my last dinner with you before
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★ ─ w/@Milo Novak

J’avais toujours cette peur terrible d’être abandonné. Toujours. Alors si j’accueillais ton message avec mon chaleureux soutien, qui était indéfectible quand il s’agissait de toi, avec certaines réserves. Tu n’étais peut-être pas au courant de l’importance que notre amitié avait pour moi. Tu n’étais peut-être pas de ceux que j’appelais constamment ou que j’harcelais de message, mais c’était aussi le signe que j’avais confiance en se nous que nous étions en train de construire. T’étais différent, avec une douceur et un caractère propre à toi et qui pouvait potentiellement en agacer plus d’un, mais qui de mon côté m’apportait un sourire unique. T’étais toi et pour rien au monde, je ne voulais pas te voir partir. C’était probablement égoïste de ma part, mais en même temps, égoïste, je l’étais. J’avais donc décalé mes projets pour te voir, une dernière fois, avant un long mois, qui je l’espérais ne s’éterniserait pas. Sur le chemin, je ne pouvais m’empêcher de continuer cette conversation, sachant très bien que je te retrouvais d’ici peu, mais mes actes, n’étaient que le reflet de mes craintes, injustifiés. Et si tu tombais amoureux du pays et que tu décidais de t’y installer pour de bon ? J’arrivais finalement devant le restaurant, avant de t’observer de dos. « Boston va perdre en charme sans toi. » Que je soufflais avant que tu ne te retournes et me prenne dans tes bras. Resserrant un peu plus mon étreinte autour de l’étoffe de ton manteau, je profitais de chaque seconde à tes côtés. « Tu me retires les mots de la bouche. » Les effluves de la cuisine enivraient le restaurant de cette bonne odeur de cuisson dès que nous pénétrions à l’intérieur, après avoir joué le gentleman en m’ouvrant la porte. « Je ne pouvais pas manquer un dernier moment en ta compagnie avant ton départ. » Il y avait un temps pour tout, mais l’amitié était tout en haut de la liste de mes priorités. Je m’installais face à toi, après avoir ôté mon manteau et l’avoir minutieusement installé sur le dos de la banquette. « Tout est prêt ? » Que je te demandais avant de regarder à mon tour défiler les yeux le long de la carte.

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★ ─ w/@milo novak

Jamais tu n’avais été intrusif ou insistant et c’était bien pour cela que j’appréciais cette amitié, pour sa simplicité. Je crois que de toute celle que j’avais elle faisait parties des plus saines et tu allais me manquer, c’était indéniable. Alors comment pallier à ton absence pendant ce long moins qui s’annonçait ? Commencer par kidnapper tes derniers instants sur Boston me semblait évident, alors j’avais accepté ton invitation sans hésiter. Soufflant mes plus douces paroles entre mes lippes aussi pincée que mon cœur depuis ton annonce, je profitais de ton étreinte pour me ressourcer. On s’installait rapidement à table, nos papilles affolées par l’odeur qui se dégageait de la cuisine. « Maintenant, je le sais. » Et punaise, c’était dingue l’image que tu pouvais avoir de moi, quand les autres me voyaient être glaciales à la limite du hautaine. Ils faisaient tous tellement fausse route dans le fond, ne réalisant pas le poids que je portais sur les épaules. Peut-être que toi justement, tu ne t’étais pas arrêté à la première impression et aujourd’hui tu avais ta place dans ma vie et dans mon cœur. Si le destin s’acharnait, il lui arrivait de mettre un peu de positif dans ma vie. « En parlant de départ… Tu comptes revenir hein ? » Que je demandais curieuse, avec cette question pleine de sens. Et si là-bas, tu rencontrais du monde qui nous surpassait nous, simple bostonien ? Après tout, ça faisait seulement quelques mois que nous nous étions rapproché. « On a tous cette sensation, je crois, mais si tu as oublié quelque chose, je prends le jet et j’arrive illico presto. » Déjà, parce que j’étais ton amie et c’était une excuse valable pour te rejoindre et te voir, sans passer pour une psychopathe. Parce qu’on pouvait se l’avouer, quand il était question d’amitié, je pouvais devenir complètement timbrée. C’était à ce moment que le serveur décidait de nous interrompre pour prendre notre commande. Un sourire suivi d’un hochement de tête que je soufflais un simple : « Bonjour. » C’était du rapide. « Je vais vous prendre un ‘shroom burger avec des frites avec de l’eau, merci. » Je n’étais pas une grande adepte des sodas, privilégiant toujours l’eau quand je ne pouvais pas me faire mon eau citronnée habituelle. C’était à ton tour de faire ta commande et ainsi reprendre notre conversation où on l’avait laissé. Sourire aux lèvres, je me penchais également sur la table, à croire que nous faisions de messe basse. « Si je te dis que c’est toujours le chaos, tu me crois. » T’étais bien placé pour savoir que mon monde tournait à l’envers et que je subissais plus la vie, que je n’en profitais. « J’ai que très rarement des nouvelles d’Hadès et si je fais mine d’être ok avec cette situation, j’ai surtout l’impression que d’une seconde à l’autre je suis prête à exploser. » Le reste n’avait pas d’importance, sachant que je mettais ma relation avec le prince de Belgique sur un piédestal. Peut-être devais-je agir comme lui le faisait avec moi et ne plus apporter aucun crédit à nos moments passés. « Mais outre cette situation, les affaires roulent très bien. Et toi, pourquoi décider de partir là-bas ? » Boston ne t’apportait plus suffisamment ?

