Depuis son départ de Boston, Zhenya pensait souvent à Gaïa. Elle se demandait comment elle allait et ce qu'elle faisait. La jeune Russe avait l'impression d'avoir fait une énorme erreur en quittant Boston et en laissant tomber Gaïa. Elle l'aimait énormément, mais ne pouvait plus rester aux États-Unis. Gaïa devait lui en vouloir terriblement et c'était compréhensible. Zhenya décida de prendre son courage à deux mains et composa le numéro de Gaïa. La sonnerie retentit, ce qui fit battre le coeur de la jeune femme plus rapidement.

@gaïa murdock

t'es ko. tu viens juste de rentrer de l'entrainement des cheers et t'as qu'une seule envie, aller te doucher et te coucher. à peine les deux pieds posés à l'appartement, tu te rends dans ta chambre, commence à te déshabiller pour filer à la douche, mais les vibrations de ton téléphone annonçant un appel entrant te stoppe dans ton élan... tu prends le téléphone pour décrocher, mais quand tu vois son prénom s'afficher, ton palpitant s'accélère, tu bouillonnes de l'intérieur. zhenya... t'as plus de nouvelle depuis quand déjà ? des mois et des mois. depuis début juin ? quatre mois. et au moment où tu commences à l'oublier, elle réapparaît. tu soupires, laisse tomber tes fesses sur le matelas et décroche - Allo... - t'es pas enjouée, loin de là. t'es fermée comme pas possible. et ça c'est pas toi gaïa. t'es rarement comme ça, mais là... elle mérite pas d'avoir affaire à la gaga joyeux et souriante. et à ce moment là... tu te demandes, pourquoi t'as décroché.

Zhenya ne se rappelait plus d'avoir été aussi nerveuse dans sa vie. La jeune femme se demandait si Gaïa allait répondre et si elle allait bien réagir. Évidemment, Zhenya se doutait fortement qu'elle n'allait pas être heureuse, mais la jeune Russe avait besoin de se faire pardonner et de lui expliquer les raisons de son départ. Elle entendit alors la voix de celle qu'elle a aimé et qu'elle aimait encore, malgré tout. Gaïa ne semblait pas joyeuse et c'était compréhensible. « Salut... Je sais que c'est soudain et surprenant. J'aurais dû tout te dire il y a quatre mois et pas maintenant, mais je ne savais pas trop comment m'y prendre... »

tu regardes ta main libre et quand tu te rends compte qu'elle était entrain de trembler, tu ressers tes doigts en fermant les yeux puis te laisses tomber en arrière... écoutant ce qu'elle avait à te dire. tu soupires, passe une main dans cheveux et te racle la gorge - du coup.... ? tu veux me dire quoi ? - putain c'est vraiment pas le moment. avec la fatigue et le mal partout à cause de la reprise du sport intense... t'étais pas au mieux de ta forme, ni de ton humeur.

La jeune femme devait vraiment dire à Gaïa ce qu'elle ressentait et se faire faire pardonner. Gaïa ne méritait pas cela et méritait le meilleur. Zhenya ne souhaitait que le bonheur pour son ancienne petite-amie. Zhenya pris donc son courage à deux mains et se mit à lui parler. « Je voulais m'excuser pour ce que j'ai fait. Je sais que j'aurais dû te le dire il y a quatre mois et ne pas partir comme un fantôme, mais je l'ai fait et, si je pouvais revenir en arrière, je le ferais. » La jeune Russe avait envie de pleurer, mais ce n'était pas vraiment le moment. « Je voulais aussi te dire que retourner en Russie n'a pas été un choix évident, surtout à cause de notre relation, mais mes parents tenaient à ce qu'on retourne dans notre pays natal et ils ne voulaient pas que je vive sans eux à Boston. J'aurais aimé faire les choses autrement... »

t'es froide, distance, sèche... tu veux paraître complètement détachée, même si en vrai, ça te fais quelque chose. c'est dur de l'avoir au téléphone, d'entendre sa voix. mais tu te connais, quand tu raccrocheras, tu seras au bout de ta vie. mais dans deux jours, t'auras oublié. et quand elle t'explique les raisons de son départ, t'arque un sourcil - quoi... ? alors en gros tu m'as larguée quelques semaines après que j'ai quitté mon taff pour toi, parce que tes parents repartaient en russie ? c'est juste pour ça ? et tu pouvais pas me le dire ? - puis tu t'assois sur le bout de ton lit et poursuis - donc... moi qui pensais que c'est parce que j'étais peut-être pas assez démonstrative... en fait, c'est pas ma faute ? - et bizarrement, t'as le sourire aux lèvres. parce que tu t'en es voulue. tu t'es longtemps posé des questions sur ça. le fait que tu voulais pas vivre avec elle tout de suite et aussi le fait que t'étais pas très démonstrative, malgré l'affection que tu lui portais. en amitié tu l'es, mais quand ça concerne tes relations sentimentales, c'est autre chose. un peu plus compliqué on va dire.

