Elle devrait se préserver Andréa. C’est bientôt le Spring Break et il plus est, son tout premier Spring break. On dit que les fêtes là-bas, elles n’ont rien à voir avec celles qu’on peut faire à Boston. C’est genre, dix fois plus dément. Par conséquent, elle devrait ralentir afin d’être totalement opérationnelle pour les vacances. Mais c’est plus fort qu’elle. La gamine, elle ne sait s’arrêter. C’est comme si elle avait besoin de s’amuser pour se sentir vivante. En fait, c’est totalement le cas. Elle tente de faire le deuil de son frère jumeau depuis des années et elle n’a toujours pas trouvé meilleur moyen que de se bourrer la gueule. L’alcool coule à flots ici. Les gens sont moins regardant qu’au Canada. On ne lui demande jamais sa carte d’identité. On s’arrête souvent sur sa robe, beaucoup trop courte et, on lui offre des verres. C’est comme ça que ça fonctionne ici ou du moins, dans les lieux qu’elle fréquente. Ses parents devraient s’inquiéter. Elle n’en fait qu’à sa tête. Elle traîne toujours avec les mauvais garçons. Elle s’attire constamment des problèmes. Ce soir encore. Elle était en train de danser coller-serrer avec un parfait inconnu. Ses copines étaient rentrées depuis longtemps , chacune de leur côté. Après tout, y a cours demain, autant se montrer raisonnables. Très peu pour miss Davenport qui rigole un peu trop fort et renverse la moitié du contenu de son verre sur une jolie demoiselle. Cette dernière lui lance un regard noir et pour la première fois depuis le début de la soirée, elle ose l’ouvrir : Bon, j’ai rien dit jusqu’à maintenant mais, tu danses avec mon mec, tu me renverses ton verre là, ça va trop loin. Tu devrais rentrer chez toi pétasse ! Le mot de trop. Celui qu’elle aurait mieux fait de retenir encore un peu. Parce qu’Andie a bu mais, pas assez pour ne pas faire attention à ce genre de détail et en moins de deux secondes, elle lui rentre dedans. Elle s’énerve, le ton monde. Deux hommes tentent de les séparer mais elles sont bien trop en colère pour les laisser faire. Petit gabarit mais grande détermination. Elles en viennent à se tirer les cheveux et Andréa s’apprête à lui administrer un joli coup de poing quand la demoiselle se décale sur le côté. La jolie blonde frappe le sol de toutes ses forces et si la musique n’avait pas été aussi forte, on aurait sans doute entendu ses phalanges rencontrer le bitume de la boîte de nuit. Elle serre les dents, encore plus énervée mais avant qu’elle n’ait le temps de répliquer, le mec qui semble vouloir l’accompagner pour la fin de sa soirée finit par la porter à l’extérieur et la force à aller à l’hôpital pour se faire soigner. Elle râle tout le long du chemin en prétendant que ce n’est rien mais en réalité, elle pourrait chialer de douleurs. Elle à l’impression que sa main a triplé de volume et ses doigts restent immobiles alors qu’elle ordonne à son cerveau de les activer. Elle a la tête qui tourne et le coeur qui bat à tout rompre. Elle se retient pour ne pas vomir dans la voiture alors que le type prend les virages comme un malade. C’est encore éméchée qu’elle se retrouve aux urgences de l’hôpital, assise sur un lit et les pieds qui se balancent d’avant en arrière dans le vide. Laissez-moi sortir, j’ai rien. J’vais hyper bien. Ouais tout ce qu’elle veut elle, c’est retourner faire la fête.