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★ ─ w/@milo novak

Le poids de la fortune pesait lourd. Sous mes frêles épaules, j’avançais, m’armant aux côtés des gens que j’appréciais et aimais, comme toi. Je cherchais pourtant toujours à mettre le point sur les raisons de mes doutes, de mes peurs, celles qui me poussaient à craindre l’avenir, sans réellement y parvenir. Était-ce le départ de Cole, de Nicho et Camila qui me poussait à agir de la sorte, ou le fait d’avoir été kidnappée dans le passé plusieurs jours, avaient eu des séquelles jusqu’alors irréversibles ? J’avais peur de m’attacher et pire encore de perdre ceux qui avaient su gagner mon respect, ma confiance et mon amour. Parce qu’il s’agissait bien de cela pour moi, je t’aimais, comme je pouvais aimer Aymalyne, Camila ou bien Dimitri. « Carrément ? » Te demandais-je amusée. J’espérais à ton retour, faire sa connaissance, sans pour autant vouloir trop m’imposer dans ta vie. « Heureusement uber eats existe. » Ajoutais-je tu même ton. Ton départ m’était pénible sur le papier, amorçant forcément ton absence, mais je relativisais quant aux raisons de ton bref départ et ta réponse taisait mes angoisses. T’allais revenir, le cœur, les yeux et la tête pleine de souvenir, unique. Voyager seul était aussi le moyen d’apprendre à se connaître davantage et j’étais persuadée que cette expérience allait être bénéfique pour toi. Pourtant, j’insistais bien sur le fait que j’étais capable de venir simplement pour te donner des affaires que tu pourrais oublier, dans l’unique but de te rendre service et m’assurer que tout se passerait bien pour toi là-bas. Je te faisais un petit clin d’œil, touchée par tes mots, intensifiant sûrement la couleur rosâtre sur mes joues. Contrairement à ce que les gens pouvaient penser, j’étais mal à l’aise face aux compliments, peu habituée à en recevoir de cette façon. Nous passions commande auprès de l’aimable serveur qui s’était présenté à nous, puis je répondais le plus honnêtement à ta question. J’allais bien, enfin bien à ma façon, abordant le sujet Hadès avec pudeur. J’étais très discrète sur ma relation qui me liait à lui. Peu de personne pouvait réellement comprendre, puisque je ne donnais pas réellement tous les tenants et les aboutissants, mais tu connaissais comme les autres l’amour que je lui portais. Ce n’était pas un manque de confiance, loin de là, c’était une habitude, pour me protéger, pour le protéger, mais aussi pour te protéger. Parce que les requins n’hésitaient pas à s’en prendre aux personnes qu’étaient liés de près ou de loin au prince de Belgique. « Je sais que ce n’est pas ça, mais je m’accoutume à ses allers et retours dans ma vie. » Même si c’était peu, ça me faisait plaisir d’en parler avec toi, ayant même un effet libérateur de pouvoir mettre des mots sur ma peine. « Les gens comme nous n’ont pas le choix que de rester debout, pas vrai ? » Les héritiers, les fils et filles de. Je cherchais à en apprendre un peu plus sur ton voyage et comprendre comment cela s’était mis en place, écoutant attentivement ton récit. T’étais touché et émerveillé par tout ce qui t’attendait le mois futur, alors mon égoïsme s’envolait en même temps que tu soufflais l’envie dans tes paroles. « Tu feras plein de photo pour nous montrer tout ça ? » Demandais-je connaissant parfaitement la réponse. « Je suis sincèrement heureuse pour toi, tu mérites une telle opportunité. » Tu méritais le meilleur, qu’importe ce que les gens lambda pensait de toi. « Je vais m’occuper l’esprit jusqu’à ton retour. » Histoire en effet de ne pas voir le temps passer. « Je ne sais pas si tu es réellement prêt à m’avoir sur le dos encore quatre ans, mais ça m’va très bien comme ça. » Plaisantais-je. « C’étaient de loin les meilleures fêtes depuis un long moment. Shayleen m’a fait redécouvrir la magie de Noël, elle était aux anges et puis l’Ecosse était un endroit super pour le faire ! Tu l’as fait avec ta sœur de ton côté ? » Le serveur arrivait, les mains chargées, pour nous apporter notre commande, alors que mes yeux s’écarquillaient devant mon plat. « On va enfin pouvoir satisfaire nos appétits d’ogre ! Bon appétit. » Que je soufflais en faisant un petit mouvement de tête au serveur pour le remercier.


