Tout était allé très vite. Trop vite peut-être. Tu n'en savais rien. Trois de tes sœurs étaient mortes, on t'avait arraché une partie de ta vie et tu n'avais rien pu faire pour l'empêcher. T'étais dans un état second depuis l'explosion. Heureusement, Eli était là, elle gérait la situation du mieux qu'elle pouvait, même si se n'était pas son rôle. Parce qu'elle était la petite sœur, la petite dernière et qu'elle n'aurait pas du avoir à gérer ce genre de chose. Non, normalement c'était à toi de faire ça, de faire en sorte que tout aille bien pour toi et elle, comme tu l'avais toujours fais. Mais non, là t'en étais pas capable, c'était impossible. T'étais comme dans un brouillard depuis l'explosion. Il avait fallut mettre en scène tellement de choses : votre mort à toi et Eli, vos nouvelles histoires et identités, faire connaissance avec se marshall qui était chargé de votre protection, tout quitter, même si vous n'aviez plus grand chose. Bref, ça faisait beaucoup à gérer, un peu trop pour toi tu dirais même et t'avais comme déconnecté. Une espèce de black-out, qui avait duré jusqu'à se que tu arrive à Toronto. Là, tu étais un peu sorti de ton brouillard, parce que tu avais retrouvé des têtes connues, des gens qui savaient réellement qui tu étais. Pas Laurys Mickelson, mais Côme Baldini. Et ça...ça faisait du bien. Ne pas être sans cesse sur tes gardes par rapport à se que tu pouvais dire ou faire. Ouais, il y a pas à dire ça faisait du bien.

Tu étais sorti prendre l'air dehors, en profitant pour fumer une clope, chose que tu faisais un peu trop souvent ses derniers temps. Des pas te sortir de tes pensées et tu souris en reconnaissant la jeune fille qui pris place à côté de toi. "Hey...bella ragazza..." Tu lui fis plus ou moins un sourire, chose devenu un peu compliqué ces derniers temps. "Merci, pour ce que toi et tes parents faîtes pour nous depuis quelques temps. Je sais à quel point ça doit pas être facile pour vous." Oui, ils n'étaient pas obligé de faire tout ça. Certes, la famille d'Embrylla et la tienne se connaissaient depuis toujours, mais rien ne les obligeaient à prendre des risques pour vous. Alors tu leur en était reconnaissant de le faire. Tu espérais pouvoir les aider à leur tours s'ils en avaient besoin un jour, parce que tu étais comme ça, tu n'aimais pas être redevable aux gens. Tu préférais être celui qui aide, plutôt que celui qui se fait aider.

tu bouclais encore tes cartons. t'assurais de ne rien oublier. tu comptais les jours avec impatience sachant que chaque minute passée te rapprochait de l'instant où tu le reverrais. où t'aurais enfin toutes les explications que tu mérites. où tu pourrais lui dire ô combien il t'a déçu et ô combien il t'a fait du mal. comment tu le détestes et comment tu es pathétique d'avoir fait tout ça juste pour obtenir une conversation avec lui. celui qui t'avait oublié depuis de nombreuses années quand toi tu étais hantée par un parfum, une voix et un sourire. zeph allait payer mais malheureusement tu ne pouvais en parler personne. tes parents ne savaient pas les raisons de ton départ, tu avais déjà prévenu certaines de tes amies brièvement et de manière assez froide. mal à croire qu'elle ne l'ait jamais croisé. surtout arwen qui le connaissait plutôt bien. tu ne disais rien de lorena, elle était ta porte d'entrée. ta mère était bien trop heureuse que tu la retrouves. comme elle et la mère de lorena des années auparavant. sauf qu'aujourd'hui tu lâchais tout ce que tu devais faire. t'étais une porte de sortie aujourd'hui. pour un vieil ami. pour celui que tes grands-parents auraient pu te promettre dès ton plus jeune âge. pour un couple puissant il disait. ce qui était déjà trop pour tes parents qui ne voulaient pas que leur fille se voit tracer un avenir de débauche et d'illégalité. ils rêvaient de mieux pour eux comme pour toi. alors comme come vous êtes partis. vous bien avant. car, par chance, tes grands-parents tenaient certaines rennes, vous ne risquiez plus rien au Canada. vous étiez oubliés loin. ton père t'avait annoncé leur arrivé et t'avais donc fait au plus vite pour rejoindre le foyer familial. mais il était en bas, assis sur les escaliers qui menaient au pavillon. tu pris place à ses côtés. comme quand vous étiez enfants. où tu le suivais partout, le collais comme un sac à dos. "mi sei mancato côme" tes bras vinrent l'entourer un instant avant de le relâcher. t'aimais pas trop les contacts avec les hommes depuis ton dernier voyage en italie malgré la confiance aveugle que tu avais en lui. "c'est normal. ma famille est ta famille d'accord ? n'hésites jamais." tu jetas un regard sur le trottoir d'en face où des passants marchaient paisiblement sans savoir que vous étiez deux fugitifs. "comment dois-je t'appeler ?" tu t'étais permise de glisser son prénom mais tu devrais te faire au prochain. pour sa sécurité, pour celle de sa soeur et la tienne.