Longtemps, beaucoup trop longtemps qu'il n'a pas mis les pieds ici en portant la blouse blanche, seule et unique chose qui le différencie de toutes les autres personnes se trouvant ici. Il n'était pourtant pas bien loin Wade, simplement coincé dans un lit d'hôpital deux étages plus haut, plongé dans un sommeil sans fin. Et même après son réveil, il n'était pas beaucoup plus libre, à devoir resté cloîtré dans sa chambre aux murs blancs en ayant rien d'autre à faire que d'attendre qu'on vienne lui rendre visite. Autant vous dire que sa vision de l'hôpital a bien changé en l'espace de deux semaines. Et même s'il a attendu deux semaines supplémentaires avant de revenir ici, pour bosser cette fois, il a encore un peu de mal parfois. Avec certains cas, certains patients... Si ce soir il est aux urgences, c'est avant tout parce qu'il l'a demandé. Même dans une grande ville comme celle-ci, il y a beaucoup consultations bidons la nuit, à commencer par les sans abris, les toxicos et les gens un peu trop bourrés. Rien d'exceptionnel ou qui ne demande trop d'efforts, si ce n'est du temps. Beaucoup de temps et de la ressource humaine soit un ou deux médecins ou apprentis chargés d'effectuer le sale boulot. Pas très attrayant mais au moins, il est sûr d'être parfaitement à l'aise Wade. Un moyen comme un autre de reprendre le travail "en douceur". Et de se montrer utile en toute circonstance. D'ailleurs, il termine tout juste de signer des papiers de sortie lorsque on l'appelle pour une nouvelle consultation. Une jeune femme, plutôt en forme d'ailleurs pour quelqu'un qui vient d'arriver aux urgences et qui prétend n'avoir rien. Chose courante et qui ne l'étonne pas le moins du monde. "Vous dites ça mais votre main ne semble pas du même avis." Lance-t-il, un fin sourire au coin des lèvres bien que sérieux. Ouais, un coup d'oeil à la blonde a suffit à lui faire remarquer le piteux état dans lequel se trouve sa main. Il ne sait pas ce qu'elle a foutu mais le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle ne s'est pas loupée.  "Alors, si vous commenciez par me dire comment vous vous appelez et ce qui vous est arrivés ?" Histoire de partir sur des bonnes bases, pour tout le monde.

C'est toujours la même histoire. Une soirée durant laquelle Andréa boit trop, beaucoup trop pour une jeune femme de son âge. Elle chantonne sur le rythme de la musique qui résonne aux travers des caissons. Tout le monde est heureux qu'il n'y ait pas de karaoké dans les parages sans quoi, leurs oreilles saigneraient sans doute. Elle se hanche sur la piste de danse, aux côtés de parfaits inconnus. Elle se laisse approcher parce qu'elle en a rien à faire de passer pour la fille facile Andréa. Elle est trop éméchée pour se préoccuper de l'image qu'elle renvoie. Elle rigole à des blagues qui ne sont même pas drôles et elle finit par se battre. C'est plus fort qu'elle, ça la dépasse. C'est l'adrénaline qui veut ça. Y a que de cette façon qu'elle arrive à se sentir vivante. Elle a le myocarde qui s'emballe. Ses pulsions deviennent irrégulières. Le sang lui monte au crâne et elle s'emporte facilement. Un coup mal placé et voilà qu'on la traine de force à l'hôpital parce que sa main a triplé de volume. Elle ne peut plus vraiment plié les doigts mais, ce n'est qu'un petit détail. L'alcool mélangé au choc, parfait combo pour ne pas ressentir la douleur. Sans doute qu'elle appellera sa mère en chialant demain et qu'elle expliquera à Alice pourquoi elle doit tout faire à sa place. Quoiqu'il en soit, l'attente est insupportable. Elle demande à sortir, prétendant qu'il n'y a rien. Petit sourire de la part du médecin canon qui débarque dans son box. Elle se concentre sur sa main, sourcils froncés et tel un Jedi, elle tente de faire bouger ses doigts par l'opération du Saint Esprit. Evidemment, elle n'est pas télépathe mais, sa vision est toujours trouble donc : Vous voyez, mon petit doigt a bougé. C'est que je vais bien. Elle bat des cils en le fixant, sourire collé sur les lèvres. Lui, il veut en savoir plus. Il lui demande de décliner son identité et les circonstances de l'accident. Andréa ne voit pas les choses de la même façon. Vous savez docteur, je suis majeure, vaccinée et consentante donc, on peut brûler les étapes. Ouais, elle n'y est absolument pas ! Et merci les verres gratuits !

