coup de tête permanent.
★ ─ w/ @Nixon Sherwood

C'est bien plus fort qu'une bourrasque de vent, c'est une claque en plein visage. Je suis étonné moi-même de l'effet que ce petit dessin a sur moi. Ce petit éclat dans l'air du temps qui n'en fait que quelques traits de crayons, mais qui au fond porte une profondeur à celui qui sera tendre le regard au bon endroit. Prise dans mes pensées, j'oublie que Nixon est dans sa négociation et que lui aussi il ne pas tarder à passer sous les aiguilles. Lui ou moi avant ? Je n'en sais trop rien. Faut-il encore trouver une place dans le centre. Moi qui arrive comme un cheveu sur la soupe. J'avais laissé sous-entendre que j'avais trouvé ma perle rare, lorsqu'il revient vers moi. Je souffle une autre fois, pour remonter à la surface. Loin de cette vague de sentiments qui m'a presque noyé pendant un moment. Avec Nixon je pouvais me permettre d'être vulnérable face à tous mes souvenirs plus douloureux les uns que les autres. Et par chance c'était lui qui était là ce soir et pas un autre. Autrement, j'aurais tourné les talons pour sortir du bâtiment. Subjuguée, n'était même pas le mot. «Quoi ? » dis-je un peu désorientée presque dépourvu de ma mémoire. «Ah oui... » J'hoche la tête, il avait tout compris. «Parfait c'est le mot.» Je glisse un regard vers lui un sourire en coin. Maintenant, j'avais peur de ma réaction quand j'allais le faire encrer sur mon épiderme. Ce rituel est libérateur beaucoup plus que vous ne le pensiez. «Deux questions.» dis-je en montrant deux doigts. «Tu m'as trouvé une place ?» Mon majeur s'abaisse. «Toi ou moi en premier ? » Mon index fait aussi sa descente à son tour, patiente de ses réponses.

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Maintenant que j'ai un coup de coeur et une émotion forte qui le fait tambouriner lourdement, aucun retour en arrière n'est possible. Alors je pose deux questions simples questions qui seront maitre de mon destin à présent. Avant même de me répondre un tatoueur se présente à moi après qu'il se soit éclipsé. Un sourire radieux frôle mes lèvres puis un petit stress au ventre, car ça fait si longtemps. J'ai peut-être même oublié la douleur que ça faisait. Il avait raison il ne fallait pas nous séparer trop longtemps lui et moi, j'aurais presque eu peur que ce fameux dessin s'envole. Pourtant je sentais qu'il m'était destiné. «Je suis tout à fait d'accord.» Sa main contre mon dos, je me retourne une dernière fois les yeux brillant avant de m'asseoir sur la chaise. Je discute avec l'artiste pour l'endroit et en deux trois mouvements le dessin est positionné sur ma peau. Quelques minutes après les aiguilles rentrent en contact avec mon épiderme juste derrière mon oreille. Je ferme les yeux un moment repensant à ce dessin, je tombe dans un état de transe et d'amertume. Je revois le visage de Milo dans ma tête, repensant à cette histoire complètement altérée par les évènements. Un sentiment de haine que je crois par moment ne s'envolera jamais d'avoir été prise comme deuxième alors que je croyais être la première. Et plus les lignes se forment plus mes souvenirs semblent s'échapper et ma douleur semble être soutirée. J'entrouvre de nouveaux les yeux et une larme coule sur ma joue doucement. La dernière pour lui et aussi tout sera terminé. Un couteau pour la tromperie et des fleurs pour la renaissance. Je glisse délicatement ma main dans celle de Nixon la serrant, pourtant sereine avec cette perle salée qui exprime ma rage intérieure. On avait dit que c'était une thérapie et tu avais raison, pour une fois que je ne tombais pas sous l'alcool fort. À moi la nouvelle Veïa, la colombe moins fragile et moins délicate.

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Accompagné d'un inconnu, je disais adieu au passé. Enfin je tournais cette page remplis de bonheur autant que de tristesse, mais si dense que l'encre aurait pu suinter si on tordait le papier. Et j’avais envie de tirer quelque chose de tout ça, que peut-être que ma manière de faire n'était pas la bonne. Un peu d'espoir sous ses nuages gris, ce petit rayon de soleil. Pour ce soir je voulais bien croire que Nixon remplissait cette fonction en m'offrant cette opportunité complètement folle. Une larme avait coulée et je ne savais point s'il l'avait remarqué, mais il tenait ma main, renforçant cette idée de réconfort près de moi qui me faisant tant de bien. Je l'apprécierais ce petit tatouage aussi simple qu'il était, il avait profondeur bien plus grande que de simples lignes et un peu d'ombrage. Je sors de ma bulle quand le tatoueur me confirme que le dessin est terminé. Je soupire doucement étirant un sourire en coin à mon nouvel ami. «Oui, comme toujours !» Apportant un peu plus de signification cette phrase. J'ai toujours survécu à tout. J'ai survécu à un coeur brisé, à une famille instable et à mes rêves parfois inachevés, mais dans aucun cas les ailes de la colombe avaient été brûlé. Il restait toujours assez de plumes pour décoller. Je me relève à l'aide de sa main regardant dans le miroir le dessin, le coeur émue. «C'est magnifique...» Si bien que les mots me manquent. Dans un élan de douceur je reviens vers Nixon et je le prends délicatement dans mes bras, comme pour le remercier dans un silence que je connais bien, mais qui voulait tout dire quand deux âmes se rencontrent. «À ton tour j'imagine...»