Tu souris face à la jeune femme qui pris place à côté de toi. Quand tu pense que tes grands-parents et les siens voulaient que vous terminiez ensembles. Tu n'aurais jamais pu l'épouser. Non pas que tu la trouvais moche ou quoi que se soit, mais...elle était comme une petite sœur à tes yeux. Elle avait d'ailleurs l'âge de l'une d'entre elle. Alors faire ta vie avec, ça aurait été trop étrange. Cependant, tu étais content qu'elle fasse partie de ta vie et tu ne l'imaginais pas sans elle. Un sourire se traça sur tes lèvres face à sa remarque tandis que tu posais ta tête sur son épaule. "Anche tu..." Ouais, elle t'avait manqué aussi, tu n'avais eu que très peu de nouvelles depuis qu'elle était partie avec ses parents et tu ne pouvais pas lui en vouloir. Elle était partie pour se tenir à l'écart après tout et c'est ce qu'elle avait fait. Cependant après tout ce qu'il venait de se passer dans ta vie, ça te faisais du bien de revoir quelqu'un que tu connaissais et que tu savais ne pas être une pourriture. Tu ne tentais pas de la retenir dans un câlin lorsqu'elle s'éloigna de toi. Tu savais qu'elle avait un peu de mal avec ça depuis l'Italie. Tu lui souris, continuant à fumer ta cigarette en regardant passer les gens devant vous. Des gens qui avaient une vie normale, avec des problèmes normaux. Des gens qui étaient loin de s'imaginer qu'il passait devant un tueur à gage qui pouvait être un véritable monstre et devant une fille dont la famille faisait partie de la mafia. Les gens étaient vraiment insouciants. "Tu crois qu'on arrivera à avoir une vie normale ?? J'veux dire...j'ai toujours connu que cette vie là, je sais rien faire d'autre. Tu crois que j'arriverais à m'adapter ??" Ouais, parce qu'au fond c'est ça qui te faisais peur, ne pas t'adapter à cette nouvelle vie. Ne pas arrivé à te détacher de l'ancienne, même si tu ne l'aimais pas, même si tu n'en voulais pas. Tu te tournais un peu plus vers elle lorsqu'elle te demanda comment elle devait t'appeler. "Laurys. Mickelson. Mais je pense que lorsqu'on est que entre nous tu peux m'appeler Côme. Enfin, c'est comme tu veux." Ta nouvelle identité. Tu n'y étais pas encore habitué et tu ne savais pas si tu t'y habituerais avant un moment. Après tout tu avais passé 27 ans de ta vie à te faire appeler Côme, alors te faire d'un seul coup appeler Laurys c'était étrange...mais bon tu n'avais pas vraiment le choix, alors t'allais faire avec, même si ça ne te plaisais pas. Ce n'était que du provisoire de toute façon.