Encore une nuit qui promet d'être longue et dénuée de tout cas intéressant. Ouais, il est censé se réjouir Wade puisque dans son état actuel, ça vaut mieux pour lui qu'il n'en fasse pas trop. M'enfin, se shooter à la caféine toute la nuit pour tenir et rester éveillé, pas sûr que ce soit mieux non plus. C'est pas la nuit la plus mouvementée qui soit aujourd'hui alors c'pas si difficile que ça de mourir d'ennui. Même pour un mec censé profiter de tout son temps pratique pour apprendre. Dommage que la réalité ne soit jamais celle que l'on attend. Alors en fin de compte, il n'est pas mécontent lorsque cette blonde lui est confiée, ayant la très nette intention qu'il ne va pas s'ennuyer avec elle. C'est qu'elle a tout juste prononcé deux mots qu'il devine qu'elle va lui en faire voir de toutes les couleurs. Elle a un peu trop d'énergie et le sourire aux lèvres pour quelqu'un qui arrive aux urgences avec une main ensanglantée. Non il n'a pas de vision à rayon X mais faut pas avoir fait bac + 2 pour comprendre qu'elle a dû se péter une phalange voire la main entière. Elle a beau dire ce qu'elle veut, ça ne prend pas avec lui.  "Peut-être, mais je vais devoir vérifier par moi-même avant de vous laisser partir." On entre comme on veut à l'hôpital, c'est vrai, mais pour en sortir, c'est autre chose. Et vu comment cette fille a l'air coopérative, elle risque d'être coincée avec lui pour un bon moment. Non pas que ce soit un problème pour lui, au contraire, mais pour elle qui semble si pressée de partir, elle risque d'être déçue. L'entendre râler et tempêter contre ses paroles, c'est ce à quoi il s'attendait ouais, certainement pas à ce qu'elle se mette à lui faire du rentre-dedans, si on peut appeler ça comme ça. Nouveau sourire de sa part, amusé cette fois, tandis qu'il se retient de rire. Rester pro en toute circonstance, blablabla, vous connaissez le discours. "Andréa, c'est ça ?" Qu'il demande en se saisissant de la feuille qu'elle a dû à moitié remplir à son arrivée. Dessus, nom, prénom, âge. Rien de très révélateur à son sujet mais soit, il fera avec pour l'instant. "Si vous voulez brûler les étapes allons-y." Ajoute-t-il en prenant place sur un tabouret juste en face d'elle avant d'enfiler ses gants.  "Je vais commencer par examiner votre main si vous le voulez bien." Même les deux en fait, on est jamais trop sûrs hein.

Andrea, ça fait des années qu’elle fait le show. C’était déjà un vrai petit clown lorsqu’elle était enfant. Elle appréciait faire n’importe quoi pour entendre le rire de son frère s’élever dans les airs. Et puis, elle l’a perdu et a continu à attirer l’attention. Elle prétendait être indépendante, n’avoir besoin de rien ni de personne. En réalité, elle aimait qu’on s’intéresse à elle afin qu’elle oublie sa tristesse. Elle se sentait si seule depuis la mort de son jumeau. Elle avait besoin de se sentir entourée et aimée. C’est l’une des raisons pour lesquelles elle a commencé à sortir, de plus en plus. Boire jusqu’à en perdre la tête. Fumer pour oublier et se sentir plus légère. Faire tourner la tête des garçons et se sentir importante aux yeux des autres. Elle avait frappé cette fille, du moins elle l’avait voulu. Échec qui la conduit à l’hôpital mais encore une fois on se préoccupait de son bien être donc c’était intéressant. Toutefois, elle voulait repartir afin de danser davantage. Elle voulait chanter des paroles inconnues à tue-tête. Amusez avec de parfaits inconnus était plus intéressant que d’être coincée ici. Du moins, jusqu’à ce que le beau docteur se pointe. Forcément l’alcool lui donnait des ailes. Andrea, elle en rajoutait une couche. Elle tentait de bouger ses doigts pour prouver que tout allait bien. Lorsqu’il lui demande des informations, elle prend cela comme des avances et lui explique qu’elle est totalement consentante et qu’il peut aller droit au but. Elle arrive à lui faire décrocher un sourire et c’est le principal. Il répète son prénom tout en lisant la feuille qu’elle a été forcée de remplir. Andrea Davenport, enchantée de faire votre connaissance. Je vous aurais bien serré la main mais comme vous pouvez le constater, ça risque d’être compliqué. Et vous, c’est quoi votre petit prénom docteur ? Son beau sourire de meuf un peu défoncée ne quitte son visage. Elle cligne des yeux, bat des cils, ce genre de comportement qui lui vient instinctivement à chaque fois qu’elle se trouve en compagnie d’un beau mec. Et il accepte de brûler les étapes mais, pas de la façon dont elle l’espérait. Il enfile des gants tandis qu’elle se redresse sur son lit d’hôpital. Il pose ses fesses sur un tabouret, se place en face d’elle et elle ne le quitte pas des yeux tandis qu’il observe sa main, main qu’elle tend difficilement malgré tout. J’ai toujours fantasmer sur les médecins... Technique pour esquiver les questions ou peut-être même la douleur dans ce cas précis.