Ps: oups je me suis emballée sur la longueur

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C’était donc si flagrant ? Le voyais-tu dans mon regard, qu’accepter ton départ était synonyme de douleur ? J’étais consciente que je ne pouvais pas être égoïste au point de te retenir ici et quand bien même j’étais ce genre de fille, je voulais le meilleur pour mes proches. Alors ton départ, pour apprendre aux côtés des meilleurs, c’était une opportunité bien méritée. Je faisais en sorte de laisser mes émotions de côté, me rassurant quant au fait qu’un mois, ça pouvait passer extrêmement vite, si je m’occupais l’esprit. J’étais de toute façon habituée à devoir faire mes au revoirs, tant que j’étais certaine que ce ne soit pas des adieux. Et c’était pour ça que j’aimais tant passé du temps avec toi, tout était simple, sans aucune once de jugement et tu me laissais la possibilité de m’exprimer et m’afficher, comme je l’étais réellement. J’espérais par ailleurs, réussir à te rendre la pareille. « Peut-être pas tous les jours, parce que tu mérites de profiter de chaque instant, mais on s’enverra des messages de temps en temps. » Et puis avec tous les réseaux sociaux, il était facile aujourd’hui de pouvoir prendre et échanger des nouvelles, via toutes les applications. « Mais si tu y tiens… » Que je soufflais amusée avant d’ajouter en papillonnant du regard « Deal. » Bien évidemment que je plaisantais, cette conversation m’avait fait ouvrir les yeux et m’avait très largement rassuré pour pouvoir te laisser partir le cœur et l’esprit en paix. Finalement, après nos confidences sur ton projet et sur Hadès, nous parlions des fêtes de Noel et par conséquent, j’évoquais Shayleen. « Tellement. » Et moi aussi, j’avais envie d’être mère, je me sentais presque prête, à condition de trouver un homme capable de m’aimer suffisamment et sans grande responsabilité envers son pays. « Tu… Pourquoi tu ne me l’as pas dit ? » Noel, c’était censé être en famille, mais pour moi, mes amis étaient comme ma seconde famille et ça aurait été avec plaisir que je t’aurais invité à te convier à nous, si l’envie t’en disait. « Tu as fait quoi du coup ? Netflix ? » Et je me sentais coupable de t’avoir fait le récit de mes fêtes, des étoiles plein les yeux. Finalement, les plats arrivaient à nous et je souriais à tes mots, fin prête à me rassasier de ce burger, donc je rêvais depuis notre conversation. « Prends un peu de tout en même temps ! » Que je soufflais en glissant quelques frites dans mon burger. « Moi s’est comme ça que je les préfère. » Habitude étrange, mais qu’était une religion chez moi. Tes yeux croisaient mon regard et sans l’ombre d’un doute, je secouais la tête de bas en haut en finissant ma première bouchée. « Tu rigoles ? Bien sûr que tu ferais un bon vice-président. T’es organisé, responsable, tu inspires le respect, j’ai aucun doute que tu tiendras le rôle à la perfection. » Et j’étais contente que tu sautes le pas, que tu sois à la tête des jaunes aux côtés de Roxane, nous pas parce que vous étiez mes amis, mais parce que vous irradiez dans ce rôle. « Tu doutes de toi ? » Que je te demandais, à la suite de ta question. Moi, j’avais confiance en toi, dans tous les cas.