t'avais bien besoin de lui. en plus de lorena le fait que come vienne ne viendrait qu'appuyer ton dossier de départ face à tes parents. ils ne veulent toujours pas. n'acceptent toujours pas. sans motif valable. qu'Harvard soit une grande université n'était pas recevable mais tu ne pouvais pas leur confier que si tu y es allée, c'était bien pour retrouver celui qui avait disparu. retrouver celui qui a considéré que tu ne valais pas d'attendre pour des explications. et t'allais devoir le confronter pour savoir avec l'aide de sa mère. vous en aviez déjà parlé. elle était devenue cette amie sur laquelle te reposer, celle qui trahissait son fils pour son ancienne belle fille. toi tu devais lui apporter des réponses. dans le meilleur des cas, lui ramener son fils qu'elle t'avait demandé. zeph blessait tout le monde. sa famille, toi et tu devais savoir pourquoi ce garçon si tendre, altruiste avant était devenu cette égoïste personne. la tête de ton ami venant se poser sur ton épaule alors que la tienne se posait sur la sienne juste après. t'avais jamais eu peur de come, tu pouvais te permettre ce genre de contact avec modération. après tout tes grands-parents avaient toujours voulu que tu deviennes madame baldini plus tard. ils s'étaient assurées de l'éducation du garçon quand ses descendants avaient fait de même avec la tienne. jusqu'à que tu disparaisses. non pas sans un mot à tes grands-parents mais dans un lieu qu'il se taisait de révéler pour ta sécurité. à ton tour tu devras garder un tel secret. celui de come valant tellement plus que le tien. car sa vie vaut plus que la tienne. ton air se fit plus tendre en entendant ses craintes. ta main caressant le dos de la sienne. "je suis sûre que oui. on s'adapte vite tu verras." on s'adapte toujours facilement à la normalité. à dormir tendrement sur ses deux oreilles. "je ferai attention." tu le devais pour lui et sa soeur. "je vais loger chez une amie à mon arrivée à Boston mais dès que j'ai un pied à terre vous êtes les bienvenues pour y vivre ou pour passer." si ta famille était la sienne, ta maison était la sienne également.

Avoir quelqu'un à qui parler comme Embrylla te faisais du bien. Quelqu'un qui n'était pas ta sœur, ou bien qui ne partageait pas ton secret sur ta nouvelle identité. Non, là c'était juste une jeune femme que tu considérais comme quelqu'un de proche, presque une sœur. Mais à qui tu pouvais te permettre de dire plus de chose. Intérieurement, tu étais content qu'elle soit là. Elle te rassurait, même si tu ne savais pas si se serait aussi facile pour toi que pour elle. Après tout, toi il y avait le fait de s'habituer à vivre sans tes sœurs, ainsi que le fait de s'habituer à vivre dans un nouveau pays et le plus important, le fait de s'habituer à une nouvelle identité. C'était quand même beaucoup pour une seule et même personne. Mais tu espérais y arriver. Après tout tu avais du soutient : ta sœur, ta meilleure amie, Embrylla...elles étaient toutes là pour toi. Alors tu allais y arriver. Tu le devais. "Je sais pas si j'arriverais à m'habituer à ma nouvelle identité. Je veux dire...je m'appelle Côme Baldini depuis 26 ans et là on me dit que je dois m'appeler Laurys Mickelson...c'est juste, trop bizarre je trouve." T'avais peur de merder là-dessus. Ouais, c'était sans doute le truc qui t'effrayais le plus. Mais t'allais certainement t'y faire comme tout le reste, t'en doutais pas. Tu soupirais un peu face à la situation. Pourquoi c'était aussi compliqué ?? Tu hochais la tête face à sa proposition. "Merci Embry. Mais on a déjà un endroit où vivre en arrivant à Boston. Un appartement pour qu'on soit en sécurité. Mais t'inquiète on passera te voir dès qu'on peut." T'avais envie de dire "si" parce que Monsieur Muscle ne semblait pas décidé à vous laisser faire grand chose et il était hors de question pour toi que tu passe ta vie cloîtrer entre quatre murs jusqu'au procès. Non, t'avais envie de garder un minimum de vie, déjà qu'elle avait été foutue en l'air, tu voulais pas t'en priver encore plus. Hors de question qu'ils gagnent en te gardant prisonnier dans la peur de les voir débarquer. T'étais plus fort que ça.