Encore heureux qu'on les oblige à remplir un formulaire d'entrée avant de les confier à un doc parce que sinon, il serait sacrément  dans la merde, à ne pas même pas connaître le nom de sa patiente. C'est peut-être pas la chose la plus indispensable pour la soigner certes, mais ici c'est pas les secours populaires donc y a des règles à suivre. Non pas qu'il soit du genre à cheval là-dessus et qu'il n'ait jamais enfreint la moindre règle en vingt-trois ans d'existence, bien au contraire, mais là, c'est différent. Elle a beau l'appeler docteur ou tout ce qu'elle veut, il n'en est pas encore un officiellement. Alors autant vous dire qu'il n'a pas sacrifié des années et bien plus, pour au final foirer au dernier moment et se faire jeter de l'hôpital à jamais. Bref, c'est aussi l'une des raisons pour lesquelles il ne flirte pas avec les patientes, aussi mignonnes soient-elles. Ça l'amuse un peu de la voir aussi enjouée et à l'aise ouais, mais c'est tout. C'est pas la première fois que ça lui arrive de se faire draguer sur son lieu de travail, patiente bourrée ou non. Quoique, par une fille aussi jeune, peut-être bien que si.  "Donc vous reconnaissez qu'elle est en mauvais état maintenant ?" Demande-t-il vis à vis de la main lorsqu'elle lui avoue ne pas pouvoir lui serrer la main. Beaucoup plus facile qu'il ne l'imaginait en fin de compte. "Wade." Qu'il lâche en guise de réponse à sa question. Son prénom est écrit sur le badge qu'il porte donc il n'y a aucun inconvénient à ce qu'il ne le lui donne. Il a même son nom et sa fonction, si elle s'interroge sur le reste. Comme quoi, c'est un accessoire purement décoratif ce truc puisque personne ne lit jamais ce qui est écrit dessus. Posé sur la tabouret, mains recouvertes de gants en latex, il prend doucement la main qu'elle lui tend pour l'examiner tandis qu'elle lui avoue l'un de ses fantasmes. De mieux en mieux, on dirait. "C'est pour ça que votre main est dans cet état ? Pour venir à l'hôpital et en voir un en vrai ?" Qu'il demande sans quitter des yeux la main de la blonde sur laquelle il exerce une légère pression pour voir si elle a mal et à quel degré d'intensité. Yep, il profite de sa révélation pour essayer d'en savoir plus sur la raison de sa venue ici, comme quoi un mec ça peut bel et bien faire deux choses en même temps. "Vous avez dû frapper sacrément fort, je suis prêt à parier que vous avez une fracture." Quatre-vingt dix pour cent sûr même.

Andréa est du genre à faire n'importe quoi. Elle dira que ce n'est pas sa faute, que c'est la tristesse, la colère qui la met dans cet état. Lorsqu'elle se trouve dans un état second, elle peut se rappeler le rire de son frère. Elle l'entend lui faire la moral, elle le sent, connecté comme autrefois et ça lui fait un bien fou. Elle dit tenter de faire le deuil de son jumeau mais la vérité, c'est qu'il est toujours, dans un coin de sa tête et ça la bouffe. Ca la consume en soirée, l'empêche de dormir la nuit et elle met son avenir en péril, constamment. Lorsqu'elle décide de se lâcher, ce n'est pas avec modération et ça termine toujours mal. Malgré tout, elle garde son sourire, sa marque de fabrique. Ce soir, l'alcool lui fait dire tout et n'importe quoi. Elle est de nature franche mais, elle l'est davantage encore sous l'emprise de stupéfiants. Elle se présente au jeune médecin, lui explique qu'elle est incapable de lui serrer la main et sourit quand il arrive à lui faire admettre qu'en effet, sa main la fait souffrir. Petit à petit, la douleur se réveille et bientôt, elle se verra dans l'obligation de lui demander de la morphine ou en tout cas, quelque chose de plus fort que du paracétamol. Est-ce que ça fait bon ménage avec l'alcool qui se trouve encore dans son système ? Elle en sait trop rien, elle n'a pas fait médecine malheureusement. Peut-être qu'Ethan aurait fait ça, s'il était encore là aujourd'hui... Si je suis coincée avec vous toute la nuit, autant être honnête. Pas vrai ? Elle hausse légèrement les épaules