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Pour une fois que je n'étais plus qu'une simple colombe. Pour une fois que le saule semblait naitre en moi. Pouvais-je avoir enfin une lionne aussi comme animal totem ? Laissant derrière quelques plumes blanches cherchant à resserrer les crocs et un ce rugissement qui pourrait naitre en moi. Et je me faufile dans ses bras, même si nous étions encore des inconnus, pensant qu’un avenir meilleur se dessinait devant nouveau. Lui offrant une place dans mon monde un peu rêveur, car un artiste serait y mettre un peu de couleurs sur les nuances plus ternes qui ne demandaient qu'à renaitre. Je cueille le compliment d'un sourire charmé, bercée par cette caresse sur ma chevelure blonde. «Il faut toujours se relever.» Même s'il ignore de quoi je parle, au fond il sait lire en moi sans que j’ai besoin de poser quelques mots. À son tour de monter sur scène, mon rire s’accouple au sien pendant qu'il se dirige vers la chaise du tatoueur. Je regarde où le dessin sera apposer sur sa peau, curieuse de savoir la suite et la signification, me demandant si lui aussi il avait quelque chose à oublier ce soir ou simplement quelque chose de passager qui lui avait bien plu. L'endroit qu'il avait choisi allait s'avérer douloureux et je tends mes doigts frêles pour revenir à notre position initiale, caressant le dessus de ses phalanges à chaque ligne que l’artiste accrochent sur son épiderme. «Pas besoin de se montrer fort devant-moi si tu as mal.» Car l'orgueil masculin peut s'avérer parfois un peu trop fort pour se laisser céder devant la gente féminine. Mais devant moi il n'avait rien à craindre. «T'auras le droit à un verre supplémentaire, si tu ne mens pas.» Mon rire s'échappe de ma bouche de nouveau. J'apprivoise la nouvelle brulure près de mon oreille, le coeur un peu plus léger. «Si c'est pas trop indiscret...» Je plonge mon regard dans le sien oubliant que nous nous sommes pas seuls. «Pourquoi ce dessin ?» Et si tu acceptes de me livrer tes secrets, peut-être pourrais-je en faire de même ?

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Je me rappellerai toujours cette soirée. Cette rencontre éphémère entre une colombe et un artiste en manque d'ombre, tous les deux prêts à emboiter le pas de la douleur cuisante, pour un souvenir, pour une épreuve ou une âme plus marquante que toutes celles qui dansent. Alerte à la moindre de ses réactions, je doute bien que ce petit rituel sous les aiguilles, renforcent cette tolérance à la douleur qui cours sur sa peau. Aucune place à l'orgueil, je lui laisse le droit de se laisser aller, les secrets ne faisant pas partie de cette relation qui nait entre nous. «Je ne sais pas encore si ta mémoire fait défaut.» Bien entendu, un seul verre n'est pas envisageable, pas en ma présence, pas avec cette envie qui me ramène toujours à l'ordre pour ne pas voir le fond de mon verre. Curieuse de la poésie qu'il pose sur sa peau, ce petit dessin qui ne s'effacera plus, je cherche la signification, en espérant avoir assez gagné ma confiance, comme il avait gagné la mienne. Ses mots résonnent à mes oreilles sur ses rencontres qu'on ne peut oublier. Je voyage au confins de mon esprit bercé par son histoire, me rappelant ses personnes qui m’avait marqué d’une multiple façon. Tous uniques à leur manière et d'une beauté simple, même dans les ténèbres et dans la tristesse. Il me ramène à l'automne dernier, mon coeur bondit et ma tête se fourvoie sous une décharge électrique. La tombée des feuilles avait été marqué par deux rencontres magnifiques, autant par la haine que le bonheur exaltant. Une, sous la peinture et la seconde sous un lampadaire orangée. Ce petit jeu de mot sur les noms de famille me fait sourire et même rire légèrement. «C'est magnifique comme histoire, même s'il est simple. Tu comptes lui dire que tu as fait ça pour lui?» Car ce geste pouvait s'avérer épeurant et excessif d'un point de vue extérieur, alors que pour ma part, il était touchant. Une confidence entraine souvent une autre. Le regard sur les lignes qui se définissent sur sa peau. «J'ai fait une rencontre aussi cette automne. Un amour vraiment puissant, puis j'ai découvert que même dans les passions les plus belles il a toujours une part d'ombre.» Je relève mon regard vers lui. «Il m'a trompé...C'est la première fois que je me suis rendu compte que même les promesses, peu importe c'est quoi, peuvent être briser à tout moment.» Et mêm si je pouvais être remplis de la plus grande amertume possible, ma voix se voulait plus calme. «J'aime voir que ton tatouage est heureux et positif. Ça m'aide à comprendre que les belles rencontres sont encore possibles.» Et puis-je considérer que tu en fais partis ?

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