Zhenya était soulagée d'avoir expliqué son départ à son ancienne petite-amie, mais Gaïa allait sans doute mal réagir et ne pas être heureuse. La jeune femme pouvait le comprendre et ça lui enlevait un poids de sur les épaules. « Oui, je pouvais te le dire, mais je ne savais pas comment tu l'aurais pris. Je sais que c'est stupide comme raison, mais j'avais tellement peur de te décevoir. Maintenant, je me rends compte que c'est idiot d'avoir agit de la sorte et j'aurais dû te le dire il y a quatre mois. » Zhenya soupira. « Non, ce n'est pas de ta faute. Pour moi, tu étais assez démonstrative. Je suis désolée de t'avoir fait souffrir. »

t'es partagée entre l'envie de lui dire d'aller se faire foutre, celle de lui pardonner parce qu'au fond, tu peux pas lui en vouloir. elle a surement pas agit comme il aurait fallu, mais, au fond quand t'y penses... tu te dis que tu lui en veux plus. le fait que t'aies réussi à retrouver ton taff ça aide beaucoup. parce que t'es pas sure que t'aurais aussi bien réagis si la doyenne t'aurais pas accordé, de nouveau, le job - ouais... bon, ok. - ok. t'as rien d'autre à dire. quoi dire d'autre ? ouais, t'as souffert les premiers temps, mais aujourd'hui ça va mieux et t'es loin d'être rancunière gaga. elle t'appelle, elle aurait pu faire la morte, mais elle t'appelle alors... tu peux pas lui raccrocher au nez. elle a tellement compté pour toi - bon... sinon, ça se passe comment en russie ? - est-ce qu'elle compte revenir un jour ? tu sais pas, tu veux même pas savoir en fait.

La jeune femme était nerveuse de discuter au téléphone avec son ancienne petite-amie, mais heureuse de lui dire pourquoi elle était partie. Ça faisait un poids de moins sur les épaules. Bref, Gaïa semblait aller bien et c'était le plus important pour Zhenya. Gaïa lui répondit ouais bon ok. La jeune Russe comprit alors qu'elle ne voulait pas en dire davantage et Zhenya le comprenait parfaitement. Soudainement, son ancienne petite-amie lui demanda comment ça se passait en Russie. « Ça va bien. Au début, c'était bizarre de retourner dans ma ville natale, mais ça m'a fait du bien de revoir mes amis de là-bas et les autres membres de ma famille. » Zhenya soupira et se remis à parler. « Et pour toi? Tout se passe bien à Boston? »

tu grimaces, lèves les yeux au plafond et soupires... elle te dit que ça lui a fait du bien de retrouver sa famille et là... tu boues de l'intérieur. t'as juste envie de lui demander si elle s'est posée une seule fois la question de savoir comment tu vivais votre séparation ? est ce qu'elle a pensé à toi une seule fois ? mais non, tu dis rien. t'encaisses, même si ça te fais un mal de chien d'entendre qu'elle a bien vécu son retour en russie - ah... chouette alors - ouais c'est génial... tu te racles la gorge. t'es ferme et tu sais pas quoi lui dire d'autre en fait. ça pourrait vite partir en sucette. pourtant, ça te fais quelque chose de l'avoir au bout du fil... t'as beau avoir mal, t'as pas envie de raccrocher... est ce que t'es encore amoureuse d'elle ? est ce que tu l'aimais vraiment ou est ce que t'étais juste attachée à elle ? t'en sais rien. tu sais juste que que son absence a créé un manque dans ta vie, dans ton coeur pendant des semaines... mais maintenant... tu soupires et lui dis - tout va bien; - oui, tout va bien maintenant - j'ai été rembauchée à l'université... j'ai eu de la chance faut dire... -