et approche sa main puisqu'il souhaite l'examiner. Entre toute attente, il finit par lui donner son prénom et la demoiselle est toute fière genre, c'est comme s'il venait de lui donner son numéro quoi! N'importe quoi, je vous jure! Enchantée Wade! Vous êtes très charmant. Elle le laisse faire parce que pour le moment, il se contente de retourner délicatement sa main et de l'observer sous tous les angles. Elle lui confie son fantasme et rigole suite à sa question. Je suis pas certaine d'être obligée de venir jusqu'ici pour rencontrer un vrai médecin mais... J'avoue que c'est la solution de facilité. Non évidemment que non. Elle n'a pas fait exprès de cogner à côté alors qu'elle visait la mâchoire de la nana qui avait osé lui parler comme une merde. Andréa peut se montrer très violente quand elle s'y met. La douleur, elle a besoin de la ressentir. Elle est un peu sadomasochiste sur les bords. Pourtant, elle grimace et ferme les yeux quand il ose appuyer sur sa main. Elle inspire profondément jusqu'à ce qu'il relâche la pression et s'empresse de coopérer. Ok, vous avez gagné! Je suis prête à vous dire ce qu'il s'est passé si vous promettez de ne plus appuyer sur ma main de cette façon... J'étais en soirée et, cette fille m'a super mal parlé donc, j'ai voulu lui mettre une droite sauf qu'elle s'est décalée au dernier moment et mon poing a heurté le béton... Elle soupire, un peu déçue de devoir avouer que non seulement elle s'est battue mais qu'en plus de ça, elle a raté sa cible. Pour ma défense, cette garce m'a traité de pétasse et m'a tiré les cheveux et y a que dans une situation que j'accepte qu'on me touche les cheveux, je vous laisse imaginer laquelle. J'ai pas réfléchi sauf que j'ai surement trop bu et mes réflexes sont légèrement ralentis...

S'il y a encore cinq minutes, Wade pensait devoir lui tirer les vers du nez et redoubler d'efforts pour la faire coopérer, la prise en charge de la blonde ne représente plus le moindre problème à ses yeux. Comme quoi, lui faire de beaux sourires et ne pas se montrer trop dur avec elle, ça match. Il sait se montrer sérieux et professionnel quand il le faut mais il est loin d'être coincé Wade, bien au contraire, alors jouer le rôle du méchant médecin trop sévère, très peu pour lui. "Ça nous fera gagner du temps à tous les deux oui... Et vous aurez plus de chances de sortir rapidement." Répond-t-il, intérieurement ravi de voir qu'elle se décide enfin à ouvrir la bouche pour autre chose que lui faire du rentre-dedans. Non pas que ça le dérange mais disons que ç'aurait été beaucoup plus appréciable dans d'autres circonstances et surtout ailleurs que sur son lieu de travail. "Merci." lâche-t-il en souriant face au nouveau compliment de la blonde. Ouais, c'est pas forcément ce qu'il aurait sorti mais là, il n'a pas d'autre choix que de l'ignorer ou de le gratifier d'un sourire en guise de réponse. Déso Andréa mais si quelqu'un venait à balancer partout qu'un apprenti médecin drague ses patientes, c'est lui qui serait dans la merde, pas toi. Après en avoir fini avec la première main, il réitère le même protocole sur la seconde - jamais trop de précautions hein - tout en l'écoutant lui raconter le pourquoi du comment elle se retrouve ici ce soir, avec une main totalement défoncée. Enfin. Elle revient de soirée donc... Rien de surprenant vu l'état dans lequel elle se trouve. En revanche pour le reste... Ouais non, c'est pas vraiment ce à quoi il s'attendait. Une querelle de filles c'est violent askip mais il pensait pas à ce point là, surtout pour si peu. S'il ne portait pas la blouse blanche, ça l'aurait sûrement fait rire. "Sympa comme soirée. Je vous rassure, personne vous touchera les cheveux ici." Lâche-t-il pour la détendre, avant d'ajouter : "Par contre, je vais devoir vous faire passer une radio. Et probablement vous poser un plâtre ensuite." Il sait que ce n'est pas ce qu'elle veut entendre mais là, elle a pas trop le choix. Sa soirée, c'est ici qu'elle va la terminer.

