suis de mauvaise humeur à cause de mes règles aussi ? » tu me connais Morales, tu sais que je redescends pas facilement.

 
Il y’a ces instants véritables où tu ne parvient pas à saisir les réactions de cette femme, Elijah.
Il y’a des instants où plane le doute qu’une vérité douloureuse n'éclate si tu restes trop près d’elle.
Toi et les relations amoureuses, ca a toujours été compliqué. Mais pour une fois avec Crystal ca y ressemble.  Les sourires doux, puis ceux plus taquins qui s’échangent. Votre relation officieuse, vous aviez décidé de pas trop l’ébruiter. Non pas que tu en aies eu honte ou quoi, non loin de la. Mais pour une fois, tu avais décidé de jouer le jeu - de garder ce secret pour vous, le cajolant contre vos poitrines, vivant votre idylle sans le monde pour vous épier. Et très franchement tu n’en étais que plus heureux, que de ne pas autoriser le reste du monde à s'immiscer dans votre bonheur nouveau. Pas par crainte, pas par peur de le voir s’envoler. Non. Tu ferais tout et n’importe quoi pour conserver cette joie au quotidien, toi qui avait eu le bonheur de partager ces premières semaines, cette soirée au bal. Cela vous appartenait, juste à vous - mais inévitablement, tu le savais. Vous alliez devoir vous ouvrir au reste du monde, et le temps était peut-être venu. A en voir la réaction d’Arizona, tu ne savais pas trop si tu en avais le coeur, même si tu savais que c'était nécessaire. La légère angoisse de voir ce bonheur se faire écraser par le chaos du monde, par les regards, les remarques, le risque. Mais c'était comme ça. « Tu vois bien que je compte pas bouger perd pas ton temps. » que tu réponds le sourire pendu aux lippes. Oui ca te fait tout de même bien rire cette situation. Ton corps tout entier se tourne vers elle tandis que tu ranges ton portable dans ta poche arrière. Tu fais barrière l’acculant peu à peu contre le mur du couloir « Soyons un peu honnête deux secondes. C’est le fait que j’vois quelqu’un qui te dérange ou le fait que je te calcule pas ? » véritable question qui tombe sans faire de bruit, a voir si elle se décide à te répondre ou non.