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T’étais une belle personne. Plus belle que tous ceux qu’usait du paraître à mauvais escient. Tu t’assumais tel que tu étais, avec tes qualités et tes défauts. Alors en effet notre rapprochement amical n’était pas aussi ancien que celui que je pouvais avoir avec Camila ou bien Dimitri, mais tu étais aussi important qu’eux. T’étais devenu bien plus qu’un simple ami, t’étais un pilier, un repère, d’où cette peur de te voir partir. J’avais dû faire mes aurevoir bien trop de fois, manqué des adieux trop important, pour rester indemne. La vie était cruelle, s’acharnait sans même regarder les dégâts qu’elle pouvait faire sur son passage. J’avais perdu bien trop de monde à cause de la distance, à cause de le mort pour laisser entrer des personnes dans mon cœur, qui ne le méritaient pas. Toi, tu étais mon rayon de soleil, tu avais réussi à t’immiscer dans ma vie, sans être intrusif et te faire cette place. Probablement, que comme toutes les relations, la nôtre allait évoluer dans un sens, ou dans l’autre, mais je chérissais chaque moment en ta compagnie pour ce qu’ils étaient. D’une simplicité et d’une pureté inégalable. J’étais moi-même en ta compagnie, ne cherchant pas à prétendre être une autre pour cacher mes faiblesses. Alors t’avais le droit de prendre toute ta place. Toute celle que tu voulais, parce qu’indéniablement, tu faisais partie de ces personnes. Les véritables personnes qui marquent une vie et qui la rendent meilleure. Alors quand nous parlions des fêtes, je n’étais pas d’accord avec tes propos. T’étais loin de mériter d’être seul et si pour toi tout avait un sens, comme si être seul était une répercussion de tes fautes, alors j’aurais moi aussi mieux fait d’être seule, pour le mal engendré à mes proches. « L’erreur est humaine… » Phrase bateau, mais qu’était réelle. « Tu ne peux pas t’en vouloir de t’être perdu entre deux âmes. » Alors pour appuyer mes propos, je me lançais dans le récit de mon histoire. « Il y a deux ans, j’étais éperdument amoureuse de Cole et alors qu’il était en pleine campagne pour présider l'Eliot house, il m’a envoyé un message du genre : tout est fini. » Que je soufflais en me remémorant surtout mes bons moments avec lui. « Alors la Cléo de l’époque, c’est renfermé, et à user de son besoin d’extérioriser en préparant une soirée avec mes amis proches. J’ai fini par embrasser ses deux cousins à la suite de gage. » Nicho et Dimitri. « Sauf que le lendemain, j’ai appris qu’il ne parlait pas de nous, mais des élections. » Je lui avais brisé le cœur, après avoir patiemment tout mis en œuvre pour le faire tomber pour moi. Sachant qu’il redoutait l’amour, qu’il le fuyait, j’avais plus qu’accentué ses convictions. « Et tu vois, j’sais que je ne suis pas une mauvaise personne, comme tu ne l’es pas non plus, mais parfois on fait du mal, sans le vouloir. » Alors non, pour moi la solitude dans un moment comme les fêtes de fin d’années n’était pas méritée. Je souriais finalement à tes mots ravis d’entendre que t’aurais apprécié passer ses fêtes avec nous. « Dis donc, c’était un programme chargé dis-moi ! » Que je soufflais, un peu étonnée, mais ravie de voir ton si beau sourire prendre place sur ton visage. Une fois nos burgers devant nous, je restais moi-même glissant quelques frites à l’intérieur. « C’est un kebab en meilleur. » Au moins, ici, on savait d’où provenait la viande. Et je m’amusais à te regarder m’imiter. « Alors ? » C’était bon n’est-ce pas ? Quoi qu’un peu lourd, mais qu’elles soient mangées à côté, ou à l’intérieur, ça restait dans le fond la même chose. Après avoir savouré les premières bouchées de mon faux kebab, j’étais surprise par ta demande. « Tu ne devrais pas manquer de confiance en toi… » Je pensais mes mots précédents et t’avais tout pour réussir tout ce que tu voulais entreprendre. « Bien sûr que je t’aiderais si tu le souhaites, j’ai plusieurs fois hésité à me présenter à la Eliot, alors je suis rodée. » Et ça me faisait plaisir que tu me demandes de l’aide, si toutefois, tu en avais besoin. « Quand tu veux, autant de fois que tu le souhaites. » Et je pense que t’avais bien compris que je prenais tous les petits gestes que tu m’offrirais durant ton séjour sur l’île du soleil.

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