Andrea finit par coopérer en lui donnant quelques informations importantes à sa prise en charge. C’est qu’elle n’a pas envie de se faire engueuler par le beau médecin Andrea. Ça serait dommage de gâcher une relation qui n’a pas encore débuté. Elle n’est pas dure à convaincre la petite. Volontairement, elle donne son prénom bon ça, c’est parce qu’elle le trouve super mignon et qui ne tente rien n’a rien comme on le dit si bien. Elle lui prête sa main avant qu’il puisse l’examiner, tout en faisant la conversation. Il a un beau sourire. Mine de rien, la douleur commence à se réveiller et bientôt, elle souffrira sûrement le martyre et le visage angélique qui se dresse devant elle n’aura plus aucune importance. Autant qu’elle soit prise en charge dans les temps car elle n’a aucune envie de se montrer désagréable avec... Wade. Wade, c’est comme ça qu’il s’appelle. C’est chou. En fait, elle trouverait tout mignon à cette heure-ci, dans cet état. Elle le regarde. Elle papillonne alors qu’il observe sa seconde main. La demoiselle hausse les épaules en esquivant un petit sourire : Celle-ci n’a rien. Elle n’est pas folle au point de se casser les deux mains la miss. D’ailleurs, elle lui explique comment elle en est arrivée à ce résultat. Une soirée qui a dégénéré suite à une dispute entre deux nanas. Des paroles de travers, un crêpage de chignon et la finalité de cette querelle, Andrea qui se retrouve aux urgences parce qu’elle a raté sa cible. Elle a tout d’une petite princesse on ne peut plus parfaite. Avec ses grands yeux bleus et son sourire angélique, on lui accorderait toutes les qualités du monde. Elle fait toujours attention à son apparence. Elle voue un culte a la mode. Mais à côté de ça, elle parle sèchement et elle cogne. Elle frappe comme un mec parce qu’elle n’a pas encore trouvé de defoulatoire adapté. Pas de crêpage de chignon mais, un plâtre... je l’aurais encore pour le Spring Break, je suppose... ça m’apprendra à tout régler par la violence. Elle râle contre elle-même. Elle soupire et finalement, elle esquive un petit sourire. Si c’est vous qui vous occupez de moi... Bah elle peut faire une petite exception pour être une bonne patiente.

C'est donc à une bagarreuse qu'il a affaire ce soir. Eh ben c'est pas le genre de chose qui lui serait venu au premier abord en la regardant mais maintenant qu'il l'entend parler et qu'elle lui explique ce qu'il s'est passé plus tôt dans la soirée, le pourquoi du comment, il est bien moins étonné Wade. Évidemment qu'il ne dit rien, il est là pour soigner pas pour juger peu importe ce qu'il en pense. S'il souhaitait que la blonde lui raconte les circonstances parmi lesquelles elle s'est blessée, c'est avant tout parce que prendre connaissance du contexte, ça peut être parfois crucial en médecine. Bon peut-être pas là dans le cas présent mais ça a tout de même son importance, mine de rien, en plus de mettre le patient en confiance. "C'est pas ça qui vous empêchera de profiter de votre Spring Break, faites-moi confiance." Ouais, un plâtre c'est chiant, c'est lourd, ça gratte, ça gêne, ça encombre... mais elle se rendre vite compte qu'elle peut faire bien plus de choses qu'elle ne l'imagine avec une main en moins. Et puis... ça aurait pu être pire ouais. Les deux mains dans le plâtre ou une jambe cassée. Donc non, il ne s'en fait pas trop pour elle Wade, il sait qu'elle s'éclatera quand même, y a pas l'air de lui falloir grand chose pour que ce soit le cas. "Vous êtes coincée avec moi pour un moment, j'vous rassure." Sourire aux lèvres tandis qu'il vérifie encore deux, trois trucs après avoir terminé d'examiner ses mains et nettoyé la blessure. "C'est pas moi qui vais directement vous faire la radio mais je vais vous y emmener. On se retrouvera juste après." Précise-t-il en retirant ses gants avant de se relever, prêt à l'emmener en salle de radiographie. Elle a pas l'air d'avoir envie de parler à trente-six mille médecins donc il préfère autant lui expliquer la démarche maintenant plutôt que de l'entendre criser au moment il faudra qu'elle garde le plus grand calme.